Rome, 26 juin 363
L’empire romain n’est pas mort
La crise actuelle marque-t-elle le début de la fin de l’empire romain dans sa version moderne ? C’est une étrange question, estime Flavius Oribius, professeur d’économie à Tarquinia, car cela suppose qu’il existe une solution de remplacement viable. La vérité, selon lui, est que, pour le moment du moins, les seules alternatives sérieuses au modèle romo-byzantin sont d’autres formes d’empire romain.
Désolé, je n’ai pas pu résister. Le vrai titre dans Les Échos de ce matin est :
Le capitalisme n’est pas mort
La crise actuelle marque-t-elle le début de la fin du capitalisme dans sa version moderne ? C’est une étrange question, estime Kenneth Rogoff, professeur d’économie à Harvard, car cela suppose qu’il existe une solution de remplacement viable. La vérité, selon lui, est que, pour le moment du moins, les seules alternatives sérieuses au modèle anglo-américain sont d’autres formes de capitalisme.
120 réponses à “L’EMPIRE ROMAIN N’EST PAS MORT !”
Le conseil d’un américain : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/12/sauvez-les-citoyens-avant-les-banques_1617474_3232.html
Monsieur Jorion
connait probablement l’exposé de Karl Marx, rédigé en 1850 et intitulé « Klassenkämpfe in Frankreich ». Dans cet exposé il décrit avec mépris l’aristocratie financière, les banquiers les plus fortunés de son époque et leur conduite. Marx compare cette aristocratie avec le « Lumpenproletariat »: les mendiants, vagabonds et ouvriers sans emploi fixe. Ces deux population partagent, selon Marx, les mêmes principes: vivant à leur guise, sans attachement citoyen (en terme de nation), exempt d’une « conscience sociale et de classe », et cétera.
Marx s’est trompé. L’aristocratie financière, contrairement aux pauvres, est bien consciente d’appartenir à une classe, ils sont bien connectés entre eux, ils ont de l’influence, même jusqu’aux sphères supérieures des gouvernements. Et contraiment aux déclassés, les riches votent et se mêlent de la politique.
Ce groupe social tient le monde. J’estime le chiffre à 250 personnes, pas plus. Ces gens font tout pour que rien ne change, sauf, bien sûr, si cela serait en leur faveur.
Vous oubliez de prendre en compte le nombre de dévots mon cher ami,
Hmm avant même que le Climat sur terre n’en finisse par devenir de plus en plus invivable et irrespirable.
La destinée du monde appartiendra toujours au groupe social le plus prometteur et sélectif du moment. C’est le moment d’avoir du discernement, car c’est bien un chiffre d’homme qui se transmette graduellement les mêmes choses.
Connaissez-vous par exemple Georges Clémenceau il afficha toute sa vie un athéisme le plus radical envers certaines choses du passé. Pourtant avant sa mort, en janvier 1929, il fit à son collaborateur Ernest Vaughan la courageuse déclaration suivante aux gens de son propre temps:
« Mon cher ami, je vais vous quitter prochainement. Et, vous le savez, depuis la mort de celle que je viens de perdre, la vie m’est à charge. Avant de vous quitter j’ai pourtant tenu à vous faire cette déclaration. Vous savez que, depuis mon enfance et pendant toute ma vie, j’ai souvent ricané le premier des premiers ages de l’histoire humaine, des religions, des prophètes, des saints, des écritures, toute ma génération en ricanait pareillement tout autant que moi, surtout au regard de certaines choses. Eh bien, au moment où je vais disparaître, ( sachez que j’en ricane déjà un peu moins ) sans peur et autant que je l’ai pu, sans reproche, je déclare qu’avec tout le parti républicain je me suis trompé grossièrement et que nous avons fait en réalité un plus grand mal au pays. ( Voyez partout le monde ) Je suis sûr aujourd’hui, sûr de toute certitude, qu’il est impossible de baser une société civilisée intégralement sur le tout matérialisme et l’athéisme. L’explication des mystères qui nous enveloppent n’est évidemment pas claire pour notre pauvre raison humaine ; mais l’explication matérielle et mécanique des libres penseurs comme des athées est encore moins claire et elle est certainement beaucoup moins consolante et rassurante. Je tiens à vous dire que je meurs donc en plein accord avec vous ; si j’avais découvert plus tôt ces vérités, je les propagerais comme vous, sans peur du qu’en dira-t-on, sans peur du ridicule, sans peur des sarcasmes. J’ai autorisé à dire publiquement ce que je viens de vous dire pour l’édification des jeunes générations républicaines. J’ai libéré ma conscience. » Georges Clemenceau
Hmm je vous le dis en vérité gens de bonne volonté et gens du socialisme, après l’excès des premiers capitalistes sur terre viendra tout autant le même genre excès contre capitaliste sur toute la terre, tout cela bien sur n’arrangera en rien le climat sur terre. C’est vrai aujourd’hui vous me faites peut-être bon accueil mais demain hélas mon Dieu je n’en serais pas mieux accueilli les bras ouverts en société.
