Billet invité.
Les débats en cours peuvent se résumer à la même sempiternelle interrogation : qui va bien pouvoir rembourser la dette, comment et quand ? De nombreuses manières de l’aborder tournent autour du pot. Certaines sont récusées, d’autres ne fonctionnent pas.
Les discussions se sont déportées sur les euro-obligations et la mutualisation de la dette par les États. Une manière de la rendre supportable afin d’en étaler le remboursement en la faisant rouler, car l’austérité budgétaire telle qu’elle est pratiquée renvoie à la récession et ne permet pas de le faire.
Sous cette forme, les Allemands se refusent catégoriquement à toute mutualisation, après l’avoir acceptée – et contenue autant que possible – quand il a fallu construire des pare-feu : Fonds de stabilité financière, ou prochainement Mécanisme européen de stabilité. A contrario, effrayés de l’accumulation des créances européennes au bilan de la Bundesbank, ils ont au moins obtenu de la BCE un régime dérogatoire au fonctionnement de l’Eurosystème pour les banques centrales nationales (BCN), au premier rang desquelles figure la leur. En matière de collatéral, chacun devient maître chez soi. Le fonctionnement de la monnaie unique a donc déjà subi un sérieux et discret accroc à cette occasion.
Chassez la mutualisation, elle revient au galop ! En émergeant sous encore une autre forme, soutenue par la BCE et l’Institute of International Finance qui préconisent la mise sur pied d’urgence d’un fonds européen de garantie des dépôts, afin d’éviter des retraits massifs qui déborderaient des pays en crise aigüe. On verra le sort qui lui sera réservé.
Mais si d’autres partages font également débat, celui du risque souverain a été pratiquement réglé, sauf dans le cas de l’Espagne et l’Italie dont les banques ont acheté la dette publique émise par leur Etat afin de tenter de stopper la descente dans l’abime de leur pays. La BCE et les BCN ont récupéré ces actifs devenus à risque à la faveur des injections de liquidités, les banques s’en délestant en les mettant en pension (ce qui fait désormais de l’Eurosystème leur propriétaire).
A noter qu’en cas de pépin et de dépréciation, l’Eurosystème n’aura que deux issues : se tourner vers les Etats actionnaires pour se recapitaliser ou éponger les dettes en fabriquant du papier. Ne pouvant plus se protéger, comme cela a été le cas lors de la restructuration de la dette grecque, car il est devenu le principal détenteur de la dette souveraine porteuse de risque… Mais ces deux solutions seraient d’identiques horreurs pour le gouvernement allemand…
La question se corse lorsqu’il est question de soutenir financièrement les banques directement sur fonds publics, comme envisagé en Espagne (ce qui ouvrirait la voie à l’Irlande et au Portugal, qui n’attendent que cela). Refusée quand il s’agit pour de la dette publique d’en généraliser l’emploi, la mutualisation ne le serait pas pour la dette privée…
Dans tous les domaines, une mutualisation s’impose pour gagner du temps. Faute de celle-ci, la crise européenne de la dette ne peut que s’amplifier.
Une autre option est en cours d’examen pour amortir la dette, qui pour une fois ne reposerait pas sur son transfert du privé au public. En mettant au point un mécanisme permettant un sauvetage des banques et ne reposant pas sur les finances publiques, vu leur état et les problèmes politiques que cela poserait. La Commission et son commissaire Michel Barnier peinent actuellement à la tâche et tentent d’avancer sur ce dossier, encouragés par la BCE après avoir plongé dans un marais plein de crocodiles. Mais ils se heurtent en plus à une grosse difficulté.
En effet, une fois admis que les actionnaires seront en première ligne pour, si nécessaire, éponger les pertes d’une banque, impliquer aussi ses créanciers dans l’opération ne sera pas superflu, en raison du volume des engagements des banques et de leur faible niveau de capitalisation. Mais mettre ces créanciers à contribution pose toutefois un gros problème, car ce sont eux-mêmes souvent des banques ! Au lieu de les préserver de la contagion créée par la chute de la banque, on aboutirait finalement à les contaminer par un autre biais… Au mieux, on déplacerait les pertes, par exemple vers les assureurs dans le cas de l’Espagne, déjà vulnérables en raison de leur détention de la dette souveraine. Tout le monde se tient par la barbichette !
Afin de contourner cet écueil, les experts s’interrogent sur le seuil de déclenchement d’une telle procédure de sauvetage, qui devrait intervenir le plus tôt possible, afin que le trou financier soit le moins profond possible et la peine la plus légère. Ce qui élargirait le nombre d’établissements bancaires en bénéficiant et augmenterait en conséquence la peine pour leurs créanciers…
Que faire, alors si les États ne peuvent pas continuer à prendre en charge le fardeau et si le système financier présente un tel degré de fragilité qu’il ne le peut pas non plus ? Il ne reste plus alors logiquement qu’une solution : ne pas rembourser la dette et restructurer non plus celle-ci mais le système financier une fois pour toutes. CQFD.
L’autre versant du plan A’ qui peine à se concrétiser n’est pas plus glorieux. La machine à fabriquer de la dette est cassée et rechercher une hypothétique croissance en optimisant le coût du travail est une impasse. Non seulement parce que cette compétition au moins-disant avec les pays émergents – puis avec ceux qui derrière attendent leur heure – est sans espoir, mais parce que cela induira, faute de crédit, une baisse de la consommation et révélera une crise de surproduction auparavant masquée par celui-ci. Lancer un programme de grands travaux et d’investissements structurels ne produira que des effets à long terme, si c’est le cas. Car l’exemple du Japon, qui a expérimenté cette solution, a montré qu’elle n’en était pas une.
De fil en aiguille, ce sont la nature même de la croissance et un autre partage, celui de la richesse, qui apparaissent comme les clés de la situation. Deux profondes reconsidérations dérangeantes, décidément.
