3ème billet invité de la série par El JEm. La première partie est ici, la seconde ici.
Chaque humain se construit une représentation du monde pour lui donner une certaine cohérence et savoir comment se comporter. Cette représentation guide ses décisions individuelles comme la boussole guide le voyageur. Mais les humains vivent en communauté, dans laquelle cohabitent des représentations du monde plus ou moins différentes, et parfois antagonistes, c’est-à-dire guidant les décisions dans des directions opposées. Comment alors prendre une décision qui concerne la communauté, c’est-à-dire une décision politique ? Qui, dans une communauté, doit avoir le pouvoir de décider et comment ensuite faire appliquer cette décision, alors qu’elle sera contestée par ceux qui pensent qu’elle est erronée (elle va dans le mauvais sens ou est carrément considérée comme insensée) et ceux pour qui elle sera défavorable ?
De chaque représentation du monde découle une représentation de la communauté, décrivant sa nature et son fonctionnement, et donc les croyances sur lesquelles seront basées les idéologies de pouvoir, c’est-à-dire les manières d’organiser la société pour prendre et appliquer une décision politique. Parmi les idéologies de pouvoir déjà testées par les humains, il y a par exemple le pouvoir religieux, la dictature, la démocratie et la société de marché.
Le pouvoir religieux est l’idéologie de pouvoir découlant de la croyance dans un ou plusieurs dieux, créateurs du monde et des humains. Les textes religieux indiquent aux hommes ce qui est bien et mal, et comment la ou les divinités souhaitent qu’ils se comportent (interdits, etc.) en tant qu’individus et communautés. Dans ce système politique, le pouvoir est détenu par les religieux, chargés d’appliquer les indications divines. C’est le gouvernement du peuple par un groupe instruit aux textes divins. Leurs décisions sont appliquées, d’une part car elles sont d’essence divine, donc peu discutables, et d’autre part parce que les religieux disposent de différents moyens, prévus dans les textes, pour réduire les éventuels contestataires. C’est un système inégalitaire, les religieux et leurs adeptes ont le pouvoir et imposent aux autres membres de la communauté leur représentation du monde.
La dictature est l’idéologie de pouvoir basée sur la croyance dans la supériorité de certains humains, à qui il revient donc de diriger. Il existe de nombreuses variantes de dictatures, selon la nature de la supériorité autoproclamée (couleur de peau, sexe, richesse, force, appartenance à une classe sociale, supériorité de la civilisation, etc.) et selon sa vocation (éteinte/éclairée, locale/globalisée, etc.). Dans ce système politique, le pouvoir est détenu par les humains se croyant supérieurs. C’est le gouvernement du peuple par un groupe, une élite autoproclamée, parfois elle-même dirigée par un seul, le dictateur. Pour prendre le pouvoir et faire appliquer leurs décisions, ils utilisent généralement la violence, directement ou indirectement. C’est un système inégalitaire, l’élite autoproclamée impose aux autres sa représentation du monde.
À l’opposé, la démocratie est l’idéologie de pouvoir basée sur la croyance dans l’égalité des droits des membres de la communauté, chacun ayant donc autant le droit qu’un autre à participer aux prises de décision. C’est le gouvernement du peuple par le peuple. En pratique, le pouvoir est généralement confié à un petit groupe censé représenter la communauté concernée, les « élus ». Il existe de nombreuses variantes de démocratie, selon les modalités de choix des élus et les pouvoirs qui leur sont confiés. Jusqu’à présent, il s’agit donc plutôt du gouvernement du peuple par une élite élue. Leurs décisions sont appliquées, d’une part car elles sont censées être l’expression de la communauté et d’autre part parce que les élus disposent de moyens de police et de justice. C’est (dans le principe) un système égalitaire : une personne = une voix, acceptant les différentes représentations du monde.
La société de marché est l’idéologie de pouvoir basée sur la croyance que les hommes n’ont pas besoin de prendre de décision, car celles-ci se génèrent automatiquement par leurs actions, censées être sensées. Selon cette croyance, il n’est nul besoin d’organisation politique car il suffit de transformer toute activité humaine en marchandise afin de la faire gérer par le marché. L’offre et la demande interagissent pour faire apparaître le juste prix des choses, ce qui oriente automatiquement vers la bonne décision. De plus, cette interaction étant dynamique, il y a constamment adaptation à la situation, ce qui rend le marché autorégulé. Il n’y a donc pas non plus besoin d’organisation de régulation, il suffit juste d’instaurer une concurrence libre et non faussée. Dans ce système politique, le pouvoir est détenu par ceux qui agissent sur le marché. C’est le gouvernement du peuple par ceux qui achètent et qui vendent. Par nature, leurs décisions sont appliquées, car c’est en quelque sorte la mise en application qui génère la décision. C’est un système inégalitaire : l’influence de chacun dans la décision est liée à sa capacité à agir sur le marché, c’est-à-dire à acheter ou à vendre. Et ceux qui achètent et qui vendent imposent aux autres leur représentation du monde.
Les croyants en ces différentes idéologies sont tous convaincus que le monde est réellement comme ils se le représentent. Ainsi, celui-ci sera horrifié que l’on puisse contrevenir à un ordre divin. Celui-là sera choqué qu’un noir ou une femme prenne la parole avant lui. Tel autre sera choqué qu’un dirigeant élu veuille confier un poste très important à son jeune fils. Celui-là jugera insensée une intervention étatique. Ils rejetteront ces actions car elles vont non seulement à l’encontre de leur croyance mais aussi de leur perception. Elles sont tout simplement jugées contraire à la réalité du monde.
*************Intermède ludique.
Question 1 : Qui a dit : «Essayer d’interdire la spéculation serait comme essayer d’interdire la pluie de tomber» ? Réponse.
Question 2 : Que dirait cette personnalité politique s’il rencontrait Paul Jorion ?
Réponse (a) : votre idée d’interdiction de la spéculation est intéressante et pourrait en effet être envisagée pour tenter de limiter les dégats occasionnés par les marchés qui n’en font qu’à leur portefeuille.
Réponse (b) : Vade retro Jorion ! Tu finiras en enfer, pour tes actions hérétiques et non cotées.
Fin de l’intermède ludique**************
Une communauté donnée est généralement composée de croyants de différentes idéologies et le système final est une organisation du pouvoir issue du rapport de force établi entre les idéologies en présence. Par exemple, en Europe, le système politique est actuellement constitué principalement par la société de marché et d’un peu de démocratie. Le mélange est sensiblement identique aux États-Unis d’Amérique, à la religion près, qui y exerce une influence certaine. En Russie, le pouvoir est une dictature se voulant éclairée (un pouvoir fort, mais « pour le bien du peuple ») avec un peu de marché. En Iran, il s’agit d’un pouvoir religieux, en Arabie Saoudite, d’une dictature religieuse, etc.
Le cas de l’Europe est intéressant, parce que la croyance dans la nouvelle vérité, la société de marché, s’y est particulièrement implantée. L’Europe s’est en effet structurellement organisée pour transférer le pouvoir politique au marché : banque centrale indépendante du pouvoir politique (et dépendante des marchés), financement des États par les marchés, marchandisation des activités humaines, libre circulation des capitaux, mise en concurrence « libre et non faussée », etc. Cette organisation de la vie commune n’est pas considérée comme un choix politique mais comme la réalité du monde à laquelle il faut se conformer : la pluie tombe, les marchés spéculent, le soleil se lève à l’est, la bourse indique le bien-être d’un pays, l’eau mouille, les chômeurs sont responsables de leur inactivité, etc.
Il n’est donc pas étonnant que la population ait de plus en plus l’impression de ne plus avoir de prise sur l’organisation de sa communauté et qu’elle ait le sentiment que voter ne sert pas à grand-chose (et d’ailleurs quand elle ne vote pas comme il faut, on la fait revoter ou on se passe d’elle). Il n’est pas non plus étonnant que pour tenter de sauver un pays des conséquences de la société de marché, on le confie… au marché. Ce qui est étonnant, c’est plutôt de constater que les élites élues, démocratiquement, ne croient plus en la démocratie, ni en leur propre capacité à prendre des décisions sensées.
92 réponses à “CHANGEMENT DE PARADIGME : CHANGEMENT DE POUVOIR, par El JEm”
« Jusqu’à présent, il s’agit donc plutôt du gouvernement du peuple par une élite élue. »
Ce n’est pas une démocratie, donc. Une démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, pas par une élite élue. Si un escroc vient me trouver en se déclarant policier et que je le sais, je ne vais pas dire des absurdités du genre « en théorie c’est un policier, mais en pratique c’est un voleur ». C’est ce qui est fait ici: « C’est le gouvernement du peuple par le peuple. En pratique, le pouvoir est généralement confié à un petit groupe censé représenter la communauté concernée, les « élus ». »
En théorie c’est ceci, mais en pratique c’est cela. En théorie c’est Dieu qui parle, mais en pratique c’est les prêtres. En théorie c’est de l’argent mais en pratique c’est une reconnaissance de dette. En théorie c’est un parti de gauche, mais en pratique c’est un parti bourgeois. Pfff, marre de toutes ces impostures, appelons un chat un chat: nous avons un régime qui se déclare démocratique mais qui ne l’est pas. Ce n’est pas une démocratie!
