Au plus fort de la crise, le silence des économistes est assourdissant, tout comme l’impuissance des élites politiques et des dirigeants financiers. Et pour cause : ils sont bien peu nombreux à avoir su anticiper les événements qui ont eu lieu depuis 2007. Comment la machine a-t-elle pu s’emballer à ce point sans faire réagir ceux qui avaient le pouvoir et les capacités d’éviter les catastrophes en chaîne ? Comment la pensée économique a-t-elle pu se fourvoyer autant ? Pourquoi n’est-elle pas capable d’inventer des solutions audacieuses et enfin efficaces ?
Après avoir annoncé un Capitalisme à l’agonie, Paul Jorion poursuit sa réflexion sur l’état du monde financier. Ce qu’il révèle est édifiant : la « science » économique n’en est pas une, mais nous trompe en s’en donnant les apparences. Constatant les errements d’une doctrine qui n’a fait qu’encenser la « machine à concentrer la richesse », laquelle déraille tragiquement aujourd’hui, Paul Jorion bouscule les dogmes établis et propose des voies inédites pour l’avenir : le temps de la solidarité est venu.
Anthropologue, sociologue et spécialiste de la formation des prix, Paul Jorion jette depuis plusieurs années un autre regard sur l’économie ; il annonçait ainsi dès 2005 ce qui allait devenir la crise des subprimes. Il est notamment l’auteur, chez Fayard, de L’Implosion, La Crise et L’Argent.
124 réponses à “MISÈRE DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE, DEMAIN EN LIBRAIRIE”
BLR
« Il ferait la promotion d’une économie solidaire »
« économie solidaire » Depuis combien d’années se targue t-on d’une économie solidaire qui laisse de côté, et maltraite les peuples Combien faudra t-il endetter de pays pour que cette solidarité bénéficie à si peu
Cruel entêtement
Ce n’est pas de ma faute si les expressions les plus claires sont dévoyées ou éviscérées par les hâbleurs de tout bord. Pour votre gouverne, Charly, l’ « économie solidaire », qui parlera mieux aux oreilles de celles et ceux qui auront l’heur d’assister au cours de Paul (Stewardship of finance, vous le traduisez comment, au fait, pour que ça n’ait pas l’air d’être un concept opérationnel marcusien ?), ce n’est pas qu’un concept creux. Des exemples ? Le monde rural français en fourmille, surtout là où subsistent une petite et une moyenne paysannerie. Ainsi, dans le sud-Aveyron, les locations de terres aux jeunes paysans sans capital de départ (vu sur le plateau du Larzac), qui les rendent moins dépendants des largesses intéressées du Crédit Agricole, ou encore les coopératives de prêt de matériel agricole lourd (vu dans le Rougier de Camarès). Je parle d’un monde rural vivant et inventif, pas de reliquats communautaires végétatifs. À d’autres le couplet du blabla d’intello stratosphérique. Les mots sont un champ de bataille. Refuser de s’en servir, sous prétexte qu’ils ont traîné dans de sales bouches, c’est abandonner le réel, qui est informé par le langage, aux mercenaires de la sophistiques.
Pour votre gouverne, Charly,
je viens de découvrir ,alors pour votre gouverne dites moi si les personnes qui bénéficient de votre économie solidaire assistent aux cours de Paul Jorion,dites moi si ces personnes vous lisant savent ce qu’est un concept opérationnel marcusien,( je l’ignore)
L’économie solidaire est -elle comme votre réponse
ouah ! BRL !
pourquoi ne t’énerves-tu plus souvent ? !
À BRL.
Je ne doute pas de ce monde rural vivant et inventif que vous soulignez, mais serons-nous capables de l’aider à construire un rapport de force avec le monde rural établi ?
En reprenant la perspective, soulignée par François Leclerc , du financement des biens publics par la collectivité afin de les rendre accessibles sans discrimination de revenu, ne pourrions-nous, ici même, tenter de renforcer l’émergence d’un municipalisme libertaire ? Les politiques locales ne devraient-elles pas appuyer les largesses du Crédit Agricole et les coopératives de matériel lourd à la seule condition que la « propriété agricole» soit de type coopératif, un homme une voix, à égalité entre l’agriculteur et chacun des salariés agricoles qui y œuvrent, et bien entendu, les consommateurs coopérateurs, dont il nous faut bien constater , que le groupe qu’ils constituent aujourd’hui demeure, dans sa novation même, encore très privilégié ? Certes, ces nouvelles coopératives ébranleraient la petite paysannerie qui n’en demande pas tant.
Plus avant ; lorsque sur ce blog, la notion même d’organisation sociale hiérarchique paraît toute naturelle , comme dans la discussion entre Martin, Ion, Nessy … , et allii (1), ne conviendrait-il pas de la retravailler dans la perspective de la pensée comme épiphénomène du réseau d’affect qui nous est sous-jacent ?
L’Histoire nous montre le retour des aristocraties, ne devrions-nous pas nous intéresser aux mécanismes de base de l’organisation hiérarchique ? Allez, combien sommes-nous à ne pas prendre plaisir à commander aux autres, moi d’ailleurs, je cède à ce plaisir, tout en me justifiant « d’être plus malin », etc. et que donc, trouverai légitimement une place acceptable dans le monde qui vient, nous écrivons ici sur le blog de Jorion, kamême.
