Billet invité
« Nous approchons de la fin du tunnel » a innové Mario Monti après avoir déjeuné avec François Hollande, ajoutant pour faire bonne mesure qu’il « commence à s’éclairer ». Nous serons charitables. Selon les deux chefs d’État et de gouvernement, « la clé de voûte » de la sortie de la crise « doit être la mise en œuvre sans tarder des décisions prises à Bruxelles », c’est-à-dire l’achat de la dette italienne et espagnole afin de calmer le jeu. Identifiés par Jean-Claude Juncker comme étant les Allemands, les responsables de ce retard ne sont pas nommés. Tout cela patine sérieusement pendant qu’Angela Merkel est en vacances.
Sans trop croire à leur bonne fortune, les marchés ont dans un premier temps joué la détente, puis commencé aujourd’hui à manifester de l’impatience, dans l’attente de la réunion de jeudi du Conseil des gouverneurs de la BCE. Les commentaires partent dans tous les sens, certains craignant même que Mario Draghi ne se soit trop avancé et que rien de concret ne sera annoncé. Un plan est évoqué, sans plus de certitude, selon lequel le FESF pourrait intervenir sur le marché obligataire, déclenchant l’intervention de la BCE. Le tout afin de faire patienter jusqu’à l’arrivée du MES, probablement courant octobre, si le Conseil constitutionnel allemand n’y fait pas opposition ou ne retarde pas le processus en exigeant le respect de nouvelles procédures. C’est maigre.
Les choses n’avancent pas en Espagne et en Grèce. Les partis de la coalition tiennent réunion sur réunion à Athènes sans parvenir à se mettre d’accord sur un plan de mesures à présenter à une Troïka sur place qui déclare qu’elle restera le temps qu’il faudra, sous entendu qu’elle n’est pas pressée. Le gouvernement grec l’est davantage, ses caisses étant vides. 11,5 milliards d’euros d’économies doivent être trouvés pour débloquer le règlement d’une tranche de 31,5 milliards de prêt, dont une partie servirait à rembourser la BCE le 20 août prochain de titres arrivant à échéance pour une valeur de 3,2 milliards d’euros, sur lesquels elle doit encaisser un bénéfice de 900 millions d’euros, le différentiel entre le prix auquel elle les a acheté et le nominal auquel ils vont être remboursés. À moins qu’il ne soit accordé au gouvernement l’autorisation d’émettre de la dette à deux ou trois mois, pas plus, pour gagner un peu de temps.
Le Pasok voudrait éviter une nouvelle réduction des retraites et une diminution des salaires et met en avant la réactivation d’un programme de privatisations qui n’a pas avancé et pour lequel les acheteurs ne se bousculent pas. Il cherche à obtenir dès maintenant une rallonge de deux ans pour remplir ses objectifs mais la Troïka répond que ce n’est pas dans son mandat. L’impasse est, comme prévu, totale.
La situation du gouvernement espagnol n’est pas plus confortable. Les capitaux continuent de sortir du pays à un rythme qui s’accélère : 163 milliards d’euros depuis le début de l’année dont 41 milliards pour le seul mois de mai ; la Commission de Bruxelles attend le plan promis en contrepartie de l’année supplémentaire accordée pour être dans les clous du déficit ; la Catalogne, qui pèse 25 % du PIB du pays, suspend ses règlements aux hôpitaux et maisons de retraite, rencontre des grandes difficultés pour se financer sur le marché tout en refusant de se plier aux conditions que Madrid met pour l’aider. Un vent de révolte se lève dans quelques autres régions.
Pis, l’analyse des chiffres de l’inflation montre qu’il existe une déflation déguisée, le plus alarmant des signaux qui soit. La hausse des prix à la consommation résulte en effet de celle des médicaments décidée par le gouvernement et cache une baisse des prix résultant d’un recul de la consommation.
Espérer pouvoir attendre la fin de l’été est ambitieux. Une analyse publiée par Der Spiegel résume assez bien une position allemande freinant les ardeurs de la BCE. Partant de la constatation fondée que ses achats sur le second marché n’ont été à chaque fois qu’un feu de bois sans lendemain, elle en tire comme conclusion que la banque centrale traite les symptômes et non pas la pathologie, ce qui n’est pas faux. Les choses se gâtent quand on en vient au diagnostic : une fois de plus, il n’est question que des réformes à accomplir, sans autres considérations.
Hans-Werner Sinn, un économiste des plus influents en Allemagne, est plus radical dans une longue tribune publiée par Le Monde. Voyant dans la « déflation interne » (l’austérité salariale et la réduction du budget de l’État) le danger « de fortes instabilités politiques » et même de guerre civile, il préconise une « sortie temporaire » pour la Grèce de la zone euro qui permettra de dévaloriser la drachme afin d’améliorer ainsi la compétitivité de l’économie grecque, qu’il présente comme « une sorte de cure de réhabilitation », car « éviter à tout prix l’insolvabilité est dangereux ». Sans se préoccuper dans ce cas de figure des conséquences politiques qui pourraient en résulter.
Pas un mot sur l’Espagne et l’Italie dans cet article intitulé « Pourquoi Paris et Berlin s’opposent », comme si la Grèce était le seul problème à régler. À l’exception de la mention que si l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie faisaient défaut, cela représenterait une perte de 771 milliards d’euros pour l’Allemagne (30 % de son actuel PIB) et de 579 milliards d’euros pour la France (29 % du PIB). Mais comment l’éviter ? On ne le saura pas.
46 réponses à “L’actualité de la crise : LA GRÈCE ET L’ESPAGNE PRIÉES D’ATTENDRE, par François Leclerc”
C’est marrant, ça me rappelle quand j’ai les huissiers au cul…
oui c’est bien ça: la terre entière est « aux huissiers » individus, banques, états et j’en passe; et que font les habitués en la matière? Ils rangent soigneusement les documents et donnent du temps au temps juste comme ça pour voir; ils ne viennent pas toujours et si ils sonnent au portillon, on peut essayer de négocier le bout de gras…. comique; une idée: arrêtons d’ouvrir le porte monnaie wait and see!!