Dans l’immédiat, Charles Dallara, directeur général de l’Institute of International Finance, fait campagne contre la sortie de la Grèce et propose de lui accorder 10 milliards d’euros en supplément. Faute de quoi la BCE deviendrait selon lui « insolvable », le montant de ses pertes devenant le double de ses fonds propres. Stuart Gulliver, le patron de la mégabanque HSBC, espère que va être prise la décision de mettre sur pied « une forme de TARP européen », du nom du programme américain de renflouement des banques. Lucas Papadémos, l’ex-premier ministre grec annonce que, faute de liquidités, la Grèce ne pourra pas tenir au-delà du 20 juin si les versements des prêts accordés sont interrompus.
177 réponses à “L’actualité de la crise : CETTE DETTE QUI FAIT DE LA PEINE, par François Leclerc”
J’ai lu l’article de PJ hier soir bien décidé à le relire ce matin .
Plusieurs observations :
-Comment en est on arrivé là ?
La question a plusieurs intérêts :
*celle de comprendre , ce qui est satisfaisant…
*celle de remonter la chaîne en se disant que les solutions au moins prophylactiques sont peut être là . (comment ne pas recommencer , si l’on trouve le moyen d’arrêter la cata actuelle et de repartir du bon pied , ce qui n’est pas acquis)
-PJ : cet article mérite une place à part sur votre blog comme les articles de synthèse que vous faites périodiquement que j’aimerais retrouver facilement quand ma mémoire me fait défaut ce qui semble le cas actuellement ( sans doute facteur psychologique car j’ai tendance à refouler ce qui me déprime ).
Cdt.
Mn.
Oh désolé l’article est de F.L…
Ce qui ne change rien car PJ et FL sont tellement complémentaires .
dans un groupe qui mettrait un S.E.L. en marche, s’approprier des sel , puis les vendre ?
Ce qui n’est pas l’esprit du S. E. L.
hé oui .
depuis les siècles le sel a perdu sa saveur, lessivé.
La dette ne reculera que si les créanciers sont puissamment mis à contribution.
Précision:
Les banques ne sont « créancières » de rien du tout (sauf de leur ridicules « fonds propres » déposés à la BC), mais ce sont bien les épargnants seuls qui portent tout le risque exclusivement.
Et c’est pour cette seule raison que la BCE (comme les autres banques centrales) renfloue obligatoiremnt en injectant des liquidités, car, sinon, les épargnants, pour sauver ce qui peut l’être, retirent le plus possible sous forme liquide…
C’est pourquoi aussi, si on « barrait » correctement ces retraits liquides en leur imposant des « frais de liquidité » (pour compenser la dite « prime de liquidité »), on résoudrait assez simplement le problème, et rapidement.
En effet, si les billets étaient marqués par une date limite (par le temps), cela « obligerait » leurs détenteurs de les dépenser ou de les retourner (prêter ou investir) en banque ou vers les assurances, à charge de ces institutions de les remettre ensuite en circulation et ainsi de suite.
En conséquence, l’intérêt net de la monnaie (la dite « prime de (renonciation à la) liquidité ») encore appelé « rente du capital » disparaîtrait ipso facto, l’endettement deviendrait moins coûteux et le désendettement s’engagerait tout seul, car la « fuite dans la liquidité » ne serait plus une option ni la menace systémique qu’elle est actuellement.
La menace systémique résulte exclusivement du fait que les détenteurs de billets peuvent à tout moment décider (en thésaurisant) que les sommes détenues ainsi cessent d’être monnaie faisant demande – c’est comme clamper une artère qui irrigue un organe.
Pour fluidifier la monnaie (le sang de l’économie), il suffirait que la BCE émette dès à présent et exclusivement des billets marqués par le temps, sans même retirer les billets actuels, c’est inutile, car ces billets non marqués disparaîtraient tous seuls en peu de temps, car on les thésaurise ou on les rend à la banque et à la banque centrale (pour destruction on utiliserait toujours prioritairement les nouveaux billets marqués par le temps (c’est la loi de Gresham: la « mauvaise monnaie chasse la bonne », où la « mauvaise » se révèle être la « bonne » au sens d’une meilleure efficacité).
C’est simple et bête comme chou, il suffit de le faire, et cela serait un moyen élégant de sauver définitivement l’euro!
Ce serait la condition nécessaire pour maintenir la monnaie unique.
Même pour les pays incapables de collecter convenablement les impôts (collecter les impôts reste néanmoins nécessaire et préférable dans un souci de justice sociale!), cela apporterait un grand soulagement, car tous ceux qui contournent le fisc (les plus riches toujours!) n’auront d’autre option que de réinjecter l’argent dans l’investissement et la consommation sans échappatoire possible.
Cela me permet aussi de faire au passage un sort aux inepties avancées quand au risque des paradis fiscaux.
En aucun cas, en cas de placements par virement à l’étranger, la monnaie ne quitte le pays, il reste donc toujours disponible sur place!
La seule « disparition » possible de la monnaie (qui la rend « indisponible » sur place et partout!) est et a toujours été le retrait liquide massif dans le but de la mettre au frais. La thésaurisation est le véritable « paradis fiscal », le trou noir du système financier qui a tendance à engloutir tout. C’est la trappe aux liquidités, et en la fermant au moyen de SMT (signes monétaires marqués par le temps), la monnaie ne pourra plus faire qu’une chose, la chose pour laquelle elle mérite d’exister: circuler. Et en le faisant, toutes les crises disparaîtraient quel que soit le niveau d’endettement.
Rapidement tout chômage disparaîtrait, et cela même sans aucune nécessité de relance de la croissance.
Nous aurions rapidement le plein-emploi partout même en régime de croissance nulle…
Cela mettrait effectivement les épargnants (le riches et ultrariches) à contribution à hauteur de leurs moyens sans les spolier. Mais cela les empêcherait de continuer à engranger la rente du capital qui aura disparu pour réapparaître instantanément dans une hausse générale de tous les salaires.