Il y aura donc d’autres malheureuses atrocités à la prochaine, et cela en dépit des nombreuses fausses publicités trompeuses et matérialistes du monde.
La valeur vient d’abord et avant tout du grand nombre, celui en fait du tout contrôle asservissant et progressif du genre humain, la surveillance comme le tri de plus en plus visible et contraint de toute l’espère humaine.
Parole de Jérémie bien rare sont ceux qui me surprennent, pareillement de mon coté à l’égard de mes semblables.Oui j’ai déjà bien du mal à me débarasser de ma propre dimension animale sur le moment, surtout le lundi alors imaginez la suite pour demain.
Je sais, je sais je gâche parfois un peu la bomme ambiance, pourtant faut bien parfois se rendre à certaines évidences au fil des choses.
Salut Jéjé,
Il est beau tout plein ce discours du vieux. Une source peut-être pour appuyer ce texte ? Marrant ce que les morts parlent en ce moment sur certaines ondes. Un vrai miracle dit donc. Tous les trois/quatre mois sur le net, un cadavre qui fait son coming out. On ne voit pas trop le rapport avec la choucroute mais ça devait te tenir à coeur de nous le copier coller ici depuis les sites Vox dei et Cie. Bref sorti depuis quelques jours sur tous les bons sites croa croa.
D’ailleurs, à la fin il parait que sur son lit de mort, Clemenceau, voyant arriver un prêtre dit
« Enlevez-moi ça ! »
Comme quoi hein à cet âge, il arrive qu’on ne sache plus trop si la pulpe est encore au fond.
(merci qui ? merci wiki !)
Pardon y sont même parfois pas encore mort comme le fameux athée américain Christopher Hitchens…
Il est tellement britannique que j’ai du mal à l’imaginer en Américain.
Clemenceau, mettez un tigre dans votre bénitier !
Bon c’est pas tout ça, faut que j’me fade l’écriture anticipée du mail terminal et auto-flagello-lacrimo-christique de Dawkins à l’archbishop of Canterbury. Y’a pas urgence, dieU merci, mais y’a taf.
Il faut le tuer car il ne mourra pas de sa bonne volonté.
Cahuzac à dit hier que l’europe allait interdire (par le décret de bruxelles de vendredi) aux banques d’accepter des haircuts sur les dettes des états , comme çà été fait pour la grêce.
Aux armes citoyens.
Je vous assure à la prochaine j’aurais bien du mal à tracer la route.
A bas les rêveurs, à bas les nuages, le ciel, à bas partout le moins flatteur dans notre temps.
Faut partout se perdre en étant le plus en désaccord avec Soi et Dame nature, la grande tragégie du monde.
Mon Dieu fasse qu’il n’en soit pas toujours ainsi, qu’en sera-t-il à force pour l’humanité mise en esclavage ?
