On n’aura donc pas eu droit aux affres des infinis recomptes de bulletins de vote que les États-Unis avaient connus en l’an 2000, puisqu’Obama l’aura emporté sur Romney avec une majorité assez nette. Du point de vue législatif, les républicains maintiennent leur majorité au Congrès, tandis que les démocrates renforcent de deux sièges la leur au Sénat.
Obama n’aura pas les coudées franches sur le plan législatif. Cela fera-t-il pour lui une réelle différence si l’on se souvient que lorsqu’il avait été élu, il disposait d’une majorité de rêve, mais n’en avait absolument rien fait, sinon attendre qu’elle s’effrite. Ses premiers cent jours, s’étaient égrenés tout en demeurant, à la consternation générale, le même désert.
Les Français ont vécu récemment une réédition du même scénario. Pourquoi, se demandera-t-on, de tels paradoxes ? Je hasarde une hypothèse : parce que dans l’un et l’autre cas, le vainqueur s’est déjà situé mentalement dans la phase suivante : celle du gouvernement d’unité nationale qui sera nécessaire pour faire admettre aux peuples qu’il n’y a plus rien à gagner à vouloir reconstruire à l’identique, et l’on se ménage l’opposition traditionnelle en faisant sa politique à elle plutôt que la sienne propre. On se souviendra ainsi de l’alignement consternant d’Obama sur certaines positions du « Tea Party », la frange libertarienne du parti républicain.
Pour qu’une telle stratégie puisse réussir, il faudrait qu’émerge un vaste consensus au centre. Or, et Obama a pu le constater durant son premier mandat, devant la détérioration de la situation qu’entraîne un tel attentisme, c’est précisément le centre qui s’effondre ; ce sont les extrêmes qui gagnent en puissance et les partis de gouvernement, centristes au départ, finissent par s’aligner sur ces extrêmes qui les débordent, et tout dialogue entre eux devient impossible.
Tout laisse présager que c’est à cela qu’Obama se verra confronté durant son deuxième mandat : une double radicalisation, des républicains et des démocrates, chacun de son côté, faisant monter la vocifération de part et d’autre, accompagnée d’une paralysie sur le plan politique, le Congrès et le Sénat parvenant à se neutraliser mutuellement, tandis que le Président tentera de se frayer péniblement un chemin à coups de décrets, d’« executive orders », dont son opposition républicaine mettra systématiquement en cause la constitutionnalité.
Certaines personnalités sont ainsi faites qu’elles se révèlent à leur avantage dans l’adversité plutôt que dans la félicité et espérons pour nous tous qu’il en sera ainsi dans l’avenir immédiat et ce, sur les deux rives de l’Atlantique. Ceci dit, préparons-nous plutôt au monde de demain qui se dessine par-delà l’énorme locomotive renversée du monde qui lui se termine, dont les roues dressées vers le ciel, tournent à vide, désespérément.
139 réponses à “SECOND MANDAT POUR OBAMA”
Si j’ai bien compris, M Obama l’emporte avec 49% des voix contre M Romney qui ne recueille que … 49% ! En fait M Obama l’emporte grâce au système des grands électeurs (303 vs 206).
Qui songera à nous informer du taux d’abstention qui nous révèle, aux USA comme en France, la distance croissante des classes populaires à l’égard de la démocratie dite représentative ?
Je n’ai rien compris, Paul, à votre hypothèse du troisième paragraphe
Que serait ce gouvernement d’unité nationale pour faire avaler au peuple qu’on ne peut reconstruire à l’identique ? Où ai-je perdu le fil d’une pensée que je croyais avoir intégrée tant bien que mal ?
Après tout, Obama a gagné avec l’argent disponible où il est, comment aurait-il pu s’en dégager soudain en sautant par dessus pour mettre en service des mesures destructrices de la puissance de ces mêmes supports financiers ?
Il aurait pu c’est vrai faire montre d’un cynisme salvateur, mais à quel prix ? Ne risque-t-on pas sa vie pour se faire ? Obama n’est pas Luther King ni Malcolm X
Il me reste à tournicoter autour de mes pensées, de mes idées, à chercher des mots et leurs tournures, à agir à ma mesure, et je me demande comment maîtriser ces élans qui me poussent (avec votre aide malgré vos réponses sybillines parfois) Après tout le marché c’est moi et je peux tout pour le maîtriser si je m’y prends bien et si j’y entraîne , dans un sillage odorant, inéluctable, les êtres que j’aime et qui me respectent
Tout à fait d’accord avec Jacqueline. L’appel à un gouvernement d’union nationale n’ est qu’un vieux refrain apolitique mystificateur.