Devant les perspectives de craquements de l’Histoire, ne devons-nous pas tenir compte des angoisses de chacun ? Ces interrogations ne suscitent-elles pas des réorganisations psychiques qui nous échappent, et que le modèle de l’égalité du clerc, du paysan et du chevalier rassure, puisque son « recadrement » nous éviterait d’activer ce second degré d’angoisse que serait la remise en cause du contexte des mécanismes de la dominance.
écriviez-vous, que peut être la force, sinon le plaisir à l’exercer ?
Un raisonnement ne tient-il pas sur ses prémisses, ne devons-nous pas reconnaître la nécessité écologique d’inventer des modalités d’organisations socioéconomiques orientées sur l’invention d’autres formes de plaisirs, autant que sur la promotion de techniques d’interdit dans le but de réduire nos déplaisirs au niveau de malheur supportable 😉 ?
(1) Olivier69, n’est en reste dans le genre , il écrit :
Tant qu’à imaginer l’avenir dans une « conception illitchienne des outils de l’élitisme convivial» (antiphrase), ne pourrait-on s’arranger pour perpétuer la hiérarchisation de la division technique des savoirs et savoir-faire, de façon à justifier les « savoir-être » par l’appropriation des salaires au travers de l’organisation implicite de la transmission des savoirs, et sur laquelle il est toujours possible de s’arranger entre amis sans trop le faire savoir ?
A jean luce,
Merci d’avoir pris connaissance de mes réflexions. En effet, à l’image de Mr Jorion qui a réduit ses suggestions en matière de budget de fonctionnement pour le blog, je pense que le fait de me sentir impliqué dans un processus me suffirait peut-être à moi-même en terme de singularité. C’est une forme de satiété. Laisser la chance au meilleur de nous-même de s’exprimer comme valeur d’exemple. L’avantage du mérite (compétences) permettrait la reconnaissance de ses propres désirs dans le consensus. Celui qui voudra, une reconnaissance financière pourra assouvir son désir mais il sera davantage conditionné par les conditions d’exercice de l’entreprise grâce à la concertation (une répartition au pourcentage). L’état pourrait même prendre le relais de la couverture du risque dans le cadre d’un salaire de subsistance minimum nécessaire pour les cas extrêmes liés aux conditions de rentabilité (dans le modèle que je vous ai proposé). En d’autres termes, admettons que mes compétences soient reconnues, je ne serais peut-être pas motivé par des reconnaissances financières nécessairement mais par un autre désir. : l’implication, la satisfaction de réussir avec peu. Peut-être la satisfaction de faire plaisir aux autres ou encore de me sentir vivre avec moins par fierté, encore….L’expression de ma personnalité ! Je n’ai pas dit être un idiot et être soumis nécessairement mais je dis qu à vouloir trop un événement, on peut finir par obtenir son contraire. Nous sentir vivre chacun dans nos propres préoccupations. Celle de choisir son cadre d’existence,,… La valeur (financière ou pas, selon les cas) pourrait servir d’exemple. Aujourd’hui, ne pas être gourmand signifie nécessairement au sein d’une entreprise, être un vendu au capitalisme (normal dans un tel modèle). Pire, elle tue dans l’œuf, les bonnes volontés puisque la reconnaissance passe nécessairement par la rémunération (diviser les salariés). Sans compter, la possibilité de corruption ou encore la possibilité d’acheter l’autre en lui rappelant son salaire comme outil de chantage à toutes les dérives. Je pense également qu’il serait plus facile d’exprimer les réalités des conditions nécessaires à l’expression de vivre ensemble malgré les arrangements potentiels. Nous casserions la dynamique du toujours plus puisque le cadre d’exercice empêcherait la gourmandise par la condition de l’autre : soit l’expression du consensus. On ne pourra de toute façon jamais faire disparaître la hiérarchie (elle est même nécessaire, rôle du meneur en socio) mais on peut limiter ses conséquences pervers. Actuellement, nous sommes à la merci des actionnaires indépendants du processus de production ou de création. Ces mêmes actionnaires qui sont conditionnés par les cordons de la finance (notamment les cotations boursières). Au moins, les négociations seraient internes et non pas externes. C’est par l’intégration d’un processus participatif (qui a disparu) que les salariés pourront reprendre la main sur l’outil par des négociations internes. Ce qui est loin d’être le cas, aujourd’hui. Les syndicats des salariés n’ont aucun pouvoir et donc c’est un déséquilibre qui les discrédite. C’est l’impuissance face aux délocalisations même si l’outil est encore rentable sous couvert de profits (les exemples ne manquent pas). Les patrons, eux sont organisés à nos dépends. C’est limiter la concentration des richesses. L’économie ne répondrait plus à la simple volonté de prise de parts de marché comme seule expression de la motivation. On en voit aujourd’hui les conséquences : flexibilité sur le marché du travail. Vouloir contrôler le marché et donc les consommateurs par le prix (oligopole) !