Une véritable démocratie ne peut être que directe.
Belle salade niçoise que ce texte car dans nos sociétés occidentale, on sait tout de même identifier le pouvoir religieux, le pouvoir économique et le pouvoir politique des élus, la primauté revenant à ce dernier. Par exemple, rien n’empêcherait les élus de sortir de l’euro ou même de l’UE comme ils sont sortis du concordat en 1905.
Hello, il me semble un peu simple de résumer que cela s’est imposé à nous comme le soleil se lève à l’est etc
Le gouvernement représentatif (par ailleurs a le décrire comme démocratie ce qu’il ne l’est pas vous soutenez le mensonge ambiant) n’a absolument jamais cessé de chercher à garder le pouvoir, et à pour cela décider depuis 1789 de donner un peu au peuple.
Suffisamment pour qu’elle lui fiche la paix.
Cette dynamique de l’échange dicte les rapports entre le 99%, et le reste (appelons les comme ils sont ‘le reste’, et non ‘le principal’).
Ce rapport de force à vécu une grande période de réussite avec les trente glorieuses et le capitalisme.
tout le monde, absolument tout le monde voyait son bien être augmenter sans que, faits rares, il n’y ait à transférer quoique ce soit de l’un à l’autre.
En effet, le rapport de force n’a pas bougé d’un iota dans cette période, pourtant tout le monde allait mieux.
Cette réussite à parfaitement rentré en résonance avec notre système électoral à renouvellement obligatoire, elle donnait force au discours politique et produisait les effets escomptés : voyait comme votre niveau de vie augmente, élisez moi!
Alors que fondamentalement, rien ne changeait vraiment dans le rapport de force. Rapport de force que la révolution tentait a son époque de reformer.
Les classes dirigeante n’ont cessé depuis cette période de confondre politique et économie.
L’économie et son idiote de main invisible savent certes créer des conditions propices aux bien êtres de tous, elles
se foutent royalement prendre des décisions difficiles pour sauvegarder l’acquis, ni même encore se soucier d’impacts lointain tels que des humains qui vivent et meurent dans les décharges de ses déchets blah blah.
Hors c’est tout le problème.
Nos politiques sont désormais élus à leurs résultats, et cette réussite aussi belle soit elle, à surtout tuer tout sens du responsable.
Les dirigeant n’étaient plus au pouvoir parce qu’ils étaient capable éclairer le chemin, mais parce qu’ils savaient produire des résultats tangible à mon bien être.
Le contrat était désormais signé entre 99% et le 1%, la grande réforme du monde pouvait se réaliser.
Avec comme seule préoccupation l’économie et sa réussite (puisque c’était la nôtre à chacun !!).
Mais comme je le disais plus haut l’économie de ne sait pas faire politique et la situation que nos classes dirigeantes ont laissé faire nous mettent aujourd’hui dans la merde, l’illusion de la main invisible est finie.
Cela ne va pas être marrant quand on va comprendre que pour incroyable qu’elle est, puisqu on ne la voit pas,
1 elle nous a fait faire n’importe quoi
2 c’est à nous de tout remettre en ordre
3 elle n’était pas vraiment là….
La double punition c’est encore le mieux qu’il puisse nous arriver. Cela nous montrerait que lentement, peut etre trop lentement, nous allons dans un chemin aux profits de tous (je ne sait pas si c’est le bon chemin ; ).
Ce qui serait moins marrant ce serait de continuer à faire n’importe quoi, de rentrer dans un bad trip n°2 avec atterrissage aux urgences et convalescence forcée à cause des dommages collatéraux.. oups, on m’indique que l’on est déjà sur le brancard avec respiratoire artificiel…. Aller, respirez un grand coup, ce ne sera qu’un mauvais moment à passer. Ah non tu peux pas t’es intuber!!
** Rendons à césar ce qui lui appartient, cette réussite tient aussi des réussites de la science
Le transfert, car il y a bien eu transfert, c’est le pillage du « sud », non ?
Le centre se nourrit de sa périphérie.
Comment expliquer la prospérité de « l’Occident » autrement ?
ah oui c’est pas faux du tout ça, c’est même tout à fait vrai.
Merci! de m’y rappeler.
J’avais une vision très réduite au petit paysage de mon pays et de son organisation ce matin là.
Nous passons à un autre stade dans la crise qui gronde en se posant la question non plus du comment mais du pourquoi ? Pourquoi en sommes-nous là ? Et là nous voyons les masques qui tombent avec un nouveau postulat (nouveau pour certains): le système n’est pas vertueux et c’est une des raisons ou la raison pour laquelle il diverge. Il reste une troisième question qui est: « et si… ». Pourquoi, comment, et si… c’est une définition de l’intelligence (cognitive): relier des informations entre elles pour anticiper l’avenir. A ce petit jeu là, les idéologies deviennent des pollutions mentales puisque par définition elles sont ancrées dans notre cerveau limbique, siège de nos émotions. Ce sont des croyances, des valeurs (synonyme de culture) qui sont très difficile à faire évoluer. Cela se traduit par des économistes « experts » qui sont équipés de lunettes déformantes avec des analyses à 180° d’autres économistes « experts ». Avoir un regard extérieur et prendre de la hauteur devient alors une solution pour tenter de se faire une opinion avec des mots clés assez simples comme rationnel, pragmatique, conscient… et quelques lectures comme Ulrich Beck (gestion des risques). Et là, effectivement, l’analyse de Mrs Jorion, Herlin, Delamarche… nous interpelle.
Merci M. Jorion
Synthèse éclairante. Si tous le monde pouvait prendre du recul et ne pas être aussi englué dans ses représentations, Il y aurait beaucoup plus de place pour des idées vraiment nouvelles et des utopies pertinentes. Cela ne risque pas d’arriver, nous préférons de loin emprunter telles conceptions, telles philosophies ou telle spiritualité.
La vraie nature humaine est d’être dénaturée…en tout cas au départ. De la quasi virginité de notre graisse cérébrale, le long chemin de l’acquisition d’informations est ouvert à tous les biais, bien plus certainement à l’imprégnation d’une culture ambiante, rabâchée.
Et oui notre identité pilier de nos représentations, est là également complètement emprunté, tellement soucieux que nous sommes par la reconnaissance… (ou co-naissance, naître ensemble). Une naissance qui se poursuit toute notre vie, une vision du monde qui ne cesserait de croître, de s’étoffée par des facettes mirifiques de nos semblables ?
Tout a été dit sur notre nature, écrit sur nos représentations, mais peu de choses ont été retenues.
Nous connaissons même les solutions à nos problèmes, mais voilà, selon notre place dans monde nous n’avons pas les mêmes problèmes.
Un communiste, un capitaliste, pas de différence. Un ne possède rien et aimerait partager, l’autre possède et n’a pas envie. Donnez tout à l’un et rien à l’autre, inverser les rôles, je parie sur la reconversion idéologique !
Je tire mon chapeau à tous nos guides philosophiques, nos penseurs de tous bords, nos maîtres spirituels.
Quelle acquitté d’esprit, quasi enivrante !
Mais quel manquement impardonnable! Quelles représentations si lumineuses et pourtant sans socle! oui il manque le socle: la prise en compte que nous sommes des singes, évolués, sophistiqués certes, mais des êtres soumis avant tout à leurs hormones qui par là sous tendent tous nos comportements…et représentations.
Il a une sorte de vexation des intellectuels à s’enfoncer dans les tréfonds organiques de la bête. Ils préfèrent disserter indéfiniment dans des sphères supérieures pour rehausser leur image sociale sans doute.
Un bon économiste pourra vous dire, voilà l’humanité est passée d’une économie solide: troc, échange matérielle, à une économie liquide: invention du papier monnaie, pour aboutir à une économie gazeuse: qui fait des bulles où l’argent s’évapore. Mais il ne vous expliquera jamais pourquoi.
N’y aura-t-il personne qui analysera les vrais ressorts des comportements humains et replacera l’approche économique dans son vrai contexte éthologique et reconnaître l’influence phénoménale, indicible, de nos hormones ?
Faites un effort diversifiez vos lectures, allez voir par exemple comment les singes font de la politique, vous serez édifiés ! Reprenez votre cheminement intellectuel à zéro, laissez tomber l’économie pour l’instant, pour tout le monde récréation !
Fouinez sur les comportements induis par les sécrétions de dopamines, d’endorphines, ocytocine, j’en passe des meilleures . Vous serez bluffer sur votre libre arbitre !
Je suis sur que l’économie prendra un éclairage nouveau.