Petite cerise sur le gâteau: cela se ferait sans aucune inflation dès lors que la banque centrale s’oriente au seul indice de prix pour décider une injection de monnaie ou, au contraire, un statu quo ou un retrait. Nous constaterions instantanément un pilotage ultraprécis de la masse monétaire rendue ainsi entièrement et rapidement circulante.
Belle utopie, quoique j’ai de sérieux doutes quant à ses enchaînements vertueux.
Quoiqu’il en soit; elle ne résoudrait pas le problème de remboursement de la dette, et encore moins celui lié à l’épuisement des ressources naturelles.
Il n’est pas possible de faire une simulation pour voir comment ça fonctionne ? Il n’y a pas des modèles économiques qui pourraient tourner sur cette base-là ?
Ca vaudrait la peine, l’idée me plait bien quand. Même si j’ai la conviction que la part animale de l’homme, la peur de manquer, l’incitera toujours à thésauriser. Probablement pas dans les proportions vues jusqu »ici et amenant un tel déséquilibre…
Personne ne commente, alors moi je dis que j’aime beaucoup!
Pas certaine que la fuite constante dans une surconsommation n’accélère pas la mise à sac de la planète, pour ma part… Il y a une différence entre dépenser et investir.
Avec ce système, il n’y aura ni surconsommation ni « fuite en avant » ni endettement nouveau.
Il faut considérer que le fait que la monnaie SMT circule tout le temps et sans entraves fera que la masse monétaire n’augmente, donc pas d’inflation, et que le refinancement de toutes les dettes sera à taux zéro, donc la charge de la dette recule à mesure que la rente du capital disparaîtra;
« belle utopie » tant que les économistes universitaires continuent à vouloir nier l’évidence que la monnaie actuelle, du fait qu’elle peut être retirée de la circulation par tout un chacun, est la cause même de la crise systémique. La monnaie actuelle conduit nécessairement dans les impasses du présent, comme cela avait été le cas dans le passé; Et il en sera toujours ainsi avec cette monnaie, quelle que soit la discipline ou l’indiscipline budgétaire.
Attention, je me fais le porte parole d’un discours nouveau qui rompt avec une tradition millénaire. Mais pour tous les penseurs de bonne foi, cela semble être la bonne voie!
Pourquoi on me soule avec la « surconsommation »?
j’insiste que ce système SMT produira rapidement une prospérité générale à taux zéro de croissance, tout simplement parce que la redistribution sera (enfin) convenable! Belle « utopie », certes, mais qu’on arrête de m’opposer des arguments totalement irréfléchis!
Non, mais je disais juste ça parce que depuis qu’il est capable de bricoler des trucs à vendre à ses copains, l’humain est comme l’écureuil, finalement. Toujours peur de manquer de noisettes l’hiver. Et toujours besoin d’avoir une maison plus grande que celle du voisin, et des gens pour travailler à sa place (parce qu’en plus, il est flemmard). Enfin bref… 🙂
Je viens d’entendre à la radio le député apparenté socialiste René Dosière, auteur de « L’Argent de l’État » (Seuil, 2012), dire que la France emprunte 22 millions € et paie 5 millions € d’intérêts… chaque heure. Et que c’est le pays, avec les Etats Unis, qui a le plus d’ambassades dans le monde (10 fois plus de postes de fonctionnaires travaillant à l’étranger que l’Allemagne), ce qui le coûte 13 Mds € par an (elle paie cher les délires sur « la grandeur » de la France et son « rayonnement » dans le monde !).
il me semble que notre actuel president a dit: « mon ennemi, c est la finance » , il va avoir du travail
je rajoute, je vote a gauche
Au chômage, je viens de clôturer un PEL pour payer mes impôts. Je fais mon petit numéro à l’employée du guichet. Dans le budget de la France il y a ~50 milliards dans les recettes par l’impôt sur les revenus et ~50 milliards dans les dépenses pour payer l’intérêt (et uniquement l’intérêt) de la dette. Cad qu’à chaque fois que nous payons l’impôt sur le revenu, cela va directement dans la poche de gens qui ont déjà trop d’argent puisqu’ils l’ont prêté à l’état français. Je conclue en disant qu’il faut faire une révolution. J’entend une petite dame d’au moins 70 ans derrière moi qui confirme: il faut faire une révolution. J’en reste encore ébahi.
Arnould, les 45 milliards d’intérêts payés par le trésor payent aussi en partie vos exonérations fiscales sur votre PEL, en partie vos 2,5% mini de rendement de ce même PEL, en partie votre alloc chômage, en partie même le salaire de la guichetière qui bénéficia de votre numéro, et en partie encore les 3% de rendement de votre ass-vie si vous en avez une…
Arnould, vous êtes un immonde profiteur qui avez l’affront de cracher dans la soupe. Pire qu’un trader, un banquier, un PDG de multinationale ou Christine Lagarde.
Une réponse simple mais efficace à votre tourment Meson :
Le système financier actuel est insensé parce qu’il est pure absence de ce qui aurait dû être.
et toc !
Si je comprends bien, on s’achemine vers la transformation des banques européennes les plus insolvables en sociétés de defeasance « black banks » (cf. le Crédit Lyonnais) qui conserveraient les mauvais actifs (créances plus que douteuses) alors qu’elles cèderaient leurs bons actifs (crédits aux particuliers et aux entreprises) à de nouvelles banques « white banks » (banque de dépôt) au capital détenu par la BCE ou les différentes banques centrales nationales par création monétaire et de fait nationalisées. Tous les autres actifs à risque étant cédés, à prix de marché, à des banques à capitaux privés « grey banks » (banques dites d’affaires). Il faudrait alors que les créances sur les banques, détenues par les états européens, soient rachetées à leur nominal par la BCE ou les banques centrales nationales et swapées par ces dernières auprès des « black banks » dans le rachat des bons actifs.
