Billet invité.
UN MECANISME TRES PERVERS
Sous le titre « Un fonds d’actifs du Trésor très privé », le Wall Street Journal d’aujourd’hui mercredi a apporté son décryptage du plan de Tim Geithner de sauvetage des institutions financières, s’interrogeant sur ses modalités.
Toute l’architecture de ce plan repose sur l’idée de créer plusieurs fonds public-privés, dont la gestion sera confiée à des investisseurs privés. Le Trésor, qui n’a pas encore identifiés ceux-ci, a défini une règle pour les sélectionner : ils doivent gérer au départ un minimum de dix milliards de dollars d’actifs toxiques, en donnant de ceux-ci une définition restrictive, c’est-à-dire excluant les CDO « au carré » pour ne retenir que les CDO « simples », ce qui relève encore la barre. Ce sont les implications de cette règle qui posent problème, selon le Wall Street Journal. Elles reviennent à exclure du champ des possibles la quasi-totalité des hedge funds, et n’aboutissent qu’à piocher dans une liste très courte d’institutions pouvant prétendre être retenues.
Car, s’il existe bien des dizaines de banques et de compagnies d’assurances qui pourraient répondre à ces conditions, elles n’envisagent dans leur très grande majorité, que de se dessaisir de leurs actifs toxiques, et non pas d’en acquérir d’autres, ce qui requiert d’avoir des reins solides, ce qu’elles n’ont pas. Le journal dresse finalement la liste de ceux qui pourraient être les heureux élus de cette opération massivement financée sur fonds publics : « Black Rock, Pimco, Goldman Sachs et Legg Mason, ainsi qu’un titan ou deux des représentants de l’industrie des hedge funds, comme Bridgewater ».
Ceux qui seraient retenus, est-il analysé, bénéficieront d’une rente de situation extraordinaire, puisqu’ils ne prennent pas de risque en raison de la couverture de l’Etat dont ils bénéficieront, de la possibilité de gagner gros, si tout ou partie des actifs toxiques gérés par leur fond venaient à reprendre vie, et des commissions qu’ils toucheront de la part de tous les investisseurs privés qui voudront avoir une part du gâteau.
Le journal donne une leçon de capitalisme « pur » à un Etat qui pratique selon lui la confusion des genres.
Ce processus aboutira, dans ces conditions, à concentrer une énorme quantité d’actifs toxiques sous un nombre très limité de parapluies, pour le coup « too huge to fail » (trop énormes pour chuter), qui auront donc de facto la garantie de l’Etat et qui pourront lui dicter ensuite sa conduite, en s’appuyant sur le chantage.
Inutile de dire que, selon ce schéma, l’évaluation par le marché des actions toxiques, clé de voute de l’édifice, est une douce plaisanterie. Il y est procédé de gré à gré, selon le bon vouloir des gestionnaires privés des fonds mis en place après sélection, ne pouvant qu’inciter les banques qu’il s’agit de sauver à racheter leurs propres actifs toxiques (ou ceux des autres), afin de regagner en tant qu’acheteurs ce qu’ils vont perdre comme vendeurs.
Internet dispose de Virtual Private Networks (VPN), des liaisons sécurisées, Tim Geithner vient de mettre en fonction un paradis fiscal virtuel, une machine à blanchir l’argent aux frais des contribuables.
17 réponses à “L’actualité de la crise : Un mécanisme très pervers, par François Leclerc”
En fait, ces structures de défaisance me font penser au problème du traitement des déchets radioactifs. Comment évacuer et stocker ceux-ci sans qu’ils puissent contaminer l’environnement? J’ai le sentiment que de toutes façons, l’Etat est perdant dans ce jeu à trois (l’Etat, les investisseurs, les banques disposant des actifs toxiques). Soit les actifs sont achetés plus cher qu’ils ne valent et les banques sont gagnantes. Dans ce cas l’Etat évite d’avoir à recapitaliser les banques mais il perd au change et revendant les actifs. Soit les actifs sont vendus moins cher qu’ils ne valent et alors l’Etat gagne dans l’opération mais la santé des banques ne s’étant pas réellement améliorée, l’Etat doit remettre la main à la poche pour les aider. Enfin c’est ce que j’ai cru comprendre… Il y a cependant une différence avec les déchets radioactifs. Il me semble que ces actifs toxiques n’ont pas intérêt à être concentrés mais à être dispersés, de manière à ce que le risque qu’ils représentent soit dilué. J’ai lu quelque part qu’ils allaient être retitrisé, repackagé avec d’autres actifs. Dans ce cas, qui va contrôler leur destination? Comment les autorités de régulation peuvent-elles être sûres qu’ils ne vont pas à nouveau se retrouver concentrés entre quelques mains?