Bonne lecture à bientôt…
@Jarko
Je partage globalement votre point de vue (notamment sur l’illusion du libre arbitre) Il en faudrait beaucoup pour que la raison humaine l’emporte sur la passion. Il n’en demeure pas moins que le jeu est de parfaire la première et de réduire la seconde autant que faire se peut
Salut à vous Jarko : rassurez-vous ça a déjà beaucoup bossé et glosé sur ces question ici même :
ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=35678
et là : http://www.pauljorion.com/blog/?p=35713
Je parle de ce qui est récent. Cherchez dans les rubriques pour ce qui est plus ancien. On n’a pas beaucoup abouti, mais on s’est instruit réciproquement.
A mi chemin, on peut s’arrêter chez Polanyi, dont on a aussi parlé sur ce blog.
D’autres aussi aiment bien passer par Leroi-Gourhan.
(moi j’embraye souvent sur Stiegler via Simondon, mais je n’en suis pas un vrai « expert »)
Antonio Damasio n’est pas un inconnu pour beaucoup de gens du blog.
Les gens qui font appel à l’anthropologie sont un peu dispersés mais présents.
Généreux parle des fondements des sentiments de justice/égalité/liens qui libèrent : les neurones miroirs (Rizzolati par exemple) tout comme Rifkin (l’Empathie, un peu longuet sur la question le Jeremy).
Moulier-Boutang parle de pollinisation, Dany-Robert Dufour (gasp, où est le tiret ?) a aussi des vues dans une veine pas si lointaine. Pléonexie est le nom du mal d’accumulation selon lui, les sociétés esquimau l’ont circonscrit. Oligonexie serait (pour moi) le nom du soin qui répare par une moindre prédation (basiquement : économie d’énergie, mais pas seulement).
Je repense aussi au spécialiste des singes et grands singes (« apes » en angalis) Pascal Picq, qui montre bien les ressorts empathiques chez eux, proches des nôtres.
D’aucuns (dans les échanges avec kercoz, mais je ne sais plus qui) en réfèrent fréquemment à Laborit.
Et est-ce que le « conatus » spinozien dont nous parle Lordon est dans la même catégorie que « l’énergie libidinale » version Stiegler (/Freud), enfin un désir qui projette, quoi, …
Enfin Paul Tréhin sur ce blog nous a ouvert des horizons sur la pensée des autistes, on peut voir aussi des texte de Benoit Virole à ce sujet, qui ont une petite résonance avec les notions de pensée symétrique ou asymétrique dont il est question dans le « Comme la réalité et la vérité furent inventés » d’un certain Paul Jorion. Notamment quand il parle des Nuers du Soudan qu’il donne comme exemple de pensée symétrique.
Bon, j’ai relié tout à tout ou presque (j’ai oublié un autre de mes chouchous : Richard Sennett, anthropologue déguisé, lire aussi M B Crawford, Eloge du Carburateur, Ed La Découverte).
Vous nous faites une synthèse (au cas où vous auriez lu un peu tout ça ?).
Si effectivement quelqu’un s’y lançait façon présentation sur Prezi http://fr.wikipedia.org/wiki/Prezi ? Ca serait bien…
Si quelqueS unS., alors je souhaite bien y coopérer.
Voui, comment commençons nous ?
5 bouquins, (Centre nors sud est ouest sur une carte)
quelques concepts quelques flèches ?
De la place pour les commentaires d’autres (facile car Prezi permet le zoom infini) ?
qu’en pensez vous ?
Leroi-Gourhan et Damasio, cela me va très bien ! Stiegler aussi même si je le connais moins bien. Mais concernant les représentations sous forme.de diagrammes … Bof… La lecture de leurs ouvrages semble irremplaçable.
Limpide.
Comment fait-on pour revenir vers plus de démocratie?
La question est plutôt comment retrouver notre souvereineté individuelle et notre identité originelle pour contruire avec conscience ce que nous avons détruit par ignorance ?
Hem, peut-être la bonne attitude, la Béa….titude?
Si vous avez une minute disponible, essayez de lire Dominique Wolton. Parce que l’unité que vous prêchez me fait flipper.
Je préfère le dialogue, la dialogique, entre liberté et unité:
La liberté donne du sens à l’unité
Qui sans elle n’est qu’aliénation.
L’unité donne du sens à la liberté,
Qui sans elle n’est qu’isolement.
L’évolution voudrait que nous cessions de chercher à l’extérieur ce qui existe en nos centres.
Tout est fait dans ce système pour nous divertir,nous couper de notre liberté de penser,nous éloigner de l’essentiel en créant de faux besoins et une dépendance au système marchand.
La matrice nous interdit l’accés à notre souvereineté individuelle et,pour maintenir sa mainmise sur nos vies,joue sur nos différences et nos peurs en nous promettant des solutions qui ne sont que superficielles,illusoires,éphémères et destructrices.
Ce mode de fonctionnement est celui de la dualité.Une expérience nécessaire dans l’histoire humaine pour en réaliser pleinement l’absurdité,la dangerosité et l’impossibilité,au final (où nous sommes rendus !)de générer la paix que nous recherchons.
Cette fin des temps qui marque notre présent est la phase transitoire qui,par prises de consciences successives et salutaires,permet de réaliser l’ampleur des erreurs commises et la nécessité d’opérer un changement profond sur des bases plus réelles et plus saines.
Quelle que soit la forme que prennent nos vies,nous avons tous l’espoir de vivre en paix alors pourquoi introduire la notion de guerre pour atteindre cette sérénité ?
Pourquoi croire que nous sommes tous séparer ?
Pourquoi continuer à baser nos réflexions et nos choix sur de tels mensonges et s’étonner qu’ils ne produisent rien de fiable et de durable ?
Pourquoi cette prétention de savoir et de maitriser alors que tout nous échappe ? etc…
L’unité est la voie,celle de la vie,celle de l’évolution,celle du Tout en expansion.Nous pouvons la nier,la fuir ,la rejetter mais nous pouvons aussi décider avec sagesse de nous appuyer sur ces lois universelles qui régissent le vivant.
Le grand défi du moment pour chaque Un et pour tous est d’opérer ce changement d’esprit de la dualité à l’unité,de l’illusion à la vérité,de la peur à l’amour ….
Il faut sortir du cadre du connu,s’ouvrir en confiance au champ de tous les possibles,devenir des co-créateurs conscients et appliqués,retrouver notre entièreté,servir la vie (au lieu d’exiger qu’elle nous serve!),revoir nos priorités et nos jugements et agir de façon à tendre vers une conscience tranquille et un coeur apaisé afin qu’au jour de notre dernier souffle nous ayons cette indispensable sentiment de sérénité et de complétude de celui qui a dignement rempli sa mission sacrée et peut partir léger.
Quelle meilleure façon de retrouver Le sens et La direction que d’utiliser nos pouvoirs créatifs pour construire avec amour ce que,par peur,nous avons détruit ?
Quelle plus grand signe d’intelligence et de sagesse que de faire ce qui fonctionne et de s’appuyer sur cette force de vie qui nous dépasse et nous sert quand nous laissons en arrière plan notre arrogance et nos instincts guerriers ?
Quel plus noble défi que de consacrer nos vies à unir ,à harmoniser et apaiser,à rayonner ce meilleur qui coule en nos coeurs ?
Quel plus grand moteur que de défaire un à un les noeuds du mensonges qui nous ont maintenus prisonniers jusque là ?
Ce qui était n’est plus,ce qui sera n’est pas ,seul existe l’éternel Présent (cadeau)qui n’attend que notre attention,notre accueil inconditionnel,notre reconnaissance et notre bienveillance pour dévoiler sa magie et révéler sa puissante et merveilleuse créativité.
La simplicité semble toujours difficiles pour nos esprits tordus,confus,piégés dans la complexité absurde et distordue du mental-égo.
Chacun est laissé libre de choisir,en son centre,entre unité et dualité et libre d’en apprécier les effets….
Et pourquoi pas intégrer les notions d’unité et de dualité. Avec le paradigme de la complexité, c’est possible !
L’unité contient la dualité,comme l’absolu l’éphémère.
La force de vie n’est pas constituée de deux forces opposées mais est formée deux fonctions de la même force,l’une attractive,l’autre répulsive qui ensemble crée le mouvement, l’expansion et la création du Tout qui,par définition n’a pas d’opposé et ne souffre d’aucune limite;
Voilà pourquoi au lieu d’opposer les uns aux autres il faut unir nos visions pour percevoir une réalité plus grande et intégrer l’immensité des possibles.
En tant de crise, le cœur à ses raisons, que la raison ignore.
Allons expliquez à un individu qui souffre qu’il doit en plus être en unité avec son monde! C’est je pense plutôt à la société de structurer et d’organiser les rapports de force. Mais l’individu doit aussi se prendre en main pour ne plus se percevoir coupé du monde!
