Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Un article dans le Wall Street Journal d’hier est consacré à un sujet passionnant : comment Goldman Sachs encourage – une fois de plus : comme au temps des subprimes – ses clients fortunés à parier sur la destruction totale du système financier, dans des conseils « stratégiques » offerts le 16 août à des hedge funds, des fonds d’investissement spéculatifs, clients de la firme.
Ce n’est pas que cet effondrement n’aura pas lieu sans l’aide de Goldman Sachs bien entendu, mais il est quand même paradoxal que ce soit l’une des principales firmes financières au monde qui agisse de cette manière et précipite l’effondrement du capitalisme. La rationalité économique a bien du mal évidemment à distinguer l’intérêt à long terme de l’intérêt à court terme, et Goldman Sachs agit du coup de manière parfaitement rationnelle et on ne saurait certainement pas la critiquer sur ce plan.
Au temps quand même pour le malheureux Adam Smith et sa « main invisible » : l’intérêt individuel égoïste ne contribue à l’intérêt général qu’au-dessous d’un certain seuil de complexité depuis longtemps dépassé. Friedrich von Wieser (1851 – 1926) évoquait en effet déjà le fait que le système capitaliste, fondé sur la poursuite des intérêts personnels, permet cependant à des individus d’utiliser leur fortune pour subvertir l’intérêt général. L’un des plus éminents fondateurs de l’École autrichienne d’économie était donc déjà au courant.
Ce que Marx n’est pas parvenu à faire, Goldman Sachs y parviendra donc. Et l’on sait pourquoi : ce qui manquait au révolutionnaire, c’était (mais c’est, bon sang, bien sûr !) les moyens financiers !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
81 réponses à “CE QUE KARL MARX N’EST PAS PARVENU À FAIRE, GOLDMAN SACHS Y PARVIENDRA”
[…] plus avisés parient sur le naufrage du système même dont ils vivent (lire le blog de Paul Jorion à ce sujet). L’impasse est moins évidente sans doute pour les à-côtés de notre civilisation, à […]
goldman sachs et consorts !
[…] Blog de Paul Jorion » CE QUE KARL MARX N’EST PAS PARVENU À FAIRE, GOLDMAN SACHS … […]
[…] Paul Jorion » CE QUE KARL MARX N’EST PAS PARVENU À FAIRE, GOLDMAN SACHS Y PARVIE… […]
[…] Paul Jorion » CE QUE KARL MARX N’EST PAS PARVENU À FAIRE, GOLDMAN SACHS Y PARVIE… […]
pour formater un disque on a des options :parmi elles garder certaines fichiers.ce coté farce cache bien la tragédie,pour refonder le système une guerre 3d est presque inévitable . parce qu ‘ ile s’agit toujours d’un rapport de force et d’une nouvelle vérité…la monnaie mondiale unique une redéfinition de la démographie et un point de chute de la mondialisation.le rôle des khazars sera redondant