Ainsi, les ombres visibles sur les murs de la caverne Ponzi-Madoff, sont appellées « pertes » par les agentsdufiscdespigeons payeursdetaxes, et correspondent a l’ idée de « gains » pour ceux qui peuvent sortir de la caverne.
Pas grand nombre probablement.
Les habitants de la caverne, ne pouvant en sortir a court terme en raison de leurs divisions et de leur immaturité, devraient réfléchir a un moyen de désactiver l’ objet de convoitise maximum des vampires : leur travail (qui de toute façons, ne permet plus de vivre)
Si tout est gratuit, les vampires creveront de faim.
Un autre objet de convoitise est le pouvoir de les maintenir dans la caverne, ce pouvoir s’ effondrera si les vampires ont le ventre vide (ne peuvent plus voler ni voler).
SAMEDI 4 AVRIL 2009, journée SANS ACHATS !!! –
D’autres pays l’ont déjà fait. Et ils ont réussi à faire baisser le prix des pâtes alimentaires pour l’Italie.
Deux jours de grève d’achats à suffit pour faire reculer l’énorme augmentation du prix des pâtes.
Même action au Liban pour le prix du pain, le lendemain de la grève d’achats le prix du pain reprenait son ancien prix.
PARTICIPEZ AU MOUVEMENT NATIONAL SAMEDI 4 AVRIL 2009
LE GOUVERNEMENT ET LES GRANDS FINANCIERS DE CE PAYS SE SOUVIENDRONT :
Vous êtes invités, tous et toutes, ce jour-là à ne RIEN ACHETER surtout :
– L’ESSENCE – GAZOIL – TABAC
– JEUX DE HASARD (ts jeux de la Française des Jeux)
– ALCOOL
– BOYCOTT DE LA GRANDE DISTRIBUTION (sauf les petits commerces de proximité)
– ESSAYER DE NE PAS ETRE VERBALISE (radars, feu rouge, stop, stationnement….)
Avec un minimum d’organisation, nous pouvons tous y arriver.
Ce message n’est issu d’absolument, aucun parti politique ni d’aucun syndicat.
Imaginez l’impact que ce mouvement solidaire national pourrait engendrer.
CETTE ACTION FERA CHANGER LES CHOSES ;
DIFFUSEZ CE MAIL A… TOUS VOS CONTACT INTERNET…FAITES VITE, La date sera vite arrivée
PREVENEZ VOS AMIS, COLLEGUES, FAMILLES… qui eux même préviendront à leur tour, leurs amis, familles, etc. …
L’EFFET BOULE DE NEIGE SE FERA NATURELLEMENT
Servons nous d’Internet, AIDONS NOUS et nous parviendrons à faire reculer la vie chère. Ne dites pas « cela ne servira à rien «
Observez le 5 avril les réactions constatées grâce à vous, grâce à nous.
Cessons de nous plaindre et AGISSONS
Goldman Sachs encore et encore … A se demander s’ils ne tirent pas les ficelles depuis le début .
Un article de Stiglitz paru dans le New York Times abonde dans le même sens. Il dit deux choses intéressantes. 1. Il s’agit d’un marché de dupes, car, étant donné que l’Etat fournit les fonds et s’en porte garant dans une large mesure, le marché (= les investisseurs) n’estimera pas les actifs à leur juste valeur de marché comme on l’espérait mais seulement l’option sur les actifs. 2. Il faut compter avec un autre effet pervers appelé « sélection adverse », qui fait que le détenteur des actifs en sait plus que l’acheteur et va se borner à vendre ses actifs les plus toxiques, sachant que, même sans l’intervention de l’Etat, ceux-ci auraient été surévalués de toutes façons (voir l’article sur la sélection adverse dans Wikipedia). Bref, comme le dit Stiglitz « So what is the appeal of a proposal like this? Perhaps it’s the kind of Rube Goldberg device that Wall Street loves – clever, complex and nontransparent, allowing huge transfers of wealth to the financial markets. It has allowed the administration to avoid going back to Congress to ask for the money needed to fix our banks, and it provided a way to avoid nationalization. »
Ici l’article de Stiglitz; http://www.nytimes.com/2009/04/01/opinion/01stiglitz.html
Ici un dessin de Rube Goldberg: http://dashboards.tv/images/rube-goldberg.jpg
@ tigue
Les vampires ont appris à se dématérialiser pour réapparaître au dessus des derniers gisements de sang…
Les crucifix et les gousses d’ail ne marcheront pas
La lumière les éloigne mais zones d’ombre et trous noirs sont plus nombreux que jamais
alors attendre que la faim les affaiblisse
ou un pieu dans le coeur
bientôt le temps des cerises, du 1er avril au 1er avril, c’est tjs le mois de juin!