Moi, je ne suis pas économiste, mais assez à l’aise en maths…
Et c’est le constat mathématique qui me sidère. Il est si simple, mais personne (à part qq rares exceptions comme ce blog) ne veut le voir tel qu’il est:
> D’un côté: surendettement.
> De l’autre: accumulation de richesses dans les circuits financiers et les paradis fiscaux.
Mais encore:
> D’un côté: surconsommation.
> De l’autre: épuisement des ressource naturelles.
Avec en plus un lien pervers entre ces deux paires d’ensembles:
si croissance
=> surconsommation accrue.
sinon
=> surendettement accru.
Or, ces ensembles, qui se comportent comme des vases communicants, ont comme tout ensemble une limite mini et maxi.
C’est à dire un point de rupture qui obligera à un changement de système global.
Tant qu’on ne changera pas le sens de circulation des flux dans les deux paires d’ensembles, ce qui est impossible compte tenu du lien pervers, il devrait être évident pour tout le monde que ces limites seront atteintes, tôt ou tard.
Donc, concrètement, toutes les mesures qui sont actuellement prises relèvent de l’acharnement thérapeutique. Mais au final, le patient (ce fameux système global) va quand même mourir. C’est juste inéluctable.
Quand ? Dans pas longtemps, apparemment…
Par quoi sera-t-il remplacé ? C’est là toute la question !
@Jason
Il y a un facteur de première importance que vous oubliez dans votre synthèse, c’est la réduction de la part salariale. Dix pour-cent du PIB qui allaient au salaire social au sens large, budgets sociaux compris, vont maintenant à la propriété, 80 pour-cent des gains de productivité des 10 dernières années dans les pays riches sont allés à 0,1 – 0,5 pour-cent de la population. C’est à la fois un appauvrissement et une violence inouïe – et ceci ne recouvre pas de situation aigüe comme aujourd’hui en Grèce ou en Irlande.
Cette évolution produit la financiarisation. Les excédents – n’appelez pas ça « épargne »!, voyez mon billet ici – , des super-riches ne peuvent que se placer en bourse, car il n’y a pas de débouchés dans les investissements productifs en raison de cet écrasement de la part salariale.
Ne vous laissez pas abuser par le fait que notre régime surconsomme les ressources de la planète pour évacuer la question de la pauvreté et de l’appauvrissement, qui est la vraie question sociale et sociétale, toujours écartée dans le bain éducatif et médiatique. Voyez l’horreur économique en Grèce: les gens modestes, les gens comme vous et moi, souffrent, ont peur, mangent mal, sont malades, se suicident, émigrent.
Nous surconsommons globalement, certes, et cependant notre régime produit de la pauvreté et concentre les richesses jusqu’à cette folie financière qui nous oblige désormais de dire « économie réelle » quand nous voulons parler d’activités productives… C’est fabuleux !
Bien à vous.
Je ne l’oublie pas, mais ce n’est qu’est facteur d’accélération du flux de l’endettement. Avant la grande dérégulation des années 80-90, la concentration des richesses et son pendant -l’endettement public et privé- étaient déjà des phénomènes observables. Jusqu’à atteindre une première taille critique permettant la prise de pouvoir des marchés sur le politique (ou peut-être était-ce déjà fait, d’où la dérégulation…).
La diminution de la part salariale n’en est qu’une des conséquences, pas une cause, même si son effet accélérateur n’arrange rien…
Le problème lié à l’épuisement des ressources est essentiel, non seulement parce qu’il constitue une limite, mais aussi parce qu’il empêche même d’envisager de reconstruire un système à l’identique, après avoir par exemple vidé l’ensemble « dette ».
Même en effaçant les dettes de tous, en admettant que ce soit gérable (peu le pensent), on ne pourrait pas repartir avec une croissance à 3% : énergie de plus en plus chère, cuivre de plus en plus rare, etc…
@jason:
« La diminution de la part salariale n’en est qu’une des conséquences, pas une cause, même si son effet accélérateur n’arrange rien… »
Ça, mon vieux, c’est vous qui le dites!
Soit la société est mue par des évolutions chiffrées, métaphysiques, naturelles, ou divines, soit elle est le lieu terrestre des rapports humains et même plus précisément des rapports entre groupes humains.
Pour moi, la dynamique de fond, la dynamique causale, est la lutte entre groupes sociaux pour leur part des richesses produites.
C’est aussi l’avis du milliardaire et gourou de la finance étasunien, Warren Buffett, qui a dit: « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter »…
Votre position, on le voit bien, fait l’impasse sur l’inégalité.
Je vous rappelle que sur ce blog, la concentration des richesses est reconnue comme facteur clé de la crise économique et financière.
Leboutte, ça allait tellement mieux en France (ou ailleurs) sous Giscard/Chirac/Barre et Mitterrand/Mauroy avec les 10% du Pib déplacés de l’EBE des entreprises et des revenus financiers vers les salaires ? Vraiment vraiment ?
Nous ne sommes pas d’accord sur les causes et conséquences, ce n’est pas grave…
Je précise néanmoins ma pensée: que le creusement des inégalités soit à l’origine du déclenchement de cette crise systémique, c’est un fait.
Mais l’idée qu’une répartition plus juste nous aurait mis à l’abri de toute crise d’importance comparable, c’est un leurre. Nous aurions juste gagné un peu de temps.
Déjà, en 2012, nous aurions probablement à faire face à un baril à 200 $, et des prix de matières premières quasiment insoutenables. Il ne faut pas oublier que seul le ralentissement économique contient actuellement ces prix.
Vous allez me dire « spéculation »: oui, mais là encore en tant qu’effet accélérateur. Ca ne change rien sur le fond: une demande qui dépasse l’offre.
Donc, une autre crise serait déjà en train de se profiler. Largement aussi grave.
@vigneron
Évidemment que ça allait mieux, quoique Giscard en eut, ou quoique vigneron en ait.
