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Depuis le début de la crise, le parallèle qui s’impose est celui d’un « processus critique » : un processus qui conduit inéluctablement à l’effondrement, mais dont le timing est incertain, trop d’impondérables intervenant dans les effets globaux constatés. Et ici, l’image le plus souvent utilisée est celle d’un tas de sable bâti par des enfants : la prochaine pelletée fera-t-elle s’élever le tas, ou bien s’en effondrer un grand pan ? Impossible à dire : trop d’éléments interviennent qui détermineront si le scénario aura un aboutissement positif ou négatif : en fait, chacun des grains de sable concernés aura un rôle à jouer.
C’est là le message que j’adressais il y a quelques temps aux élèves d’une école dont on m’avait dit : « Attention : ils sont un peu déprimés ! », je leur avais dit : « Nous sommes, chacun d’entre nous, l’un de ces grains de sable, et nous entrons dans une période exaltante où chacun a la capacité de faire la différence dans le grand tournant historique où nous nous retrouvons à notre corps défendant ».
La décision de Georges Papandréou hier, de soumettre les décisions européennes relatives à la dette de la Grèce à référendum dans son pays, constitue en soi une pelletée dans la construction du fort : parviendra-t-elle à hausser la forteresse européenne ou bien sera-t-elle celle qui la fera s’écrouler pour de bon ? Le peuple grec ne pouvait plus s’exprimer que dans la rue et le voilà de retour aux urnes, comme il sied d’ailleurs en démocratie, mais l’Europe des marchands, vaste construction bureaucratique à l’usage du 1% au sommet, pourra-t-elle tenir le choc ?
Là où j’écris, c’est aujourd’hui la Toussaint. Les chrysanthèmes jaune éclatant dans le jardin sont là qui me le rappellent. Certaines Bourses ne vont cependant pas tarder à s’ouvrir ici et là dans le monde et ne tarderont pas à nous faire connaître leurs pensées profondes à propos du grain de sable grec.
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225 réponses à “LE GRAIN DE SABLE GREC”
Bravo ! Voilà enfin une décision courageuse, même si elle est porteuse d’incertitudes, voire de dangers. Cela fera peut-être progresser plus vite les choses vers une issue de toute manière inéluctable…
Enfin, courageuse, finalement, je ne sais pas trop, car on ne sait pas quelle est la motivation de GP… Se serait-il rendu compte de l’écrasante responsabilité qu’il a vis-à-vis de son peuple, pour ne pas dire de l’Histoire ? Serait-ce un sursaut de bon sens ? Cheche-t-il à donner au peuple grec une chance de prendre son destin en main, de donner son avis, d’échapper au carcan européen, quitte à plonger dans l’inconnu ?
En effet, qu’est-ce qui serait pire ? Les conséquences sociales du plan d’aide européen ou celles d’un défaut et d’une sortie de l »Euro ?…
Mais soyons optimiste et voyons-y surtout un signe de démocratie dans ce pays qui en est l’un des berceaux.
Ça me rappelle la décision de Chirac de soumettre l’approbation de la Traîtrise de Lisbonne, pardon, du Traité de Lisbonne, au référendum chez nous…
Les Grecs viennent de souhaiter la bienvenue à Mario Draghi et à Goldman Sach à la tète de la BCE, un bon « va te faire voir chez les Grecs » en somme ! Mais ce qui est le plus incroyable c’est de voir une bonne partie du mass média découvrir qu’en Grèce bein mince alors y a des Grecs ! WWWAOUUUU ! Quel scoop ! Et ils peuvent faire un Referendum, la démocratie ça existe encore, nan pas possible !?
Mais nous n’y somme pas encore au référendum, qui sait, Papandreou peut effectivement être forcé de démissionner, mais d’un autre coté on ne pourra pas lui reproché d’avoir demander l’avis de son peuple (même si c’est un peu tard) !
La Grèce va faire défaut et sortir de la zone Euro, ce référendum est une manière quasi officielle de l’annoncer ! Mais quelle manière !!! C’est un très joli coup !
il y a l’arbre qui cache la foret et le grain qui cache le tas .