Je suis un être qui souffre et cela ne m’empêche pas de comprendre que je suis la créatrice de ce malheur et qu’il ne dépend que de moi de changer de vision et donc de matérialisation.
La réponse vraie,profonde et durable ne peut venir que de la relation au Soi
En effet
oui,nous sommes plus que nos possessions,plus que nos représentations,plus que nos limites mentales auxquelles nous nous sommes identifiés.
Nous avons érigé une norme,rigide,restreinte et perdu le sens du naturel.Or,est naturel celui qui cesse d’essayer d’être normal !
à Bea
La normalité n’est-elle pas culturelle ?
L’individu n’est-il pas déterminé par son milieu ?
Je sais que la créativité résulte de la synchronicité entre un mouvement ressenti comme interne et un mouvement perçu comme externe par l’individu humain qui en est la matrice. celui qui se croit créatif n’a simplement pas conscience de la réalité du monde, de l’unus mundus.
Il n’y a pas à se croire créatif il y a à réaliser que nous le sommes et à pratiquer ce potentiel avec conscience
@ Béa
No comment.
être créatif, ne serait ce pas se former ?
[…] Blog de Paul Jorion » CHANGEMENT DE PARADIGME : CHANGEMENT DE POUVOIR, par El JEm. […]
« Le cas de l’Europe est intéressant,parce que la CROYANCE dans la nouvelle VÉRITÉ…,la société DE MARCHÉ s’y est particulièrement implantée ».
Croyance,credo; nouvelle vérité(oxymore? la Vérité n’est elle pas immuable?), nouvelle révélation,apokalupsis(mise à nu),apocalypse, eschatologie,discours sur la fin des temps;société de marché en lieu et place d’État,individu en lieu et place de citoyen,l’homo oeconomicus rationnel?.
Donc et pour faire caricatural=
Cette nouvelle religion auto révélée serait individuelle,rationnelle et porterait en elle sa fin programmée,Paul Jorion en Saint Jean…
L’expression « nouvelle vérité » est explicitée dans le texte précédent
Merci pour vos 3 articles. La démonstration montre de maniére claire l’intrication entre de nombreux éléments:
-« Nous percevons surtout ce que nous croyons. Ce qui signifie que nous ne vivons pas tous ensemble dans le même monde, mais que chacun vit séparément dans sa propre représentation du monde. Il n’y a donc pas seulement désaccord entre les humains mais parfois incompréhension ».
– » (nous observons) le monde au travers d’une paire de lunettes déformantes et nous efforçant de les conserver coûte que coûte sur le nez, pour ne pas avoir à nous remettre en cause »
-« De très nombreuses autres paires de lunettes, comme par exemple l’Europe ou encore les institutions démocratiques, pourraient être aussi questionnées de la même manière. Pour chaque sujet, la question reste la même : l’écarts entre monde réel et monde conçu, entre résultats attendu et obtenu est-il important, supportable ? Saurons-nous reconnaître nos erreurs, surmonter les souffrances du changement et concevoir un nouveau monde? »
-« De chaque représentation du monde découle une représentation de la communauté, décrivant sa nature et son fonctionnement, et donc les croyances sur lesquelles seront basées les idéologies de pouvoir, c’est-à-dire les manières d’organiser la société pour prendre et appliquer une décision politique. Parmi les idéologies de pouvoir déjà testées par les humains, il y a par exemple le pouvoir religieux, la dictature, la démocratie et la société de marché. »
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Et que pensez vous du modèle qui est en train de prendre place tout doucement, à savoir le modèle Écologique.?Mais je ne parle pas du modèle décrit en politique ni en protection de l’environnement ( qui dépendent toujours du paradigme dualiste actuel). Mais d’un modèle d’organisation de la société:
À savoir:
L’écologie est l’idéologie de pouvoir, basée sur la croyance qu’il est nécessaire d’auto-éco-organiser l’individu et son environnement , dans l’équité et la durabilité des structures qui y sont associés. La notion d’interdépendance systémique y est centrale. Chaque structure assumant sa liberté individuelle et son engagement communautaire dans le respect de son environnement. C’est le gouvernement du peuple Avec et Pour le peuple. En pratique, le pouvoir s’exerce en inter-disciplinarité et les décision sont co- construite . Jusqu’à présent, il s’agit plutôt de groupuscule communautaire qui commence à pouvoir influencer les orientations politique mais la justice et la loi les empêchent encore d’agir librement.
C’est (dans le principe) un système équitable et durable : une personne dans son environnement = sa génération future dans son environnement évolutif.
l’approche écologique est celle qui me semble être la plus efficace, car elle est globale. Elle prend en compte les questions d’égalité et de durabilité.
Bonsoir EL JEm,
A quelle approche écologique faites vous allusion? J’insiste parceque je perçois que le modèle politique écologique actuel n’est pas exactement celui que je décrit.
@Lac
je ne peux juger votre idée , ni la comparer à d’autres modèles ou programme dits « écologiques », à partir de votre résumé.
Je ne fais pas références à un modèle ou un programme précis, mais à l’approche écologique car ce qui me semble intéressant c’est simplement le fait d’essayer de prendre en compte les problèmes dans leur globalité.
Ce qui ne m’étonne pas, c’est qu’un texte qui confond l’idéal démocratique et le système de représentation dit démocratique ne trouve pas l’explication au fait que tous les systèmes politiques qu’il a évoqués se mélangent pour former le nouveau concept de gouvernance pour lequel l’élément le plus important est le besoin d’argent, dont Marx a écrit que c’est la principale production de l’économie politique.
Les élites élues ne sont ni des élites ni des élus : ce sont des gestionnaires et de tristes bouffons désignés par leur maître à tous et ceux qui le servent : le Capital.
Il serait temps aussi de comprendre que le système de démocratie représentative a accompagné le développement de la production des marchandises dans les temps où le capitalisme pouvait encore croire en son avenir.
P.S. Mon commentaire a été rédigé avant que j’ai lu ceux qui le précèdent.
« Les élites élues ne sont ni des élites ni des élus : ce sont des gestionnaires et de tristes bouffons désignés par leur maître à tous et ceux qui le servent : le Capital »
🙂
ha mince, vous avez déjà lu le prochain texte ?
il s’intitule « capitaliste au pays des merveilles »
J’ai lu Alice au pays des merveilles.
Il est vrai qu’en Europe, la loi de l’offre et de la demande a envahi des pans de la vie sociale où elle n’a rien à y faire (l’éducation, la santé…) mais il n’est pas exact qu’elle soit érigé en « conception du monde »
Le vrai problème des hommes est universel et intemporel: comment vivre libre, puisque le souverain bien est le bonheur, et que celui-ci est assimilé à la liberté totale (la liberation de nos chaînes)
Ce but est commun aux idéologies ultralibéraliste et marxiste. Elles se rejoignent au stade supérieur de leur accomplissement (dépérissement de l’état)
La vraie question idéologique aujourd’hui est donc de nature philosophique: Qu’est-ce qu’être libre ? Est-ce le pouvoir d’action et/ou d’expression sans limite, ou est le droit adéquat d’agir et/ou de s’exprimer ?
Qu’est-ce que le droit adéquat d’agir… ? Il nous faut faire un retour vers l’ontologie et l’anthropologie.
C’est de cette bouillie de croyances religieuses, de pseudo concepts et de relativisme que souffre notre vieille europe.
je pense effectivement que le premier argument du système actuel est la promesse de liberté. hélas, comme on peut le constater, cette promesse n’a engagé que ceux qui y ont cru.
Les changements de paradigme, changements de la façon dont une société se représente le monde, sont liés aux grands modes d’organisation du réel. René Thom propose une classification (Esquisse d’une sémiophysique p.224) de ces modes d’organisation en quatre classes selon que l’étude et l’objet de l’étude sont locaux ou globaux.
Nous vivons actuellement sous le double paradigme d’une étude globale de l’objet global que constitue le monde (Physique fondamentale) dont la philosophie sous-jacente est démiurgique et d’une étude locale d’objet local (Biologie moléculaire) dont la philosophie sous-jacente est réductionniste. Pratiquement nous vivons actuellement, ama, sous le double joug des lois réputées intangibles de la physique et du dogme néo-darwinien. Lois et dogmes qui prévalent sur les droits de l’homme.
Avec sa théorie des catastrophes René Thom propose une nouvelle approche, à savoir une étude globale d’objet local dont la philosophie sous-jacente est herméneutique. Critique du démiurgisme de la physique théorique (« la physique s’est fascinée sur le problème de l’unification des forces fondamentales, c’est au contraire le problème inverse de la scission et de la relative indépendance des facteurs causatifs qu’il importe d’élucider »), retour à une certaine forme de lamarckisme en biologie (« On ne pourra que s’étonner, dans un futur pas tellement lointain, de l’étonnant dogmatisme avec lequel on a refusé toute action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien »). Pour moi un profond changement de paradigme porteur d’espoir.