On a donné le pouvoir aux banquiers centraux, ne soyons pas surpris qu’ils en abusent. Regrettons seulement de notre Sarko hyperactif un tantinet révolté, ou notre nouveaux super président États-Uniens ne leurs aient pas retiré les clefs. Pour, non pas renforcer la réglementation de leur environnement de travail, mais leurs rôles et leurs pouvoirs.
Rendons à l’État démocratique son indépendance et son rôle. Rendons-lui aussi ce que, pour le France, VGE lui à ôté en 1973. Le pouvoir de la création monétaire par le crédit sans intérêts. Oui, sans intérêts donc sans dettes.
Le prélèvement confiscatoire ce n’est pas l’impôt, c’est l’intérêt composé. L’impôt au contraire est le seul moyen, quand il est progressif, de compenser le prélèvement des rentiers sur les débiteurs. Vous voulez baisser les Impôts, laissez l’état démocratique se faire crédit gratuitement.
Avant 73, pas de déficites, pas de dettes d’états, pas d’inflation !… Pourquoi ?
parce que ce n’est pas concurrentiel … ca fait fuir les capitaux.
@ Noviant
L’indépendance, l’Exécutif ne l’aurait-il pas déjà pleinement, à l’excès ?
Pourriez-vous citer un contrepouvoir significatif ? … atténuant les atteintes aux droits antérieurs ?
Quant à la propriété « démocratique » de l’Etat pensiez-vous à 2007, 2002, 1997, 1992, etc ?
@ Clive
« ou un pieu dans le coeur »
vous vous feriez coffrer … surtout après tout ce que vous avez écrit sur ce blog
… et avec préméditation de surcroît … aucune circonstance atténuante
parmi les prochianes étapes prévisibles, quelle est celle où le trou noir vous parait optimum ?
Si les gousses d’ail de marchent pas contre la ligne de crête de l’Empire natiofurtif,
quelles autres fruits-et-légumes portés par les espèces animales verriez-vous ?
@ Auguste
les raisins
… de la colère ? … de la galère ? … de la mort ?
grappe après grappe ? grain par grain
puis, les grains festifs de Dionysos, avec Steinbeck sous la tonnelle ?
@ Ybabel
Pas concurrentiel ?… On le faisait avant et on s’en portait tous mieux. Sauf les banques privées.
Pour la fuite des capitaux, tu me fais une réponse réflexe, celle du dogme courant des banquiers centraux. Les capitaux préfèrent les pays ou il n’y a pas d’inflation, ou les États ne sont pas endettés, ni les ménages, ni les entreprises, ou les infrastructures sont nombreuses et modernes, etc. Le mensonge de presque 40 ans c’est celui des Banquiers Centraux, des banques privées, des « économistes officiels » qui nous répètent sans cesse que la création monétaire par les états c’est inflationniste. Et bien TOUT prouve que c’est faut ! Le système de réserve fractionnaire et de création monétaire par le crédit est le système le plus inflationniste qui soit et le plus instable. Toutes les grandes périodes de stabilité dans l’histoire sont celles pendant lesquelles l’état se faisait crédit sans intérêts (e.g. histoire des US avant l’arrivée des banquiers anglais). Les Synarchs les Banquiers centraux détestent cela. C’est la fin de leurs règnes.
@ Auguste
Forcément il faut des règles pour ce crédit par et pour l’état… Et des instances démocratiques, et un contrepouvoir… Mais à choisir entre les deux systèmes, y’a pas photo. A moins de faire le choix de l’injustice et de la misère. Rien n’est acquis définitivement et simplement.