Ou si ça n’est pas les huissiers, ça peut faire penser à un type qui fréquente le casino de Tony Montana, et qui après avoir beaucoup parié et perdu sur les conseils d’un mec sympa, M. Goldman (qui a des grosses lunettes carrées, comme dans les années 70), voit arriver chez lui trois types en costard avec des cicatrices (on les appelle la Troika) :
« Bonjour Monsieur : voilà on vient pour récupérer l’argent que vous devez à M. Montana. Vous ne l’avez pas ? ah on est désolé, mais c’est notre boulot hein, rien de personnel ? cette fois on va juste un peu vous brutaliser. La prochaine fois, ce sera un genou. La fois suivante on ne sait pas encore, mais bon, vous voyez le tableau ? faut payer monsieur, c’est ce que vous avez de mieux à faire ». Et pendant que, sous ses hurlements et sous les yeux de sa famille terrorisée, deux le tabassent rudement, le troisième dévaste l’appartement, et ils le laissent la tête dans les WC.
Si dans qq temps, le type – qui n’a aucune chance de jamais régler ses dettes – décide de se procurer une arme pour au moins sauvegarder ce qui lui reste d’honneur, surtout si c’est un type du sud, au sang chaud, je ne serai pas plus étonné.
C’est une histoire dans laquelle il n’y a pas de gentils. Pas de happy end. Une histoire idiote, en fait…
» dévaloriser la drachme pour améliorer ainsi la compétitivité de l’économie grecque »
?????
la compétitivité de l’économie grecque réduite en bouillie?
vendue au rabais d’une drachme dévaluée
mais qui en voudra si tant est qu’elle existe encore
d’après ce que l’on entend de la grèce les magasins ferment les services ne sont plus assurés
les grecs s’exilent en masse.
où ça la comptétitivité de l’économie grecque?
Que je sache, au sujet de réformes, personne n’a rien demandé à Berlin pour équilibrer sa balance avec le reste de la zone euro, c’est pourtant indispensable. Et ils ne vont certainement pas le faire d’eux-mêmes, alors si personne ne leur demande…
Et pourquoi pas une sortie temporaire de l’Allemagne? C’est bien elle qui pose problème pour sauver la Grèce et les autres, non? C’est elle aussi qui déséquilibre l’euro, en profitant via ses exportations qu’il soit sous-estimé par rapport au Mark.
Ce n’est pas Paris et Berlin qui sont opposés, c’est Berlin opposé à tous les autres.
Exactement.
Ne reprochons pas aux Germains de pédaler sans faiblir , la tête en sueur dans le guidon ( donc en regardant 20m. devant eux le goudron de la côte ), depuis le 9 novembre 1989 pour permettre à leurs frères de retrouver un sens à leur existence et leur fierté ; qui peut se targuer d’autant de solidarité ?
Ne demandons pas aux Germains de se ruiner à sauver des hommes politiques futiles et corrompus ( c’est pas le citoyen grec qui a signé des contrats d’achats d’armes inutiles payés par la dette du peuple , etc …) et des banquiers cupides et arrogants ; c’est à chaque peuple de l’eurozone à faire son ménage : voyez les Islandais ;
tant qu’ils ne le feront pas , ça continuera de plus belle ! Et quand Berlin sortira de l’euro , vous pleurerez tous !
La FDP allemande agite le spectre de l’inflation pour justifier son attitude, mais je me demande s’ils n’ont pas un agenda caché… comprenant l’abolition de la zone euro. Ils doivent bien se douter que la contagion ne pourra pas être arrêtée. J’imagine qu’ils peuvent créer une zone Mark avec les anciens pays du bloc de l’Est, encore que, la Pologne tient à sa monnaie nationale… donc je ne sais pas, quelle est l’idée qu’ils ont derrière la tête, à part le bénéfice électoral immédiat, et l’idéologie.
hommage aux Shadoks à cette heure tardive et juste avant de se coucher:
– si il n’y a pas de solutions c’est qu’il n’y a pas de problème !!
ben voila
LA SOLUTION!
comment personne n’y avait pensé tellement c’est simple?
en fait tous les financiers sont des inventeurs de problèmes insolubles parce qu’ils ne savent rien faire d’autre.
La déflation est effective depuis « quelque temps », non? Comme dit Jorion, on attend, ce sera moins cher demain. La vraie peur, en vrai, c’est bien celle-là? non?…
Tremblez trompettes!… Quand une baguette vaut quelques millions, ce n’est rien, quand elle ne vaut rien, c’est… compliqué. Quand plus rien ne vau-rien; quand, face à l’oseille, il n’y a rien, plus rien… Ce n’est pas compliqué, c’est pire, on ne peut même pas faire la guerre… (too bad!)
Perdus que nous sommes, Vigneron, un mot doux…
(rires dans la salle)
ben c’est exactement ce qui pend au nez des marchés
le grand rien
enfin par rapport à d’habitude
donc ça va compliquer sérieusement la donne de placer ses sous sur rien.
mais Vigneron est de la confrérie des st Thomas
il faut qu’il voit pour croire
sauf que voir le rien arriver , c’est pas si simple
faut anticiper
Hum, Hum..Je ne vois plus qu’ une intervention divine pour nous sortir de cette panade car seul Dieu tout Puissant a été capable de créer quelque chose à partir de rien et c’ est l’ impression que donnent les multiples « plans de sauvetage » élaborés : Apurer les dettes sans avoir d’ argent., par la seule puissance de la parole et de la volonté.
