J’écrivais ce matin, à propos d’un commentaire de A-J Holbecq (Stilgar), dans notre débat sur la monnaie :
« la monnaie centrale n’est qu’une conséquence de la création monétaire effectuée par les banques secondaires » : je ne pense pas que ce soit vrai.
à quoi il me répond :
on reprend ici notre débat entre les partisans de la théorie du multiplicateur de crédit et de ceux du diviseur de crédit
Mais ce n’est pas le cas : je ne me situe pas du tout dans le cadre de ce débat « multiplicateur / diviseur », où multiplicateur signifie que la monnaie émise par les banques centrales engendre la masse monétaire manipulée ensuite par les banques commerciales, et où diviseur suppose au contraire que la masse monétaire manipulée par les banques commerciales force les banques centrales à refléter son éventuelle augmentation de volume par la création de monnaie fiduciaire, deux expressions qui ne sont à mon sens que deux variantes d’une seule et même conception qui n’a de sens qu’au sein d’une interprétation monétariste – que je combats systématiquement comme étant fausse, et à propos de laquelle je suggère parfois même qu’il s’agit d’un mensonge délibéré. Comme je l’exprime dans Surplus et masse monétaire :
Pour la « science » économique le surplus n’existe cependant pas et n’existant pas, la question de sa redistribution ne se pose pas, ni a fortiori celle du conflit entre les parties impliquées dans le processus de sa création. Là où elle aurait dû parler du surplus, elle parle à la place de masse monétaire et là où elle aurait dû évoquer la part du surplus revenant aux salariés, elle met en avant les revendications salariales comme la principale cause de déséquilibre des systèmes économiques car source d’inflation, laquelle est présentée comme un phénomène de nature monétaire pouvant être combattu en manipulant les taux d’intérêt en raison de l’impact de ceux–ci sur la masse monétaire.
Et ce que j’appelle surplus (ou « richesse créée »), je l’explique dans Monnaie – intérêt – croissance :
La moisson c’est donc en gros : avances + travail + soleil. La croissance si je ne me trompe, c’est ce que j’ai appelé « surplus » : ce qu’on a obtenu à l’arrivée moins les avances, donc : travail + soleil.
Du coup, si je devais modifier la phrase d’A-J Holbecq (Stilgar) :
la monnaie centrale n’est qu’une conséquence de la création monétaire effectuée par les banques secondaires
je le ferais alors de cette manière–ci :
la monnaie centrale reflète la création de richesse résultant de la combinaison du travail fourni par l’emprunteur et des avances consenties par les banques secondaires
Par cette formulation-là, j’exprime les choses dans le langage de l’« économie politique » des XVIIIè de XIXè siècle (à laquelle je fais intentionnellement retour) où la richesse se redistribue – selon des rapports de forces – entre investisseurs, patrons d’entreprises et salariés, et je m’abstiens soigneusement d’utiliser le langage monétariste qui relève de la « science » économique et où la monnaie est conçue comme la représentation d’une valeur d’origine non-précisée, escamotant en particulier sa dimension de richesse créée par le travail. Pour moi au contraire, la monnaie n’est rien d’autre que de la sueur (et du soleil) condensés où les avances (en nature ou en capital) ont joué un rôle de catalyseur et toute explication de la « création de monnaie » doit les évoquer explicitement pour dire comment a eu lieu cette transformation et comment la richesse a été redistribuée à cette occasion, même – et je dirais surtout – si ce doit être en termes de « confiscation », de « spoliation » ou de « parasitisme » (comme dans l’ intéressant article de Vladimir Z. Nuri mentionné par Paul Nollen).