L’entièreté des deux jours de formation de l’Observatoire International
de la Dette (CADTM) est retransmise en direct et en streaming
sur le site USTREAM
http://www.ustream.tv/channel/cadtm-debt-and-austerity.
( http://www.ustream.tv/channel/cadtm-debt-and-austerity )
Vous pourrez y rencontrer des membres du réseau
international CADTM, mais également des journalistes, des
militant-e-s et certain-e-s universitaires intéressé-e-s
par ce sujet aussi brûlant que central dans notre quotidien.
Retrouvez toutes les informations sur le site
http://www.cadtm.org/Pour-mieux-affronter-la-crise-de
Heu ne dit-pn pas « romano-byzantin » et pour moi « chute de l’empire romain » est plus familier que fin de l’empire romain.
Ce qui tue là dedans, c’est le mot « sérieuse ». Alternative sérieuse.
Les alternatives n’en n’ont franchement rien à faire d’être sérieuses, surtout aux yeux des grands prêtres de religions faillies.
@LEMAR
Qui est donc Charles Gave? spécialiste des marchés financiers, est le fondateur de GaveKal Research, GaveKal Securities et de GaveKal Capital, dont il est aussi le Président. Il a reçu un PhD en économie de l’université de Chicago où il fut l’élève de Milton Friedman.
Milton Friedman initia une pensée économique d’inspiration libérale dont les prescriptions s’opposent de front à celle du keynésianisme.
Les idées (de Milton Friedman ) économiques sur le monétarisme, la fiscalité, les privatisations et la dérèglementation ont inspiré les politiques économiques de nombreux gouvernements à travers le monde, notamment ceux de Ronald Reagan aux États-Unis, de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, d’Augusto Pinochet au Chili, ou de Brian Mulroney au Canada.
Donc pour moi, M. Gave est un ultra libéral, son point de vue n’est pas à négliger, même si la Chine n’est pas décidée demain à se laisser déstabiliser par des millions de chômeurs n’ayant plus rien à perdre.
Charles GAVE était d’ailleurs l’invité de BFM le 6 décembre dernier dans l’émission les experts de Nicolas DOZE où il annonçait le retour au franc comme inévitable :
Extrait de l’émission
Kenneth Rogoff confond ou assimile un cas de figure pratique et un cas de figure social-historique. Mais on ne résout pas un « problème » du premier type comme on résout un « problème » du second. C’est une erreur de catégorie. Erreur déjà, parce que le schéma général de résolution d’un problème qu’il donne ne s’applique pas même au cas pratique. La solution a une situation pratique n’a pas besoin d’être viable, c’est-à-dire être durable et pérenne pendant un temps « infini »: elle doit être suffisante quant à l’usage, c’est-à-dire suffisante quant à ce que la situation requiert. Si je remplace mon pneu crevé par celui de secours, celui-ci ne doit pas nécessairement me permettre de rouler indéfiniment mais au moins à me rendre jusqu’au prochain garage. Les situations pratiques n’ont pas devant elle un temps « infini » dont la réponse qu’on y donne devrait tenir compte, elles ont devant elles un temps indéfini marqué par certaines limites (durée de vie humaine, solutions techniques disponibles, représentation qu’on se fait de l’avenir, etc.). D’ailleurs implanter un cœur artificiel ne garantit à personne de vivre jusqu’à 300 ans, et même sa fabrication n’est pas conçue en vue que sa durée de fonctionnement soit du même ordre. La solution est ici « viable » quant à la durée de vie moyenne d’un individu, ou le temps qu’il lui reste à vivre, et non pour qu’il puisse profiter de son cœur artificiel au paradis et éternellement.