BRL,
Euh, comment dire… Ben disons que le système de « location de terres sans capital » c’est pas vraiment tout neuf, métayage à l’ancienne évidemment et de toutes façons l’apport de capitaux n’est absolument pas nécessaire pour contracter un bail de fermage – sauf pratiques des pas de porte chez les Landlords et autres gentry du grain bassino-parigote. Par contre tenir un an ou ne serait-ce que six mois sans capital avant les premières récoltes tout en alimentant les avances aux cultures, quelques investissements nécessaires et bien sûr en bouffant soi-même… bonjour madame CRCA ou monsieur Fesse-Mathieu…
C’est pas la terre le problème, c’est le liquide, BRL.
Quant aux coops de matériel, ben ça s’appelle une CUMA et ça doit bien dater de la Loi d’orientation agricole de Pisani le truc, un demi-siècle tout au plus quoi… et ne parlons pas de la traditionnelle co-propriété de matos…
vini,
le liquide, tu parles de l’eau ? Parce que le liquide n’a rien à voir avec la solvabilité ou plutôt avec le fait d’avoir un compte « créditeur ». Ton obsession pour le liquide est étrange et finira par être révélateur ! Où est ton intérêt à faire disparaitre le liquide ? Merci de préciser. Pourquoi, il te pose un problème. Je suis dispo à être réceptif à toute argumentation….
ps : je pense que tu ne disposes pas forcement de beaucoup d’actifs financiers mais que tu as probablement un parc locatif important et donc que tu as de nombreux revenus de la propriété, non ? C’est pourquoi tu veux faire disparaître à tout prix le liquide. « Pour toi » (la conviction), une chute du prix de l’immobilier serait alors, une catastrophe ! Je t’assure que la chute de l’immobilier ne sera pas un mal pour toi sauf si tu veux vendre pour obtenir des plus-values…Et si tu as des crédits, l’inflation absorbera la différence par les augmentations de salaires incontournables (si tu as un emploi, bien sûr…).
En plus, cela aura l’avantage d’effondrer le principe de la privatisation de l’outil monétaire (depuis 73) et nous reprendrions le contrôle de notre monnaie…..Rassures-toi, tu ne serais pas perdant contrairement à ce que l’on t’as fait croire ! Parce que la valeur de la monnaie dans lequel tu as contracté tes crédits s’effondrera aussi. Tu rembourserais dans la nouvelle monnaie !
ps : Enfin, le fait que l’immobilier peut-être considéré comme une consommation à long terme, c’est un produit qui a une durée de vie.
@ olivier69 2 octobre 2012 à 17:16
Ça n’est pas nouveau, mais il me semble qu’effectivement cette tendance s’accroît. On l’enregistre même sur internet où l’on note la diffusion d’œuvres vidéo très pédagogiques à seules fin d’augmenter la compétitivité des entreprises françaises et de rendre les gens plus heureux au travail.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=41912#comment-366237
Personnellement j’ai connu une carrière professionnelle complète, moitié dans le public et moitié dans le privé sans jamais avoir sollicité une seule fois une augmentation de salaire, même quand j’ai dû passer du public au privé où mon employeur m’a accueilli très correctement. J’ai toujours été reconnu pour ce que je valais, ce qui a parfois fait naître des jalousies.
C’est à mon avis, un des traits pénalisants de trop d’employés français qui pensent, qu’en étant rebelles et contestataires dans la relation de coopération obligée entre capital et travail, ils sont plus forts que leurs collègues à l’étranger. C’est une forme de prétention bien française qui va finir par coûter cher. Les Allemands, notamment grâce à l’attitude positive des syndicats lors des dispositions prises par Schröder au début des années 2000 afin de modérer les augmentations salariales, me semblent témoigner d’une bien plus grande maturité.
vini,
le problème de la liquidité, c’est que dans le modèle de financement de l’économie par endettement, les moyens techniques de création de liquidité arrivent à leur limite technique (il faut de plus en plus de liquidité pour les produits financiers). Donc, supprimer la liquidité, veut dire continuer sur le même modèle mais sans la contrainte technique. Pratique, non ? Le servage par l’endettement…..
Jducac,
Ne sortez pas du contexte mes idées, s’il vous plait. Cela est possible uniquement lorsque la dichotomie consommation-production sera financé par l’économie d’endettement et que le segment épargne-investissement financé par l’économie d’autofinancement. A ce titre, voyez mon analyse sur le billet de Zébu.
Majorette, dépêche toi de passer un Bep d’aide-comptable en cours du soir. Si t’es pas capable de comprendre ce qu’est un fonds de roulement, un stock outil à financer ou simplement des liquidités ou du stock disponible pour alimenter et la trésorerie et le quotidien d’une simple exploitation agricole, tout ça en plus d’être capable de nous assimiler de l’immobilisation foncière (ton « habitat ») à de la « consommation.LT » (sic), j’vais te dire, ya qu’un mot qui me vient qui soit plus juste qu’abracadabrantesque : STUPÉFIANT.
Et je suis de très bonne humeur (les merlots sont corrects et y fait beau, bien que frais, 21° bordel c’est l’hiver).
Ps : je ne parle pas de « liquide » dans le post à BRL donc pourquoi t’en causes encore ? et j’ai parfaitement expliqué en quoi ce bizarre attachement à,la fraîche était plus que suspect. Fin des débats.