41 réponses à “La monnaie, c’est de la sueur (et du soleil) condensés”
Tiens, à propos de confiance, crédibilité ou crédulité ; de souveraineté abandonnée, déléguée ou exercée, une info venue de la partie privée de 000999.forumactif.com
Les Nous-le-Peuple teutons, qui ont été très douloureusement sensibilisés à ce genre de problématique comme le rappelle fort à propos egdltp, commenceraient à rejeter les billlets de la BCE issus des pays de la partie ClubMed de l’Euroland et repérables à une lettre code au début de leur numéro :
http://www.telegraph.co.uk/money/main.jhtml?xml=/money/2008/06/13/cneuro113.xml
C’est-à-dire qu’ils se méfient de la défaillance potentielle de ces états et de leur sortie de la zone euro et anticipent que les bouts de papier qui pourraient leur rester entre les mains ne représentent qu’une promesse qui ne puisse plus être entièrement tenue.
Ce n’est, peut-être, qu’un hoax ou un piège tendu par la perfide Albion pour cacher sa propre misère de pétro-monarchie déchue et entrer à bon compte dans la zone euro et se faire payer ses dettes par les continentaux.
En réalité, ce qu’il faut observer, et dont ne parle pas l’article, ce sont les spreads sur les emprunts d’état de même maturité entre les différents états de l’euroland. Pourquoi existent-ils ? Un des ces états pourrait-il ne plus pouvoir lever l’impôt, en euro, pour le rembourser (comme indiqué plus haut dans ce fil concernant la création tautologique de monnaie centrale) ?
Si vous, investisseur, craignez que cet état sorte de la zone euro, institue sa propre nouvelle monnaie et force la conversion dans cette nouvelle monnaie de ses emprunts, tant en capital qu’en flux d’intérêts encore à venir, alors vous demandez une prime de risque pour la perte en capital et en intérêt que vous subirez du fait que le taux de conversion ne sera pas équitable puis que la nouvelle monnaie se dévaluera plus vite encore que l’euro.
Cette méfiance vis à vis de l’emprunt déteint sur ce qu’il garantit : le billet de banque (centrale).
Avec une monnaie valant par ce qu’elle est –ce qu’elle contient– et non pas par ce qu’elle promet –ce qui est écrit dessus– ce type de problème ne se poserait pas sur la monnaie, mais sur le seul emprunt d’état puisqu’il apparaitrait pour ce qu’il est réellement : une simple promesse de remboursement futur en « sonnant et trébuchant », c’est-à-dire en matière pesante (ou en énergie chauffante) que l’état, ou un autre, n’aura pas ou plus les moyens de tenir totalement.
Napoléon avait peut-être déjà compris cela, lui qui fit fondre des variantes nationales du nap’ (croix suisse, union latine, tunisienne) ; toutes ces pièces de même masse contenaient la même quantité d’or fin et ne différaient que par leur face nationale et circulaient d’un pays à l’autre … aujourd’hui nous avons un support en acier ou en papier sur lequel est gravé une promesse gouvernementale ou extra gouvernementale.
Enfin, ceux qui suivent ce genre de questions savent que seule la Bundesbank refuse de vendre son or, Axel Weber son gouverneur l’a même dit publiquement et fermement face à son gouvernement qui le lui demandait. Peut-être est-ce pour cela que les Nous-le-Peuple teutons se contentent de rester au niveau de la monnaie fiducaire euro-teutonne : ils ont confiance parce qu’ils surveillent, ils ne ressentent pas le besoin de monter en gamme (en garantie) en passant à du « bric’n mortar »
Les autres banques centrales de la zone euro vendent régulièrement leur or pour le placer en emprunts d’état « qui rapportent » … mais qui rapportent quoi ?
Damned ! certaines bananes étaient en plastique !
Armand
Oui vous avez raison, il y a parfois quelques pourcents d’écart sur les taux entre les emprunts publics de la RFA et les emprunts publics de la France, de l’Espagne ou de l’Italie, pour ne citer qu’eux. Mais 5% (par exemple) sur 4,500 %, ca fait du 4,725 % … pas tragique quand même. Mais il est vrai que les prêteurs intégrent la probabilité d’éclatement de l’euro.
