Billet invité
Se lançant de facto dans une opération déguisée d’assouplissement quantitatif, la BCE gagne du temps car c’est tout ce à quoi elle peut prétendre. En décembre, elle a prêté en quantité illimitée et à trois ans des fonds aux banques et s’apprête à renouveler l’opération à la fin du mois ; mais si ces injections massives de liquidités contribuent à détendre actuellement les marchés, elles ne règlent en rien la crise de solvabilité des établissements financiers et ne font pas progresser le désendettement des États.
La BCE est donc confrontée à ses propres limites. Si elle peut soulager la crise de liquidités des banques et rassurer les investisseurs, elle ne peut pas les recapitaliser. Dans le contexte peu favorable d’une Europe plongeant dans la récession, le remboursement de ses prêts dans trois ans fait déjà question.
Aux banques, il est déjà demandé de consentir une décote sur la dette grecque, pour celles qui en détiennent, et d’augmenter leur ratio fonds propres/engagements tout en maintenant le niveau du crédit. Le Comité de Bâle a bien accepté d’assouplir son calendrier, mais l’EBA (l’Autorité bancaire européenne) a ses exigences particulières, à échéance de juin prochain, tandis que dans le cas de l’Espagne, où le secteur bancaire est particulièrement atteint, le gouvernement a les siennes pour les deux ans à venir. Des choix sont inévitables et l’on pressent que l’amélioration du ratio en question va une fois de plus en faire les frais, sans garantir pour autant – comme on le constate déjà – la poursuite du crédit aux mêmes conditions. La recapitalisation des banques se passe au forceps en Italie et en Espagne, tandis que dans les pays assistés les prêts des plans de sauvetage y pourvoient sur fonds publics.
Le pari du remboursement dans trois ans de la BCE est de même nature que celui qui est tenté avec les plans de sauvetage des Etats. Ceux-ci ne sont pas non plus éternels, et il faudra bien à un moment donné retourner sur le marché obligataire, ainsi que rembourser les prêts du FMI et ceux que l’Union européenne a garanti.
Les analystes pressentent déjà que le Portugal ne sera pas en mesure de le faire, sans parler de la Grèce, pour laquelle leur conviction est faite : le remboursement des prêts y est à haut risque, ce qui explique la tentative de dernière heure d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy de garantir en priorité le service de la dette grecque par un système de compte bloqué où seraient versées les aides. Ainsi que le retour de mesures de mises sous tutelle de la Grèce, à laquelle s’apparentent également les fréquents séjours prolongés de délégations de la Troïka dans les pays sous assistance. L’affaire s’annonce elle aussi problématique.
Le pari général du retour à la normalité repose sur un autre pari, qui le rend très incertain, car la stratégie poursuivie plonge l’Europe globalement dans la récession, avec pour conséquence d’amoindrir les rentrées fiscales des Etats et de réduire les résultats des établissements financiers. Ce qui rend plus lourd le désendettement des uns et la recapitalisation des autres. Il repose sur un acte rédempteur : la croyance qu’une forte purge est indispensable pour que la machine reparte comme avant.
Sans même en discuter du bien fondé, le rythme inégal des deux processus engagés fait problème : le désendettement public va réclamer plus de temps que la date prévue de retour sur le marché des États qui bénéficient d’un plan de sauvetage n’en octroie. Suggérant sans attendre qu’ils devront être prorogés, les dettes correspondantes restructurées et leurs échéances repoussées.
Si cela devait se confirmer, comme vraisemblable, cela impliquerait le renouvellement des soins palliatifs mis en place pour les uns et les autres, inaugurant un fonctionnement nouveau du capitalisme. Aboutissant au renforcement de la responsabilité financière de l’État au moment même où il est prévu de tailler dans ses missions et où les banques centrales nationales sont fragilisées. Car, au sein de l’Eurosystème, celles-ci se sont vu confier par la BCE la responsabilité de prendre en pension le collatéral des banques en contrepartie de ses prêts et de fixer le seuil auquel il est accepté.
Mais ce qui s’annonce est-il tenable ? L’opacité du système financier continue de rendre impossible toute prédiction quant au calendrier et au mécanisme du prochain craquement. Le désendettement public et privé va être étalé dans le temps, grâce à l’empilement de nouvelles dettes, mais les garanties offertes en contrepartie par les établissements financiers sont de moins en moins de qualité et le remboursement des prêts aux États n’est pas assorti de celles-ci. Le nouvel édifice n’est pas d’une grande solidité, il y a dans cette stratégie tout de la fuite en avant.
L’avenir ne se joue pas seulement sur ce terrain, les conséquences sociales d’une austérité de longue durée et des réactions qu’elle suscitera sont méconnues. L’avènement sans heurts d’une longue période de désendettement et de récession est loin d’être garanti, étant donnés les obstacles de toute nature qui peuvent surgir.
La situation actuelle est inédite, tant en raison de l’ampleur sans précédent de la bulle des dettes que de sa généralisation à l’ensemble des pays développés. Or, elle est traitée avec des moyens sans rapport avec sa dimension, qui ne permettent ni de la résorber franchement, ni de relancer l’activité économique sur de nouvelles bases, afin de ne pas reproduire le même sempiternel schéma que certains voudraient ériger en loi intangible. Notre destin serait alors d’aller de bulle en bulle, dont la constitution resterait toujours mystérieuse et dont il faudrait à chaque fois subir les effets de leur éclatement.