Dernière minute : On m’ annonce que l’ existence de Dieu Tout Puissant serait sujette à caution….Nous sommes perdus !!!
C’est l’agonie, ça fuit de partout, car comme l’a dit le grand philosophe Woody Allen:
« Non seulement Dieu n’existe pas,
mais il est difficile de trouver un plombier pendant le week end. »
merci de nous éclairer non pas sur les solution fiancieres de l’endettement , il n’y en a pas comme nous le savons tous , mais des vrais solutions c’est à dire du rééquilibrage de la production dans les pays développés et des échanges internationaux de biens et services. Seul ce rééquilibrage en permettant un solde positif de la balance des paiements permettrait de diminuer la dette . Bref quelles sont les pistes pour la mise en oeuvre d’obstacles aux échanges déséiquilibrés car autoriser les importations en provenance de payscomme la Chine, l’inde , le Maroc, la Tunisie , etc ou le cout de la main d’oeuvre très nettement inférieur aux pays d’Europe oui aux etats Unis ne sert les intérets que d’une infime minorité d’investisseurs qui jouent contre l’économie de leurs pays d’origine. L’argument qui a été longtemps présenté qui indiquait que c’était bon pour les consommateurs n’a pas de sens , les consommateurs ne peuvent consommer que lorsqu’ils ont du revenu , et ce revenu vient de la production ou de l’endettement…. et justement l’endettement on est arrivé au bout ….
Concernant l’impasse du protectionnisme,
le leurre agité par les défenseurs du capital, de droite comme de « gauche »,
voir ce texte de Michel Husson:
Protectionnisme et altermondialisme
http://www.contretemps.eu/interventions/protectionnisme-altermondialisme-0
Le protectionnisme est présenté comme une caricature du repli sur soi …….alors qu’il représente la position « naturaliste » opposée au » constructivisme » …ou plutot auX ConstructivismeS …puisque les modèles proposés sont tous constructivistes .(Socialistes ou libéralistes).
En réalité le choix n’existe qu’entre 2 modèles (ou deux dominances puisqu’ils ne sont pas exclusifs):
Naturalistes et constructivistes , …..c’est a dire l ‘organisation naturelle des groupes et des economies (comme tous les autres especes vivantes) , …ou l ‘ organisation inventée , « raisonnée » des groupes et de leurs échanges .
Une vérité s’impose d’emblée : la somme de groupes stablilisés ds leurs echanges ou autarciques est stable ……ou du moins tend vers la stabilité ……..Le contraire reste a démontrer : l’ hypertrophie du groupe et ses centralisations est catastrophique a tout niveau .
Cet antagonisme est a rapprocher de l’ opposition entre Nominalisme et Realisme …qui tous deux sont de faux amis ou oxymores de leur signifiant respectif .
Le constructivisme n’ a fait que peu de dégats …sans l’abondance energétique …Abondance qui a libéré l’ arrogance des civilisations jusqu’a l’écroulement structurellement inévitable de chacune .
On atteint les sommets de la com, dans ce qu’elle de parfaitement mensonger.
Pas un mot de la part de ces éminentes éminences sur l’Église et l’armée grecques toujours exemptes de l’impôt, pas un mot sur l’Église espagnole, extrêmement riche qui devrait par justice sociale et déontologie personnelle contribuer bien au-delà des soupes qu’elles distribue par ci, par là. Pas un seul mot, pas un seul reproche à ceux qui ont déserté les banques grecques pour aller poser leurs magots sur les paradis fiscaux, pas un mot sur la racaille fortunée qui a privé l’Espagne de dizaines de milliards.
Le gouvernement US a obtenu la liste des comptes bancaires établis en Suisse par ses compatriotes, même Woerth a obtenu une liste de mille noms de fraudeurs fiscaux – dont il n’a rien fait, mais le contraire eut été étonnant.
Serait-il impossible de tordre le bras à Samaras et à Rajoy – une fois au moins pour la bonne cause – pour l’obliger à abolir ce régime de non-droit sur lequel s’appuient certaines institutions et dénoncer les noms de ces criminels financiers qui enfoncent leur pays, de telle manière qu’il subissent une taxe exceptionnelle (ou pas) remettant leur pays à flot et une interdiction définitive ou du moins très longue – pendant de l’interdiction de territoire – de placer directement leur argent dans des entreprises ou des fonds appartenant leur pays ?…
Dit autrement, en termes de bilan financier et non en termes de Pib qui n’a rien à voir avec la choucroute, ce défaut (total) des Gipsi représenterait pour la France l’équivalent d’une diminution de grosso merdo 15% de la valeur des actifs financiers des ménages (moins de 9 000 € par tête de pipe pour 60 000 de patrimoine financier*). Tu parles d’un cataclysme. Cré cré peur.
Ps : pour les germains c’est un peu plus chéro la facture, 9 400 € par tête de pipe et 16,5% de leur capital financier, tant pis pour eux, z’avez qu’à mettre de coté aussi ces cigales…
* Source : comptes nationaux, http://www.oee.fr/files/patrimoine_financier_1.jpg
Il est particulièrement intéressant dans le contexte de délitement actuel et inéluctable de l’économie mondiale d’étudier les actes de parole par lesquels les dirigeants politiques tentent de faire croire tant aux marchés qu’aux populations que la situation reste maîtrisable donc sous contrôle. Il y a là une forme de magie propitiatoire, de façon d’exorciser le réel. Nous avons vu récemment Mario Monti utiliser, de façon pathétique, différentes métaphores, celle du gouffre, puis celle du tunnel qui s’illumine. Cependant, vue des USA, la situation confuse dans laquelle se trouve plongée l’Europe crée des inquiétudes d’autant plus grandes que les élections proches peuvent remettre en question la position du parti démocrate au pouvoir. Aussi m’a-t-il semblé intéressant de traduire cet article de LA STAMPA dont l’original se trouve à cette adresse :
http://www.lastampa.it/_web/cmstp/tmplrubriche/finestrasullamerica/grubrica.asp?ID_blog=43&ID_articolo=2587&ID_sezione=58
Obama : l’Europe saigne mais la monnaie unique survivra.