Pour l’or, la Bundesbank dispose sans doute de 3 500 tonnes d’or et la France avec 3 000 tonnes.. ce sont des chiffres qui semblent importants, mais même à 1000 € l’once, pour l’un comme pour l’autre ça ne ferait pas l’équivalent d’une année des seuls *intérêts* de la dette publique.
Avant de vouloir vendre l’or, commençons par donner le droit de création monétaire à la BCE (au moins en ce qui concerne le financement des investissements des Etats : http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=La%20Dette%20Publique )
Quel post intéressant, Jean-Pierre !
– la sueur comme marque physique de la confiance déjà accordée par d’autres, inconnus, et qui fait boule de neige ; la difficulté du nouveau venu sur un marché. Principe éternel qu’on retrouve aijourd’hui sur le web : plus on pointe vers un site plus les moteurs le valorisent et plus il devient référence, vérité ; c’est ainsi qu’un nouveau site essaie d’échanger « gratuitement » des bannières vers lui donc en fait de parasiter.
Le poids de la marque qui se renforce jusqu’au monopole : à la limite les signes imprimés sur le billet disparaissent, seules subsistent les couches de sueur : les Nous-le-Peuple ont gagné ; il refusent les billets nouveaux et ne s’échangent que leur sueur, garantie de leur travail passé pour celui à venir. La contre-façon va devoir simuler de la sueur : nous parvenons à la phase de vérifiabilité de la monnaie ; tester de la sueur plutôt qu’une teneur en métal ou l’honnêteté et l’intégrité du personnel politique : pourquoi pas ?
Les esprits ont bien changé (sont bien formatés) : aujourd’hui on aurait plutôt tendance à refuser un billet trop abîmé !
A l’époque de la conquête de l’ouest, étaient plutôt d’usage le dollar-or ou le dollar-argent.
– « fut de voler l’or qui lui fut confié. » pour ce qui concerne la FED, les Nous-le-Peuple abandonnèrent une partie de leur souveraineté, les pièces d’or et d’argent étaient remplacées par des FED-notes *convertibles* en or ou en argent sur simple demande au guichet. Ils gagnaient une facilité d’échange. Mais ils abandonnérent leur surveillance, la FED émit plus de billets qu’elle n’avait d’or et d’argent, fit discrètement disparaitre la mention de convertibilité, puis ce fut la crise de 29, la ruée au guichet … trop tard : Roosevelt par son « executive order » du 5 avril 1933 obligea les Nous-le-Peuple à apporter pièces, lingots et certificats or à la FED sous peine de 10 000 $ et/ou de 10 ans de prison et ce avant le 1er mai 1933. Et à cette époque, la FED ne faisait que commencer à détruire la valeur de dollar-papier qu’elle était sensée protéger : 10 000 $ c’était quelque chose !
– « le dollar gagé sur le pétrole » grâce à un révolver braqué sur la tempe du producteur. Si le producteur pense que le pistolet est désormais vide, le dollar plonge aussi. N’est-ce pas ce à quoi nous assitons aussi aujourd’hui ?
– « C’est la réforme du système monétaire qui constitue une priorité. » c’est ce que je pense aussi, ensuite le système bancaire, enfin le système financier.
– le reste du post correspond en fait au mécanisme d’escompte, lorsque la traite signée par le client puis endossée par les différents intervenants dans la chaîne de fabrication permet un financement, dont elle constitue la garantie non inflationiste, la traite est détruite à la livraison / paiement. A chaque transmission elle perd une partie de sa valeur : le taux d’escompte qu’il ne faut surtout pas confondre avec le taux d’intérêt (celui des emprunts). Ce sont deux indicateurs économiques très informatifs s’ils ne sont pas manipulés ni parasités.
C’est la « real bill doctrine » RBD.
– « le banquier ne rend aucun service », si, celui de gardien et d’entremetteur, mais en la matière les tarifs de Madame Claude me semblent moins élevés et la prestation plus agréable.