D’autre part, si dans le meilleur des cas pratiques on est parfois face à des alternatives, du genre fromage ou dessert, il n’en va que rarement ainsi dans la plupart des autres cas. Quel métier embrasser et selon quels « critères »? Médecin ou plombier? Bonnetier ou maréchal-ferrant? Et mon choix de vie est-il alors « viable »? Mais est-ce en fonction de cela que j’ai à me décider ou que je décide généralement? Même la viabilité n’est pas un critère pertinent, puisqu’on peut décider de sacrifier sa vie alors même que d’autres choix étaient possibles. Mais ce qui est « pertinent » pour un individu, c’est ce qui a pour lui historiquement du sens et qui est, d’une certaine manière, déjà-là donné (moine copiste, citoyen athénien, entrepreneur schumpeterien, esclave romain, etc.), et qui ne se présente pas à lui comme les seules réponses possibles, ou des alternatives, au problème général de l’existence.
Or il en va tout autrement lorsqu’il s’agit d’une société. Déjà parce qu’on ne peut pas passer d’un « que puis-je faire? » en particulier à un « que pouvons-nous faire? » en général, comme si les problèmes étaient du même ordre ou les situations comparables. Les problèmes que rencontre une société ne sont pas analogues à ceux que les individus rencontrent. La fin du pétrole aura peut-être pour conséquence pour l’individu de devoir marcher à pied, cela en aura beaucoup d’autres pour la société et pas de la même manière. Qu’une société ait ou non du pétrole, elle n’a jamais besoin de prendre sa voiture pour aller travailler. Par où on voit néanmoins que les problèmes de la société ne sont pas sans rapport avec ceux des individus. Mais même si les uns et les autres ne sont pas dissociables, ils ne sont pas pour autant de même nature. Ceci aussi parce que la situation pratique d’un individu lui est « extérieure », et est « intérieure » à la société dans laquelle il vit, ce qui n’est pas le cas d’une société, où les questions et leur mode de résolution sont avant tout « internes ». C’est pourquoi une « solution de remplacement » n’est pas un possible parmi d’autres qu’une société devrait choisir face à telle ou telle situation, comme pourrait le faire un individu, mais la manière qu’une société a de se dire – en parlant ici, si on veut, métaphoriquement – c’est-à-dire une certaine manière de s’affirmer, de se rapporter à son propre passé ou de se projeter dans l’avenir.
Or cette manière-là, par le truchement de Kenneth Rogoff, est bien connue: c’est une forme de dénégation. Dénégation historiquement contredite, puisque tous les empires et toutes les sociétés ont fini par disparaître, et on ne voit pas comment cela aurait pu être possible s’ils avaient eu eux aussi à choisir la « solution de remplacement » la plus « viable » qui se présentait à eux. Et mettrions-nous cette erreur de jugement sur le compte de leur stupidité, de leur manque de lucidité, sur le peu de recul historique qu’ils avaient ou de ce qu’on voudra, nous n’en tomberions pas moins sous le même chef d’accusation pour les sociétés qui seront certainement là dans dix mille ans et qui ne manqueront pas de nous adresser le reproche. Mais cette dénégation est peut-être aussi et surtout historiquement « inapte », au sens d’inadapté et donc non viable, parce que c’est justement elle qui peut expliquer que les sociétés du passé aient été incapables de s’imaginer autres, c’est-à-dire de se changer quand cela aurait dû leur apparaître nécessaire ou vital.
Messieurs faites vos jeux !!!
Quand la grande braderie touchera à sa fin, quand des actifs auront été acquis pour rien, la fin de partie sera sifflée et si la BCE ne fait rien toute seule la FED viendra à son aide.
je ne crois pas un seul instant à la fin du capitalisme, pourtant j’aurais bien aimé y croire mais je vous laisse à vos illusions.
En plus la chute de l’empire romain, n’a jamais signifié la fin de l’empire du commerce !!!
Une nouvelle hypothèse peut désormais être validée pour expliquer la fin des dinosaures:
Les vélociraptors ont peu être trop parié sur la fluctuation des prix.
On peut voir les choses comme cela, ou imaginer que les dinosaures ont eu la sagesse de s’adapter à un monde qui change en permanence, en métamorphosant leurs dents en becs, leurs protoplumes en plumes et leurs os creux en réserves d’oxygène… Non, eux ils se sont recyclés dans le vol à voile, naviguent au dessus de nos têtes avec succès et ont prouvé qu’on peut survivre à tous les cataclysmes.