Le mécanisme est atteint, le temps est venu d’en changer. En engageant auparavant une restructuration à grande échelle de la dette, publique et privée afin de partir sur des bases saines. Ce qui réduirait brutalement la taille d’un système financier hypertrophié qui ne trouve plus ses points d’appui après avoir épuisé les bienfaits d’une ingénierie financière qui prétendait annuler le risque.
Cette issue est impensable pour les tenants d’un capitalisme financier qui ne veulent pas en démordre et conservent les clés du pouvoir politique. Il est préférable pour eux d’agiter comme un repoussoir l’hypothèse du chaos. Une telle éventualité étant absente de leur corps de doctrine, les études sur l’art et la manière d’y parvenir de manière ordonnée font par voie de conséquence défaut, permettant d’affirmer qu’il n’y a pas d’autre issue que celle qu’il est sommé de suivre. C’est le bouchon qui doit sauter.
Restructurations ordonnées de la dette publique grecque d’un côté et de la dette privée espagnole de l’autre, le chemin est ébauché qu’il va falloir élargir.
46 réponses à “L’actualité de la crise : FUITES EN AVANT PAR DÉFAUT, par François Leclerc”
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Ce qui m’inquiète le plus c’est de savoir si les dividendes et les bonus pourront rester aussi bons que l’an passé…La BCE peut-elle faire un effort pour ne pas mettre ce beau monde sur la paille…..
Mardi 7 février 2012 :
Il y a vingt ans, le 7 février 1992, c’était la signature du traité de Maastricht.
Vingt ans après, le jour de l’anniversaire du traité de Maastricht, la crise nous a montré l’échec total de l’Union Européenne.
Toutes les belles promesses des partisans de l’Union Européenne reposaient sur ce postulat : « la solidarité européenne, ça existe. »
Or, justement, ce que la crise nous a montré, c’est exactement le contraire : l’Union Européenne est construite sur une solidarité … qui n’existe pas.
La solidarité européenne entre les pays européens riches et les pays européens pauvres, ça n’existe pas.
Les pays européens riches ne veulent pas donner pour sauver de la faillite les pays européens pauvres.
Un article du journal allemand « Der Spiegel » évoque les manifestations de mardi, en Grèce, lors de la grève générale : la photo qui illustre l’article est une photo extraordinaire.
A droite de la photo, un manifestant brandit un drapeau grec.
A gauche de la photo, un manifestant grec est en train de brûler un drapeau allemand.
L’article de « Der Spiegel » :
« Il est temps d’arrêter la farce du sauvetage de la Grèce. »
http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,813919,00.html
Il est surtout temps de sortir de cette abomination qu’est l’UE : une entité technocratique sans humanité qui a tué la démocratie et a introduit dans nos pays florissants le libre-échange et la monnaie unique, véritables chevaux de Troie qui nous mènent à la ruine et/ou à la guerre.
Rétablissons la souveraineté du peuple dans un premier temps par la convocation d’une constituante et dans un second temps, fort de notre légitimité retrouvée, reconstruisons l’Europe de nos vœux, l’Europe des peuples.
BA, tu as oublié de préciser que sur la photo du spiegel, en background des dits manifestants, on peut observer la police en nombre…
Panagiotis Grigoriou est grec, historien et ethnologue. Il vient d’écrire un article ahurissant sur la situation en Grèce :
« Donc entre temps, chez nous tout peut se jouer … à la grecque. Dans un rapport récent de la Police, alors présumé connu de la presse, ses officiers se déclarent très inquiets car ils se disent incapables de contenir la foule, durant les émeutes à venir, soulevant même désormais le manque de volontarisme de leurs subordonnés dans leur besogne. Les hauts gradés de la Police se disent persuadés que le temps des révoltes est proche. Ils notent avec désarroi qu’il n’y a plus «en face» un mouvement organisé, syndicaliste, ou alors politiquement connu et balisé (celui de la gauche communiste par exemple), ni même celui des indignés, comme durant l’été dernier. Donc il peut y avoir autre chose.
Les policiers font également partie de la société. Ils ont des amis, des parents, alors ils savent sentir. Donc ils se disent très préoccupés des éventuelles réactions brusques de ces citoyens, ayant perdu tout revenu, tout repère et tout espoir, finalement en moins de deux ans. Ces gens qui en 2010 encore promenèrent leurs enfants au jardin botanique, s’occupaient de leurs courses et de leurs loisirs, sans être des habitués des manifestations, ni des grèves (www.diktionews.gr). Mardi soir à la télévision, lors du journal du soir (chaîne Ant1), le représentant syndicaliste des policiers, s’est dit également préoccupé par autre chose : « Si on touche encore une fois à nos salaires, pour nous enlever par exemple encore cent euros, alors pour nous c’est la guerre ».
http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/deluge-et-feu.html
Ce que dit BA ci-après recoupe entièrement ce que me disent des amis grecs. Hors d’Athènes, en tout cas (la seule ville vraiment politisée), les simples citoyens organisent de petits réseaux de survie (troc) sans l’Etat. Ils s’attendent tous au défaut de la dette, et au retour à la drachme, à des années de chierie et de débrouille. Mais on aurait tort de les prendre pour des individualistes et des profiteurs : l’Etat fait défaut, l’administration aussi, une auto-organisation de la société se met en place que les anthropologues gagneraient à aller étudier (à condition de parler grec). Nous aurions beaucoup à apprendre de ces innovations. En Espagne aussi, où je vais souvent, de semblables réseaux — informels mais solides — sont déjà en place pour pallier la défaillance des services communaux.