Dans les années 60, jusqu’à la fin des 70 à la limite (le point d’inflexion théorique étant le nouveau partage de la rente pétrolière vers 1973, suivant la fin de Bretton Woods 1971-1973), les gens ordinaires avaient une vie, les sans-formation aussi, les esprits simples aussi. Un patron gagnait trente fois le salaire de son ouvrier, qui pouvait escompter arriver au revenu de l’ingénieur quinze ans plus tard, lequel serait alors ailleurs et plus haut, mais bon, aujourd’hui, c’est 150 ans, autant dire que quelque chose du contrat social des golden sixties est cassé.
C’était bien sûr le capitalisme et le salariat, forme actuelle de l’esclavage de l’homme libre, et c’était une période dorée, en raison aussi du rendement sordide des derniers feux de la colonisation.
Mais ça allait mieux.
On avait le plein emploi, mon vieux, 2-3 pour-cent de chômage jusque 1973. Personne ne contestait l’Etat social.
Depuis cette époque, 1973-75 à peu près, la vérité du capitalisme est revenue, nue, s’étaler chez nous dans les pays riches, ce n’est plus une vérité du Tiers Monde.
La vérité gagne, la vie des gens ordinaires perd.
Ne pas oublier que ces deux paires d ensembles se trouvent dans un environnement …comment dire, laissons les blogeurs s exprimer
Ça sent la poudre en Chine :
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE84R02N20120528
Le titre : Le PIB chinois sous les 8% au 2e trimestre, le pire à venir.
L’Espagne redoutait un lundi chaud sur les marchés et elle avait bien raison. Le bon à 10 ans est à presque 6,4 %, la prime de risque à 512 pb. Et Bankia, après avoir annoncé vendredi qu’en 2011 elle n’avait pas gagné 309 millions € mais perdu 3 Mds €, chute pour son retour en Bourse: – 27 % (- 54% depuis le début du mois, – 70% depuis le début de l’année)
http://www.cotizalia.com/noticias/2012/05/28/bankia-se-desploma-un-27-en-su-vuelta-a-cotizacion–1163/
Le cancer espagnol: l’Etat comme vache à lait de la caste politique: « Les Caisses d’épargne qui composent une grande partie de Bankia emploient un politicien pour chaque 50 travailleurs ».
http://www.eleconomista.es/interstitial/volver/opelzafira/empresas-finanzas/noticias/3998264/05/12/Las-cajas-que-integran-Bankia-tienen-un-politico-por-cada-50-trabajadores-.html
Les 2.200 pharmacies de la région de Valencia au bord de la faillite. Le gouvernement régional ne leur a rien remboursé encore en 2012 (il leur doit 500 millions €).
http://www.eleconomista.es/comunidades_autonomas/noticias/3998331/05/12/Las-farmacias-valencianas-otra-vez-al-borde-del-colapso.html
« La dette publique espagnole à 6 % n’intéresse pas les investisseurs étrangers »
http://www.eleconomista.es/mercados-cotizaciones/noticias/3998330/05/12/La-deuda-publica-espanola-al-6-no-interesa-a-los-inversores-de-fuera-de-Espana.html
Les statistiques officielles de la dette publique espagnole en 3 graphiques.
http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/deuda_publica_donde_quien_y_como_la_tiene
Le coût financier des intérêts de la dette des régions espagnoles doublera dans les 3 prochaines années pour arriver à 9’1 Mds €. Selon les plans qu’elles ont présenté au gouvernement central, la dépense totale se réduira de 5,8 % en trois ans pendant que les intérêts de leurs dettes augmentera de 100 %
http://www.cincodias.com/articulo/economia/gasto-intereses-deuda-regiones-duplicara-anos/20120528cdscdieco_1/
L’Espagne de plus en plus près du « rescate », de la demande d’aide à l’UE ou au FMI. Elle avoue aujourd’hui avoir besoin de 30 Mds € (en plus des 23 Mds € pour Bankia) pour sauver ses banques. Et de 35 Mds pour rembourser les dettes des Régions en 2012- en plus des 69 Mds qu’elle doit rembourser entre juin et octobre. Tout cela avec un bon à 10 ans à 6,35 %.
http://www.eleconomista.es/banca-finanzas/noticias/3998586/05/12/El-gobierno-admite-que-podria-pedir-ayuda-externa-la-banca-necesita-30000-millones-mas.html
Dans les grandes lignes, ça donne ça :
– Déclarer une remise de dettes générale n’est pas acceptable pour les créanciers , qui de toutes façons ont déjà planqué NOTRE pognon aux Caïmans……
– Relancer la production de biens de consommation ne sert pas a grand chose , surproduction ,faible demande , niveau d’énergie en baisse , pollution…….et niveau de salaire insuffisant.
-La redistribution des richesses entre tous , l’interdiction de la spéculation ,sont des moyens de relancer la machine.
Il y a des énormes et majoritaires pertes financières de nos jours, 55% de l’alimentation mondiale est gaspillé, 53% de l’énergie mondiale suit de même.
La spéculation et le peu de concurrence sur de très nombreux marchés explosent les prix, rendant même impossible l’accessibilité des citoyens au logement, alors qu’il y en a de plus en plus de vide. Des prix alimentaires qui grimpent, qui feraient hurler si à chaque fois on les comparait avec les anciennes monnaies, des assurances pour les primo-accedants hors de prix et difficilement finançable.
Des salaires écrasés et qui n’évoluent plus à court ou moyen terme, des contrats à titre gratuit ou précaire pour la soit-disant formation ou plutôt pour l’exploitation rendant aux citoyens impossible de s’intégrer car dans l’impasse financière pour vivre en société.
Des endettements pour les études, les formations même c’est dire le niveau d’exploitation actuel, pour des achats ou locations de logements, ou des biens de consommations que l’on pourrait qualifier d’hors de prix sur des années ou des décennies.