« Que le vieux continent fasse ce qu’il doit »
MAURIZIO MOLINARI, CORRISPONDENTE DA NEW YORK
L’Europe a des plaies chroniques qui saignent mais la monnaie unique survivra. Barack Obama parle à bâtons rompus de la crise de l’eurozone, exprimant un mélange de préoccupation et de confiance sur ce qui adviendra dans les prochains mois. Cela s’est fait à l’occasion d’un repas destiné à recueillir des fonds pour les élections dans la petite salle du restaurant « NoMad Hotel » de Manhattan. Parmi les soixante contributeurs VIP réunis autour des six tables, on pouvait reconnaître Roger Altman, ex ministre du trésor de Bill Clinton, le banquier Robert Wolf et Marc Lasry manager milliardaire de hedge funds à Wall Street. Chacun d’eux a versé 40 000 $, pour un total de 2,4 millions de dollars. Il s’agissait d’un parterre de la «business community » de Wall Street qui reste au côté du président démocrate, et qui, par expérience personnelle ou économique, connaît bien l’Europe. Voilà pourquoi Obama les exhorte en disant que « l’Europe reste un défi, comme le savent bien nombreuses des personnes présentes dans la salle, qui y gèrent des activités économiques. Les hommes d’affaires américains qui possèdent des investissements dans l’eurozone sont ceux qui dans les derniers mois ont payé le prix le plus élevé à la crise, touchant au plus près la cause du ralentissement de l’économie des États-Unis. »
Leur parler directement oblige Obama à faire preuve de franchise : « Dans les prochains mois des vents contraires continueront de souffler de l’Europe, prévoit le président, mais je ne crois pas qu’en fin de compte l’euro disparaîtra (se dissoudra). » La conviction est donc que l’eurozone réussira à surmonter la crise de la dette souveraine « mais ils doivent accomplir certains pas décisifs » souligne Obama, révélant « passer une énorme quantité de temps avec le ministre du trésor Tim Geithner pour tenter de travailler avec eux» afin de « leur faire se rendre compte que plus tôt ils adopteront les mesures nécessaires, mieux cela sera pour eux. »
L’image qui se dessine dans la petite salle du Flatiron District est celle d’un président exerçant une pression constante sur les leaders européens, tant par ses interventions personnelles que par les missions à répétition de ses plus proches collaborateurs, aux seules fins de pousser l’eurozone à se sauver elle-même, et d’empêcher ainsi une nouvelle récession en Amérique. Les travers du Vieux Continent autorisent le président à revendiquer l’importance des mesures adoptées en Amérique « en 2008 et en 2009 », et plus précisément entre la fin du second mandat de George W. Bush et le début du sien, « parce qu’il s’est agi de pas décisifs, bien qu’ils fussent impopulaires, qui nous ont permis d’éviter les plaies saignantes et chroniques qui désormais sont un problème non seulement pour l’Europe, mais pour l’entière économie globale ». La référence concerne le sauvetage des institutions financières de Wall Street au moyen des deniers publics qui a vu la FED de Ben Bernanke agir de manière analogue à ce que la Maison-Blanche suggère, aux leaders européens, de faire en utilisant les ressources de la BCE.
C’est la recette dont Geithner s’est fait le porte-parole lors de sa mission à Berlin, et qu’Obama relance, exprimant sa certitude sur la possibilité de « stabiliser l’Europe » en consentant par conséquent d’abattre l’obstacle majeur à la reprise économique américaine. Si la confiance concernant la capacité de l’Europe de se sortir de la crise de la dette souveraine confirme l’optimisme qui guide Obama dans sa volonté d’affronter les problèmes les plus difficiles, le choix d’utiliser l’expression « plaies chroniques saignantes » vise à photographier la profondeur des problèmes européens : en faisant comprendre que la menace d’un effondrement de la monnaie unique continuera à peser sur l’Amérique dans les mois à venir, coïncidant avec la dernière phase des élections présidentielles et se prolongeant encore jusqu’au nouvel an. Dans la soirée d’hier, Obama a aussi appelé l’Italien Mario Monti pour discuter avec lui des « derniers développements de la crise ». « L’Europe n’est pas seule ».
Petit complément à ce petit travail de traduction. On notera la métaphore doloriste. L’Europe en proie à une hémorragie qui la vide de son sang, de sa substance, de son fluide vital. L’Europe porteuse de stigmates sanguinolents, de plaies qui suppurent ? L’Europe stigmatisée ? Donc l’Europe crucifiée si l’on file la métaphore obamesque… La croix que doit porter l’Amérique ? Donc l’Europe poids mort de l’Amérique ? Boulet ?
On sait que ce genre de plaie évolue en gangrène gazeuse. Puis vient l’amputation inévitable.
Reprise des informations ci-dessus :
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1536/Economie/article/detail/1478220/2012/07/31/Obama-ne-croit-pas-a-la-fin-de-l-euro.dhtml
Peu d’écho en France dans les media alors que se joue une subtile partie de poker (pourtant passionnante pour l’avenir).
Rectifiez-moi si je me trompe…
Obama exerce des pressions subtiles. L’Allemagne semble être en ligne de mire de ces manœuvres. En fait, Obama, on l’a vu, suggère la méthode « hélicoptère-Bernanke » (arroser l’incendie avec de la création de monnaie).
Les Allemands ne sont guère convaincus et résistent aux pressions (tout sauf de l’inflation…) :
http://www.welt.de/politik/deutschland/article108445724/Bundesregierung-sperrt-sich-gegen-Inflationsunion.html
Je retiens la conclusion :
« Wir retten den Euro nicht, indem wir unbegrenzt Geld drucken », sagte er [Rösler] am Mittwoch im Deutschlandfunk.