PS: pour être complet l’étude locale du monde global selon Thom concerne la physique macroscopique, les sciences descriptives telles que la géologie et la macro-biologie, les moyens techniques d’étude étant l’observation, les taxinomies, les modélisations quantitatives par approximation, sans philosophie sous-jacente.
Le gros de la troupe travaille à tâton avec une petite cuiller…
@BasicRabbit
« de ces modes d’organisation en quatre classes selon que l’étude et l’objet de l’étude sont locaux ou globaux. »
C’est étonnant car il manque la dimension temporelle.
Le lamakisme c’est la transmission des caractères acquis. Si vous coupez la queue de souris sur des générations, les suivantes auront une queue plus courte. C’est totalement faux.
Herméneutique, j’adore les gens qui veulent expliquer aux scientifiques comme résoudre leurs problème, du genre y a qu’a », y a qu’a poser les problèmes à l’envers résoudre toutes les énigmes.
Je pense que je vais simplement arrêter de commenter vos billets
@ Lisztfr
« Je pense que je vais simplement arrêter de commenter vos billets »
J’en serais désolé car vous êtes l’un des rares à me répondre. Je souhaiterais seulement que vous lisiez les oeuvres de Thom (à force de citations je vais finir par en recopier ici l’intégrale!) au lieu de colporter des idées toutes faites comme celles que vous émettez ci-dessus.
Pour moi la lecture de Thom est formidablement libératrice de pensée. Vous semblez préférer la servitude volontaire…
Sauf peut être,
Si une souris par erreur génétique arrive dès sa naissance avec une absence de queue…. Vous n’aurez pas alors à la lui couper mais elle pourra se reproduire ( et peut être transmettre sa différence) et ainsi adapter son espèce à votre passion du découpage!
Voyez-vous, lisztfr, l’intérêt de la science, c’est que tout dogme finit par tomber. De « totalement faux », le lamarkisme est en train de passer, à l’étonnement général, à « partiellement vrai » : méthylation de l’ADN, par exemple. Vous le savez peut-être…
Arrêtez de vous engueuler tous les deux, Bordel, on ne s’ entend plus penser !
@ Basic Rabbit : Leibniz à construit un système de pensée qui relie la physique à la métaphysique (la monade), René Thom a fait de même en construisant son propre chemin de pensée qui éclaire d’ une autre façon ce que nous regardons tous.
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/serres-michel/le-systeme-de-leibniz-et-ses-modeles-mathematiques,875349.aspx
@ Liszt :
Un peu d indulgence, tout éclairage est éclairant s’ il est sincère et c est le cas pour vous deux.
L enjeu est de dépasser ces différences de point de vue par l’ invention d’ un réel logiquement compatible avec ce qui est perçu.
Leibniz, Goethe, Wittgenstein , Merleau Ponty, Thom, Mugur schachter , ont en commun pour leur recherches « une sorte de regard naïf » sur ce qui se présente à eux, avant de plaquer inconsciemment le filtre d une idéologie sur cette première perception.
C’ est ce premier regard qui est la mesure de tout ce qui se construit ensuite.
Chez Leibniz c est le situs, Thom le bord, Wittgenstein le sens, merleau Ponty la perception, Mugur schachter le regard conceptuel relativisé.
L’ inefficacité de la logique bivalente est ce qui provoque l agacement de Liszt et la lassitude de Basic, chacun dans sa cage conceptuelle.
@BasicRabbit
Je comprends ce que vous voulez dire, sur le plan poétique… mais seulement sur ce plan. Sur le plan scientifique, le darwinisme est une hypothèse qui a 99,9 % de chances d’être vraie. Les gènes ne déterminent pas tout, c’est l’interaction du génome avec le milieu qui détermine le phénotype. Par exemple des influences peuvent venir du milieux placentaire etc tout au cours de la vie, interaction génotype / milieu. Et il n’y a pas de place pour le lamarkisme, les caractères acquis ne se transmettent pas, sauf, sauf, la culture. C’est justement la puissance de l’espèce humaine, de créer dans un nouvel environnement une nouvelle culture au lieu d’une nouvelle espèce. C’est une accélération de l’évolution, un hight trading évolutif.
Sinon, la science est globalement en échec, parce que des criminels comme Servier font du marketing au lieu de faire de la recherche, et parce qu’on se retrouve face à l’univers à la même place que Ptolémé, à savoir qu’on ne comprends rien du tout, ni au niveau microscopique, ni au niveau cosmologique. Einstein n’explique ni la matière noire ni la force noire, et au niveau atomique il n’y a pas de théorie unifiée. Donc c’est l’échec pour le moment.
Au lieu de lire Thom, lisez Kant et Kuhn…la base c’est de se frotter aux classiques.
Article interessant sur René Thom, et relevant le lien avec la Natur philosophie allemande http://www.philosophies-pinchard.com/rene-thom.php
@Tigue
« Thom annonce le primat de l’espace. La théorie de Thom est spatiale, elle tend à transformer tout, même le temps, en espace. L’expulsion du temps le contracte dans le mystère de l’événement. »
Qu’est ce que je disais plus haut ?
Évidemment cela ne peut satisfaire un adepte Kierkegaard… ou de Pascal, coincé entre deux abîmes. Un obsédé de la temporalité.
De même la façon de Nietzsche de nier le temps finalement, ou la façon chrétienne.
@ Tigue
En annexe de « Esquisse d’une sémiophysique » est reproduite une longue discussion entre Pinchard et Thom.
Concernant la philosophie naturelle la première main se trouve dans Apologie du logos: « La philosophie naturelle, une quête de l’intelligible ».
Situs:
L’analysis situs de Leibniz a changé de nom chez les matheux: elle s’appelle dorénavant la topologie, précisément la spécialité de Thom (version matheux), (pour les non matheux la topologie est à la géométrie ce que le signifié est au signifiant).
Bord: source?
Sens: Thom a consacré sa période aristotélicienne à ce problème (cf. Esquisse d’une sémiophysique).
Je pense que Thom est dans la lignée de Pythagore et de Leibniz. On sourit de Pythagore(cf. Wiki) mais il a montré la voie. Leibniz s’est arrêté à mi-pente, faute d’un nécessaire mûrissement des idées. Thom a fait la jonction entre langage mathématique et langage naturel et les quelque trente-cinq articles d’Apologie du logos en jalonnent le spectre continu.
http://jeanzin.fr/ecorevo/philo/pretapen/thom.htm
« L’analogie, la métaphore, contrairement à la vision commune qui en fait quelque chose d’approximatif, de flou, m’apparaît comme une relation stricte et que l’on peut, dans bien des cas, exprimer mathématiquement [..] La vieillesse est le soir de la vie [..] La structure formelle de cette analogie, c’est simplement la notion de bord. Vous avez là un intervalle temporel ; cet intervalle a une fin ; on l’appelle « soir » ou » vieillesse » le voisinage tubulaire, si j’ose dire, du mot » fin », et la catastrophe correspondante est pour moi le pli. PNPE p75″
Pnpe : « prédire n est pas expliquer »
@ Tigue
« Bord »
Dans ce passage Thom explique la signification contenue dans la plus simple des catastrophes, la catastrophe de pli: si on plie une droite en deux et qu’on parcourt la droite on vient buter sur le bord, le point pli. C’est pour cela qu’il associe au pli le verbe « finir ».
Les choses intéressantes commencent avec la catastrophe de fronce, la plus simple des catastrophes de bifurcation (ie. où l’actant est en conflit avec lui-même). C’est la plus simple des catastrophes bimodales, conciliant à la fois réversibilité et irréversibilité. Elle est pour Thom à la base de l’embryologie animale.
lisztfr,
Et que pensez-vous de St-simon par exemple ?
Ce changement de règles humaines (le paradigme) se manifeste comment et le résultat final tend vers quoi (modélisation) ? C’est de la philosophie appliquée à l’économie, mais quel serait le résultat scientifique (mathématique) ? La structure nous donne quel type de développement : une réduction ou une progression ?
Je trouve intéressant de confondre nos points de vue. La philosophie et la Mathématique sont fondamentales et l’une n’est concevable sans l’autre. Les règles mathématiques et les règles philosophiques coexistent…
@olivier69,
@Tigue
Je vais me pencher sur la question simonienne.
L’article que vous postez (Tigue) est sans doute pétri de bonnes intentions mais affligeant pour un scientifique, et j’en connais un petit rayon à ce sujet également.
Enfin, comme si Leibnitz, c’était la réintroduction de qualité, et comme si une force était nécessairement de l’ordre du qualitatif, ce qui est faux.
« Descartes oublie la force (accélération). Pour être fidèle aux phénomènes, il doit y avoir une opération qui calcule la dynamique de l’objet ; et donc il faut retrouver la force, qui ne peut pas être réduite à la quantité. »
Ah bon, et un Newton c’est quoi, et un dynamomètre, pour mesurer la force ?