Le tas c’est une formidable empoignade monétaire et financiére entre le $ et l’euro en faisant
abstraction du yen et du yuan . La Gréce n’est qu’un pion dans cette affaire , mais un pion situé
momentanément à un endoit stratégique .
Un graphe indiquait qu’il allait y avoir une surprise . Un je ne sais quoi qui retournerait la situation .
C’est celui du cours de l’or en $ et en euro . A long terme il indique une trés forte montée avec une volatilité croissante (hyperbulle ou MEGAPHONE comme on veut) , à moyen terme une trés forte baisse , or à court terme parallélement au succés de l’euro il semblait vouloir ,contre toute
attente , remonter fortement en $ . Ce qui eut été un signal d’échec de la fed .
Echec au final , il y aura et méme echec et mat (de méme pour l’euro), mais nous sommes encore trés loin de cela . Et l’avantage doit rester au $ ne serait que l’euro ne peut exister sans
lui . L’inattendu est donc survenu . Avait-on oublié que l’Europe n’est et ne peut étre une unité
politique ? Donc que la Gréce n’est et ne peut étre sous sa tutelle ?
L’avant-garde.
Comme évoqué à propos d’une communication récente de Zébu, je pense qu’une des questions fondamentales de l’heure est celle de l’avant-garde.
Non seulement du point de vue d’une révolution ou d’un changement de paradigme, mais d’un point de vue stratégique.
Quand tous savent, mais ne disent pas, que les immenses dettes publiques et privées ne sont pas remboursables, certains, plus malins ou plus rapides que d’autres et qui ont moins à perdre, crachent le morceau.
Nous en sommes là.
Ne soyons pas, ou ne faisons pas mine d’être, surpris.
Mes respects à tous les mortssaints ! Mon verre de rogne vie levé !!!
Je ne suis pas croyant de ce que je lis : NS n’est pas consterné … Pas plus que la rouge vif d’Estampe, locataire au FMI; encore moins la Pe Tsaï germanique…. DESOLE !!!
—> Manipulations et complots !
Question de fond.
Cette annonce, c’est un truc pour réveiller les morts ?
Alors les dernières news entendues sur bfm business :
– Papandréou démissionnerait (peut être) suite à un conseil des ministres ce soir.
– l’Allemagne serait contrainte d’accepter dans peu de jours, que la BCE devienne un organisme prêteur
– la Chine ne serait plus intéressée pour aider l’Europe
Voilà, c’est tout à trac.
Une suggestion de vidéo à voir en ce moment par Jean-Luce Morlie.
Leonard Cohen : Democracy Is Coming to the USA
Hello A Tous Saint et bonne semaine:
http://www.youtube.com/watch?v=kzWeN-bVDUc&feature=fvwrel
…. quand même et malgré tout une préférence à me vouer à tous seins
Certains découvrent avec stupeur que les peuples européens,dirigés d’une main de fer par des gens peu capables,n’auraient pas disparu.La souveraineté populaire ne serait pas si éculée que cela.Nous ne pouvons que nous en réjouir.Nous allons enfin entrer dans le vif du sujet:l’actuelle politique européenne est-elle soutenue par la majorité des citoyens européens?La zone euro,en l’état,est-elle viable?Peut-on encore laisser agir librement pareils dirigeants bien décidés à plonger l’Europe non pas dans la récession comme certains continuent à l’affirmer mais dans la DEPRESSION?