Des transports en communs de plus en plus cher alors qu’il faut plus d’accessibilité aux citoyens de nos jours, du fait d’une obligation de mobilité géographique pour s’alimenter à prix raisonnable pour son porte-feuille, le local étant impossible à financer sur un mois contrairement aux grandes marques. Les emplois qui se sont de plus en plus éloignés, et sur divers lieux spatiales différents en direction (Nord, Sud, Est, Ouest). De plus en plus de difficulté ou de nouvelles incapacités à partir en vacances ou voir sa famille.
La mise en concurrence irréalisable et non profitable pour les deux parties des salariés, ce qui voient leurs entreprises délocalisés, et ceux qui sont exploités par l’absence de protections sociales, de droits ou de liberté de l’exprimer.
Ainsi les nouvelles zones de croissance (oubliant les pertes financières, alimentaires et énergétiques gaspillés) ne profitent qu’aux entreprises, non aux salariés et encore moins à la communauté qui voient les prix grimpés tout ayant aucune contrepartie fiscale ou autres.
Avec tout ceci, une mentalité citoyenne parfois borné et complètement hors des réalités pensant que l’accessibilité à l’emploi ou le sur-emploi font partie du milieu de vie.
Aucun plan à part avec les lobbys, lorsque des zones sont désertés par des entreprises qui délocalisent, créant de la pollution et de la pauvreté locale. Laissant les citoyens sans aucune possibilité d’intégration possible avec en plus le niveau financier actuel pour tenter de s’intégrer.
Hollande n’a qu’à laisser couler les banquiers en prévoyant un pôle technique pour pérenniser la garantie des petits épargnants et surtout ne pas interrompre le fonctionnement des distributeurs de billets.
Ainsi, ce ne serait pas la jungle promise par les sous-fifres politiques et médiatiques des banques.
Ceci dit dans la perspective où Hollande songerait aux populations qui souffrent de mort lente depuis des années par la faute de la spéculation intensive sur tout et n’importe quoi menée en priorité par les banques et leurs hedges funds. Sans parler des politiques que nous infligent ceux qui leur sont affiliés et leur rendent d’appliqués services par des décisions, des lois qui soutiennent tous les investissements financiers dérogatoires à l’impôt où exonèrent les multinationales – où les banques tiennent le 1er rang – d’impôt.
Y a que la foi qui sauve…
Sidérante synthèse de PJ dans sa réponse de 8:33. à cette lourde « crise »:
2) On crée une caste de gens endettés à vie (servage)
C’est déjà le cas des grecs. Mais aussi de ceux à qui l’on permet à peine de SURVIVRE grâce à des allocations mesurées ou des emplois sous-payés. L’exemple des « titres-services » en Belgique est éloquent: Ca ressemble à la misère des domestiques de service, sous le prétexte d’une remise dans le circuit du travail. Quel travail en effet !
1/ On efface les dettes (jubilé)
Une première étape qui effacerait les intérêts sur ces dettes, serait déjà une providence. On tout au moins des intérêts alignés sur l’inflation…
Et les « jobs-à-1 € » allemands….obligatoires(légalement) allemands post-SCHROEDER……..
J’voudrais pas corser l’affaire, mais il me semble que l’Allemagne l’a déja corsée sérieusement elle-même en soutenant sacrément son secteur bancaire à l’agonie après 2007/2008 et ce via ses bad banks, particulièrement pour Hypo real, West LB, PostBank et Commerzbank.
Rien qu’au quatrième trimestre 2010, et selon les commentaires de la Bundesbank en mai 2011, la dette allemande avait progressé de 230 milliards d’euros, 230 milliards destinés en grande partie à la nationalisation de fait de ces banques à travers ces structures de défaisance ad hoc.
Dettes bel et bien pourtant sur « fonds publics » allemands mais qui ne seraient pas vraiment prises en compte par ailleurs par les chiffres acceptés et diffusés par eurostat, les allemands arguant que ces emprunts ne correspondent pas à des déficits mais sont appuyés sur des actifs dont la dépréciation n’est pas encore effectivement constatée…
Bonjour François
n’est pas exact : le bilan de la BCE est extensible à l’infini, une recapitalisation par les états est inutile puisqu’elle fabrique seule la monnaie qu’elle fournit aux banques qui financent les états, qui financent la BCE…
S’il lui venait l’idée de constater des pertes sur ses achats ça augmenterait son effet de levier mais une création monétaire pour boucher le trou n’aurait pas de sens, on n’imprime pas de billets pour se rembourser soi-même, il n’y aurait aucun impact sur la masse circulante.
Cette masse circulante n’est pas garantie par les réserves de la BCE mais _conjointement_ par les états utilisant l’Euro, le capital de la BCE est une facilité de comptabilité, il pourrait être négatif, il sert surtout à offrir des dividendes aux actionnaires que sont les états.
L’insolvable, de Dallara, concernant la BCE est juste ridicule, c’est de la propagande, ou s’il le croit vraiment c’est qu’il n’a rien compris, ce qui serait dommage vu sa position.
Une garantie européenne des dépôts permettrait d’annuler le risque souverain des usagers dans les pays faibles, ce serait une excellente chose, d’abord bien sûr pour les déposants, mais surtout dans l’ordre d’idée d’une réelle communautarisation de l’Euro, passant dans l’esprit des gens de monnaie unique à monnaie commune.
Un pas supplémentaire sera de créer et d’unifier la fiscalité finançant l’UE, à condition cette fois de ne pas laisser de côté le volet social, erreurs déjà commises souvent.
Sans nul doute, Charles Dallara utilise tous les arguments possibles pour convaincre de l’importance des conséquences d’une sortie de l’euro de la Grèce. Mais de là à dire que le Conseil des gouverneurs de la BCE ne déciderait pas d’une augmentation de capital, c’est un pas que je ne franchirais pas aussi sûrement. Car c’est bien ce qu’il
a déjà décidé en décembre 2010 !, à hauteur de 5 milliards d’euros supplémentaires. Comme j’en ai fait part, la BCE a deux options, qui sont de sa décision formellement.