Est-ce que Descartes a été victime d’un « oubli » freudien ?
Je ne peux pas laisser passer ce genre de contre-vérités après tout si des enfants lisent ce blog, ils risquent un traumatisme logique ; nous avons certains devoirs, qui consistent notamment à n’induire personne en erreur, c’est une responsabilité aussi.
« Thom ne croit pas à la force mais doit faire entrer un concept dynamique, qui est le potentiel. »
Grand bien lui fasse de ne pas y croire, pourtant la force entre dans les équations sous forme de Newtons, et déca-newtons et elle s’y trouve très bien.
Et est ce que Thom croit aux imaginaires ? racine de -1 ? c’est difficile d’y croire et pourtant c’est utile.
Est ce que Thom avec sa théorie des catastrophes, a pu prévoir une catastrophe ? Je crains que non.
lisztfr,,
La force est un moyen de mesurer (quantifier) l’interaction. Ne pas confondre la force du nombre avec sa qualification. Nous remarquons tous que 1 n’est pas 2.
Oui, nous trouvons la richesse du raisonnement par la dialectique (le fond du message n’est pas la forme). La codification sensorielle et culturelle de la Mathématique est plus qu’une modélisation, c’est l’exploitation des espaces. C’est pourquoi, j’imagine que BasicRabbit pense que la réduire à un simple instrument est une hérésie morale. La connexion à l’extériorité dans notre intériorité est sous-jacente à la découverte de la métaphysique réaliste par le positionnement et mérite d’être développée. La communication dans toute sa splendeur par la mathématique linguistique est la meilleure réponse à la représentation structurée (réduction). L’espace infini permet la compréhension de l’élément (objet infini) dans ses limites mathématiques : la philosophie. Je vais tenter de modéliser par une règle de trois : Mathématique (0), Philosophie (1), Langage (Interaction e] 0-1 [). Et Dame Nature = ] 0 – 1 [se chargera du reste. Vous remarquerez que la Mathématque est 0 impalpable mais par abstraction permet sa meilleure compréhension. La Philosophie est 1 car, elle permet de choisir un positionnement par rapport à 0 sans jamais se prendre pour ce que l’on ne sera jamais (1). Il n’y a volontairement pas de préférence entre 0 et 1. Le 1 existe-t-il sans le 0 ? Sachant que le 0 existe sans le 1 mais c’est la barrière infranchissable, car c’est l’homme qui a besoin d’abstraction pour se situer et ne conçoit pas le 0 sans le 1 par la modélisation. Et je ne veux pas avoir la prétention d’avoir raison (esprit critique). C’est la tentative de situer l’équilibre. La réunification qui permet l’appréhension la plus juste de Dame Nature ou notre univers]0 – 1[. Le reste est stérile et arbitrairement une excessive intériorisation de l’extériorité. Les dés sont pipés si l’interaction est perçue comme un choix mais non une compréhension. C’est l’extériorité qui s’offre à nous et pas une simple volonté de l’intériorité. Encore faudrait-il apprendre à arrêter le temps pour le comprendre…. Dégustons, savourons, et partageons !
La Mathématique est l’essence, par les lois (le nouveau né dispose de l’ensemble du capital mais objectivement doit faire une réduction, ce sont les phonèmes sélectives et apprises afin que lui aussi puisse diffuser son message). La culture donne le sens. C’est pourquoi le fond n’est pas la forme… C’est la force (la mesure) des langages et la qualité de la Mathématique (le 1 n’a pas besoin d’exister, il est le 0) ! L’énergie est un changement d’état…
@ Lisztfr (et Tigue)
Nous disposons de l’oeuvre de Thom qui nous permet de procéder de première main. Ceci vaut ama mieux que de commenter des exégèses.
Forces: « Il se trouve que toutes les explications magiques impliquent l’emploi de concepts non formalisables tels que Dieu, entéléchie, ordre, complexité, programme, force, message, information, signification esprit, hasard, vie, et ainsi de suite. […] L’intérêt majeur de la théorie des catastrophes est peut-être d’épurer toutes les sciences de ces concepts ancestraux, d’enracinement biologique profond, et de remplacer leur vertu explicative fallacieuse par la manipulation explicite de champs morphogénétiques. »
Nombres imaginaires.
La théorie des catastrophes repose de manière cruciale d’une part sur la théorie des singularités des applications différentiables initiée dans les années 1950 par Hassler Whitney et d’autre part sur la théorie thomienne du déploiement universel. La clé qui permet l’élaboration de cette dernière théorie est un théorème dit de division différentiable (dû à Bernard Malgrange) qui généralise aux fonctions différentiables la division des nombres entiers apprise en CM1. Cette division se fait de manière élémentaire lorsque le polynôme diviseur a toutes ses racines réelles mais son prolongement lorsqu’il y a des racines imaginaires résulte d’un véritable tour de force.
Thom associe aux imaginaires des matheux l’Imaginaire lacanien en proposant une représentation du triage RSI (Réel, Symbolique, Imaginaire) à l’aide de la catastrophe de fronce, qu’il juge « plus dynamisée que la représentation par le noeud borroméen ».
« Est ce que Thom avec sa théorie des catastrophes, a pu prévoir une catastrophe ? »
Le but visé par la théorie des catastrophes est une théorie analogique de l’explication, pas une théorie de la prédiction.
La philosophie et la Mathématique ne doivent pas être l’objet d’une prise de position mais d’un questionnement. C’est le meilleur moyen de comprendre l’extériorité dans notre intériorité. L’appréciation permet son propre positionnement…Pour ma part, j’aime la force du consensus et de la modération…Il faut juste respecter que chacun à sa propre philosophie (le mathématicien a la sienne comme tout le monde mais il n’est pas au dessus comme peut l’être « la Mathématique »). Le mathématicien n’est pas la Mathématique et le philosophe n’est pas la Philosophie ! Le débat était passionnant et c’est déjà beaucoup….
@ Olivier69
La citation à laquelle vous vous référez est la conclusion d’un article « De l’icône au symbole, Esquisse d’une théorie du symbolisme » (Méthodes mathématiques de la morphogénèse).
Votre commentaire porte (si j’ai bien compris!) sur le statut des théories mathématiques et de leurs théorèmes et en particulier sur le problème de savoir si elles sont ou non exportables, si elles disent ou non quelque chose sur la réalité du monde qui nous entoure (j’écarte les théories physiques, théories qui utilisent le langage mathématique mais ne sont pas des théories mathématiques). On voit la difficulté du problème à propos du deuxième théorème d’incomplétude de Gödel, admis et couramment utilisé par les logiciens formels, superbement ignoré par les mathématiciens, et qui a fait (et fait encore) couler beaucoup d’encre en dehors des deux disciplines précitées.
La théorie des catastrophes est au départ une théorie interne aux mathématiques (issue de la théorie des singularités des applications différentiables et de celle du déploiement universel). La part métaphysique consiste à postuler qu’elle a valeur extra-mathématique, universelle.
Extrait de l’abstract de « Le statut épistémologique de la théorie des catastrophes »: Ce texte introductif à la théorie des catastrophes offre une vision plus claire de son programme métaphysique: fonder une théorie mathématique de l’analogie, qui vise à compléter la lacune ouverte par Galilée entre quantitatif et qualitatif. »
L’acceptation de ce statut entraîne (si l’on accepte le cheminement thomien): « les situations dynamiques régissant l’évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution de l’homme et des sociétés. » (Conclusion de stabilité structurelle et morphogénèse)
Oui BasicRabbit,
C’est pourquoi j’insiste sur la valeur de la tendance, de la consistance.
Par exemple, la compréhension de l’axiome est en mathématique, ce que le postulat est en économie. Vous remarquez que je ne dis pas que l’axiome est un postulat…
« Une théorie qui démontre un énoncé exprimant qu’elle n’est pas cohérente, peut très bien ne pas être contradictoire » résume très bien mon positionnement. C’est le lien vérité et démontrabilité comme une notion intuitive. Je rappelle également l’existence de la valeur de l’inattendu.
@ Olivier69
« « Une théorie qui démontre un énoncé exprimant qu’elle n’est pas cohérente, peut très bien ne pas être contradictoire »
Il y a très longtemps que j’ai lâché les pédales en logique mais il me semble me souvenir que, par complétude, cohérence (consistance) et non contradiction sont synonymes. Et, en logique mathématique, incomplétude n’est pas antinomique de complétude…
« C’est le lien vérité et démontrabilité comme une notion intuitive. »
C’est l’objet des théorèmes de complétude.
« Je rappelle également l’existence de la valeur de l’inattendu. »
Intuitionnisme?
Le problème fondamental est, je crois, sémantique. Les mathématiques sont un jeu et les mathématiciens babillent, bricolent. Quel sens donner au discours mathématique, quel sens donner aux symboles et à leurs manipulations algébriques. Pour Thom c’est la géométrie qui donne sens aux symboles, c’est le morphologique qui donne sens au logique: « Ce qui limite le vrai ce n’est le faux, c’est l’insignifiant ».