Stligar, peut-être que sur un marché véritablement libre l’équilibre s’établirait très au-dessus des 1 000 € / oz, mais je pense qu’effectivement l’euro ne sera pas la première grande monnaie fiduciaire à éclater.
Quant à permettre à la BCE de financer les états, il me semble que les Nous-le-Peuple n’ont plus, hélas et paradoxalement, voix au chapitre constitutionnel. Quoique ce point fût par nous accepté lors du référendum de Maastricht.
Désolé.. quand j’ai écrit » Mais il est vrai que les prêteurs intégrent la probabilité d’éclatement de l’euro. », je voulais dire « Mais il est vrai que les prêteurs intégrent la *possibilité* d’éclatement de l’euro. »
Bonjour,
Jean Jégu m’a indiqué ce forum-blog sur la monnaie.
En tant qu’auteur de « La monnaie et les banques – de la Mésopotamie à Manhattan », permettez-moi d’apporter quelques clarifications sur la création monétaire.
La création monétaire actuelle provient bien (essentiellement) des banques « secondaires » = « commerciales » (souvent privées, parfois publiques comme en France avant les re-privatisations des années 1980).
Pour l’Histoire, ce type de création est apparue au fil des millénaires. Initialement, la monnaie était métallique en once d’or ou d’argent. Sa création provenait des mines et de l’orpaillage. Ce n’est que par la suite que les banquiers ont prêté les pièces en dépôt. Et comme ces pièces prêtées restaient en dépôt – les clients et emprunteurs manipulaient lettres de change ou billets de banque – alors les banquiers ont prêté les pièces une deuxième fois à l’insu des déposants. Avec deux pièces prêtées pour une pièce en dépôt, il y a création de monnaie « scripturale » (non métallique) mais monnaie quand même. Ensuite, la proportion de monnaie scripturale (non métallique) des banques privées a progressé de siècle en siècle. Finalement, elle atteint quasi 100 % après 1971. À présent, la monnaie est créée par banques qui peuvent créditer à leurs clients sous conditions. La création monétaire est donc bien un tandem banques – clients. Les euros sont créés par simple inscription dans un compte client (ou carte de crédit) sous forte réglementation et contrôle de la Banque Centrale. Bien sûr, les banques commerciales ne peuvent se créditer entre elles, elles ne peuvent que se prêter entre elles des sommes existantes sur les comptes clients.
Les quelques pour cent de création monétaire restants proviennent des Banques Centrales. Elles peuvent injecter des liquidités par « simple-chèque-signé-par-la-banque-centrale » de par la « discount window » ou guichet des « prêts marginaux » réservé surtout pour banques en difficultés (comme dans les derniers mois). Les Banques Centrales peuvent aussi injecter des liquidités par leurs opérations d’open market (rachat de bons du Trésor).
De part ce dernier paragraphe, Ben Bernanke et collègues ont les moyens de faire surnager le système malmené par la crise des « subprimes ». Leur création monétaire est techniquement illimitée. Ben et les autres doivent prêter tant que la crise des subprimes menace, et tant que les prix de l’immobilier restent chers par rapport aux prix des loyers. On s’en approche.
Ainsi, les dangers économiques pointant à l’horizon ont plus à voir avec l’inflation générée par ces injections de liquidités des Banques Centrales, par la hausse du pétrole, et finalement tout acteur capable d’influencer la confiance et l’envie de consommer.
L’inflation est un danger majeur pour la politique monétariste des Banques Centrales. Ces banquiers souhaitent que la monnaie reste symbole « de sueur ». Avec l’inflation, la monnaie est seulement le signe de la sueur des imprimeurs de billets (surtout au Zimbabwe et ses 10000% d’inflation). L’assertion de Paul Jorion est donc à forte connotation… monétariste !!! :-p
Comme quoi, pour bien comprendre la monnaie, il faut aussi comprendre l’inflation. Pour cela, je vous invite à télécharger gratuitement les trois premiers chapitres de mon livre sur http://www.strayfawn.com.