C’est une source d’espoir pour l’espèce humaine.
Donc penser que le commerce parce que c’est de ça qu’il s’agit quand on parle capitalisme va cesser pour un autre mode de société basé sur autre chose que des querelles d’épiciers qui veulent toujours être plus riches, ce n’est pas demain la veille, l’approvisionnement au service de la collectivité le communisme on a vu que c’était loin d’être le nec plus ultra non plus, alors qui a une nouvelle conception ici levez donc la main s’il vous plait, je ne vois personne, car malheureusement même l’anarchie est une utopie.
à liervol,
Ignorez-vous que pour qu’une marchandise soit vendue il est nécessaire qu’elle soit préalablement produite ?
oui mais maintenant plus la peine de produire on vend en double en triple regardez combien de fois les hypothèques des subprimes ont été vendues….et puis Gave nous explique qu’on va pouvoir exterminer la race humaine et ne mettre que des machines et une poignée d’individus pour contempler cela mieux que Terminator
Et ce qui m’ennuie c’est que comme l’époque va trop vite, on se demande pourquoi si ce n’est la monstrueuse compétitivité qui ne vous laisse même pas contempler un coucher de soleil gratuit.
Donc comme cette époque est celle du zapping on produit tout et n’importe quoi on se gave comme des oies en oubliant le plaisir la saveur on a tous un train à prendre et c’est le règne de la médiocrité et cette médiocrité ce qui est désolant c’est qu’en plus elle a un prix fou, un prix monstrueux, et qu’on vient ensuite nous dire que c’est pas cher de vivre et d’acheter de l’ordinaire or c’est faux dans nos qualités de vie nous payons tous un prix exorbitant.
@liervol
http://epheman.perso.neuf.fr/anarchie.html ( http://www.ephemanar.net/ )
à liervol,
Le produit financier serait donc la marchandise pure, sans aucun usage réel ou imaginaire, une sorte de pur esprit.
Quand je vois que je peux acheter le même article vendu en France au USA pour bien moins cher transport et taxes comprises je me dis que nous sommes mal barré, qu’il y a comme quelque chose qui va pas car le commerçant au USA il fait aussi sa marge. Alors que nous avons un euro fort ce produit fait en zone dollar devrait arriver chez nous moins cher marge comprise ????
Bien vu, liervol. Y compris dans la zone Euro, de deux pays « comparables » (officiellement, tout du moins).
Même chose pour les transports: différence de prix pour un Berlin/Paris ou inversement, en avion, qu’il soit acheté à Paris ou à Berlin…
Ou en grande-surface: une amie a eu l’occasion il y a un bon moment, de faire ses courses à Francfort, au lieu de Paris habituellement, avec des produits de marque (les mêmes): près de 2 fois moins cher en Allemagne…
Est-ce normal? NON ===> Problème(s) du côté de la distribution, en France…
C’est parce qu’Apple veille aux pépins, qu’elle vend plus cher d’environ 30% en Europe.
Tout bien réfléchi, pour une firme ricaine plumer les Européens c’est du patriotisme.
Mensonge, progrès technique et avenir de l’humanité.
Ce jour, un article sur lemonde.fr : Paul François, un paysan charentais, affronte Monsanto devant la justice française.
Moi j’en suis à la case « anthropologie pour les nuls ».
Je me demande si le capitalisme ne prend pas ses racines jusque dans la langue indo-européenne et le monothéisme judéo-chrétien.
Le verbe être n’a pas la même signification dans « Dieu est celui qui est », « Tout être perdure dans son être », « Le bororo est un arara ».
Dans le premier cas on a un « être » statique.
Dans le deuxième on a un « être » dynamique doué de mécanismes d’homéostasie que René Thom illustre en lui associant l’oscillateur linéaire x’ ‘+x=0 (petite bille rappelée à l’origine par un ressort). Dans ces deux cas le « être » judéo-chrétien/indo-européen est toujours considéré d’abord du point de vue du sujet, « Je suis », il est capitaliste.