En tout cas, Chuck Norris nous aura prévenu : « the rel-election of Obama will start 1000 Years of Darkness as prophecized in the bible and something much worse than Socialism.«
2 milliards de dollars engloutis dans cette mascarade , pour en arriver au même point et maintenant ?
Le cinema d’Obama est à vomir , « je ne t’ai jamais tant aimée », à sa femme repris par toute la presse aux ordres. De plus les declarations faussement apeurées des banques qu’il aurait martyrisées pendant son mandat. C’est trop. Ce type est un sale vendu, une ord…. qui roule pour les prêteurs. L’ardoise ce sont les pauvres qui vont la régler !
6 Milliards de dollars pour rester dans le même situation , c’est un peu du gâchis non ?
La véritable information est celle -ci = USA :
« Rapport de forces inchangé au Congrès »
Article
M. Obama refusant de voir que les institutions et la constitution US sont arrivés à la fin d’un cycle historique, celles-ci étant faites à l’origine pour freiner l’ardeur démocratique du peuple
( comme par exemple notre Sénat ), rien ne changera fondamentalement ou notablement…
les cinq années supplémentaires de M. Obama – lui-même sponsorisé par toutes sortes de multinationales – ne changeront rien globalement à l’affaire. Une même caste ( le 1% qui déforme et accapare à son profit immédiat le pouvoir de la démocratie ) poursuivra ses vues et rien ne sera transformé dans la société, sinon à la marge. Des cacahuètes !
(…)
Mais la véritable nouvelle est encore ailleurs = » La survie de l’ Espèce » de Jorion & Maklès, est arrivé dans ma boîte aux lettres ! A la première lecture, cela promet pour les » cadeaux de Noël » .Que l’éditeur se prépare déjà à une réédition, ça va partir comme des petits pains chauds.Quand le talent est l’ allié de l’intelligence lumineuse , nous n’allons pas bouder notre plaisir …
Un rappel. Roosevelt crée la SEC pour mettre un terme aux manipulations boursières et aux « spéculations non pertinentes » (j’ai plus l’épithète en tête mais c’est un truc dans le genre…). Bien. Et qui nomme-t-il à la tête de cette SEC ? Un soutien politique (et financier) durant la campagne évidemment : Joseph Kennedy, grand escroc financier de WS devant l’éternel – et grande canaille tout court. Un peu comme si Obama nommait un John Paulson aujourd’hui au même poste quoi, en pire même.
Ps : le vieux Kennedy a fait un excellent job à la SEC.
Alors ? Virer Geithner et mettre Madoff au Trésor – et Soros à la FED…
Wall Street dégringole au lendemain de la réélection d’Obama
Wall Street a dégringolé mercredi, minée par l’anxiété des investisseurs face aux problèmes budgétaires qui se profilent aux Etats-Unis après la réélection du président Barack Obama et à la détérioration de la situation en zone euro. Le Dow Jones a perdu 2,36% et le Nasdaq 2,48%.
« Craignant un « mur budgétaire », Wall Street dégringole »
Le Point : Article
Sinon le GEAB c’est bien aussi : » GEAB N°68 est disponible !
» Crise systémique Globale – Automne 2012 : Bienvenue dans les semaines du grand basculement / La géopolitique, détonateur du nouveau grand choc mondial »
Comparaison entre la carte US des états libres et ceux pratiquant l’esclavagisme (1846) et la carte des résultats Démocrates/Républicains aux élections de 2012 : c’est ici.
Oula le naïf, ne pas trop l’être siouplait… Il a fallu Truman et les prémisses de l’anti-ségrégationnisme pour que les Dixiecrats (racistes et extrème-droite) quittent la convention démocrate… Dans les années cinquante ces southern democrats occupaient encore toutes les places de sénateurs des anciens états confédérés. C’était eux la base du parti démocrate.
Euh, Lincoln, l’était bien whig non ? Et bien bien du nord et yankee ?
un bonne chose cette réélection. comme celle d’hollande d’ailleurs.
(en pouvais plus d’entendre le petit excité à talonnette caqueter)
bon entre la peste et le choléra on a obama, faut dire que la peste républicaine avait vraiment sale gueule, les camps de rééducation pour parasites sociaux n’étaient plus bien loin…
fascinants zétats-zunis…
on a échappé à rien du tout, mais on l’a échappé belle !