À bientôt,
Vincent.
@ Vincent Lannoye
Vous écrivez :
Si c’est le cas, pourquoi les analystes considèrent-ils que depuis l’été dernier la Fed a prêté aux banques commerciales américaines, et depuis le mois dernier également aux banques d’investissement, près de la moitié des fonds dont elle disposait pour ce type d’opérations ?
C’est un tour de passe-passe, comme déjà indiqué : la FED a remplacé la garantie tautologiquement parfaite de ses billets par une autre douteuse, sans augmenter le nombre de $ imprimés, mais en détériorant leur valeur.
Ainsi elle ne crée *apparemment* pas d’inflation puisque la quantité de $ en circulation ne change pas, or ce sont eux les plus nuisible vis-à-vis d’une certaine inflation, celle des prix à la consommation, car ils sont, par nature (cours légal), le plus liquide des instruments de paiement, particulièrement utilisé pour la grande consommation, celle dont l’inflation des prix est très vite remarquée et subie par les consommateurs alors même qu’ils se réjouissent de l’inflation de certains actifs, croyant pouvoir en profiter : « ma maison vaut maintenant 50 000 $ de plus que l’année dernière », non ! elle vaut la même chose, car elle n’a pas beaucoup changé, voire moins car d’autres ont été construites autour et lui font concurrence ; seul son prix a monté, mais parce que mesuré dans une unité qui a été rétrécie, ce à quoi ils ne pensent pas.
Les Nous-le-Peuple sont trompés par l’illusion de richesse, cause de « l’effet de richesse » qui les conduit à dépenser et à s’endetter. Ils ont davantage de monnaie, souvent fictive (prêt / dette / emprunt), ils le constatent facilement, mais elle vaut moins, l’ensemble des prix augmentent, mais ils ne s’en rendent pas compte de suite.
A faible doses et espacées, c’est le médicament du Dr Keynes. Utilisé régulièrement ça crée des drogués qu’on ne peut plus désintoxiquer (le Dr Friedman prétend qu’il sait injecter en continu et doser finement grâce à un thermométre statistique parfaitement étalonné).
L’inflation est un phénomène principalement monétaire dont la cause est l’augmentation relative de la quantité de monnaie par rapport à la quantité de biens et services disponibles (« les richesses ») et dont l’effet est l’augmentation des prix ; puisqu’il y a davantage de monnaie le rapport initial va se rétablir en demandant davantage de monnaie pour un même bien. L’influence de la vitesse de circulation de la monnaie, à quantité égale, peut intervenir parfois, par exemple los des phases d’exubérance irrationnelle ou de folie de bulbes de tulipe.
La quantité de monnaie supplémentaire ne se propage pas instantanément dans les prix, ni ne le fait de façon homogène. Ceux qui sont à la source de cette création la dirige vers des canaux qu’ils choisissent parce qu’ils leur sont, à eux, les plus profitables, ici les banques vers les marchés actions, obligataires, l’immo, … ; la propagation vers d’autres biens, ceux de grande consommation en général, se fait à la fin de la contamination, quand il est déjà trop tard pour les Nous-le-Peuple qui ont eu l’impression que tout allait bien ou mieux. A ce moment-là les Nous-le-Peuple réclament une augmentation de salaire pour faire face à leur besoins quotidiens vitaux (quoique l’abonnement à C+ ou l’essence pour le 4×4 …) et à leurs obligations (l’emprunt à taux variable …), mais le banquier central se réveille, et parle dans sa novlangue « d’inflation de second tour » qu’il combattra alors même qu’il n’est pas intervenu au début du processus. Mais son thermomètre sera reconnu coupable.