Si la BCE a effectivement le pouvoir de réquisitionner les états pour se financer ce ne serait pas par besoin, ce serait une pression politique « Faites ce qu’on vous dit , sinon on va vous faire mal ! ». Ce serait surtout avouer que la BCE est devenue une entité indépendante ennemie des états travaillant pour son propre compte et les banques qu’elle représente.
Ce n’était donc pas inexact !
Si je comprends bien, le fait qu’on envisage une garantie des dépôts paneuropéenne signifie que des gens commencent à considérer qu’il y a :
1/ un risque d’activation des mécanismes nationaux de garantie des dépôts et
2/ une crainte par rapport à la capacité de ces mécanismes nationaux de remplir leurs obligations…
Par ailleurs, sauf erreur de ma part, ce type de mutualisation est sans effet sur l’autre problème : celui de la crainte que les déposants peuvent avoir de voir leurs comptes transformés en nouvelle monnaie nationale en cas de sortie d’un pays de la zone euro…
Ça veut dire qu’on pense bourrer le mou plus facilement aux déposants de l’€zone vis à vis des faillites bancaires qu’aux marchés vis à vis des défauts souverains. I.e on est prêt à garantir l’ingarantissable dans le premier cas, pas dans le second, second cas qu’il est pourtant sans doute en partie possible de garantir.
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : CETTE DETTE QUI FAIT DE LA PEINE, par François …. […]
« La croissance va s’arrêter » titre d’un entretien du Monde du samedi 26 mai (accès limité aux abonnés, 3x hélas).
Ou boucle de rétroaction positive ?
Non sans rapport avec la dette et surtout qui pousse à une réflexion sur le fond.qui est encore ce qui manque le plus.
Stéphane Foucart et Hervé Kempf interrogent le physicien américain Dennis Meadows premier auteur du livre « Les limites à la croissance à l’occasion de la parution de sa dernière publication en français.
Rétroaction positive, ça me rappelle un article d’Edgar Morin sur la métamorphose.
« Quarante ans après son rapport au Club de Rome, Dennis Meadows réaffirme les limites à l’expansion économique. En mars 1972, répondant à une commande d’un think tank basé à Zurich (Suisse) – le Club de Rome -, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiaient The Limits to »…
Brefs extraits
Y a t’il une limite à la croissance ?
« Avec la crise financière, on voit le même mécanisme de franchissement d’une limite, celle de l’endettement : on voit que les choses ne se passent pas tranquillement. »
« Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie. »
« Les Japonais ont un proverbe intéressant : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. » Pour les économistes, le seul outil est la croissance, tout ressemble donc à un besoin de croissance. »
A des niveau différents des états sont déjà en rétroaction + : Somalie, Grèce, USA, pour la Chine la question se posera en 2030.
Conseil aux hommes p(P)olitiques :
« Aucun, car ils se fichent de mon opinion. Mais supposons que je sois un magicien : la première chose que je ferais serait d’allonger l’horizon de temps des hommes politiques »
===> Voir à long, très long terme, imaginer les conséquences des actions à 30, 40 ans afin que le comportement des gens évolue de bonne manière.
Wiki :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Halte_%C3%A0_la_croissance_%3F
Trouvé aussi sur la toile :
« Dennis Meadows quarante ans après “halte à la croissance – Les limites de la croissance ont été rappelées avec force » de Bernard Legros,
http://www.jolimai.org/?p=24
« Lors du débat, répondant à la question d’un participant, le professeur fit un sort au « développement durable » en admettant, à la suite de Serge Latouche, que l’expression est bel et bien un oxymore, un concept vide qui évite de prendre en compte la vraie nature des problèmes. Alors, Meadows est-il un objecteur de croissance qui s’assume ? »
Notre élu local vert, Jacques Muller, préfère utiliser le terme « développement soutenable » que durable, je commence à saisir la nuance.
Ces réflexions sont frappées par le sceau du bon sens…
Mais même « développement soutenable » me gêne, car cela ne présume en rien de la nature du développement lui même. Un développement peut-être soutenable sans être pour autant souhaitable…
Il y a d’une part ce que notre planète peut nous offrir, et d’autre part ce dont nous avons besoin pour que chacun de ses habitants puisse vivre dignement.
Ce qui est encourageant, c’est que la différence criante que l’on constate aujourd’hui entre les deux pourrait, théoriquement, être comblée.
C’est ce passage de la théorie à la pratique qui constituera la source de « croissance » économique à venir: efficacité énergétique, énergies renouvelables, optimisation des chaînes de distribution, recyclage systématique et taxation de toute forme de gaspillage en tant que principale recette fiscale pour financer cette mutation.
Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit d’un écolo rêveur: tôt ou tard, nous n’aurons plus le choix.
On pourrait en effet prolonger le malade en légiférant sur les intérêts des dettes souveraines.
Mais vous avez vu les chiffres ? En combien de temps l’Espagne pourra-t-elle rembourser une dette extérieure de près de 1600 Md$ avec des recettes publiques de 500 Md$ et une dépense publique de 650 ? Même avec des taux d’intérêts nuls et un retour à une croissance de 3% (on a le droit de rêver), il lui faudrait plus d’un siècle !
Et faut pas se leurrer, c’est quasiment la même proportion en France, en pire (dette extérieure de 5600 Md$, recettes publiques 1260 Md$ pour une dépense de 1400), et dans la plupart des pays européens. On ne parle même pas des US.
Ces dettes étant « roulées », les investisseurs ont pris l’habitude d’ignorer la viabilité mathématique d’une telle fuite en avant, ne considérant que les intérêts qui leur seront versés sur la durée du contrat.