T’as tout faux, ni placements, ni biens en location, locataire au contraire, juste des vignes et des terres plantées et payées par moi-même, et cher, à ma chère CRCA, plus 50 000 roros de warrant renouvelable (?) plus 10:000 d’Occc chez la même très chère; voilà pour toi.
vini,
« C’est pas la terre le problème, c’est le liquide, BRL. », et cela c’est quoi ? Un message subliminale ?
Et pour les cours de comptabilité, tu as raison, je pourrais faire du hors bilan (sic). Pour te rassurer, lorsque l’on fait parti de l’artisanat, le fond de roulement, on connait alors je préfère les cours du jour. A t’entendre, tu dors presque dehors.
ps : « pourquoi t’en causes encore ? « , j’invoque le premier amendement de la constitution américaine : la liberté d’expression !
(au fait, j’ai fait de la comptabilité générale, analytique. et donc la concordance des deux compta et même de la compta nat)
Si t’es pas non plus foutu de comprendre que d’la terre et des bras sans pognon (liquide, fraîche, compte en banque, crédit quelconque, capital, etc) ça vaut que chi et qu’tu restes juste bloqué sur tes zimages, té, ça m’laisse sans voix..
Oublie moi sixtymachin stp, t’existes juste plus. Classé verticalement pour moi comme un vulgaire Jduc. Borné au possible, le tour est vite fait.
@ Charly
Bonsoir Charly.
Parmi les gens dont je parle, il y en a qui sont plus informés des enjeux sociétaux que vous ne le pensez. Ils savent en tout cas utiliser les outils qui nous permettent d’échanger et de nous instruire. L’économie solidaire, ils en parlent d’autant mieux (avec leurs mots et leurs anecdotes) qu’ils la pratiquent. Le concept opérationnel marcusien (de Marcuse, philosophe marxiste), c’est l’enfumage langagier, très prisé de nos dirigeants quand ils veulent couvrir leurs tripatouillages. Un concept, c’est un outil de pensée. Un concept opérationnel, c’est un outil de pensée dont un orateur se sert pour bloquer votre pensée. Cet outil se présente souvent sous la forme d’un énoncé paradoxal, dont les composantes sémantiques s’annulent l’une l’autre. Exemple : Delors appelle « désinflation compétitive » le freinage des salaires en 1983 (dans la continuité des mesures de rigueur prises par Barre). Autre exemple, plus risible et plus connu : la « croissance négative ». Comme la phraséologie capitaliste fait feu de tout bois, m’étonnerait pas que « solidaire » ait déjà été détourné.
@Vigneron
Guignez-moi ceci : http://www.agter.asso.fr/article232_fr.html sur l’expérience menée sur le plateau du Larzac. Il y a de la resucée et du moins connu peut-être, pour vous. Quant aux CUMA (vous m’avez rappelé le sigle, qui figurait sur un panneau à Belmont-sur-Rance), je ne les savais pas si anciennes. Dont acte. Ce qui est intéressant avec l’Aveyron, c’est qu’on y a tout essayé et qu’on continue de le faire, en combinant les formules de mise en valeur solidaire et responsable. Cela foire souvent (les conditions de vie sont âpres, sans parler des susceptibilités), mais on se donne le temps ou l’on tente autre chose. Peu de moyens au départ et, grâce à l’entraide, des pertes limitées. Quand j’écrivais « sans capital », j’entendais « sans capital important ». On ne se lance pas dans une affaire pareille avec de la paille dans les poches, évidemment.
je crois que tout fait problème . Il y a de quoi s’interroger . les terres rapportent une misère malgré des rendements de plus en plus conséquents . à part la vigne et encore, il semble qu’il faille se battre pour vendre son vin, et en faire du « compétitif » , la tendance est bien à l’augmentation des gros et la suppressions des petits . les moyens étant sur la corde raide .
alors, pour ce qui est des jeunes gens soucieux de s’installer et de se faire une place , non seulement on ne leur cède pas de la terre , mais non plus de la place sur les marchés .
bref, exclus des villes, exclus des campagnes, il reste les routes ? payantes .
à vot’ bon cœur ..
BRL
sauf si on a un capital « social » . c’est plus une question d’argent, que de relations . quand on voit les dépenses pour tel ou tel projet pharaoniques, on voit bien que ce n’est pas le fric qui manque mais la confiance et surtout , une certaine idée du gain, des intérêts qu’on attend . on ne mise ici ou là que pour accroitre ses bénéfices , même au niveau des communes . ça calcule sec .
@Jean-Luce Morlie
Bonjour Jean-Luce. Réflexions stimulantes que celles que vous me faites partager. Je n’ai pas le loisir d’y répondre pour l’instant mais je médite un billet qui devrait vous donner du grain à moudre. Il touche à l’ethos politique cher à Sophie Wahnich, à ce qui fait que nous méritons ou pas le titre de citoyen dans un régime qui mérite ou pas le nom de démocratie. Rendez-vous est pris.
absurde marché où l’augmentation des quantités appauvrit .
comment s’extraire des marchés si on demeure dans l’absurde ? est-ce parce qu’on est absurde ?