Ceux qui sont à la source s’enrichissent donc grâce aux unités monétaires supplémentaire qu’ils créent à pas cher, sans richesse nouvelle en face (elle est supposée venir du futur !), appauvrissant les autres dont les unités monétaires en leur possession est diluée (épargne, retraite, …) et appauvrissent plus encore ceux qui s’endettent pour jouer au plus malin à la fin du jeu, lorsque pointe la déflation.
S’il est physiquement impossible de créer ces unités monétaire, alors ce problème ne se pose pas.
Par cette manoeuvre, la FED crée quand même de l’inflation, mais au seul profit de ses complices. En effet, les Treasuries qu’ils ont reçu à la place de leur déchets toxiques invendables, et ne pouvant donc servir de monnaie, sont, eux, parfaitement « liquides » comme ils disent dans leur novlangue. Les Treasuries sont de la monnaie (on l’a vu dans le mécanisme de création tautologique des $-billets) qui a cours entre eux et elle rapporte même des intérêts. Mais, là, ils doivent l’utiliser pour boucher leur propres trous, cela n’ira pas dans le circuit de la grande consommation. Lors de la manoeuvre inverse de restitution des Treasuries contre ce qui ne sera plus des déchets parait-il, cette monnaie sera détruite. Mais si la manoeuvre ne peut pas se faire …
L’émission de bons du trésor, même s’ils ne sont pas convertis en monnaie-papier est également inflationniste, mais moins qu’un $-papier car le grand public ne peut pas se les échanger directement ni les utiliser directement comme paiement, leur valeur faciale est importante.
L’opération rescue de Bush, Paulson and Co qui viennent d’envoyer des chèques aux ménages a crée de la monnaie supplémentaire à haut pouvoir de nuisance inflationniste puisque directement et immédiatement utilisable et donc de l’inflation : je ne pense pas qu’il faille se réjouir de l’augmentation des dépenses de consommation ainsi générées, ce n’est rien d’autre que de la cavalerie de USA inc.
En suivant la chaîne on obtient quelque chose comme : compte du Trésor US (à la FED) -> comptes courants des ménages -> comptes des commerçants -> banques des commerçants -> réserves des banques à la FED ; après ça circule, potentiellement à l’étranger si la dépense concernait un gadget chinois ou un litre de pétrole.
Encore une fois, ce mécanisme n’est rien d’autre qu’une escroquerie pyramidale.
@Armand
Excellent 🙂
merci, Stilgar ; une lecture amusante :
http://www.marketoracle.co.uk/Article5108.html
La Fed a prêté la moitié de ses fonds « autorisés » (simple lignes de crédit pour banques en difficulté) (Voir http://www.richmondfed.org/publications/economic_research/instruments_of_the_money_market/ch03.cfm : These limits can be overcome in certain circumstances, especially if the appropriate federal banking agency or the Chairman of the Federal Reserve Board certifies to the lending Federal Reserve Bank that the borrowing institution is viable). Pour augmenter ces fonds, il faudra peut-être passer par le Congrès. Le Congrès amendera pour ne pas laisser l’économie s’effondrer, et il le peut car on n’a plus besoin d’or pour couvrir les billets contrairement aux années de débâcle 1929-1934. Bien qu’après 1934 et le détachement officieux de l’or, c’est la Cour Suprême qui a stupidement bloqué le déficit souhaité par Roosevelt et son NRA (National Recovery Act). Je crois que les autorités ont retenu la leçon des années 1930.
En gardant en mémoire la crise des années 1930, on comprend mieux pourquoi les autorités sortent leurs carnets de chèque. Mais à présent, un autre risque majeur surgit: l’inflation, comme le précise justement Armand. La situation est très délicate et Bernanke en est conscient. Cependant, je ne pense pas que Bernanke soit un monstre responsable d’une escroquerie pyramidale, mais seulement quelqu’un qui a étudié de près la crise des années 1930.
Néanmoins, par l’inflation, le cours pétrole, le réchauffement climatique, la situation est très inquiétante.
Vincent.