Un aperçu de l’effet sur la logique classique du changement de paradigme thomien dans
« La neige est blanche ssi…Prédication et perception » de Jean Petitot (dispo en Pdf sur le net.).
Maints rappels à la « religion » dans ce texte et les commentaires.
Au fait, je suis plongée pour l’instant dans le « Le chevalier, la femme et le prêtre » de Georges Duby dont le style m’enchante (au sens propre) Ca parle de la manière dont les prêtres, au temps de la féodalité, se sont bien adaptés à l’air du temps, adaptation sinueuse, se conformant aux moeurs tendant à asseoir les pouvoirs en place. Enfin c’est ce que je comprends.
Donc, baignant dans ma simplicité volontaire dont la chaleur agréable a tendance à m’amollir, je retourne à mes lectures.
Ce qui ne m’empêche pas de rester frustrée : comment agir sur le monde, avec les El, JEm, Béa, Jarko et autres Charrier, autrement qu’avec la dérision des mots et des actes individuels? J’achoppe.
Il n’y a rien de dérisoire quand on assume la responsabilité de nos pouvoirs créatifs et,les outils de notre co-création sont,dans l’ordre,la pensée,la parole et l’action.Croire que cela est dérisoire c’est tomber dans la facilité du statut de victime alors que ,de manière consciente ou non,chacun de nous participe à la grande oeuvre de la manifestation du tout.
Accepterons-nous d’assumer la responsabilité individuelle qui nous revient de droit et de devoir dans la manifestation du Tout et pour tous ?
Béa, j’aurai dû mettre « dérision » entre guillemets
Pour tant il n’ai pas nécessaire d’avoir recours aux dieux pour penser l’interdépendance. Mais c’est une question de perception!
Dieu,la vie,la lumière l’amour…jouons pas sur les mots !
Votre analyse est concise et tres rationnelle…..mais fausse du fait meme de sa rationalité.
Le « pouvoir » se contrefout du fond . Il n’existe que par la forme ……il tient sa puissance de la structure societale . Il profite de chaque « évolution » idéologique ou technologique pour accroitre son en-prise sur l’ individu……
Il doit sacrément ricaner de constater que nous tendons spontanément a accroitre cette aliénation en croyant résoudre un problème résultant de cette déviance .
Notre problème est simplement structurel , pas idéologique ! la modification de la structure des groupes , SEULE , autorise les déviances sociétales et les rends perverses .
Les « défauts » humains ( vanité , arrogance , convoitise , ubris , ….) ne deviennent « défauts » qu’hors de leur modélisation originelle . Ils reste contraints et meme structurants , indispensables dans la structurte archaique .
Prenez l’ une de vos découpe : Le Pouvoir Religieux , le plus stigmatisé . Ce serait , en premiere etude le modèle le moins traumatisant societalement parlant , alors que « les lumière » le rejettent immédiatement .
Pourtant , le fait religieux ne consiste qu’en un squatt tardif , tres récent, de la zone de pouvoir des Rites interactifs archaiques des groupes . Ces rites sont la « mémoire » des multiples essais societaux et comportementaux et , par def , « La » meilleur solution de durabilité pour l’espece pour la plus grande palette de galères possibles .
C’est là , l’eternel débat entre Naturalisme et Constructivisme .
Les constructivismes favoriseront TOUJOURS l’ interet de l’individus présent (de certains ou meme de tous) . Jamais les interets de la civiloisation, de l’ espece …et assez peu ceux du groupe .
La solution ne dépend aucunement de notre volonté , mais uniquement de l’ acces a l’ énergie , qui si elle se restreint pourra freiner la dynamique globalisatrice , qu’on nomme avec pudeur les « gouvernances » .
A nous de faire ce qui fonctionne sur la base de tout ce que nous avons déjà fait et qui ne fonctionne pas !
La simplicité est difficile pour nos esprits tordus et conditionnés dans la confusion et la complexité du mental-égo !
Nous vivons sur une vieille croyance occidentale(judéo chrétienne,le paradis perdu) largement amplifiée par « les lumières »:la Nature est hostile,sauvage,inhumaine… et pour l’homme, la seule arme est le progrès scientifique,source de son émancipation,Prométhée et Épiméthée, son alpha et son omega progrès aux effets pervers(darwinisme social,consumérisme,pillage des ressources,barbarie),la boite de Pandore s’est réouverte.Progrès remis en cause dès la fin du XIX ème siècle,il n’est que de citer,Nietzsche,Heidegger ,Hannah Arendt,Céline,Marx,…
Science sans conscience…
Avec les différents découpages et charcutages des circonscriptions électorales, avec les systèmes majoritaires à un ou deux tours, avec les arrangements pré-électoraux entre partis cette affirmation est fausse.
Les élites s’arrangent ainsi pour neutraliser les « classes dangereuses ».
Je ne parle même pas de la manipulation des opinions par des médias aux ordres.
Non vraiment, un homme ou une femme n’égale pas une voix dans le monde réel de nos démocraties représentatives.
NG= nombre de voix nécessaires pour élire un député gaulliste
NC= nombre de voix nécessaires pour élire un député communiste
Novembre 1958 NG=18387 NC=388220 NC/NG=21 voix
Novembre 1962 NG=25570 NC=97640 NC/NG=4 voix
Mars 1967 NG=44468 NC=69980 NC/NG=1,6 voix
Juin 1968 NG=34282 NC=134380 NC/NG=4 voix
Mars 1973 NG=32857 NC=69659 NC/NG=2 voix
A vrai dire « Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », c’est une pure utopie.
C’est toujours une minorité: une oligarchie, une aristocratie, une ploutocratie, qui tire les ficelles.
Effectivement la démocratie n’est un système égalitaire que « dans le principe », mais certainement pas dans la pratique.
@ Macarel et à tous ceux qui pensent que ce qui est appelé démocratie actuellement n’en est pas une :
je suis tout à fait d’accord avec vous tous.
La démocratie n’en était pas une, même avant son remplacement par la société de marché.
C’est pour quoi j’avais indiqué « en principe ».
C’est l’idée de ce troisième texte : nous ne sommes pas (et n’avons jamais été) en démocratie.
Et c’est par ailleurs une de mes hypothèses pour expliquer pourquoi la société de marché a pu s’implanter comme nouvelle idéologie de pouvoir (texte en préparation)
Nus sommes en démocratie.
La démocratie c est la confrontation des rapports de forces, comme déterminant de ce qui sera réalisé : c est ce que nous avons.
la démocratie c’ est ce que c ‘ est quand on le regarde « naïvement » sans bidule filtrant idéologique et rien d’ autre.
« Ce qui n est pas la démocratie » est bien pire.
@Tigue
Je crois plutôt que nous sommes en kleptocratie.
@tigue
si vous la définissez comme ça, alors oui, nous sommes en démocratie. Mais je vois mal comment définir les autres systèmes : ils sont tous une confrontation des rapports de force.
Pour moi la démocratie c’est l’égalité des droits. C’est à dire un rapport de force dans lequel chacun a autant de poids qu’un autre. Donc pour moi nous ne sommes pas en démocratie (et il y a d’autres aspects qui nous en différencient comme par exemple la représentativité des élus, l’accès à information, etc. )
Le découpage est la conséquence du scrutin majoritaire.
Il arrive qu’un rêve soit impossible à (se)représenter. Il est un mouvement , une action, un geste, il était durant le rêve littéralement limpide, et signifiant, puis plus rien au réveil , du moins plus d’image . L’esprit serait de cette nature onirique, insaisissable sauf si on rêve ou se laisse saisir par ce rêve. Il se peut que nous vivions aussi des cauchemars, ce qui est du même ordre mais douloureux , et qui nous interpelle.
la seule chose serait que le « rêve » donne un signe au réel, que le réel ne soit pas fixé .
mais voilà, dès qu’on écrit quelque chose , on trempe son pinceau sur la toile des représentations , ce qui fausse le réel , le distord .
un peu comme si notre papier photographique n’imprimait en fait et forcément qu’un moment très relatif du réel , une approximation . ( my god, vla le percepteur 😉 )
entre parenthèse, parce qu’on part en thèse , chacun de son côté … on pourrait aussi bien envisager le réel sous l’angle du ternaire , pour y retrouver l’un . le tri , c’est pas mal pour le recyclage …
bon dimanche .
Dans ce dernier cas, c’est carrément l’abolition de toute forme politique de gouvernement, ce n’est pas un système politique, mais un système économique qui tend à vassaliser toute forme d’autorité politique. Quant à la « concurrence libre et non faussée » qu’est-ce que cela veut dire quand on sait qu’il y a connivence entre les principaux acteurs du système économique.