Or, voilà qu’indirectement Mario Draghi se fait taper sur les doigts :
http://www.iltempo.it/economia/2012/08/01/1355744-tempismo_della_bundesbank.shtml
Il tempismo della Bundesbank che « avverte » il presidente Bce Draghi…
Draghi dice che farà di tutto per salvarela moneta unica. Il presidente della Bundesbank mette i paletti e – che caso strano – proprio oggi sul sito della « Buba » viene pubblicata un’intervista che risale al 29 giugno. « Tempismo » tedesco un po’ sospetto.
En fait, les journalistes feignent de s’étonner de l’étrange synchronicité qui pousse le président de la Bundesbank à contrecarrer les positions de Draghi (par le biais d’un interview du 29 qui est relâché au bon moment).
Nell’intervista, affiancato dall’ex presidente della « Buba » Helmut Schlesinger, Weidmann spiega che «la banca centrale deve usare e mantenere la protezione» che gli viene offerta dai trattati, difendere la propria indipendenza e «non oltrepassare il suo mandato».
Dans l’interview, flanqué de l’ex-président de la « Buba » Helmut Schlesinger, Weidmann explique que « la banque doit faire usage et maintenir la protection » qui est prescrite par les traités et défendre sa propre indépendance et pas du tout « outrepasser son mandat » (Non, mais !)
Or, Monti qui est en vadrouille en Europe afin de promouvoir son tunnel illuminé a réagi :
http://www.corriere.it/economia/12_agosto_01/monti-helsinki-viaggio_b45693da-dba9-11e1-83b0-3101995e52cb.shtml
«È delicato per un capo di governo parlare di quello che deve fare la Banca centrale europea. Mi auguro che tutti i membri del board della Bce mostrino lo stesso grado di rispetto per l’indipendenza dell’istituzione, così come fanno i capi di governo».
« C’est très délicat pour un chef de gouvernement de parler de ce que doit faire la Banque centrale européenne. Je souhaite que tous les membres du bureau de la BCE fassent preuve du même degré de respect concernant l’indépendance de l’institution, comme le font les chefs de gouvernements. »
Bref : « Vous feriez mieux de la fermer, bande de goujats… De quoi vous mêlez-vous !»
Monti rassemble de maigres troupes : après avoir rencontré François Hollande le voici chez « il premier finlandese » Katainen.
http://www.ilsole24ore.com/art/finanza-e-mercati/2012-08-01/duello-bundesbankcasa-bianca-vigilia-104800.shtml?uuid=AbovudHG
C’est que les choses continuent de s’envenimer entre Obama et Mme Merkel (souvenons-nous, il l’avait déjà coincée pour une entrevue entre 4Zyeux lors de ce sommet mémorable croyant rejouer un film célèbre [http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8glements_de_comptes_%C3%A0_OK_Corral] mais cela avait viré à la galéjade footballistique
http://www.20minutes.fr/sport/937029-obama-merkel-cameron-hollande-regarde-finale-ligue-champions)
L’article de Il Sole précise : « Nel frattempo si infiamma il duello tra Bundesbank e Casa Bianca alla vigilia del cruciale Consiglio Bce di domani. »
« Entretemps s’allume le duel entre la Bundesbank et la Maison Blanche à la veille du Conseil de la BCE de demain qui sera capital… »
« Intanto, con un richiamo che sembra ritagliato sulle situazioni di Spagna e Italia, il segretario al Tesoro Tim Geithner ha spronato i Paesi e le autorità europee ad adottare misure in grado di «abbassare i rendimenti (dei titoli di Stato) dei paesi che stanno facendo riforme, e assicurarsi che i loro sistemi bancari possano erogare alle economie il credito di cui hanno bisogno». Appello lanciato in una intervista a Bloomberg Tv, già di ritorno dal brevissimo tour in Germania con il quale Geithner ha cercato di pressare l’Europa, e Berlino in particolare, ad assumere misure anti crisi più energiche. E oltre alle misure di stabilizzazione dei mercati i leader europei «devono fare qualcosa di più per sostenere la crescita nel breve periodo», ha aggiunto Geithner. »
Cependant, avec un rappel qui semble dicté par les situations de l’Espagne et de l’Italie, le secrétaire au Trésor Tim Geithner a incité les Pays et les autorités européens à adopter des mesures capables « d’abaisser les rendements (des titres des États) des pays qui sont en train de faire des réformes, et à s’assurer que leurs systèmes bancaires puissent distribuer aux économies les crédits qui leurs sont nécessaires ». Appel lancé lors d’une entrevue sur Bloomberg TV, alors qu’il revenait déjà d’un très bref séjour en Allemagne au cours duquel Geithner a cherché de presser l’Europe, et en particulier Berlin, afin que soient assumée des mesures anti-crise plus énergiques. En plus des mesures de stabilisation des marchés, les leaders européens « doivent faire quelque chose de plus pour soutenir la croissance sans délai », a ajouté Geithner. »
On le voit bien, c’est un bras de fer qui se poursuit entre les USA et Berlin : une seule conclusion s’impose, la situation aux USA est grave (jusqu’à quel point ?) et la réélection de Barack Obama se trouve compromise si la réalité se fait jour (Le Roi est nu : http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Habits_neufs_du_Grand-Duc
Or, l’analyse de la situation par Olivier Delamarche, hier, le 31 juillet , http://www.youtube.com/watch?v=pHJRqyxuLsY est particulièrement lucide ( voir l’évolution du BDI depuis quelques jours http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND)
N’oublions pas la fameuse loi de la tartine beurrée (et couverte de confiture http://courtois.cc/murphy/murphy_tartine.html):
http://www.boursorama.com/actualites/la-finlande-craint-que-la-zone-euro-epuise-ses-ressources-en-rachetant-de-la-dette-36330d8732814c2cb859e161d51b9469
Les Finlandais ne semblent pas avoir vu le bon côté du tunnel.