Mais les chiffres sont têtus, et en économie, l’infini n’existe pas, il n’y a que des asymptotes.
Si , si ….., sauf guerre ou politique de la canonnière , peu pensable(s) entre gens « civilisés » même si prêteurs/débiteurs défaillants vu la médiatisation globalisée immédiate de toute telle velléité , les dettes sont (peuvent être) condamnées à « rouler » indéfiniment , jusqu’au moment de l’inévitable auto-destruction de notre charmante planète ( ou de sa prochaine et inéluctable collision avec un astéroide déjà (statistiquement) en route destructrice bienfaîtrice… )
le mot « croissance » est intéressant. Il suppose le surplus. Mais de quoi?
Un objet mathématique non identifiable. Ce n’est donc qu’une réduction.
Le PIB est un indicateur de quelle croissance ?
La croissance du chiffre, exprimée en monnaie.
C’est une histoire de quantité. Qu’en est-il de la qualité ?
La qualité passe nécessairement par la quantité?
La croissance suppose la grandeur sans fin….
Une vraie utopie !
il n’y a que la dette qui a cru .
il arrive parfois qu’on aie rien à dire de spécial . mais se poser une question tout bête : si on en est rendu là, c’est qu’on l’a voulu, que ce soit par passivité ou par activité, on y a cru . On a misé , on a confié son destin entre des mains précises , on s’y est investi en s’y engageant de gré ou de force, n’osant pas entrevoir d’autres moyens pour assurer ses droits à exister . Pris dans des rails , on ne change pas de voie sans devoir laisser quelque chose, parfois l’existence . S’il n’est pas facile de croire à l’incroyable, force est de constater que la dette est devenue incroyable , démesurée , et nous parait insurmontable . C’est à la fois un mur et à la fois abyssal . Curieux paradoxe d’une abstraction contre laquelle on se cogne comme à quelque chose de réel .
ma question, donc :
Comment faire sans revenir aux causes ? à la cause première ? Serions nous nés d’un accident ? d’un accident aussi bien réglé que la course des astres ?
On croit dans un sens ou dans un autre . Chacun voit devant sa porte .
Si la cause est accidentelle , la catastrophe n’entame pas grand chose de grave . ce ne serait pas un sacrifice, une perte , ce ne serait qu’un accident de plus dans la série des accidents du début à la fin.
Si la cause n’est pas ainsi, nous ne saurions pas à qui imputer le premier pas qui fut décisif et nous entraina dans cette chute , actuelle . la chute étant toujours présente .
Comment savoir à qui cela fut un sacrifice ? cet accident initial causé
Si nous avions mémoire de cela, nos aspirations, nos appels d’airs ne seraient pas les mêmes , nous comprendrions un Peu l’Être de nos origines . Surement un Être surdimensionné et unique , dément , mais qui ne peut être que ce qu’il est . et faire ce qu’il fait .
L’option, le choix aveugle ou lucide , existe -t-il « vraiment » ? peut -on déroger à soi , à sa volonté ?
personnellement, le roucoulement des colombes peut durer encore des siècles tel quel , je n’y vois pas d’inconvénients .( Cioran devait être sourd , quelle tristesse )
P.S. le seul sacrifice qui vaille , est le don de soi . et ça, nul ne peut l’imposer .
si nous avons vécu jusqu’ici , c’est bien grâce à cela et à ceux qui l’ont effectué . et non pas grâce aux sacrifices forcés , prenant toutes les formes , que ce soit de l’animal, ou des guerres , ou même du Christ .
Que le Christ ait fait don de soi, nul doute là dessus . que ceci ait éclairé le monde , non plus, mais que le monde ne l’ait pas compris , ou cru , non plus . comme les ténèbres ne reçoivent pas la lumière . nous n’en serions pas là , au bord de … je ne sais quoi .
( ensuite, après soi, vient tout ce que l’on peut donner par ordre décroissant )
Essayons de changer la cause en condition. La cause permet la compréhension mais la condition permet de trouver le chemin. Le don de soi (qui peut prendre plusieurs formes) est un agréable passage à l’intériorité.
Enfin, la satiété est une récompense du chemin parcouru.
Agréable ? je ne pense pas que ce soit tout à fait le mot . parce qu’on ne peut pas effectuer ce passage sans secousse, ni une certaine angoisse . qu’on s’en sente délivré après coup, et ne voie plus les choses de la même façon, qu’on en vienne à se dire, « ha , ce n’était que ça » , étonné devant la simplicité , et effectivement la vie pouvant être assez agréable , oui . même sa mort n’est plus perçue de la même façon ( ce qui n’est pas une raison pour anticiper l’échéance) .
j’ai l’image de quelque chose de scabreux qui s’effrite devant nous et disparait, ouvrant la voie . ( à la lecture de votre mot,
)
agréable à mon avis, car il permet d’avoir conscience de son existence.
De ce qu’elle implique….
Et donc de la (micro) trace personnelle laissée aux générations futures.
Cette délivrance, comme un état de la conscience nous rappelle à nos obligations.
Le matérialisme trouve ici ses limites : « …et ça, nul ne peut l’imposer »
« Se dire que l’on a essayé » au moment du bilan en acceptant malgré tout la possibilité d’échec.
ps : merci pour votre attention, Eric L.
Bonjour,
Une question bête qui ( parmis d’autre) me taraude l’esprit depuis longtemps: si les fonds de pension càd les retraites par capitalisation étaient interdites sur toute la planète, la situation économico- financière ne serait-elle pas assainie car dans ce cas la nécessité d’une rémunération de plus en plus élevée tomberait et ferait tomber de fait tout le discours sur » l’impérieuse nécessité » du travail à coût de plus en plus bas et dont je subodore qu’il ne pourra jamais être assez bas?
[…] en plus d’exceptions locales : les collatéraux des banques centrales nationales ne sont plus homogènes (il y a d’autres divergences mais je n’ai pas tout noté). Le bank run Grec […]