Nous avons un anthropologue observateur pour nous en Grèce. Il s’appelle Panagiotis Grigoriou. Son blog se trouve ici.
Le plus étonnant dans l’article de Panagiotis Grigoriou :
http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/deluge-et-feu.html
c’est ce qui est en train de se passer avec le rappel des réservistes en Grèce. Je cite Panagiotis Grigoriou :
« Lundi dans la journée, Panagiotis Lafazanis, député SYRIZA (formation de gauche), un parlementaire très apprécié pour son sérieux, a déclaré au micro d’une radio locale qu’au Nord du pays «des réservistes viennent d’être mobilisés pour former des unités de la Garde Nationale [appellation des formations par ce type de recrutement]. Ce qui étonne [souligne Panagiotis Lafazanis] est que ces hommes reçoivent selon nos informations à la fois des instructions sur la gestion des intempéries, ce qui est normal, nous savons que cette région comme d’autres en Grèce en subissent trop en ce moment, mais ils reçoivent aussi des instructions sur la gestion des foules et des manifestations qui peuvent dégénérer. Je souligne que des fusils viennent d’être distribués à ces réservistes, alors va-t-on utiliser ces citoyens contre d’autres citoyens ? De quoi ont-ils alors peur, nos gouvernants ?»
(http://soundcloud.com/user3214926/e-volos-gr-marconi-radio-96-12).
L’Europe: quel gâchis ! Maastricht morne plaine…
Ils nous ont bien bernés, tous ces bonimenteurs qui promettaient que l’ Europe feraient le bonheur des peuples.
Merci à « BA » pour le lien sur le « blog-notes d’un anthropologue » en Grèce. J’ai passé un bon moment de la matinée à le parcourir : c’est comme une fenêtre sur le futur qui pourrait aussi venir chez nous. L’aspect humain touche et fait passer plus concrètement les considérations économiques et politiques. C’est également bien écrit et documenté, ce qui ne gâche rien. A la lecture ,un sentiment de compassion, de sympathie, naît chez moi pour cet anthropologue, et pour le peuple grec, ces souffrances que la politique des autruches isolées dans la bulle virtuelle des idéaux européens feint de ne pas voir.
extraits (pour vous donnez envie d’y aller lire l’intégrale) : « «Ce qui se met en place les amis, c’est la tyrannie. Selon les envies des «créditeurs et des marchés», mois après mois il sera décidé combien de l’argent récolté par eux, sera attribué au remboursement de la dette et ce qu’il en restera seulement, servira à faire tourner nos écoles, nos hôpitaux, tout. Tel mois tel hôpital fermera, tel autre mois les instituteurs ne recevront pas de solde ou sinon peu, donc je comprends, même ici en campagne nous allons constituer des stocks, spaghettis, les enfants les aiment bien, riz, huile et sel». Pavlos regardant les autres a aussitôt confirmé. «J’ai déjà commencé, car vous savez, à part la pénurie, les pillages et la faim, je crains désormais la guerre. »
Pour la dette grecque, on peut réfléchir comme ceci : elle revient trop souvent sur la table pour laisser penser qu’elle sera payée, même décotée de 70%. La panique est visible, le crash est imminent, et quand bien même on l’éviterait de justesse par une entourloupe ce serait pour repousser l’échéance d’une réalité inévitable à une date incertaine.
Bon.
La Grèce fera défaut sur une part de sa dette publique, obligeant les états à s’endetter pour soutenir leurs banques, un endettement encore plus important pour ces états, la plupart déjà en grande difficulté.
L’Irlande et le Portugal ne resteront pas à regarder les mains dans les poches, ils exigeront des aides avantageuses que personne ne peut leur donner, ou c’est faillite aussi, dans le droit fil du chacun pour soi.
Les pertes portugaises feront chuter l’Espagne, et l’Espage l’Italie, l’Italie la France, etc.
Rien ne peut plus l’arrêter, et surtout pas des mesures d’austérité.
Avec l’effondrement en chaine de la finance et des états l’Europe suivra, d’abord l’Euro, l’Allemagne (et Pays-bas) se retrouvant isolée, les institutions ne résisteront pas à son départ (ou aux départ de tous les autres, c’est pareil, sauf sur la forme).
Plutôt que de chercher une refonte – réforme du capitalisme, à mon avis introuvable sauf à toucher les extrêmes comme la suppression du bien privé, on pourrait chercher une nouvelle forme d’europe, une refondation de la communauté _politique et sociale_ européenne, avec l’euro comme outil et non comme idole.
Un système donnant priorité au droit des personnes _avant_ celui du droit de l’argent, à la _justice_ pour chacun quel que soit son patrimoine, notamment face à l’impôt, et à l’_égalité de chance_ à la naissance.
Ceci sans aller dans les extrêmes comme l’égalité du patrimoine et des revenus…
En effet, les recettes de l’Etat grec se sont effondrées en janvier : « Les rentrées enregistrent une baisse de 7% par rapport à janvier 2011, alors que l’objectif qui avait été fixé dans le budget prévoyait une augmentation de 8,9% par an. »
Source : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3203
@ HP
Tu dis, avec une légèreté argumentative qui me laisse pantois, vu la gravité du sujet:
.
Tu instaures par ce petit bout de phrase désinvolte un choix conceptuel sec entre deux contradictoires (par rapport au « capitalisme »):
(A) – capitalisme avec propriété privée
(B) – capitalisme sans propriété privée
Ton raisonnement est soit faux soit sophistique (je veux bien penser qu’il n’est que faux).
