Sur Critiques Libres : Pédagogique, désespéré et gai
Pour Noël, Paul Jorion a pensé à tous ceux que la lecture du Capitalisme à l’agonie pourraient rebuter mais qui voudraient quand même se coucher un peu moins bêtes ce soir et comprendre comment on a pu en arriver là.
Là, c’est-à-dire un moment économique où les plus riches ne savent absolument plus quoi faire de leur argent (sinon le placer pour qu’il rapporte encooore plus) alors que les pauvres redeviennent miséreux et que la classe moyenne s’appauvrit.
Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, donc, Jorion s’associe à un dessinateur alerte et n’hésite pas à remonter jusqu’à Ranran, brave homo sapiens de la première heure, sympa mais pas trop gaulé. Via les monarques aux greniers surchargés, nous en arrivons aux trois ordres qui gouvernent (surtout deux) l’ordre économique tel que nous connaissons : le capitaliste, le patron, le bonhomme lego (pardon, le travailleur).
Tout cela est tordant, subtil, implacable.
Déjà deux fois en rupture de stock depuis sa parution en novembre, c’est vous dire. Un livre que tous les indignés et anonymous devraient savoir par cœur.
Paul Jorion étant un homme au grand cœur (il est Belge, faut dire), il distille sur son blog, de-ci de-là, des extraits de La Survie de l’Espèce : ruez-vous sur ces perles de finesse et de dérision en attendant la livraison de votre exemplaire !
18 réponses à “LA SURVIE DE L’ESPÈCE : Pédagogique, désespéré et gai”
Combien d’exemplaires vendus?
Moi j’attends impatiemment que ma commande arrive.^^
Personnellement, je suis dans une méforme remarquable, même les bonnes nouvelles du genre licenciements au Figaro n’y font rien. Cette « pédagogie » subtile est pourtant la bienvenue, là où on ne s’y attendait pas.
La pédagogie… il suffit de considérer une seule entreprise, les gens qui en font partie ne peuvent dépenser que l’argent du revenu de l’entreprise (c’est déjà trop dur à comprendre), ils ne peuvent donc acheter au maximum que ce qu’ils ont produit (car leur revenu c’est la valeur de ce qu’ils ont produit) ! Dès lors qu’il y a épargne les comptes n’y sont plus ! C’est si compliqué à comprendre ?
C’est pourquoi l’image de l’hélicoptère qui arrose de billets est si fallacieuse, l’argent n’est pas introduit partout dans l’économie, il n’apparaît pas au petit bonheur la chance sinon ce serait l’anarchie.
Par où voulez-vous que l’argent entre dans l’économie ? Par le crédit et par le revenu salarial pour la majeur partie, sinon, l’épargne que l’on consomme, ou les richesses naturelles, tout cela ne fait pas beaucoup de valeur ajoutée, pour ce qui nous concerne.
Le salarié ne peut ni acheter ni consommer tout qu’il produit, – qui va consommer sa surproduction ? Eh bien personne, de façon structurelle ! Le salarié est aussi le client, et c’est le seul client car il est la vaste majorité (je serai des millions). On lui fait supporter les « flat rates » pour ça.
Je sais que l’ENA est déjà larguée, Science Po n’en parlons pas quand au reste, Brice Couturier se cache sous la table.
Il ne s’agit pas de comprendre E=MC2. Ce que j’ai rappelé plus haut est plus important que tout ce qui a été écrit en économie depuis 1776, bien plus clair que Marx, Keynes et Malthus réunis. Il n’y pas besoin de comprendre autre chose, car contrairement à la formule dans les camps, ici il y a un « pourquoi ».
Si tout est si simple, pourquoi des études longues, des colloques interminables, des disputes permanentes entre les différentes écoles, toutes ces thèses, ces livres, ces prix nobels ?
Voulez-vous nous faire croire qu’une jeune fille pourrait comprendre non seulement la poésie mais aussi l’économie ?
Ce n’est pas sérieux.
Tout cela est très complexe. Il faut des années aux meilleurs pour apercevoir une faible lueur, et encore rares sont les appelés.
Et que pensez-vous de toutes ces marchandises produites par des machines ?
Celles-ci vont-elles acheter celles-là (à moins que ce ne soit le contraire) ?
« C’est si compliqué à comprendre ? »
C’est pas si facile que ça! (c’est étudié pour…)
Il faudrait expliquer pourquoi le crédit, le salariat, la production industrielle ont fait qu’on a pas vraiment envie de revenir à la situation antérieure au capitalisme. Le système basé sur la croissance dans lequel la plus grosse part de l’argent qui revient aux riches n’est pas consacré à leur consommation mais à mettre en place de nouveaux moyens de production a été suffisamment efficace pour que les pauvres ne lui trouvent pas que des inconvénients.
Tant que les salaires ont progressé plus vite que les prix dans les pays riches et que l’Etat a pu y assurer l’éducation, la santé et les retraites, l’accroissement du pouvoir des riches n’y a pas posé de problèmes insurmontables.
La « science économique » n’est qu’un extraordinaire camouflage qui interdit toute vue d’ensemble grâce à sa sophistication extrême dans l’explication des détails.
A part ça le système qui a été mis au point en Angleterre par ce que les riches ne savaient plus à quoi occuper les pauvres semble bien être revenu au point de départ: trop de pauvres dans les pays riches, des pauvres qui coûtent bien trop cher!
La survie de l’Espèce…
On est le 21, et l’espèce a survécus….enfin, pour l’instant!