eric,
L’économie d’endettement est responsable de la concentration des ressources. C’est toujours les plus petits qui trinquent (souvent les plus créatifs). L’exemple avec 10E emprunté qui permettent d’en obtenir 100 pour en faire 120, etc….La planète ne supportera pas cette conception de l’économie qui pousse aux gaspillages (des ressources tant matérielles qu’humaines puisque nous sommes considérés à tord comme telles).
vini,
tu es dure. puisque j’essaye à chaque fois d’argumenter. Et si tu es vraiment tout ce que tu dis alors, saches que je ne fais que nous défendre contre les dérives du capitalisme. Tu sous-estimes mes connaissances, je le regrettes, et c’est vrai que je suis quelque peu taquin (si tu me ridiculises, je te rends la monnaie). Mais je reste ouvert lorsque l’argumentation est présente (tu dis des choses intéressantes, je le nie pas).. Mon indépendance dans la réflexion m’a couté quelques déceptions sans importances. . Je n’ai pas dit que l’argent n’était pas nécessaire (loin de là). D’ailleurs, c’est par lui, qu’ils nous affaiblissent. et nous divisent.
Je me sens heureux lorsque je défends la bonne cause, c’est plus fort que moi, je ne supporte pas l’injustice…..
@ vigneron 3 octobre 2012 à 00:21
En termes de vulgarité, les lecteurs ont depuis longtemps repéré quel est le champion sur le blog de Paul Jorion.
Bonjour Eric L.
L’argent surabonde mais il fait défaut aux endroits où il pourrait se rendre utile. La mondialisation est une manière de chandail mal tricoté dont l’épaisseur des mailles varierait considérablement d’une partie à l’autre. Les projets pharaoniques dont vous parlez, décidés par des édiles soucieux de marquer leur territoire comme on pisse contre un tronc, sont évidemment des monuments de vanité, comme le furent du reste certaines cathédrales dont on repoussait la hauteur des voûtes pour en imposer à la ville voisine. Maintenant, les citoyens se laissent souvent enrôler par les mêmes édiles, qui leur promettent des retombées de gloire et d’argent (ruissellement bréneux). L’avidité n’est pas le vice d’une classe et c’est bien là que se situe le problème.
Oui, Bonjour BRL
j’ai la fâcheuse habitude d’oublier cette politesse élémentaire .
en effet , il y a quelque chose qui fait défault … et franchit nos membranes de peu .
Bonjour Jean-Luce.
Finalement, il n’y aura pas de billet mais je peux vous répondre ceci : en dépit des ravages de l’agro-industrie, le monde rural, en certains lieux qui ne se prêtent pas à la culture intensive, conserve une saine diversité qui laisse une certaine latitude aux expérimentateurs de la coopération, qu’elle soit encadrée par le politique ou indépendante. Je ne dis pas qu’il n’y ait pas de tensions, souvent liées, d’ailleurs, à des « pollutions incontrôlées » (lesquelles vous font perdre une certification laborieusement acquise) en provenance de la ferme d’à côté. Car il existe une « pollution contrôlée », dans le genre : « Non, non, je vous assure, je sais doser mes produits toxiques. » C’est dire à quel point d’aucuns se paient de mots pour n’avoir pas à payer la facture. Ces tensions sont aggravées par la coprésence sur un même espace de paysans et de simples résidents, lesquels goûtent assez peu les exhalaisons méphitiques des épandages de lisier et en infèrent un peu vite que l’agriculture se résume à cela : produire de la merde avec de la merde. C’est la vision qu’en donnait déjà un J.-K. Huysmans au XIXe siècle quand il décrivait dans A vau-l’eau, si je me souviens bien, la façon dont les maraîchers de la couronne parisienne fertilisaient les sols d’où sortirait la provende des Parisiens (récupération du fumier des dizaines de milliers de chevaux de la capitale et du contenu des latrines urbaines). Je n’évoque rien là que de très banal. Puisque vous abordez le « municipalisme libertaire », je vous renvoie à la rubrique de « L’utopie réaliste » où j’abordais, il y a quelques mois de cela (une de mes premières interventions sur le blog, snif !), un type médiéval d’organisation urbaine semi autonome qui misait sur un rapport harmonieux avec le monde rural (petite paysannerie urbaine). Le hic est qu’il n’est réalisable et n’a été réalisé qu’à petite ou moyenne échelle. L’immensité minéralisée des conurbations actuelles, la dégradation continue du cadre de vie pour des millions de nos concitoyens qui doivent ruser pour se constituer un coin de paradis entre un panneau publicitaire criard, un arbre rachitique, un parvis d’autobloquants et le ciel de béton enduit de la barre d’en face, gênent, selon moi, le développement des initiatives qui nous séduisent vous et moi. Ce cadre-là, puisque les aménageurs n’en font qu’à leur tête, se payant la nôtre au passage, il faudrait faire avec et tenter de le ravaler en l’état ? Cela me paraît difficile. Essayez de partir d’un cauchemar pour bâtir un rêve ! On allèguera Baudelaire et son or gisant dans la boue, on invoquera Sartre et son « on n’a jamais été aussi libres que sous l’occupation allemande ». Facile à dire quand on a les moyens de sortir du cauchemar. Je ne me sens pas le courage de rebondir sur le trampoline du laid. La laideur, il paraît qu’on s’y habitue quand on l’a toujours eue sous les yeux. Je ne m’y habituerai jamais, que je la devine ou la contemple en face. Cette hideur du monde moderne me semble un des empêchements majeurs à l’efflorescence des idées. Malheureusement, il est des souillures ineffaçables et totalement infécondes.