Ce n’est pas de CONTRADICTOIRES que tu parles (genre: « tous les cygnes sont blancs » VS « tous les cygnes ne sont pas blancs »), mais de CONTRAIRES (genre: « tous les cygnes sont blancs » VS « aucun cygne n’est blanc »)
(sur la distinction contraire/contradictoire, découverte par Aristote et confirmée par les maths contemporaines, cf. la théorie de la n-opposition, la géométrie oppositionnelle)
Si tu raisonnes comme tu le fais, dans le passage de toi que j’ai cité, tu oublies donc tout bonnement un troisième terme (genre: « quelques cygnes sont noirs ET quelques cygnes ne sont pas noirs »), qui pourtant est ici crucial, qui est une « négation » (contraire) aussi bien de (A) que de (B).
(Parenthèse: mathématiquement parlant, un système conceptuel clos ordonnant trois contraires ça s’appelle un « hexagone logique » – cette structure, à la fois simple et puissante, doit être connue)
Dans ton raisonnement, ce troisième terme (C) que tu oublies (et occultes, volontairement ou pas) tu peux par exemple le nommer:
(C) – capitalisme avec propriété privée réglée (i.e. non délirante).
Et sur cela tu as des personnes sérieuses (et plutôt intelligentes) qui pensent et écrivent depuis un bon moment. Entre mille autres, je te suggère:
– Caillé, A., Pour un manifeste du convivialisme, Le bord de l’eau, 2011
– Caillé A., Humbert M., Latouche S., Viveret P., De la convivialité. Dialogues sur la société à venir, La découverte, 2011.
L’idée en gros (pardon pour les lapalissades que je vais débiter, je suis étonné d’en arriver à les écrire) c’est que, par exemple, on pourrait faire bel et bien une REFONTE DU CAPITALISME où, en même temps que l’on interdirait des choses comme certains produits dérivés systémiquement très pernicieux (cf. Jorion), on instituerait un SALAIRE MINIMUM et un SALAIRE MAXIMUM (le but: éviter que l’argent disparaisse du circuit économique, comme cela s’est passé en 1929 et comme cela se passe actuellement – cf. Jorion). Si tu lis (entre autres lectures possibles) Caillé (Pour un manifeste du convivialisme, pp.79-84), il est bien dit (et, me semble-t-il, bien argumenté) que le « salaire maximum » peut, techniquement (= pace l’économie), tout à fait être assez élevé (= ce genre de refonte du capitalisme n’implique pas sa destruction, ni le communisme du passé): entre « rien » (= le crédit à la place du salaire) et « tout » (l’accumulation délirante et improductive de richesse d’une centaine d’individus sur une population mondiale de presque 10 miliards), il y a de la place pour « assez » (= le salaire minimum) et « beaucoup » (le salaire maximum).
Je comprend l’idée mais pas où tu as pu la repérer dans mon post.
Supprimer la propriété privée sous la totalité de ses formes est à peine concevable et irréalisable en pratique, limiter ou encadrer le capitalisme sous sa forme actuelle de financiarisme ne sera pas suffisant, le refonder sur base d’une idée de justice et d’égalité est a seule voie viable pour éviter son retour sous une forme ou une autre.
Dans l’empire romain et pour la noblesse l’argent était une chose sale dont s’occupaient les esclaves instruits, le prestige personnel consistait à en dépenser beaucoup pour le bien de tous (de la cité). Je ne souhaite évidemment pas le retour de la noblesse et de l’esclavage… mais on peut s’en inspirer pour ce qui est de l’argent.
@HP
ben, « l’idée » j’ai cru la repérer dans ta phrase
(d’où, derechef, mon développement sur l’importance de ne pas se louper dans les distinctions conceptuelles oppositionnelles, genre « tout VS rien »)
Non pas que j’y voie très clair quant à ce qui adviendra (en économie politique), voire même à ce qui devrait advenir (j’ai quelques idées hypothétiques et incertaines), mais, comme je l’ai dit, je trouve ta phrase légère, au sens où elle me semble (à tort?) balayer d’un revers de main des idées très importantes (comme celles des convivialistes).
Bien entendu, quand tu me réponds que:
il semble que nous parlons en fait de choses semblables (= pour moi un acte fort de la refondation que tu invoques du capitalisme serait l’introduction, avec tout ce que ça comporte, d’un salaire MONDIAL minimum et d’un salaire MONDIAL maximum – ce que Caillé, p. 84, appelle, en réfléchissant sur des idées de T. Paine, la « détermination du niveau d’inégalité tolérable ») [parenthèse: on parle bien d’un « salaire » qui sera(it) versé à quiconque, indépendamment du fait que la personne exerce ou pas un travail, OK?]. Il me semble que « réforme ou refonte (au sens fort) du capitalisme » peut (et doit!) vouloir dire ce que toi tu appelles « refondation du capitalisme ». Dire, comme toi à mes yeux (je me trompe?), « la réforme (ou la refonte) du capitalisme n’est pas chose sérieuse (quant à son efficacité) » me semble un slogan – ou un pensif – glissant et dangereux (à moins de mieux définir ce que l’on entend par la fine distinction « réforme-refonte / refondation »). D’où ma première tartine, cher HP (= Harry Potter??? autographe !!!).