Je crois avoir lu quelque part 🙂 que dans le troisième cas « être » a une autre signification. Du genre: les bororos sont en harmonie avec la nature, ils « sont » la nature, ils la symbolisent par l’arara (parce qu’il est beau?). Ce « être » n’est ni du côté du sujet ni du côté de l’objet, ni capitaliste ni communiste.
J’ai fumé?
Non je crois pas, il me semble avoir lu quelque chose comme ça.
S’il suffisait, ou s’il était nécessaire, pour comprendre le sens des mots de notre langue de se reporter à un sens originel ou premier, il faudrait alors se demander ce que l’homme de Cro-Magnon entendait par « être », puisqu’il a peut-être été le premier à en faire usage, et qu’il semblerait, à vous lire, que tous les sens qui succèdent à un sens premier en soient dépendants ou dérivés. Mais s’il y a de l’histoire, et ce d’une manière quelconque, il y a alors du nouveau ou de l’autre en un sens absolu. Une chose est de reconnaître une certaine continuité historique du sens ou de ce qu’on veut – une technique, une forme de société, des mœurs, etc. -, une autre est de croire que le vrai sens est le sens premier, qu’une forme ronde préfigure l’invention de la roue, que la démocratie grecque était déjà-là chez les babyloniens, comme si entre temps il ne s’était rien passé et comme si rien n’avait fondamentalement changé, si ce n’est les détails ou les accidents, l’essence restant intacte et la même. Mais si le vrai sens du capitalisme était déjà-là dans les langues indo-européennes, il était alors déjà-là sous une forme ou une autre dans celles qui les ont précédées, et ainsi de suite. Par-là, comme il existe vraisemblablement une forme de proto-langage chez les singes, il faut supposer que le capitalisme y était alors déjà contenu, et d’autant plus qu’on pourrait aussi être fondé à voir dans leurs comportements ou dans leur organisation « sociale » une forme embryonnaire de division du travail ou d’accumulation primitive du capital, et pour les plus perspicaces, à y déceler peut-être même les prémices de la crise actuelle. Comme quoi Paul Jorion n’a rien inventé.
Vous avez simplement recours à une explication « mythique » par un retour à l’origine. Il y a bien une origine à toute chose, mais il ne sert de rien de croire qu’elle donnerait le sens d’une situation, à moins de supposer que le sens est ce qui est là depuis toujours et est ce qui ne change jamais. Mais pensez-vous que même les pâquerettes n’ont pas connu quelques variations depuis l’Antiquité? Pourquoi en irait-il différemment du sens, et sachant que cela n’est même pas comparable? Or dans le cas contraire, il faudrait croire que pour comprendre le sens de mon existence présente, je dusse essayer de me remémorer celui qu’il était alors que j’étais dans le ventre de ma mère, comme s’il y avait un sens dernier, ici premier, de ma vie dont tout le reste ne serait qu’accident survenu malencontreusement. Pour résumer, je ne suis pas sûr que chercher l’origine du capitalisme « dans la langue indo-européenne et le monothéisme judéo-chrétien » soit la meilleure manière de le comprendre, et encore moins de le critiquer.
Ensuite, pour comprendre le sens du mot « être », vous mobilisez non pas deux parmi les sens qu’il aurait, mais deux manières possibles de le considérer. Raison pour laquelle une fois que vous avez affirmé qu’il avait 3 sens fondamentaux, dont l’un signifierait qu’il est statique et l’autre dynamique, vous êtes bien en peine d’en trouver un troisième qui ferait la synthèse ou qui en dirait autre chose. Mais la distinction statique/dynamique ou chose/processus n’est pas même toujours pertinente. Connaissez-vous beaucoup de choses qui ne soient pas des procès ou beaucoup de procès qui ne soient pas aussi des choses? Une pierre, aussi durable soit-elle à nos yeux, n’en est pas moins un processus de désagrégation – et même si elle n’a pas en elle-même les causes de cette désagrégation -, de même qu’inversement un être vivant, comme processus de désagrégation, n’en est pas moins une chose qui dure suffisamment pour être reconnue comme étant cette même « chose », alors que de toute évidence, elle est autre, c’est-à-dire a changé.