Quant à l’Espagne, décidément, rien ne va plus
http://www.boursorama.com/actualites/madrid-face-a-une-fronde-des-regions-qui-menace-sa-credibilite-7fe262c3ed4329aadb22899b5d3d008d
Ou comme le dirait Hugo :
La Déroute géante à la face effarée,
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissant au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s’émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!
Sauve qui peut ! affront ! horreur ! toutes les bouches
Criaient à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux,
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil!
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient. – En un clin d’œil
Comme s’envole au vent une paille enflammée,
S’évanouit ce bruit qui fut la grande armée.
http://www.youtube.com/watch?v=Qn29SQTaFiY
Là ya pur scandale. Primo la Bce a payé trop cher (ça fait des rachats de dette grecque à 72% du par alors que l’haircut de 105 milliards s’est fait à hauteur de 50% à peu près). Secundo, il ne me semble pas que la Bce se doivent nécessairement de fonctionner comme une banque spéculative lambda et encaisser 28% de plus value en un an ou deux. Sinon on saisit parfaitement la différence entre un achat de titres à l’émission et un rachat sur le marché secondaire : dans le second cas la BC s’en met plein les fouilles (avec qui plus est open bar pour elle coté crédit, contrairement aux banques commerciales, oeuf corse…) sur le dos des grecs.
Qu’elle inscrive donc ces titres au prix d’achat dans son bilan et pas au nominal, qu’elle croque les intérêts (plantureux à ce niveau de prix…), récupère sa mise et basta.
Un milliard de plus value sur trois milliards, on rêve là.
Correction, 39 % de profit, coupon compris j’imagine, pour la BCE sur le prochain remboursement grec (paiement de 3,2 milliards pour des titres achetés max 2,3 milliards).
Hors sujet :
Sécheresse historique et catastrophique dans le Middel West, un des greniers céréaliers du monde (prévisions chiffrées de récoltes difficiles à trouver).
Baisse importante de la production céréalière en Russie : moins de 80 millions de tonnes contre un peu plus de 94 millions en 2011. NDLR : les chiffres Russes restent à confirmer, la Russie ayant stoppé ses exportations de céréales pour assurer la couverture de ses besoins propres.
Abordant un marronnier (un sujet de saison) l’émission C dans l’air du mardi 31 juillet,
http://www.pluzz.fr/c-dans-l-air.html
donne à voir un état des mers (poumon et source de nourriture de l’Humanité) absolument terrifiant. Notamment les images du continent de plastiques qui tournoie dans le Pacifique au grè des courants. Mais même le Mare Nostrum n’est pas épargné…
Les océanologues qui prennent la parole n’ont guère plus de crédibilité que les économistes habitués du plateau : « Tout va mal, mais ce n’est pas si grave… »
@ Sage
Sur cette émission , le continent de plastique est comme vous le dites absolument terrifiant , mais il faut avoir en tête , que si ce plastique est là , c’est qu’en amont quelqu’un l’a jeté .La filière de recyclage du plastique fonctionne très bien en Europe .Un sujet important le plastique ayant une densité de 0.9 en moyenne , il flotte est ceci provoque une pollution visuelle et beaucoup de projet sur la biodégradabilité de celui-ci par la fragmentation qui ne résout en rien le problème ,mais le cache .Il est important d’avoir en tête qu’un produit qui n’est pas visible à l’œil est encore plus dangereux car on en oubli son existence .Voir un problème nous incite à chercher des solutions
Amicalement
@ Ardéchoix
Tout-à-fait.
Mais même si des filières de recyclage efficaces des plastiques existent, il y a forcément des « fuites » de matière (le polystyrène, par exemple, est une matière légère qui s’effrite facilement et s’envole) et l’incivilité des humains est à prendre en compte. La Méditerranée elle-même, soulignait le reportage, est également envahie de micro-débris qui flottent entre deux eaux ; les dégâts causés à la faune par simple ingestion de débris (oiseaux, poissons, plancton) sont une première chose. Le second aspect est chimique, moléculaire, avec la dilution de produits chimiques (PCB par exemple) qui remontent la chaîne alimentaire, s’accumulent, se retrouvent dans les assiettes des humains en bout de course (sans parler des rejets médicamenteux que drainent les fleuves jusqu’à la mer, perturbateurs hormonaux qui détraquent la vie aquatique et influent sur la reproduction des espèces, sans oublier enfin les flux radioactifs, notamment celui résultant de la catastrophe inachevée de Fukushima). Enfin l’altération de la base même de la chaîne trophique, le plancton, et notamment le phytoplancton, qui joue un rôle non négligeable dans la régulation climatique doit être pris en compte. Le zooplancton joue un rôle, je crois, dans la rétention du carbone. Bref, l’Humain touche à des mécanismes subtils dont il maîtrise très peu les effets : un fonctionnement naturel est similaire à une horloge dont nous détraquons les rouages en pensant qu’elle continuera de tourner.
Toujours hors sujet (le même) :
Je m’y perds dans les différentes sources concernant les exportation de céréales Russes. Toutes mes excuses…. C’est soit un gel, soit un contingentement, soit des taxes… Dans tous les cas, la récolte est en baisse de près de 15 %.
.
Pas « un des », « le » grenier à céréales (et soja) du monde. Les US dans les exportations mondiales c’est pas dur, c’est ¼/â…“/½. Un quart du blé exporté, un tiers du soja, la moitié du maïs (sachant qu’ils sont censés cramer par ailleurs 40% de la production en bioéthanol…). Au vu des pertes (réelles et massives pour le coup) en jeu, malgré les stocks 2011 corrects, avec ou sans spéculation ça va jeûner dans les chaumières. Oxfam et la FAO viennent de demander la taxation des biocarburants… Les céréaliers français ont du mal à cacher leur banane. 270 € la tonne de blé, 250 le maïs…
M’est avis qu’on a pas fini d’en causer…
ah bon?