La mini-taxe Tobin de Sarkozy se dévoile
Que dire ? C’est du Sarkozy tout craché…
Sa chute risque d’être terrible…
Elle aurait mieux fait de me prêter en quantité illimité toutes ces liquidités, j’en aurais fait meilleur usage que ça, c’est évident ce genre de pratiques très peu recommandables ne règle strictement en rien la chose, à moins bien sur de vouloir mettre davantage le monde sous coupe réglée, et cela pour d’autres intérêts marchands beaucoup moins avouables aux yeux des opinions, ne rendant effectivement aucunement service à personne, ni même à l’économie ni même à autre chose, enfin ce ne sont pas tous non plus des cons enfin je l’espère pour eux.
Bonsoir à tous
Relevé sur Zero Hedge
bank run , en français: effet Cantona, sur les banques des 5 périph; Grèce Italie Espagne Portugal Irlande se communiquant aux banques du « noyau sur »
Stat. Grèce:
Grèce perçue comme second pays l eplus corrompu des 27, 80ème mondial.
Grèce à la queue des dépôts de brevets, de créations d’entreprises, du coût de création d’une entreprise….
Pour beaucoup d’analystes, même sortie de l’euro-( rappel il y a déjà des transactions qui se négocient à terme en drachmes) la grèce est mal barrée dans ce contexte où seule l’innovation, et la qualité permettront de garder la tête hors de l’eau!
Là où la Grèce n’est pas la dernière: : c’est la France qui est actuellement championne du monde de la perte de part de marchés: -29% et des…. malgré une bonne productivité et des coûts salariaux inférieurs à la moyenne
( d’où on déduit que les problèmes industriels de la France ne proviennent pas des travailleurs mais de la direction – Etat et Patronat- cause JAMAIS évoquée par les média!)
Cordialement …
Il en aura fallu du temps pour que vous reconnaissiez enfin que les choses avancent. Même du bout des lèvres et en conclusion… après le long réquisitoire traditionnel.
Nous comprenons-nous ? La restructuration grecque est donnée comme la dernière et l’espagnole sera suivie d’autres, car elle est sous-estimée. Cela avance, si vous voulez !
continue-t-on dans votre scénario de sortie du cadre à obliger les Etats à emprunter sur les marchés internationaux ?
« Notre destin serait alors d’aller de bulle en bulle, dont la constitution resterait toujours mystérieuse et dont il faudrait à chaque fois subir les effets de leur éclatement. »
Nous allons déjà de bulle en bulle depuis longtemps ! La bulle des subprimes était la « relance » après la bulle internet, précédée de la bulle asiatique, etc.
C’est tout le problème de l’économie de crédit : personne n’épargne vraiment, on ne fait que détenir les créances d’un autre, et on reprête sans vraiment le savoir cette pseudo-épargne à d’autres encore. Normalement, l’épargne est le nécessaire mou dans le système : comme personne n’a la fiabilité absolue pour faire fonctionner au centime près un tel système comptable on fait d’abord de l’épargne, et cette épargne sert de tampon face aux aléas. Mais au niveau global, dans une économie de crédit, plus personne n’épargne vraiment ; l’épargne ne fait que déplacer la tension comptable sur d’autres.
Alors il ne reste plus que l’alternative infernale : 1) la cavalerie, c’est-à-dire qu’on ne s’occupe plus de savoir si, vraiment, on est crédible dans son activité à long terme, uniquement de savoir si on tiendra jusqu’aux prochaines échéances. 2) la banqueroute, c’est-à-dire qu’on fait rentrer le réel dans le modèle par rite sacrificiel.
Plutôt que de mourir et de faim et de soif comme l’âne de Buridan, nos élites ont choisi et la cavalerie, pour la finance, et la banqueroute, pour l’économie réelle. Le résultat sera une montagne de fric avec rien à acheter…
La seule solution, c’est d’accepter la souveraineté monétaire, c’est-à-dire d’accepter que quelqu’un dans le circuit économique, n’ait pas à gagner l’argent qu’il dépense, mais le crée, purement et simplement. Ce ne peut-être que le souverain, et la monnaie est alors la monnaie souveraine, seule digne en définitive du nom de monnaie, puisqu’elle est un moyen de paiement définitif, plutôt qu’un moyen de différer le paiement comme le crédit. Après guerre, c’était l’évidence, et même Milton Friedman prônait la souveraineté monétaire, en se débarrassant de la « règle d’or » de l’époque : l’étalon-or (ou plutôt l’étalon de change or qui en restait) ! Il était alors loin de se battre bec et ongle pour la réduction du budget public comme dans les années 80-90.
Mais non, plutôt que d’accepter un souverain monétaire et ensuite de travailler pour pouvoir épargne en sa monnaie, mais épargner vraiment, nous préférons nous tendre un piège collectif avec le crédit et croire que celui qui s’y fera prendre, ce sera toujours un autre…
Merci pour cet excellent blog et bon courage 🙂
« Notre destin serait alors d’aller de bulle en bulle »
En voilà une pour qui l’année à venir va être moyenne…
On peut relire Taibbi pour le fun. Version française.
Yabon les bulles…
Aucun rapport mais je me demande si bombarder un pays pour y installer la démocratie ne s’apparente pas à la création de bulle. Bulle d’un autre genre… Bulle démocratique. A propos du prochain sur la liste des Néo-cons établie il y a maintenant plus de 10 ans, je note une grande et fière constance dans la bouche des commentateurs : « X est de plus en plus isolée sur la scène internationale ». En effet, après l’Iran, le Liban, l’Irak, l’Inde, le Pakistan, l’Afrique du sud, la Chine, la Russie et l’ALBA, c’est au tour du Brésil de s’éloigner des Tartufes. Pepe Escobar signe un très bon papier sur Asia Times mais peut-être est-il inconvenant de le dire. Aussi m’abstiens-je de mettre le lien Julien… J’en colle donc un autre en hommage à un p’tit gars de Brooklin mort à Santa Monica il y a un ans, et dont « Une histoire populaire des Etats-Unis » reste une base comme dirait l’autre.