Faudra inviter Guerrien, Jorion, un d’ces quatre. Ça fait un bail qu’il parle carrément de pseudo-science.
en attendant Jorion va se taper Minc, mince alors …
Je casse ma tirelire mercredi!
Je n’ai un mot: Youpi!
Bienvenue au livre de Paul Jorion,Professeur des Universités à Bruxelles,en librairie!
C’est dommage ce livre arrive trop tard, on déjà est sauvés :
« »
Nadine Morano va lancer une société de conseils en communication
RECONVERSION – Nadine Morano va lancer une boite de com’. Une société spécialisée dans la communication à destination des entreprises mais aussi des politiques selon L’Express paru ce mercredi 26…
lelab.europe1.fr – :
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« Comment la machine a-t-elle pu s’emballer à ce point sans faire réagir ceux qui avaient le pouvoir et les capacités d’éviter les catastrophes en chaîne ? Comment la pensée économique a-t-elle pu se fourvoyer autant ? Pourquoi n’est-elle pas capable d’inventer des solutions audacieuses et enfin efficaces ? » … formule de 4ème de couverture, mais pourquoi chercher midi à quatorze heures? la Rolex on l’aime comme elle est.
» C’est vrai, c’est la misère ! J’ai pus d’mèche. J’en avais quéqu’bouts, mais, allez, partez ! J’ai beau fouiller toutes les poches de mon étui à puces, rien. Et pour en acheter, comme tu dis, c’est midi. » H. Barbusse, le Feu, t. II, XV, p. 5
Ruine pour ruine, pour en revenir à mes casseroles, What are we doing? / We’re sitting on a ruin/ What are we doing? / We’re sitting on a ruin
Interdire les paiements au delà de 10 jours , c’est augmenter la trésorerie , doubler les impôts , diviser par 2 le besoin d’imposition , donner du dynamisme à l’économie…….pourquoi n’est ce pas fait car les politiques vivent de la mendicité des banquiers qui tuent l’économie.
aujourd’hui « la misère » et dans un mois, le 2 novembre : « la survie ». Beau programme.
Monsieur Jorion
Avez-vous lu « La Croyance économique. Les économistes entre science et politique », par Frédéric Lebaron, Seuil, 280 p.? Si oui, qu’en pensez-vous?
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/96/Last_Crusader.jpg
Du jaune en rayon, voilà qui change les codes; Je me suis aperçu n’empêche que ce genre de présentation avait un effet « flash » dans les rayons de la FNAC où votre dernier livre en vert se détache du lot ! Par contre ce qui est énervant c’est que s’il est en rayon, votre livre vert n’y a jamais eu l’honneur d’être présenté sur table ou en tête de gondole à plat comme le sont tous les vendus de la profession « d’expert » ! Et quant au titre il donne envie de s’y plonger en espérant avoir ainsi un décryptage de la pensée économique déprimante du moment, sans avoir à se farcir tous les mauvais livres sur lesquels cette pensée est fondée. Pauvre de vous qui avez dû en lire beaucoup, heureux que nous sommes de pouvoir vous lire sans avoir à passer par le même calvaire. En fait , ayant trouvé chez un bouquiniste du marché de « Montreuil » Adam Smith la richesse des nations et Maslow être humain (pour l’échelle des valeurs (pyramide) chez l’homme), j’y ai jeté un œil moi-même et là pas de doute , ces livres vous tombent des mains tant ils sont mauvais et les bras vous en tombent par la même occasion tant leurs thèses sont abusives, partiales et partielles, avec en plus une certaine trivialité qui tient de la vulgarité. Je comprends mieux que toutes les élites s’obligent à habiller leurs propos d’un apparat autour, de ritournelles incessantes psalmodiées comme des credo grégoriens, et d’un bon costume cravate qui en impose. Il faut au moins cela pour redonner du lustre à l’ultra libéralisme que l’on veut confondre avec la science économique. Toutefois, j’ai lu dans la réponse au commentaire de Nash que le titre de votre livre était en référence à autre chose; il me tarde donc de l’acheter pour voir de quoi il s’agit, suspens/ suspens. Au fait il faudra que vous entriez un jour dans la collection Terre Humaine où les essaies et romans sont tous fabuleux (collection initiée par jean malaurie)
P.J. en tête de gondole à la FNAC (Grenoble.)
La version Kindle chez Amazon sera disponible demain. Quid par exemple de la version Epub proposée par la Fnac notamment?
Merci
Bon apparemment pas à l’ordre du jour la version Epub, ni sur Fnac, ni Virgin, ni…
Amazon ou rien, donc Amasson pfioo
ça y est : en bonne place chez mon libraire indépendant : d’un bel ocre jaune (ah, le Sud …), j’ai craqué ! je résiste à commencer par la fin : c’est trés trés dur !
J’ai commencé à lire votre nouveau livre Mr Jorion.
Vous dites page 24:
« …d’assurer la survie de l’espèce plutôt que de l’individu que nous sommes et ce en raison du ratage mentionné plus haut: l’incapacité de la nature à assurer l’immortalité des individus singuliers. »
Permettez moi d’avoir un point de vue légèrement différent.