Les acteurs des différentes places boursières ne s’y sont pas trompés car ils savent fort bien que la zone euro,en l’état,n’est viable qu’au prix d’une formidable régression sociale.Mais il n’est plus seulement question de régression sociale.La régression économique est déjà en marche.Les signes(indicateurs statistiques de toutes sortes)le montrent amplement.Il faut d’urgence remettre à flot les économies européennes.Or tout,absolument,tout a été mis en œuvre pour rendre cette remise à flot impossible :assèchement des recettes fiscales(au point que l’Irlande,par exemple,est devenue un « paradis fiscal »)privant les Etats de toute force économique en les écrasant sous une montagne de dettes ; maintien à toute force du carcan des traités européens sur le mode « mini traité de Lisbonne »alors qu’ils ne sont plus respectés(JC Trichet allant jusqu’à les qualifier de caducs !) ;
concours d’austérité des Etats européens ce qui conduit mécaniquement à casser la croissance à l’échelle européenne les pays de l’UE étant fortement dépendants les uns des autres;strict monétarisme appliqué sans aucun discernement(euro cher et BCE abandonnant les Etats à leur endettement,y compris l’Allemagne qui est plus endettée que la France !),refus de toute régulation financière (marchés financiers livrés à une totale irresponsabilité)faisant de la zone euro une zone parfaitement perméable à la globalisation financière qui est à l’origine de la crise de 2007-2008 et de ses actuels prolongements ; « modération salariale » valable peut-être pour « le tout à l’export » cher à l’Allemagne de Mme Merkel mais favorisant la contraction du marché intérieur ;enfin coupes sombres des budgets nationaux dans les dépenses(ou investissements !) de santé et d’éducation ce qui obère dangereusement l’avenir des peuples européens.
@ surmely alain 1 novembre 2011 à 17:25
Oui c’est certain. Mais pour y arriver il faut aussi se serrer la ceinture afin d’investir dans de nouveaux moyens de production d’énergie, car l’Europe vit actuellement, grâce à de l’énergie fossile qu’elle importe. Elle l’achète en s’endettant, ce qui ne peut pas durer longtemps. Or, cette énergie ne peut que coûter de plus en plus cher, au fur et à mesure de sa raréfaction. En Europe, on consomme en moyenne, 4 à 5 fois plus d’énergie par habitant qu’en Chine qui, elle, possède de fortes réserves charbonnières.
Pour vous faire une idée des problèmes qui se posent à l’Europe, lisez l’étude ci-dessous. Elle est faite au niveau planétaire, mais imaginez ce qu’elle implique pour les pays gros consommateurs d’énergie, alors qu’ils en sont pauvres.
http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm
Mail reçu à 17h29 :
Youpiiii !
Ça marche.
Bravo Paul
Signé : Jducac , saint et martyr .
@juan nessy
S’il ne reste qu’un capitaliste, ce sera jducac!
Comme je l’ai déja écrit sur le billet de Françaois Leclerc., je pense que GP ne peut plus politiquement bafouer la volonté du peuple grec…Surtout un socialiste.
La zone Euro ne mérite pas de détruire la démocratie pour éviter le krak de certaines banques sois-disant « systémiques ».
Les grecs peuvent choisir: La dèche tout de suite, mais pouvoir redemarer assez rapidement. Surtout hors de la zone euro. Laissons le mark, pardon l’eruo aux allemands.
Ou la deche pour bientot, et redemarrer aux calandes grecques…
La bazar? la catastrophe? Pas si sur. La colére de Merkel et de Geither, voire d’Obama, certainement. Il va falloir changer de paradigme.
Ou l’Euro survit, mais il faudra prendre le controle politique de la BCE et faire due quantitative easing tant honni, détesté, par tous. Meme ici.
C’est la seule solution. There is no alternative.
Et aprés? Ben rien! les peuples vont réaliser la néantitude de la « mondialisation » de l’économie. Et la plénitude de la spéculation mondiale. Et son fiasco abyssal…
Ne pas confondre les deux…
Et interdire les paris sur les prix.
Referendum rime avec communication ou propagande ou campagne « pour » ou « contre » donc ici, comme déjà dit à plusieurs reprises, « notre » système fait que le camp du Capital va forcément de l’emporter par un moyen ou un autre.
@++
Le referendum est une etape normale a partir du moment ou le dirigeant considere que plusieurs choix sont possibles. Ici, rester ou sortir de l’euro, entre autres…La surprise vient plutot de l’annonce faite une fois Papaendreou rentre en Grece. Devant l’histoire, il aura choisi de laisser le choix au peuple entre les differentes alternatives.
Que certains dirigeants europeens crient au scandale montrent de quelle maniere ils souhaitent que cela se passe. En catimini pour ne pas deballer au grand jour certains aspects. Je suis en particulier frappe de voir la maniere dont agit sarkozy sans aucun retour vers l’assemblee mais une emission de television en fin de sommet.