On peut tout regarder comme une bulle, Renou. On peut dire que toute l’économie est une bulle qui va éclater avec la fin du pétrole, que l’humanité est une bulle qui va éclater avec une guerre nucléaire, que le système solaire est une bulle qui éclatera avec la fin des réactions thermonucléaires du soleil, etc.
Les libéraux, partisans du marché ont ceci de particulier qui ne cherchent pas vraiment à savoir dans quelle mesure il y a du vrai : le marché harmonise tout si parfaitement qu’il ne peut y avoir de bulle, seulement des prix qui baissent et qui montent. En éliminant le rapport aux valeurs, ils ne font plus la distinction entre la finance Ponzi actuelle et la finance sage des années 1950. Pire, lorsqu’ils font la différence, ils pensent que celles des années 1950 était mins fiable et moins apte à rendre l’économie prospère, puisqu’on y faisait moins confiance au marché.
Mais non, la liberté ne suffit pas, et il se peut que l’engouement collectif qui produit le succès soit aussi ce qui, mal canalisée, cause sa perte ensuite…
Le burn-out, contrepartie du succès économique allemand
Par Caroline Bruneau LE FIGARO Mis à jour le 07/02/2012 à 16:02 | publié le 07/02/2012 à 16:00
Fer de lance de la première économie européenne, les salariés allemands semblent être dans une situation privilégiée dans une Europe en crise. Pourtant, un Allemand sur cinq souffre de troubles psychologiques à cause du travail.
C’est un chiffre qui montre une autre face du succès économique allemand. Selon une étude réalisée début 2011 par la caisse d’assurance maladie TK à partir des données recueillies sur ses 3,4 millions d’assurés, un allemand sur cinq souffre de troubles psychiques à cause de son travail. Cette souffrance ne cesse d’augmenter: le nombre d’arrêts maladie à cause du stress a bondi de 33% depuis 2007, les ordonnances pour des antidépresseurs ont augmenté de 41% sur la période.
Sur les six premiers mois de l’année 2011, 14,3% des arrêts maladies avaient pour origine une dépression ou un burn-out. Ce syndrome d’épuisement professionnel touche en Allemagne 9 millions de personnes. Il est devenu un sujet de préoccupation après le suicide de Robert Enke le 10 novembre 2009. Gardien de but du club de Hanover 96, le footballeur, qui traversait une grave dépression, s’est jeté sous un train, déclenchant une vague d’émotion dans le pays. Après son suicide, plusieurs personnalités ont rendu public leur burn-out, dont un célèbre entraîneur de foot et une professeur d’université très connue.
Un problème très coûteux pour l’économie
Le sujet est pris très au sérieux dans le pays. La cause de l’augmentation des dépressions, qui ont doublé en 10 ans, est multiple. Parmi les pistes évoquées par les experts, la pression du rendement joue une grande part. Le Made in Germany suppose, pour rester compétitif, des horaires de travail plus longs -le temps de travail est passé chez Volkswagen de 32h par semaine, lors de la crise des années 90, à 40h aujourd’hui. Les managers souffrent également beaucoup: l’obligation de rester tout le temps connecté, grâce au portables et aux mails, pèse sur leur vie de famille, leur vacances et leur santé.
Alors qu’en France, on estime à 11% le nombre de salariés dépressifs (17% pour les enseignants), en Allemagne le chiffre avoisine les 20% de la population active. Le coût pour la société est énorme, comme le rappelle l’hebdomadaire Der Spiegel, qui a consacré plusieurs couvertures au phénomène en 2011. Selon l’OMC, le burn-out occasionne en moyenne 30 jours d’arrêt maladie pour chaque malade diagnostiqué. En Allemagne, il a coûté 6,3 milliards d’euros en 2009, ont calculé les caisses d’assurances maladies. Le problème économique a poussé les entreprises à se pencher sur le sujet.
Des changements simples pour protéger les salariés
Chez le constructeur de camions MAN, où le montage des véhicules est entièrement fait à la main, les ouvriers ont désormais le droit de gérer eux-mêmes leurs tâches. Ils doivent également remplir des formulaires sur le climat au travail et leur coopération avec leur chef. Des règles simples ont été introduites dans beaucoup de grandes entreprises: pas de mails le week-end, un plus grand choix dans les horaires de travail, pas de coup de fil après la fin de la journée de travail. Cette prise en compte de la souffrance au travail est indispensable dans une société où la main d’œuvre, en raison du vieillissement de la population, est à la fois plus rare et plus fragile: la moyenne d’âge des travailleurs allemands va passer de 41 ans aujourd’hui à 45,6 ans d’ici 2019.
Si je ne me trompe pas, ce n’est pas le 8 février 2007 que la HSBC a annoncé des provisions sur les pertes dues à l’éclatement de la bulle du marché subprime ?
si c’est le cas, 5 ans de crise déjà !