Il y a un lien entre l’information telle que définie dans la théorie du même nom et l’entropie telle que définie par Boltzmann dans son approche statistique de la thermodynamique:
S = k I k étant la constante de Boltzmann = 0,96 10exp-23 J-1 K-1 bit-1 (Formule gravée à peu de chose près sur la tombe de Boltzmann à Vienne)
I est interprétable comme un manque d’information sur le système, l’entropie lui étant assimilable à la constante de Boltzmann près.
En conséquence je pense que nous n’avons pas affaire à un ratage de la nature, mais à la solution la plus facile qu’elle a trouvé pour perpétuer la Vie – phénomène éminemment complexe: ne pas s’épuiser à réparer du vieux, chose quasiment impossible par suite du manque d’information qui ne fait que croître avec le temps, mais fabriquer du neuf, de nouveaux individus. Pour ce faire la reproduction sexuée est particulièrement efficace.
La mortalité n’est donc pas selon moi un ratage, même si en tant qu’individu elle nous est bien entendu insupportable. En ce sens les approches de la sagesse chinoise sont plus en phase avec la nature, qui fait du « petit moi » une illusion; plus en phase que les religions monothéistes.
Religions monothéistes qui promettent l’immortalité de l’âme individuelle. Dans l’approche chinoise ce qui est immortel c’est l’ Âme Cosmique, Âme Cosmique qui a un pouvoir de création quasiment infini.
Ceci, n’a pour autant, pas pour conséquence d’autoriser les êtres éphémères et mortels que nous sommes à faire n’importe quoi ici bas, au prétexte qu’il n’y aurait pas de châtiment ou de récompense dans un hypothétique au delà. Non au contraire, ceci devrait nous rendre encore plus conscients que la croissance du bien ou du mal en ce bas monde, est de notre responsabilité en tant qu’individus, et conséquence de nos actions ici et maintenant.
Les religions monothéistes sont anthropocentriques, la sagesse chinoise taoïste est cosmocentrique: là est toute la différence.
Et pourtant l’approche monothéiste a servi de caution à bien des crimes horribles dans l’histoire, crimes commis sur des individus, par d’autres individus.
De plus cette différence d’approche est loin d’être anodine à une époque où l’humanité a atteint un niveau technologique qui la rend capable de bouleverser si ce n’est le Cosmos, du moins les équilibres globaux de la biosphère.
Pour finir, je vais prendre une analogie contemporaine. J’avais à une époque un ordinateur à la maison utilisé par toute la famille, j’essayais de l’administrer au mieux. Mais venait toujours un temps, surtout depuis l’accès à l’internet, où il venait à se trouver dans un état instable, ou quasiment inutilisable. Virus, cheval de Troie, écrasement intempestif de composants systèmes, etc…
Impossible, par manque d’information sur tout ce qui s’était passé sur l’ordinateur depuis sa mise en service, de facilement le remettre en route.
Alors la solution que j’ai maintes fois appliquée a été de réinstaller le système et les divers logiciels utilisés: faire du neuf, plutôt que s’épuiser vainement à réparer du vieux.
Et puis quel intérêt y aurait-il à rendre immortels des Hitlers, des Stalines, des Gengis Khan ???
Ou serait-ce que de devenir immortels les aurait rendus bons ???
Cette formule S = k I mériterait d’ailleurs d’être aussi célèbre, sinon plus que le fameux E = Mc2 de Einstein.
Vous écrivez par ailleurs:
« …nous nous épuisons à titre personnel, mais nous produisons des enfants qui sont à notre image et nous projettent dans le temps de cette manière. En tant qu’individus nous finissons par disparaître. »
Justement la Nature pour ne pas s’épuiser, et risquer Elle de disparaître, a découvert la seule voie possible pour elle: celle de faire de nous des individus qui s’épuisent et disparaissent.
Ce faisant elle a aussi privilégié le renouvellement, la dynamique, sur le non renouvellement, sur la statique.
Elle a « choisi » de faire émerger sans cesse du nouveau, et non de reconduire sans cesse le même.
La Nature n’est pas adepte de la fin de l’histoire, elle est adepte de la transformation permanente et d’explorer l’univers des possibles.
Si ce processus cessait, alors plus rien n’existerait.
Et « Il y aurait rien, plutôt que quelque chose. » pour inverser l’interrogation de Liebniz : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
C’est bien pour cela, que si même en tant qu’espèce nous continuons à nous comporter comme des malpropres vis à vis de la Nature, alors elle nous fera disparaître, sans états d’âmes.
C’est à nous, en tant qu’espèce à nous poser la question: « Voulons nous continuer à déconner (avec notre système capitaliste prédateur et destructeur) et donc risquer de disparaître à relativement court terme, ou voulons nous en respectant plus notre mère Nature (la Pachamama des indiens d’Amérique du Sud), prolonger plus longtemps dans le temps, au travers de nos enfants, petits-enfants,etc… L’aventure de notre espèce.
On rejoint là le thème de la survie de l’espèce.
