Billet invité.
Accommodée à toutes les sauces, une nouvelle expression fait fureur parmi les dirigeants européens : je ferai tout pour que…. La liste de ceux qui l’ont ces derniers temps employée s’allonge (on en oublie certainement) : Mario Draghi, Angela Merkel, Jean-Claude Juncker…
Ce sont les causes les plus incertaines du moment qui naturellement bénéficient de ce traitement : le maintien de la zone euro, ou de la Grèce en son sein, ou plus modestement pour qu’une « décision en bonne et due forme soit prise le 20 novembre », pour financer le délai de deux ans accordé à la Grèce (Jean-Claude Juncker).
Cette emphase tente de répondre à un doute, comme quoi on pourrait ne pas tout faire. Mais ce tout est redoutablement indéfini, comme si on ne savait pas quoi faire. Renvoyant au célèbre « on a tout essayé » de François Mitterrand à propos du chômage.
La réunion de l’Eurogroupe terminée, les esprits s’étant calmés, que reste-t-il sur le tapis ? Une décision d’accorder, forcé et contraint, ce délai de deux ans et une totale indécision sur la manière de le financer. Un désaccord entre le FMI et l’Union européenne à propos de la dette qui n’a pu être dissimulé, le premier maintenant l’objectif de la réduire en 2020 à 120% du PIB pour justifier sa restructuration, l’autre voulant repousser cette autre échéance afin de l’éviter.
Mais ce n’est pas tout : le gouvernement grec va devoir trouver d’autres mesures d’austérité pour 2015 et 2016 (pour 4 milliards d’euros), et la BCE pourrait finalement autoriser les banques grecques à faire la soudure entre l’échéance obligataire de vendredi et le versement de la tranche d’aide financière qui tarde tant. Ce qui a comme conséquence qu’elle accepterait de leur part du collatéral ne répondant pas à ses critères de qualité ! Enfin, selon des éléments du rapport de la Troïka – qui ont immanquablement fuité – une baisse de la barre des privatisations a été entérinée, auparavant fixée à une hauteur irréaliste pour que le plan qui a échoué fonctionne (sur le papier).
Prévision de démarrage du prochain épisode : 20 novembre.
89 réponses à “L’actualité de la crise : DANS LEURS GRANDES Å’UVRES…, par François Leclerc”
vigneron
13 novembre 2012 à 22:14
Tu devrais me lire plus souvent yvan cuit cuit recuit, j’répète à qui mieux mieux qu’il faut boire uniquement de l’eau et d’Véolia.ou d’la Lyonnaise hein ? Pas en bouteilles ! Pas d’alcool. Me suis même battu pour la loi Évin…
On ne voulait pas me faire de CDI à l’ association St Jean ,cause alcoolique avait on dit au directeur,j’ai fait faire une prise de sang le jour même,j’ai eu le CDI,mais le suivi,les écoutes ,les violences par les ondes,je ne peux avancer sans comprendre
Comment ,comment aider des personnes fragiles quand des gens aussi prétentieux vous ont ainsi harcelée
« Je ferai tout pour que … » est pour moi une marque de doute, d’incertitude. Celui qui emploie cette expression est prêt à en faire beaucoup mais n’est pas du tout sûr d’y arriver.
L’échec de l’Europe, de l’Euro, du retour à l’équilibre, de la réduction du chômage, du retour à l’emploi, de la sortie de crise est dans les têtes. Il est admis dans les têtes. C’est devenu une option, une possibilité et elle est probablement inévitable.
Je vois dans cette expression un aveu d’impuissance. Nos dirigeants doutent assez fort pour l’admettre publiquement
Effrayant, car cela signifie qu’ils sont prêts à toutes les extrémités pour réaliser ce à quoi ils s’engagent. Le schéma est « union nationale, salut public et j’ai oublié la suite »
PS : Sur ce blog, il y a eu un renvoi à une vidéo sur le plan des financiers face à Hollande. Je note que le plan a été exécuté. Les socialistes font dans les réformes de société (mariage homosexuel) pour marqueur leur différence avec l’UMP et c’est tout.
Je ferai tout ce qui est convenable pour …
De Gaulle semble bien Ä“tre le plus récent de nos chefs d’État à avoir osé faire ce qui lui semblait souhaitable plutôt que ce qui était considéré comme convenable (la décolonisation par exemple, que tout le monde savait inévitable mais dont un nombre tout à fait infime de gens osaient dire qu’il était urgent d’y parvenir.)
Mitterrrand a lui promis de faire des choses pas forcément convenables mais il y a très vite renoncé.
Hollande nous a prévenu à partir de Londre de ne pas prendre au sérieux les quelques audaces verbales dont il a parsemé ses discours électoraux…
L’exemple le plus frappant d’un comportement convenable est celui du Maréchal en juin 1940: il a fait ce que la majorité des gens qui comptaient à l’époque attendaient qu’il fasse.
Quand aux « responsables » européens ils ne feront rien parce qu’ils ne disposent pas de plus de pouvoir politique qu’un responsable des relations publiques (public relations, ou PR) n’en a dans une multi-nationale.
En nous intéressant à ce qu’ils disent mais ne feront pas nous contribuons (modestement il est vrai) à entretenir l’illusion?