Pensez-vous que la solution du G20 plus de régulation changera quelque chose ? Sincèrement ? ON polarise sur des solutions en forme de détails, alors qu’il nous faut revenir à ce qui marchait en rechangeant le système cassé par VGE sous Pompidou sous l’influence de la banque Rothschild dans laquelle Pompidou à travaillé, ainsi que le fils de VGE.
Créer de la monnaie pour des investissements non utiles, comme sauver le banques, les rentiers, les assurances, les spéculateurs, alors cela oui est très inflationniste. Créer de la monnaie sans intérêts pour créer de la richesse, des infrastructures, des services publiques, etc. cela n’est pas inflationniste et cela peut cohabiter avec le système de crédit des banques privées, en fournissant la valeur nécessaire au paiement des intérêts. Sans cela c’est des dettes toujours plus grosses pour tous, et la faillite au bout à chaque fois. Comme ces 30 dernières années.
Oh ! Oh ! Vous ne seriez-pas en train de tourner un peu en rond avec vous-même ?
… avec toutes ces petites formules que vous vous ressasez sans arrêt à vous même ?
Je vous saurais gré de ne pas me prêter de vieilles ritournelles pouvant être en opposition avec vos « croyances absolues ».
Aurais-je déjà écrit l’une des propositions que vous me prêtez ?
– Ai-je confiance dans LaBrochette de patriofurtifs présents au G20 ?
– Ai-je fait une différenciation entre « topCapitalisme furtif » et « bienPurEtatismeNonFurtif » ?
– Ai-je dit que j’avais confiance en l’Etat pour concentrer toutes les dettes d’intérêt collectif (Bien Commun) ?
– Aurais-je dit le contraire ? … vu que, selon vous, il faudrait choisir entre ces seules 2 formules (pour moi discréditées)
– Ai-je cherché — un seul instant — à choisir entre « les deux systèmes » ? (en réalité un seul le Vichyisme_PsUmp)
– Ai-je dit que j’attendais une régulation pertinente sur le moyen et long terme en provenance de LaBrochette (FMI, OMC, G20) ?
– Sincèrement ?
– Quant à la forme : Où avez-vous vu polarisation sur un détail ?
En outre je crois ni au statu quo ni à un quelconque retour en arrière (que ce soit 1950, 1976-80, 81-83, etc.)
Votre déroutante syntaxe « Vu que les banquiers privés créent de l’inflation, l’Etat n’en crée pas » n’est pas un raisonnement et en sus la phrase est fausse; Sans arrêt, l’Etat ne cesse pas, lui aussi, de créer de l’inflation.
Ne pourriez-vous pas vous adressez aux parlementaires de ces 40 dernières années ?
Comme les détails ne semblent pas vous intéresser, puis-je résumer ?
Libre à vous de dire ce qui vous chante, toutefois sans prêter à autrui vos « inventions ».
Merci.
Ne m’avez-vous pas contraint à adopter ce ton ? Bon, sans rancune. Ne devriez-vous pas dormir à 01:34 ?
Allez bon courage. Je vous comprends; c’est préoccupant. Une mauvaise période à passer.
Ce n’est pas la fin de l’Histoire avec un grand ‘H’. Comment ne pas s’enfermer soi-même ? N’est-ce pas un signe de bonne santé de s’efforçer, sans a priori, à investiguer davantage les possibles ?
@ Auguste
Je suis embarrassé si vous vous êtes sentis agressé. Ce n’était pas mon intention. Devrais-je dormir à 1h34 ? Où je vis, en Amérique Francophone, il était 19h30. Une heure raisonnable pour participer au Blog de Paul Jorion.
Pour le G20 j’utilisais le « on » pensant au discours de la presse officielle. Je suis aussi d’accord sur les problèmes de l’indépendance de l’exécutif pour ce qui est de la gestion responsable des finances. Cependant l’idée sur laquelle portait mon intervention concerne une solution au problème de notre système monétaire, sur laquelle il n’y a pas de débats actuellement. Et je suis troublé de n’avoir que des réponses fermée plutôt qu’un débat sur son sens et son intérêt. Mais la réflexion sur d’autres voies ou d’autres solutions sur la monnaie m’intéressent… Pour reprendre votre formule : N’est-ce pas un signe de bonne santé de s’efforcer, sans a priori, de vouloir aller au bout d’un sujet de réflexion ?
J’apprécie vos interventions et je partage vos positions. Pardonnez la maladresse de ma précédente réponse. Sans rancune non plus. Et bonne nuit !