Sinon, n’est-il pas envisageable que la BCE prenne le contrôle de toutes les banques auxquelles elle a prêté d’ici fin 2014 ?
bonjour Mr Leclerc, et désolé pour le hors-sujet…
J’ai entendu à la radio que le réacteur n° 2 de Fukushima était de nouveau en train de chauffer… Je ne trouve pas de confirmation sur le Net. Pouvez-vous nous en dire plus ?
infos quotidiennes sur
http://www.scoop.it/t/fukushima-informations
Plus Gen4, à gogoler, plus ACRO, idem
Bonnes lectures
Fort possible, il est vrai que nous sommes de mieux en mieux informés et cela au fur et à mesure que les choses prennent un sens plus tragique et moins illusoir dans les sociétés.
Naturellement à force vous en trouverez moins la confirmation, demain peut-être il nous sera de moins en moins autorisé d’en causer à son prochain. Désolé alors de ne pas pouvoir vous en dire plus, mais comprenez-moi je n’ai pas plus envie d’en finir un jour ou l’autre dans un sac, dans un placard, voire de mieux perdre ma place et ma bonne mine dans un tel monde de vendus, on ne sera jamais vraiment en fait le nombre de petits et d’enfants qui en souffre déjà bien grandement dans la chair.
Vous savez de toutes façons les êtres qui ont souvent eu grand souci de vouloir faire partager plus d’éthique et d’intégrité içi bas, ça n’a jamais été plus payant pour eux pas bon pour le commerce, les affaires, l’échange, la carrière, ou alors pour pouvoir mieux bénéficier des meilleurs places de ce monde. Vous connaissez l’histoire il arrive toujours un moment où c’est déjà moins du cinoche pour toute l’humanité. Rappelez-vous par exemple vos anciens camarades de métier, de chantier, de bureau, croyez-vous vraiment qu’ils ont eu raison de l’ouvrir ? Ce que la crise m’apprend, à vrai dire bien folle passion humaine que de vouloir essayer de nouveau de l’ouvrir, surtout au regard du champ du possible qui se rétrécit petit à petit comme une petite peau de chagrin et cela malgré le grand tout communiquant mondial du moment.
C’est comme pour ce que je viens tout juste d’apprendre sur le très petit Burn Out Allemand, cela ne me surprend pas plus ma brave petite Dame. La crise a du bon quand même pour les premiers marchands du temple et de psychotropes de la planète, ah si seulement j’avais pu faire meilleure médecine. Oh mais vous savez ce n’est pas si grave que ça pour la propre espèce humaine, comme dirait le pauvre Léo ferré de toutes façons tout s’en va.
Voilà circulez il n’y a rien voir vous savez bien tout, pour ça que j’ai grandement perdu mes illusions dans un tel monde de fous. Apprenons plutôt partout à tourner la tête, à devenir aussi sourds et égoistes que les premiers rats ou renards du globe, sur ce ne parlons pas trop quand même de ces choses à nos enfants, la belle histoire du monde.
Comme pour tous ces régimes qui se montrent bien graduellement fort peu soucieux d’une meilleure éthique et intégrité, ils vous diront que tout va toujours très bien dans le meilleur des mondes, un jour peut-être ils en paîeront davantage les plus coûteuses factures. C’est sur avec le temps et le climat tout finit par s’arranger, hélas cela semble prendre une tournure bien plus dérangeante.
Si vous saviez comme je suis bien plus souvent dans le hors-sujet, et oui c’est bien la grande fuite en avant, n’est-ce pas d’abord le premier devoir de la vie humaine pour nos premières élites terrestres, faire partout de l’argent voilà tout, et peu m’importe à moi et les miens.
Une brusque montée de la température au sein de la cuve du réacteur n°2 est venue contredire l’affirmation officielle de décembre dernier selon laquelle l’arrêt à froid des trois réacteurs en activité de la centrale de Fukushima avait été réalisé.
Depuis le 1er février, elle a augmenté de plus de trente degrés, pour atteindre en début de semaine 73 degrés, sans que les causes en soient identifiées.
L’opérateur Tepco affirme n’avoir détecté que des traces non significatives de xénon, qui marqueraient le démarrage d’une réaction en chaîne, mais a cependant injecté de l’acide borique afin de prévenir tout incident dit de criticité.
La rupture de canalisations d’eau, en raison du gel, est incriminée comme pouvant diminuer le débit de l’eau de refroidissement injectée dans le réacteur. Il a été décidé d’augmenter celui-ci.
Ce qui se passe à l’intérieur du réacteur reste inconnu, faute d’avoir pu réaliser le 19 janvier dernier une observation satisfaisante avec un endoscope. Il en ressortait néanmoins que la quantité d’eau était inférieure aux estimations qui avaient été faites auparavant.
Comme d’habitude avec Mr Leclerc, c’est un texte bien écrit, compréhensible, ça explique tout comme il faut et puis ça en fait des lignes.
Mr Leclerc n’est pas tout seul a écrire ses lignes, j’en suis sûr, il doit avoir toute une équipe avec lui.
seul tout les jours à pondre un texte comme ça, ce n’est pas possible.
Mr jorion, il fait des vidéos, c’est plus simple, on voit bien que c’est lui.
Mr Leclerc, vous êtes tombé dans un chaudron de potion magique.
C’est le secret, combien de temps vous prenez a écrire un texte ?
Le serveur affiche 617 chroniques, mais d’autres ont rejoint les anges à l’occasion d’un gros plantage : c’est un sacré entrainement !
Quel talent !
Ces technocrates sont fous de penser que le peuple grec va accepter de baisser ses revenus de 25 % pour que des partis politiques touchent des milliards.
Ces partis peuvent signer n’importe quoi c’est le peuple qui fait les euros dans la caisse.