C’est encore une tromperie formidable des masses crédules. Si encore il était question de concurrence loyale, mais ce n’est même pas le cas: non seulement il y a des ententes entre les puissants, mais la concurrence libre et non faussée n’est valable que pour les plus faibles, qui voient ainsi leur condition sans cesse nivelée par le bas, alors que celle des puissants s’ajuste toujours vers le haut.
Ce système est le matérialisme athée de marché, tout comme a existé le matérialisme athée collectiviste. Dans le premier cas une bande d’oligarques capitalistes profite au dépend des masses, dans le second cas une bande d’apparatchiks du parti profite au dépend des masses.
Dans le premier cas c’est l’égalité qui est sacrifiée, dans le second la liberté. Mais au final le peuple est toujours maltraité.
Quant à la fraternité dans tout ça ???
Le religieux est l’une des formes d’enfumage les plus anciennes, permettant d’assoir un pouvoir politique. Cela marche encore de nos jours dans certains pays.
Il s’agit là encore d’utiliser la crédulité des sujets, pour les subjuguer. Le prince a l’onction via le clergé du ou des dieux auxquels croit la majorité de la population.
Quand le peuple ne croit plus dans sa majorité ni à la religion ( j’inclue dans les religions les religions séculaires du type communiste), ni à la démocratie, ni au marché (finalement une autre forme de divinité: le Veau d’Or), il reste toujours la bonne vieille dictature. Pour l’instant dans nos sociétés en crises, car en proie à un système nihiliste, le « story telling » par médias interposés suffit à contrôler les masses, et la dictature reste « soft ». Mais en sera-t-il toujours ainsi si la situation économique en vient à se dégrader au delà du tolérable ? Lorsque les contes télévisuels pour consommateurs frustrés, ne suffiront plus à endormir les foules en colère.
En fait les gens de pouvoir ont suivant les régimes et les époques exploité les différents besoins humains suivant: besoin de croire (religion et le communisme), besoin de partager (le communisme et religion), besoin d’échanger (le marché pour ce qui est de l’échange non gratuit), besoin de communiquer ( la dictature « soft »: « story telling »), besoin de sécurité (la dictature tout court: le gros bâton)
Heureusement, vous n’êtes pas « la masse crédule »; mais, au juste, qu’enfumez-vous et qu’exploitez-vous, vous personnellement?
L’auteur de cet article dit: « …la dictature est l’idéologie de pouvoir basée sur la croyance dans la supériorité de certains humains »
Je ne suis pas d’accord. Vous oubliez la dominante économique.
Le nazisme ainsi que le stalinisme étaient des idéologies basées sur le ressentiment – contre des minorités culturellement et économiquement puissantes au sein de la population générale.
C’était le cas des juifs en Allemagne. L’anéantissement de la communauté juive a contribué à faire baisser le chômage en Allemagne (à partir de 1933), leurs biens furent spoliés, vendus aux enchères ou confisqués……..Je serais presque tenté de faire l’hypothèse que le « german nonsense », la théorie raciale n’était qu’un prétexte pour refouler les gens de croyance juive pour des raisons économiques – on voulait se débarasser de concurrents indésirables. C’est aussi banal que ca.
bonjour,
hé , bien, je suis allé au dépouillement des votes dans notre patelin : 2 voix pour le candidat de l’alliance écolo et un bulletin npa . c’est dire l’ambiance
et le grand changement qui s’annonce .
Croire c’est projeter sur le monde une image mentale qui par nature ne correspond pas à la réalité. Moralité: toute croyance a vocation à être déçue. Corolaire: une croyance non déçue émane d’un être qui est mort avant sa déception.
Pourquoi vous-êtes-vous levé ce matin? Pour être debout quand vous serez déçu ou bien pour réaliser ce que vous croyez ?
Je sais que ça manque de saveur, mais j’évite de croire. Je me lève donc d’humeur égale sur la page blanchie par l’aube. Quand je me mets en colère, je sais que c’est parce que j’ai projeté sottement sur une réalité qui m’a échapé et que je n’ai à m’en prendre qu’à moi puis, une fois passé ce sentiment, à rendre consciente ma projection pour en percevoir immédiatement l’inanité.
« et d’autre part parce que les religieux disposent de différents moyens, prévus dans les textes, pour réduire les éventuels contestataires. »
Pourriez-vous étayer avec quelques exemples précis, svp ? Merci.
exemple
Ma question était sérieuse car vous affirmez quelque chose d’assez énorme, et vous y répondez par l’ironie. Faut-il en conclure que vous n’avez rien pour prouver votre théorie ?
désolé, je ne pensais pas vous choquer.
pour la lapidation par exemple :
« Les textes judaïques prévoyaient la lapidation pour punir divers crimes et attitudes jugées criminelles, tant dans le Pentateuque (terme grec désignant la Torah) que dans les écrits rabbiniques (le Talmud). Concernant plus particulièrement l’adultère, il faut considérer que ces textes sont rédigés dans le cadre d’une idéologie patriarcale ne connaissant pas l’égalité des sexes et que dans une société qui considère le mariage comme un accord commercial, l’adultère correspond à une atteinte à la « propriété » d’un autre homme » cf ici
Pour les moyens non violents, il y a notamment l’Excommunication, et de manière générale toutes les punitions futures (enfer, etc.), qui peuvent transformer le simple pécheur en paria de la communauté et faire de sa vie un véritable enfer, sur Terre.
vous avez aussi ça :
« Les sanctions dans l’Église »
L’Église se donne le droit de punir par des sanctions les fidèles qui contreviennent à ses normes. Les peines canoniques sont de deux types :
peines dites « médicinales » ou « censures » :
l’excommunication qui sépare le fidèle du reste de l’Église,
l’interdit, sorte d’excommunication atténuée,
la suspense, qui ne touche que les clercs, et qui prive, selon les cas, des pouvoirs d’ordre et/ou de gouvernement des fidèles ;
peines dites « expiatoires », qui touchent les clercs ou les religieux :
assignation à résidence,
bannissement,
transfert,
renvoi de l’état clérical.
S’ajoutent à ces peines des sanctions appelées « remèdes pénaux » ou « pénitences » : monition (avertissement juridique de la part de l’ordinaire) et/ou réprimande.
« Les procès »
Enfin, le livre 7 définit la juridiction des différents tribunaux ecclésiastiques, leurs règles de fonctionnement et le déroulement des procès :
première instance : généralement, l’évêque diocésain (voir officialité)
deuxième instance : généralement, le siège métropolitain
appel : suivant le cas, Rote romaine ou Tribunal suprême de la Signature apostolique
La cinquième et dernière partie de ce Livre VII se situe dans le domaine administratif (et non judiciaire) ; extrêmement technique (voire presque un petit peu fourre-tout), elle traite d’une part des recours contre les décrets administratifs (Section I), et des procédures de révocation ou de transfert des curés (Section II).
Mais le législateur a voulu, par un louable souci de rappeler l’essentiel, terminer le Code par la réaffirmation de la loi suprême de l’Église : Can. 1752 – Dans les causes de transfert, les dispositions du can. 1747 seront appliquées, en observant l’équité canonique, et sans perdre de vue le salut des âmes qui doit toujours être dans l’Église la loi suprême.
*********
etc.
Merci pour ces informations et le temps pris pour la réponse. Vous faites référence à des pratiques qui appartiennent au passé lointain de la religion juive si tant est qu’elles aient vraiment été pratiquées (le lien que vous indiquez mentionne largement ce doute, et heureusement pour la lapidation !) ou carrément grotesques pour même un croyant fervent d’aujourd’hui (l’excommunication).
Vous faites bien de distinguer l’écrit biblique de ce qui a été écrit par des représentants de l’Eglise, car ça n’a pas du tout la même valeur ni la même portée.
Pour en revenir à ce qu’il y a de plus effrayant dans ce sujet, la lapidation, il est bon de noter que même le Coran en a effacé la prescription il y a environ 10-12 siècles (estimation difficile mais raisonnable), comme démontré par Alfred-Louis de PREMARE (Prophétisme et Adultère, 1990) et Mondher SFAR (Le Coran est-il authentique, 2000), concernant le verset dit « verset de la lapidation ».
Malheureusement, puisque cette pratique existe toujours sur cette terre, il vous est permis de vous y intéresser et d’essayer de comprendre si la motivation est bien religieuse ou s’il s’agit de barbarie pure et simple, que ces barbares essaient de justifier via une lecture littérale du 1er degré d’écrits qu’ils ne comprennent même pas.
La compréhension du sujet n’est par ailleurs pas facile sans la distinction de ce qui est un héritage de la tradition (sunna en islam, je ne trouve pas de terme équivalent pour les 2 autres religions « du livre »), et de ce qui a été instauré effectivement par les religieux. Pour ne prendre que 2 exemples bien connus : la fête de Noël (solstice d’Hiver) et la Pâque chrétienne (équinoxe du Printemps), qui quoi que l’on en dise ont bel et bien quelques racines païennes.
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