Ou la, vous prenez bien des raccourcis pour passer de l’entropie thermodynamique ( Boltzmann- Clausius) et celle de l’information (Shannon) aux croyances religieuses monothéistes ou polythéistes ……….!
Il est vrai que dans les phénomènes macroscopiques la croissance de l’entropie d’un système non clos peut avec certaines précautions justifier (en Biologie) de la mort d’un étre vivant, voire de sa nécessité programmée. En biologie il faut introduire un facteur d’auto programmation du vivant qui subit les contraintes des lois de l’entropie mais dont l’analyse me semble plus délicate que celle d’un gaz ou du mouvement brownien.
Ces questions ont été analysées par Prigogyne, ou Roger Ballian à propos de la réversibilité de phénomènes microscopiques, et généralisées par Prigogine à des systèmes macroscopiques clos (sans échanges avec un extérieur) C’est ainsi que l’univers ( modèle standart) évoluerait selon prigogyne à entropie constante pour pouvoir passer d’une expansion à une recontraction (système réversible) .
Sans creuser plus avant ces questions dans ce bref commentaire, je ne peux qu’émettre des réserves aux amalgames que vous faites à partir de l’expréssion logarithmique de l’entropie thermodynamique ou de l’information à des questions strictements anthropologiques, celles des croyances religieuses.
@ bernard laget
Je comprends votre « Ou la », mais certains prétendent que la science elle même est un « système organisé de croyances ».
Ceci dit je prends effectivement des raccourcis, entre physique et métaphysique.
Je ne prétends pas détenir la vérité, mais c’est ainsi que mon intuition me fait voir les choses.
Il faut bien reconnaître que l’approche occidentale « prométhéenne » considère que la nature doit être soumise au vouloir humain, alors que l’approche taoïste chinoise considère que l’homme doit s’insérer dans la nature, dans le cosmos. Dans cette autre approche décentrée, l’homme n’a pas pour mission de soumettre la nature.
Je ne nie pas les apports en terme de progrès de la science occidentale, mais vouloir atteindre l’immortalité physique me semble une question qui dépasse le cadre purement scientifique et technique. C’est une question philosophique, voire métaphysique ou éthique.
Si nous arrivons avec les nanotechnologies à faire que le vieillissement ne soit pas un naufrage, à faire que la fin de vie ne soit pas par trop pénible, alors ce ne sera déjà pas si mal d’un point de vue technique.
Pour le reste, je demeure persuadé que notre mortalité n’est pas un « ratage » de mère nature, elle est intrinsèque à notre condition d’être vivant.
Nous trouvons que notre existence est trop brève, mais n’est-elle pas permise par le fait que les cellules qui nous constituent se reproduisent de façon non anarchique: la mort cellulaire programmée est même nécessaire à la formation du foetus.
Et lorsque des cellules deviennent « immortelles », alors elles mettent en péril notre existence en tant qu’animal supérieur. Une telle évolution cellulaire est ce que l’on appelle un cancer.
De même si nous devenions immortels à notre niveau, cela pourrait éventuellement avoir des effets désastreux pour les niveaux d’organisation supérieurs.
Cela ne console pas pour autant de notre nature mortelle, mais cela permet peut-être de mieux l’accepter.
Si nous arrivions à éviter la souffrance pour soi-même et pour les autres en ce bas monde, ce ne serait déjà pas si mal. C’est me semble-t-il un des buts d’une autre sagesse orientale le Bouddhisme. Pour cela un peu plus d’amour et moins de haine est au moins tout aussi efficace que toutes les potions médicinales imaginables.
Je doute que nos prouesses scientifiques et techniques nous libèrent un jour de tout questionnement philosophique, métaphysique ou éthique.
C’est ce que certains voudraient faire croire.
Mais que serait l’immortalité si elle n’était réservée qu’aux 1% les plus riches ???
@ Paul Jorion
A toutes fins utiles, je vous signale que l’idée selon laquelle « le rapport de forces est moteur dans la formation de tous les prix » (Misère de la pensée économique p184) est défendue également par Nitzan et Bichler dans leur livre – plutôt devrais je dire la somme (750 pages) – récemment édité chez Max Milo : Le Capital comme pouvoir. Voir notamment p 406 et suivantes le chapitre intitulé : la fixation des prix comme manifestation du pouvoir.
« Je doute que nos prouesses scientifiques et techniques nous libèrent un jour de tout questionnement philosophique, métaphysique ou éthique ».
Il me semble pour abonder votre remarque que la science au sens plein du terme procède de réflexions philosophiques ou méme méthaphysiques (je pense à Newton).
Par exemple le débat Bohr/ Einstein sur les fondations quantiques sont avant tout philosophiques et portent sur leur conception du monde…………plus avant avec Heisenberg, Feymann la question des limites du langage vient sur la table, vous pouvez en déduire que ce ne sont pas des esprits qui se contenteraient de triturer des équations, bien au contraire.
La physique actuelle éprouve des difficultés à opérer un synthèse (provisoire bien sur ) entre l’élementaire quantique et la gravitation………….ces dfficultés persistantes conduisent les théoriciens à repenser les durées, à proprement parler la question du temps. Non pour défier la mortalité, mais pour approfondir ce concept vraisemblablement mal fondé……….sont t’ils si éloignés dans ces questionnements de la philosophie?