Vous imaginez le charivari mondial si l’Europe laissait tomber la Grèce pour sortir de l’Euro.? Il est préférable de ne pas l’envisager.!
@ Michel P.
Paul Jorion a écrit récemment (billet sur Draghi) ceci:
« D’où certainement mon réveil en sursaut et en sueur : ce n’est pas de planche à billets que Draghi parlait mais de convertibilité, il a prononcé le mot : « Ces primes ont à voir, comme je l’ai dit, avec la liquidité, mais elles ont à voir aussi, et de plus en plus, avec la convertibilité, avec le risque de convertibilité » !
De convertibilité ! Du fait que les taux invraisemblables que le marché des capitaux exigeait de l’Espagne et de l’Italie jusqu’à ce qu’il énonçât ses propos rassurants jeudi, n’étaient pas dus à une prime de risque de non-remboursement mais à une prime de convertibilité : à la perte qu’essuieraient les prêteurs du fait d’un retour à la peseta et à la lire ! »
C’est dans l’air!
En fin de lecture de votre billet, cher FL, j’entendais, en moi-même, comme sonner le glas de l’Europe : acouphènes ou anticipation nécrologique et prémonitoire ?
On est vraiment gouverné par des imbéciles heureux, imbus d’eux-mêmes…à en pleurer !!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
acouphènes
« Nous approchons de la fin du tunnel » a innové Mario Monti
On a échappé à peu à :
« Nous étions au bord de l’abîme, mais depuis, nous avons fait un grand pas en avant. »
de …. Pierre Daninos
Oui, toujours les mêmes logiques à l’œuvre et la somme de tous les égoïsmes plutôt que l’abnégation et la solidarité des nantis ; pire j’ai la sensation que les Allemands se servent de la crise à titre compétitif: plus cela traîne, plus des pans entiers des industries concurrentes tombent et quand cela redémarrera (si cela redémarre) il restera à consommer allemand, à penser Allemand, à vivre en sous-Allemands . Faisons bien le distinguo entre le peuple Allemand (qui n’a pas conscience de cela) et leur gouvernement ultra libéral qui joue les Machiavel au profit de ses banques et de son secteur marchand.
J’ai eu le plaisir de lire un article à propos d’un économiste italien qui fait du bien et qui est la marque d’un revirement de pensé chez les catholiques qui jusque-là privilégiaient les thèses Marchandes. Par une comptabilisation de ce qui a été payé et de ce qu’on aurait pu faire avec cela, l’introduction lève le voile sur le côté ubuesque des solutions mises en place.
je vous en fais part pour votre plus grand plaisir:
http://www.chretiente.info/201207303043/economie-comprendre-la-crise-publication/
Dans la catégorie « Révolution en marche »:
Jean Claude Juncker au Figaro:
« Moi, je prétends que les marchés se trompent aujourd’hui, comme ils se sont toujours trompés: lourdement. »
Yeeeeeeeeeeeheeeeeeeeeeeeeeeeee!!!!!!
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/29/20002-20120729ARTFIG00153-juncker-la-zone-euro-est-prete-a-agir-avec-la-bce.php
lien : http://www.actuchomage.org/2012073021822/Mobilisations-luttes-et-solidarites/bientot-licencies-ils-veulent-tout-faire-peter.html
Bientôt licenciés, ils veulent tout faire péter
Lundi, 30 Juillet 2012 05:27
Des salariés de MGF Logistique, qui stocke des produits chimiques, menacent de mettre le feu aux 7.000 palettes de produits dangereux que compte leur site.
[[o-feu.com]]
Les salariés d’un site de stockage de produits chimiques d’Orchies (Nord), placé lundi en liquidation judiciaire et dont les 53 employés vont être licenciés, ont menacé jeudi de mettre le feu à des produits dangereux. Ces salariés de MGF Logistique (groupe G7), dont le siège est à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), exigent des négociations sur des indemnités supra-légales ou leur reclassement. Ils occupent le site depuis le début de la semaine.
Des discussions avec la direction, par l’intermédiaire de la direction départementale du travail, ont débuté jeudi dans l’après-midi et ont duré jusque tard dans la nuit, a rapporté Corinne Douay, salariée et membre du CE. La direction et les salariés ne se sont pas entendus, notamment sur le montant d’une enveloppe globale pour les salariés non repris. « On a négocié le calme pour demain (vendredi) », a-t-elle rapporté, précisant que le blocage continuerait toutefois jusqu’à la reprise des négociations prévue lundi.
Le site, qui stocke notamment des produits d’entretien et des peintures pour automobile, est classé « Seveso bas ».
A titre d’avertissement, les salariés ont fait brûler plusieurs palettes de produits d’entretien pour automobile face aux quais de déchargement du site, où ils ont également disposé une palette de quatre fûts de 200 litres de produit inflammable. Selon les salariés, il y aurait 7.000 palettes de produits dangereux à Orchies. Dans la journée, sur le toit de l’entreprise, une poignée de salariés ont menacé de faire brûler des bidons de produits chimiques. « (Nicolas) Rousselet (PDG du groupe G7), viens négocier ou on fait tout brûler », a clamé l’un d’eux.
« S’il faut tout faire péter, ils vont le faire »
MGF comprend sept sites en France, mais celui d’Orchies a été filialisé le 1er avril, placé en redressement judiciaire le 4 juillet puis liquidé sans attendre la date du 13 août fixée pour le dépôt d’offres de reprise car les salaires ne pouvaient plus être versés, selon Sébastien Béhague, délégué CGT. « On demande à partir la tête haute », a-t-il souligné. Selon ce syndicaliste, la direction a quitté les lieux et le liquidateur judiciaire a demandé aux salariés de faire de même. Un autre site nordiste de la société, à Anzin, serait également en redressement judiciaire.