Ah oui ! Quel modèle de décence, Charlot le menteur. Il ne s’est pas trahi à lui-même juste parce qu’il ne se trouvait plus, à la fin. C’est la sénilité qui l’a sauvé. Même Massu a terminé par se foutre ouvertement de sa gueule, c’est quand-même un signe.
Quant à la décence du Maréchal, n’en parlons pas. Il a fallu une armée de serpillières pour l’éponger et ramasser ce qui en restait.
Il y a actuellement un Buzz orchestré par les loobies americains petroliers et relayés par leurs sous larbins europées sur les gaz et petroles de schiste ….dont Vigneron se fait léchos sur ce Blog …..ces procédures d’extraction s’épuisent rapidement et obligent a multiplier les puits …voir les courbes de ce site :
http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/11/13/les-etats-unis-1er-producteur-mondial-de-petrole-en-2017/#more-6019
C’est le seul point ou on peut trouver Hollande pertinent : garder ces réserves pour des temps plus durs qui ne tarderont pas et laissons les entreprises essuyer les platres et perfectionner leurs procédures …..actuellement l’ utilisation de ces energies serait obscène au vue de leur usage habituel .
Le buzz il est pas nouveau Kercozette, c’est juste que là c’est l’AIE qui s’y colle. Quant aux déclarations sur les prix décorrélés de là production et de la conso, c’est El-Badri, le secrétaire général de l’OPEP qui le dît.
Et à 100$ le baril, tu sais comme moi que des réserves rentables y’en a largement de quoi cramer deux fois tout le pétrole qu’on à déjà brûlé… Y’en trop d’pétrole, trop d’gaz, c’est ça l’problème.
http://m.lesechos.fr/redirect_article.php?id=0202381472984&fw=1
Si tu avais lu mon lien tu aurais constaté que l’ AIE n’est pas crédible et qu’il le reconnait lui meme …..
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Un premier bémol : les projections de l’AIE, comme celles du département de l’Energie américain additionnent à la production de pétrole celle de gaz naturel liquide (en anglais NGL, pour Natural Gas Liquid). Les NGL, essentiellement du propane, ne peuvent pas, dans la plupart des cas, se substituer au pétrole. En particulier, un tiers seulement des NGL peuvent servir de carburant à un moteur. Si l’on exclut ces NGL, la production américaine de pétrole brut au sens strict n’atteint plus que 6,2 Mb/j, tandis que celle de l’Arabie Saoudite s’élève à 9,9 Mb/j. D’après Chris Nelder, un expert pétrolier américain indépendant, dire que la production américaine va bientôt égaler la production saoudienne « revient à dire qu’un café-crème contient autant de café qu’un expresso ».
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.je ne suis pas certain que meme à 100 , ça soit compatible avec le consumérisme …on est engagé sur le plateau ondulé et ceux qui restent ds le wagon ne verront pas trop de dégats …..pour une approche serrée et lucide , faudrait fouiller les courbes de Raminagrobis , moi ça me gonfle …je me fie a ses conclusion , c’est un gus qu’ a pas de parti-pris ou d’ideologie a vendre .
Pourquoi va t-on chercher le brut de plus en plus en profondeur ?
Et pourquoi parlons-nous de l’Arctique ? De toute façon, ces réserves ne nous feront gagner que quelques mois…
A quel prix réel (générationnel), l’exploitation des ressources du sous sol ? Et les autres solutions…
Enfin pour les plastiques ? Comment ou quel type avec du gaz liquéfié ?
Toujours des sources contestables (El-Badri, le secrétaire général de l’OPEP qui le dît.) , à ce que je vois.
CxHy
L’ AIE a la langue fourchue :
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Les experts de l’Agence internationale de l’énergie eux-mêmes admettent qu’ils sont loin d’avoir une confiance absolue dans leur propre pronostic, qui n’en fait pas moins la « une » un peu partout dans la presse économique.
Fatih Birol, l’économiste en chef de l’AIE, prend la peine de souligner que la géologie et les performances des réservoirs compacts aux Etats-Unis sont encore « mal connues », et qu’il n’est pas certain que de nouvelles réserves soient accessibles en quantité suffisante pour maintenir la production dans le futur, rapporte le Financial Times.
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Arrête tes contorsions Kercozette, tu vas t’faire un tour de rein. Le truc important c’est qu’à court terme, dix ans max, quoiqu’il arrive, l’Am-Nord plus le Mexique sont indépendants énergétiquement. That means « démerdez vous avec le Moyen-Orient. Et achetez nous du GNL… »
Nous avons besoin de développer par exemple la collecte de méthane dans les décharges mais…..
Et bien d’autres initiatives individuelles et collectives sur le territoire Européen ! Qu’est ce que l’on attend ?
On ne mélange pas une discussion sur le pétrole avec les ressources globales énergétiques. Les usages ne sont pas les mêmes.
Toujours une histoire de monopole ? (le naturel liquéfié n’est pas le pétrole). Il y a les ressources en gaz ou en pétrole du sous sol (elles sont ou deviennent liquéfiées ou pas). Il y a aussi et surtout celles que l’on génère en surface (air, eau, soleil, déchets,..). La liquéfaction n’est qu’un état (pour le pétrole comme pour le gaz). Voir décomposition des plastiques dégradables.
That means « démerdez vous avec le Moyen-Orient. Et achetez nous du GNL… », on joue sur la peur ? Pourquoi vouloir l’acheter si on le gaspille (cf méthane).
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