Le « chat » se trouve ici : offert à votre lecture.
Je vais faire un petit récapitulatif : 235 commentaires, donc un réel intérêt. Je suis quand même beaucoup moins enthousiaste à l’arrivée qu’au départ (le moment ce matin où j’ai enregistré ma vidéo). Deux raisons :
1) celle que vient de rappeler sur le poteau, Michel Martin
Quand bien même on réunirait les meilleurs, s’ils n’ont pas un outil de régulation de leurs humeurs, la position est tellement exposée que la lutte des places et des égos finira par l’emporter et on n’aura pas plus avancé.
2) La liste bizarroïde de personnes avec qui vous me trouvez des affinités : pour un Alain Supiot, une Sophie Wahnich – en qui je me reconnais très bien – combien de C…, combien de A… ? qui m’apparaissent absolument incapables de construire avec moi le monde auquel j’aspire et qui, beaucoup plus prosaïquement, m’ont probablement déjà (toute paranoïa mise à part !) sur leur liste de gens à abattre.
Bon, je continue de réfléchir !
Post-scriptum : j’ai reçu depuis la contribution ci-dessous d’un commentateur bien connu du blog, « Dissonance ». Voici.
Bonsoir Paul, François, Julien et tutti quanti.
Paul, j’ai trouvé votre dernier billet ainsi que le débat qui s’y rattache fortement stimulant (auquel je n’ai malheureusement pas pu participer, bien que finalement ce ne soit peut-être pas plus mal, je n’aime pas réfléchir à chaud). Ainsi, vous auriez voulu discuter de méthode, tandis que bien peu de participants aient réussi à tendre vers cet objectif ambitieux, évoquant même le bitcoin comme contre-exemple en préambule. Et dès ce moment, tout est dit, l’introduction peut aussi bien faire office de conclusion, ou peut-être faut-il quand même longuement la développer puisqu’il semble qu’elle n’ait pas été comprise en l’état.
À la volée donc, une ou deux idées me sont venues au cours de ma lecture. La première, la plus évidente : le mouvement « jorionien » doit s’atteler à mettre en place concrètement un prototype de système politique (l’idée de pays virtuel s’approche de cette idée mais manque de réalité, non ?), et notamment d’un réseau d’échanges économiques reprenant les concepts, idées et autres valeurs défendues de longue date sur le blog. Apparaît dès lors un préalable nécessaire de recensement desdites idées, conduisant probablement à un non moins nécessaire recalibrage, amendement ou que sais-je encore de ces idées pour les conformer au mieux à l’exercice de la pratique. En somme, mettre (entre autres) votre constitution pour l’économie à l’épreuve sur un vrai terrain (quoi que limité pour le début).
Cette première étape se fonde sur l’hypothèse que rien ne vaut mieux que la démonstration par l’exemple : plutôt que de s’évertuer à gueuler à qui veut l’entendre que le système dominant est mort sans le savoir, mettons en place un système parallèle qui fonctionne tant et si bien que l’autre apparaisse pour ce qu’il est, c’est-à-dire une aberration perpétuelle. Des expériences très locales (pour ne pas dire très confidentielles) étant d’ores et déjà en cours un peu partout en France (pour ne citer qu’un exemple, les Amaps), la constitution de ce réseau d’échanges pourrait démarrer par une simple mise en relation de ces différentes associations dans le but (à long terme) d’en structurer l’action.
Deuxième idée. Le prototype de modèle politique et de réseau d’échanges économiques ne peut naître que localement pour d’évidentes raisons pratiques mais dans un souci impérieux et constant de diffusion massive (à l’échelle du continent au minimum, rien que ça ;-)). Les principes des licences libres dites contaminantes (copyleft) sont sans doute de ce point de vue à étudier minutieusement. Imaginez par exemple une entité économique placée sous une sorte de copyleft qui obligerait légalement ses clients à adopter le même type de fonctionnement. Voilà l’idée la plus simple qui permette rapidement de transformer n’importe quel vilain petit canard court-termiste en oie blanche soucieuse de l’intérêt général, et pour peu qu’on choisisse le point d’impact initial avec pertinence, l’effet domino est assuré, mais vertueux celui-ci : disons dans le secteur bancaire par exemple, pour un effet contaminant maximal.
Le mouvement « jorionien » pourrait donc par exemple se matérialiser sous forme de la constitution d’un réseau associatif et transversal d’économie solidaire, ou encore (ou ensuite) par la fondation d’une banque assortissant le recours à ses services d’une licence type copyleft assurant une contamination éthique à chacune de ses transactions… Du coup, pour les noms à associer à ce mouvement, je n’ai pas fait de liste (à adresser à qui d’ailleurs, au père Noël?). Ceci dit, il me semble que c’est probablement plutôt aux gens intéressés par le projet de se déclarer plutôt qu’à un timiota, un vigneron ou autre tartempion de les désigner (avec mes salutations cordiales à eux néanmoins :-))
Et à propos de peinture et de paysage, il y a le traité de peinture du moine « Citrouille amère » Shitao.…