Le problème n’est pas ici celui d’une anthropologie naïve mais celui d’une métaphysique conséquente. Ce qui n’est bien évidemment pas du tout une critique.
Rogoff écrit « aucun des problèmes du capitalisme n’est insurmontable et les économistes ont offert une variété de solutions fondées sur l’économie de marché. »
Question. Pourquoi le capitalisme se casse-t-il donc la figure et de plus en plus souvent ?
Si solutions il existe, c’est qu’elles ne sont pas mises en œuvre. Et ne tient-il pas à la nature du capitalisme que les solutions pour le sauver – sous-entendu pour en faire un système homéostatique – ne soient pas mises en œuvre ?
Outre ces contradictions, l’article fait la part belle à des clichés de Café du Commerce US. Le capitalisme « darwinien », c’est le chinois. Comme si les USA n’imposaient pas à l’intérieur et à l’extérieur une « concurrence féroce », « une protection sociale faible » et « une intervention du gouvernement très étendue » pour ce qui de soutenir ses multinationales et de pondre des lois qui donnent le maximum de possibilités et d’impunités aux entrepreneurs; on l’a constaté au temps de la plateforme Blue Horizon, explosée suite à un forage à une profondeur trop grande. Suite à ce forage et l’explosion consécutive le Golfe du Mexique a été quasiment rempli de pétrole, mais Obama a quand même autorisé les pétroliers à reprendre ce type de forage.
Même farine pour l’historique du capitalisme. Il a » [fait ]sortir de la misère des milliards de gens ordinaires. Le marxisme et le socialisme autoritaire ont en comparaison un bilan désastreux. »
Manque de bol, dès qu’ils ont commencé à sortir il les a fait rentrer dans cette misère qui s’accroit et contamine même les pays développés aujourd’hui. C’est bien Lellouche qui a dit un jour à la télé en parlant des USA, « C’est le tiers-monde, là-bas ».
Le marxisme n’était pas un régime mais un mode de compréhension du système capitalisme.
Bref, en semant quelques bon sentiments et des yaka-faucons, l’auteur signe une pétition de principe sur la viabilité et la durabilité du capitalisme, exactement comme nos « élites » UE.
Sans parler du fait qu’il parle du capitalisme comme une espèce de machine a régler. Eh, professeur Kenneth Rogoff de Hârvard, il y a des gens dans la machine et c’est même eux qui la font tourner !
Au lieu d’inventer un flavius machin il fallait parler d’Augustin d’Hippone, qui vécut l’époque du sac de Rome par les Wisigoths d’Alaric en 410 (hommage à l’Abbé Saunière qui a retrouvé le magot) et aurait-il pu entrevoir l’avènement du Haut Moyen-Âge et du Saint Empire Romain Germanique? Non… Ce qui est arrivé à l’Empire Romain ne le concerna plus, car ce monstre gigantesque fut emporté par les invasions de barbares qui sont bien sûr avec le temps devenus « nous ». Pourtant il inspira les fondements du Christianisme Européen: détourner la populace Romo-Byzantine de « ici et maintenant » pour lui faire espérer un paradis éternel…
On ne saura pas ce qu’il y aura après le capitalisme.
[…] un récent billet, Paul Jorion évoquait cette interview où l’économiste américain tendance FMI Kenneth […]
C’est drôle mais cela fait me semble-t-il abstraction de ce qu’un empire politique et un système économique fondé sur la nature (mauvaise) de l’homme (avidité, égoïsme) ne sont pas la même chose…
Bonjour,
Le texte de l’article des Echos ne semble plus disponible sur le net.
Pouvez-vous le donner quelque part ?