« Des salariés sont pratiquement au bord du suicide. Certains ont des crédits à la consommation, certains ont acheté une maison avec un crédit sur 30 ans. Qu’est-ce qu’ils vont faire ? » s’interrogeait un des salariés. « C’est en train de dégénérer », a affirmé un autre collègue, évoquant le « ras-le-bol » des employés, qui veulent « prendre des décisions radicales ». « S’il faut en arriver là et tout faire péter, ils vont le faire », a-t-il averti.
L’avocate du comité d’entreprise, Me Anne Duriez, a affirmé « comprendre la colère et le désespoir des salariés car on s’est moqué d’eux ». Elle a invoqué une « filialisation frauduleuse qui a permis à MGF Logistique de se désintéresser des salariés (…) après avoir promis qu’il n’y aurait pas d’incidence sur l’emploi. Cet abandon est doublement choquant car le groupe le fait payer par la collectivité », a-t-elle poursuivi, demandant que le groupe « dédommage les salariés pour ce qu’il leur a fait ».
Le directeur général adjoint de MGF Logistique, Allan Underwood, a rappelé que le CE d’Orchies avait été débouté par la justice de toutes ses démarches contre la filialisation, intervenue tardivement sur ce site du fait de troubles sociaux. Selon lui, le groupe a investi à Orchies 15 millions d’euros ces cinq dernières années mais le site perdait 100.000 euros par mois du fait du retrait de certains clients. Selon lui, les troubles sociaux découragent les repreneurs potentiels.
(Source : L’Expansion)
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Il y a douze ans.
Bonjour,
L’article date du 23 juillet, mais pour ceux qui ne l’auraient pas lu, cela vaut le détour.
Ainsi que l’interview d’Antoine Peillon.
Pour diminuer, l’endettement de la France vis à vis de l’Allemagne,il serait peut étre opportun de demander à L’Allemagne de délocaliser en France ses industries qui sont excédentaires sur notre territoire.La reconquéte de nos industries qui pourraient rééquilibrer notre balance commerciale est certainement le probléme, en tous cas le challenge de la France pour les vingt , trente prochaines années.Sans rééquilibrage de notre balance commerciale, il n’y aura pas d’économie solide pour la France.Nous n’en prenons pas le chemin.
Sans la sortie de la France de l’euro et des traités européens, cela me parait presque insurmontable.
Il n’y a rien à attendre de nos hommes politiques, les événements exogénes,nous dicteront dans la précipitations, ce que nous devront faire.
Le plan de « sauvetage » vient de supprimer 100 000 personnes de son salaire en Espagne, alors que les citoyens dépendent de revenus pour survivre en société, ce sont les dettes des citoyens qui vont exploser (comme en Angleterre ou aux Etats-Unis) mettant en péril l’habitat par le loyer, la nourriture pour s’alimenter et les autres moyens de subsistances comme prendre les transports en communs pour ses activités professionnelles ou personnelles.
On sait très bien que :
« Ces « plans » successifs n’ont eu pour conséquence que d’aggraver l’économie et la situation sociale de la population est pire qu’avant le premier prêt. Les milliards d’euros dits « d’aide » ont transité des banques vers la BCE, pour revenir au final aux banques privées, qui ont rachetés les titres de la dette ».
Source
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-incroyable-hold-up-bancaire-en-120674
L’argent des emprunts et des intérêts à taux si élevés qu’ils sont mathématiquement non remboursable, ne revont pas dans l’économie. Economie qui fait face à une désindustrialisation massive en Europe et en Amérique du Nord, qui sont des baisses de revenus pour les citoyens et pour la collectivité (par l’impôt). De plus, les délocalisations provoquent une hausse des prix par la spéculation avec des marges très élevées de profits pour les multinationales, alors qu’on nous disait que les prix allaient baisser. C’est le niveau de vie qui allait de toute façon baisser.
En Catalogne, les subventions sociales ont été supprimés pour « il s’agirait de 400 millions d’euros, destinés aux hôpitaux, centres pour handicapés, résidences pour personnes âgées ou centres d’accueil pour mineurs »
Source
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/07/31/la-catalogne-coupe-les-subventions-aux-organismes-sociaux_1740512_3214.html
Peu à peu toutes les aides ou les services publics vont vouloir être casser, en précisant que tout va revenir à la normale plus tard, tandis que la dette rapporte énormément de profits. Il n’y a pas de plan d’aide lorsqu’une population n’a plus accès, et voient supprimer les services publics, les salaires et les aides sociales.
En fait, ce sont 600 000 familles qui seraient privées de l’allocation de 400 €/mois, seule ressource qui leur reste pour subsister… 600 000 familles ! (source interne de la sécurité sociale où je travaille)
Par le loyer ? 20% seulement de locataires en Espagne… Accessoirement, selon Eurostat 2011, près de 10% des français vivant dans un logement surpeuplé (sans les DOM bien sûr), trois fois moins d’espagnols. À peu près les mêmes proportions pour le taux de Sdf pour 100 000 hab.
Tu as raison, toutes ces sommes faramineuses les banques les thésaurisent, n’alimentent pas le crédit et placent à la BCE. Le circuit est fermé. Fermé à tout ce pourquoi il est conçu, enfermé dans une boucle qui aggrave le délire sociétal qu’entretiennent les leaders. Jusquà quel point le font-ils sciemment, pour détruire ce qu’il subsistait d’état-providence, en Espagne et ailleurs ? C’est une question à laquelle je leur souhaite de répondre négativement, mais se poserait alors celle de leur compétence et de leur légitimité.