Ben je suis ok avec Jorion…
Vu la débilité mentale ou le cynisme de nos dirigeants pas la peine…
De spéculer… On va vers le trou. C’est de la logique mathématique pour le coup.
La vraie…
Alors les caves reviennent à la réalité…(Question de survie)
Ben on se marre, de voir ces abrutis, vendus, pourris…
dans les médias!
HHahahah Dire l’inverse ce qu’ils disaient il y a 12 mois, et pourtant continuant leur rengaine néolibérale imbécile…
Non mais les cons sont indestructibles?
C’est à cela qu’on les reconnaît. Même mis en orbite, ils trouvent le moyen de nous retomber sur le râble. Mais c’est nous qui faisons la loi de leur pesanteur. Qui nous retient de les poursuivre avec des étrons frais et fumants et des fourches acérées jusqu’à l’Automobile Club de France, à l’hôtel de Crillon, place de la Concorde ?
Et je fais comment pour l’offrir mes neveux…Qui bossent dans la finance?
Hein? Non pas encore à Goldman….
Mais le back office, ça les connait….
Voui…Je ne suis pas niais quand meme….
Le back office (service d’appui, ou post-marché, selon la terminologie officielle française, ou encore arrière-guichet selon l’Office québécois de la langue française) est un service, au sein d’une banque d’investissement ou d’une société de gestion d’actifs, chargé des fonctions administratives liées à la production. Ce service collabore avec le front-office, responsable des activités commerciales, qui, lui, est en contact direct avec les clients.
Dans les pays anglo-saxons, le service back-office est plus souvent appelé settlements.
Beaucoup d’établissements ont également mis en place un service de middle office, rattaché soit au front-office, soit au back-office, soit à une direction des risques.
Vouala!!
Amazon: rupture
Fnac: rupture
librairies tradit : rupture
après une dizaine de coups de fil je l’ai trouvé chez un petit revendeur de BD!
Small is beautiful !!
Hmmm, très bien pour le petit revendeur, mais je viens de vérifier, et il est bien dispo et à la Fnac, et sur Amazon.
OK, mais livraison janvier,en fait je l’ai acheté pour mon gendre trader…( il a le sens de l’humour )
Le critique du matin sur France Inter dans sa révision de la presse pose une question : Que faire de cette liberté exceptionnelle née du contexte des années 60? Et de la facilité de vie qui l’accompagnait ? Cette liberté exceptionnelle est bien entendu celle d’une ignorance partagée qui va de paire avec un fondamental structurant de la société cher à l’anthropologue, celui de la
. En cette journée spéciale « Même pas peur », on a constaté ici que la destruction du langage est un agent déstabilisant qui nous entraîne inéluctablement dans des sables mouvants et qui les entretient : tout ce que vous direz sera retenu contre vous ! Cette situation dirimante est entretenue par différents acteurs dont il est régulièrement question dans ce blog : la tyrannie des ignorants est aussi entretenue par la « déformation » d’une Elite des banques et de ses complices de l’Etat, pseudo-garants de l’intérêt général. Y-a-t-il plus d’espoir ailleurs ? Oui pour une raison simpliste ; retour à une mathématique de cour de récréation : la somme des peurs locales même sous une tyrannie de petits chefs irresponsables reste inférieure à la somme des espoirs apportés par une « évolution » sociétale. La survie de l’espèce passe donc par une évolution de l’environnement de l’espèce à condition que quelques traders ou grands chefs de type bushiste ne détruisent pas notre environnement avant d’y arriver : il va bien falloir couper efficacement les têtes de ces hydres qui renaissent sans cesse d’une ignorance choisie et entretenue. Cette survie ne peut qu’être basée sur une volonté de connaissances – je crois que cela s’appelle l’éducation mais dans les sables mouvants sociétaux je ne suis plus sûr de rien ! – et du retour des Lumières avec Jorion, Todd, Lordon.. Merci d’en faire une liste aussi longue que possible. Le contraire et l’actuel sont l’entretien de l’ignorance et de la pétoche qui lui est liée avec la pseudo- démocratie, le pseudo-libéralisme, le libéralo-totalitarisme, le politicien carriériste et son armée énarchique de propagande et communication,… L’émission Là-bas si j’y suis, rappelait que l’ENA n’est pas conçue pour chercher des solutions innovantes, surtout pas ! Seulement à solidifier les réseaux en place pour y faire carrière sans déranger les mauvaises habitudes accumulées au cours des ans. Donc sans espoir d’apprentissage ni de pédagogie ! Se castrer de toute imaginaire ? Dur, dur d’être un énarque ! Il me manque une musique allègre pour célébrer ce jour de la fin de la pétoche et le retour d’un cycle de croissance lumineuse au moins jusqu’au prochain solstice. Merci de compléter.
Encore un éditeur qui travaille à flux tendu, un comble! Mon fils n’a pas trouvé ce qu’il me destine comme cadeau de Noël!
Toujours disponible et en stock sur Amazon…
Depuis peu Julien , j’ai reçu seulement confirmation d’une livraison vers le 27/12…
Cet éditeur, filiale de Gallimard, ne travaille pas à flux tendus quand il tient un succès, même si ce groupe est connu pour sa prudence et évite au maximum la surproduction d’un titre.
Rions un peu:
http://www.youtube.com/watch?v=ZDN9y2vTdUs
… et encore plus ! (il a fallu que je fouille ma mémoire)…
http://www.youtube.com/watch?v=xyEnoY4vQY0