Billet invité. Nous réfléchissons lui et moi à de nouvelles formules. En attendant que nous ayons trouvé et comme tout le monde était content… Welcome back !
C’est ce qui s’appelle faire une fausse sortie. Non pas pour recommencer une trop lourde chronique de l’actualité, mais afin d’essayer désormais d’épingler dans celle-ci, en fonction des occasions, des épisodes qui l’éclairent. Aujourd’hui la préparation du G20.
UN G2O QUI S’ANNONCE MAL, MAIS A L’UNANIMITE
L’administration Obama est désormais en ordre de marche pour sa prochaine réunion, dans maintenant trois semaines à Londres. Elle y est attendue avec circonspection : plus vraiment comme le messie, ainsi que c’était le cas il y a encore peu de temps. Soupçonnée de vouloir faire passer à la trappe la poursuite de l’élaboration de mesures de régulation, à l’image de ce plan Geithner de création de structures publique-privé de défaisance, dont la configuration détaillée se fait toujours attendre. Cherchant par contre à obtenir des Européens de nouveaux efforts financiers dans le but de favoriser la relance économique, alors que ces derniers considèrent que c’est aux Américains, à l’origine du chaos, de le faire, les Européens ayant une autre lourde priorité immédiate : la sauvegarde de la zone euro qui passe par le sauvetage à minima des pays de l’Est, dont la charge financière fait déjà problème.
De fait, les Américains ainsi que leurs alliés britanniques, empêtrés plus que les autres dans la crise de leurs institutions financières et soucieux de préserver leur modèle économique d’endettement intérieur, donnent le sentiment de vouloir à tout prix relancer la machine sans trop y toucher. En privilégiant uniquement tout ce qui pourrait éviter demain un effondrement du château de carte planétaire par effet systémique, comme cela reste encore possible actuellement, et négligeant un peu le reste. Concentrant les mesures de contrôle sur les établissements financiers les plus importants du marché, ne voulant surtout pas abdiquer de leur position de leader financier du monde, en dépit de leurs responsabilités. Qui pourrait d’ailleurs prendre leur succession ?
Ce G20 donnait déjà l’impression il y a quelques jours d’être un échec annoncé, la pente va être rude dans les jours qui viennent, qui permettrait de donner le sentiment qu’il n’en sera rien. Comme prévu, les mesures de coopération qui vont être annoncées à l’encontre des paradis fiscaux seront probablement l’objet d’une opération de communication visant à faire de ce sommet le succès qu’il ne sera pas. Ce qui ne signifie pas non plus que rien ne sera accompli.
Voilà les principales déclarations qui éclairent le sujet :
Lawrence Summers, conseiller économique de Barack Obama, dans un entretien accordé au Financial Times : « On ne doit tenter nulle part de réduire sa contribution à la demande mondiale. L’ordre du jour primordial, c’est celui de la demande mondiale (…) En matière de macroéconomie, pour bien faire, le G20 doit se concentrer sur la demande mondiale. Le monde a besoin de plus de demande ».
Timothy Geithner, secrétaire d’Etat au Trésor, à propos de la réunion de samedi prochain des ministres des finances de Londres : « …il est important que les pays du G20 s’engagent dans des actions importantes et soutenues qui coïncident avec la durée prévisible de la crise ». Selon lui, ces plans de relance pourraient correspondre à 2% du PIB de chaque pays, et le FMI pourrait être chargé de faire le gendarme. « L’économie des Etats-Unis a besoin d’une reprise de la croissance mondiale qui viendra s’ajouter au plan de relance » a-t-il souligné, en expliquant qu’elle « sera stimulée par une expansion retrouvée du commerce mondial ». On peut être plus clair.
Ben Bernanke, président de la Fed : « Nous ne prévoyons pas de déflation » a-t-il déclaré à Washington devant le Conseil des relations internationales, avant de pronostiquer pour les deux ans à venir une inflation faible, justifiant implicitement la poursuite d’une politique de création monétaire, qui ne porterait donc pas en elle un risque inflationniste.
Alexandre Vondra, vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes (les tchèques étant en charge de la présidence de l’UE) : « Oui, nous devons continuer à adopter certaines mesures de court terme mais elles ne doivent pas mettre en danger les finances publiques sur le long terme », tout en précisant, « les Américains mettent la main au portefeuille, mais ils n’en sont pas à demander l’aide du FMI, ils n’ont pas à se soucier de stabilité économique pour préserver l’intégrité de leur zone euro ».
Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, à Bruxelles : « …les récents appels américains exigeant un effort budgétaire supplémentaire ne nous conviennent pas. (…) Nous ne sommes pas prêts à augmenter les paquets conjoncturels que nous avons ficelés. (…) Nous avons fait ce que nous devions faire »
Alistair Darling, ministre des finances britanniques, à Londres devant la presse étrangère : « Nous ne devrions pas nous attendre à un consensus intégral immédiat, mais nous pouvons commencer à construire ce consensus…(…) Nous progresserons ce week-end, nous progresserons début avril, mais je n’ai pas le moindre doute qu’avec un paysage en constante évolution, davantage d’actions seront engagées. Nous avons la présidence du G20 pour toute cette année (…), il s’agit d’un processus en constante négociation ».
Voilà un excellent échantillon, couché en termes diplomatiques, ce que nous pouvons attendre du G20.
32 réponses à “L’actualité de la crise : Un G20 qui s’annonce mal, mais à l’unanimité, par François Leclerc”
@ Karluss Cancre
A propos des Rolling Stones
Le groupe Rolling Stones est un client de la sté hollandaise Promogroup; grâce à ses bons conseils sur la meilleure façon d’utiliser les lois fiscales des Antilles néerlandaises, le groupe Rolling Stones affiche un taux d’imposition sur les vingt dernières années de… 1,6% de ses revenus.
2005 fut une année exceptionnelle pour le groupe U2, avec des gains estimés à 217 millions d’euros. Tout allait bien pour Bono et sa bande, jusqu’à ce que leur patrie d’origine, l’Irlande, qui proposait aux artistes de ne pas payer d’impôts, décide de plafonner la défiscalisation autorisée [exception de 10 ans « accordée par la Commission Europeenne].
Ni une ni deux: Bono, jusqu’ici connu pour son combat en faveur de l’annulation de la dette des pays les plus pauvres, transféra la gestion des gains du groupe à cette même société hollandaise, Promogroup.
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EnSavoirPlus sur la question :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2009/03/05/g-20-quelles-politiques-concretes-de-luttes-contre-les-paradis-fiscaux
Appel à l’attention du webmestre
Ce sont maintenant deux de mes dernières contributions qui sont « en attente de modération »
10:03 et 14:46
Merci
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il y a une information de saut qualitatif à la clé ! bonne méditation
JP