Voyez les peuples qui souffrent, voyez l’hiver froid qui glace le cœur des maitres, voyez le jour qui décline.
Demain l’aube, demain…
Ce qui est en train de se passer en Grèce me rappelle ce qui s’est passé en France entre 1789 et 1872. En Grèce, aujourd’hui, le gouvernement est en train de créer une Garde Nationale.
En 1789, en France, les classes possédantes voyaient monter en puissance les classes populaires, qui occupaient la rue. Les classes possédantes ont donc créé une Garde Nationale.
Cette Garde Nationale se divisa en deux camps irréconciliables lors de la Commune de 1871.
Une partie de la Garde Nationale prit parti pour les Versaillais.
Une partie de la Garde Nationale prit parti pour la Commune.
Je recopie un extrait du livre « La Garde nationale, 1789-1872 » de Roger Dupuy :
« Sur les 200 000 gardes nationaux soldés par la Commune de 1871, l’effectif des véritables combattants fut d’environ 50 000 en avril 1871 et d’environ 40 000 au début du mois de juin, une hémorragie insidieuse et continue affaiblissait le camp des Fédérés et seuls les plus déterminés restèrent mobilisés, mais sans plus pouvoir compenser leurs pertes et ne pouvant donc que désespérer de l’issue des combats.
De leur côté, les officiers versaillais exhortaient leurs hommes à en finir avec des fauteurs de désordre opposés à l’union nécessaire de tous les Français face à l’envahisseur et qui donc trahissaient leur patrie. On assistait, soit par désespoir, soit par détestation politique, à la radicalisation des comportements dans les deux armées. Ainsi ces mêmes officiers versaillais prirent l’habitude de faire fusiller des prisonniers qui n’étaient pas, à leurs yeux, des soldats réguliers et qui avaient, de surcroît, tué des soldats réguliers.
Un tel paroxysme impose à tout historien de se demander si l’on peut encore parler de Garde Nationale pour évoquer les combattants des derniers jours de la Commune de 1871. Les intéressés eux-mêmes se considéraient toujours comme des gardes nationaux et les ultimes proclamations et procès-verbaux des autorités militaires communalistes étaient toujours pris au nom de la Garde Nationale de Paris. Mais, si les officiers et responsables politiques étaient massivement des militants révolutionnaires, qu’en étaient-ils des « fédérés » de base ?
On peut rétorquer qu’une telle question n’a pas à être posée car le propre de la Garde Nationale, c’était justement de permettre la cohabitation d’un fédéré « moyennement » politisé avec un militant actif, prosélyte déclaré d’une mouvance politique révolutionnaire. Mais il est évident que le départ massif, hors de Paris, de 80 000 gardes nationaux « conservateurs », avaient modifié la donne politique dans la capitale et considérablement réduit la marge de manoeuvre de Thiers. On peut donc estimer qu’en avril et mai, conséquence logique de cet exode, on a assisté à une sorte de processus d’exaspération passionnée de l’attitude politique des ultimes combattants de la Commune qu’on peut identifier à un noyau dur de militants révolutionnaires que l’offensive des Versaillais acculait soit à renoncer à un combat perdu d’avance en tentant de se fondre dans l’anonymat de la foule parisienne, soit à le poursuivre sans autre issue qu’une mort quasi inéluctable.
Pour la plupart des contemporains, notamment hors de la capitale, la cause était entendue : la Garde Nationale, à Paris, signifiait à nouveau violence terroriste, vandalisme destructeur et folie suicidaire.
Le lendemain même de la reddition du dernier carré des « communards », le 29 mai 1871, Adolphe Thiers signa l’arrêté qui supprimait la Garde Nationale de Paris et celle du département de la Seine. »
Roger Dupuy, La Garde Nationale 1789-1872, Folio Gallimard, page 525.
Je me demande ce que va faire la Garde Nationale en Grèce dans les mois qui viennent.
Jeudi 9 février 2012 :
Grèce : grève générale de 48 heures contre la cure de rigueur.
Les deux grandes centrales syndicales grecques, Adedy pour le public et GSEE pour le privé, ont appelé jeudi à une grève générale vendredi et samedi contre les nouvelles mesures de rigueur exigées par l’Union Européenne et le FMI en échange d’un nouveau prêt, a-t-on appris de source syndicale.
« Nous appelons à une grève générale vendredi et samedi au côté du syndicat de la fonction publique », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la GSEE après une nuit de réunion marathon des trois partis de la coalition gouvernementale sur le nouveau plan de rigueur.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Grece_greve_generale_de_48_heures_contre_la_cure_de_rigueur090220121102.asp
Grèce : les recettes de l’Etat chutent de 1 milliard en janvier
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3203
Au contraire nous les connaissons parfaitement:
– Indignés
– Occupy
– enfants sous-alimentés en Grece
– emeutes (de la faim, londoniennes, etc)
– populisme de gauche et de droite
– renversement de regimes
-1789
Pourquoi attendre planqué derriere le dernier domino…..Ne vous demandez pas ce que l’état peut faire pour vous ….et encore moins ce que vous pouvez faire pour l’ état …
Demandez vous ce que vous pouvez faire pour vous mettre a l’ abris ….
Si tout se passe comme nous le craignons, il n’y aura pas d’abri.
Demandons-nous plutôt ce que nous pouvons faire, aujourd’hui, pour les autres, donc les grecs, premiers touchés.
La seule chose qui pourra nous sauver, c’est la solidarité. Car nous sommes les plus nombreux (99%, si j’ai bien compris…)
Take Shelter !!!