Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ils se sont donc rencontrés au G7 et se sont dit : « Euh… Ça va ? … Oui, moi aussi… Il y a du vent, hein ?… Oui, ça souffle ! … » Puis consultant leur montre : « Bon, ben, c’est pas que j’m’ennuie… On s’revoit bientôt au G20, hein ?… Allez… à la prochaine ! »
Et vous de vous indigner : « Quoi, ils se réunissent encore une fois, et ils n’ont rien à se raconter. Et on nous dit : « Obama, vous allez voir ce que vous allez voir ! », et puis rien ! Si : un soufflé retombé, une accumulation époustouflante de demi-mesures ! »
Qu’est-ce que vous imaginiez donc ? Que le G7 va réclamer la création d’un « Comité de Salut Public avec Nouriel Roubini, Paul Krugman, Immanuel Wallerstein et Paul Jorion », comme l’un d’entre vous a l’amabilité de me l’écrire dans un e-mail, et qu’on demandera à ce Comité de Salut Public de réformer le monde à partir de demain à la première heure ?
Non : il y a toutes ces structures en place : ces G7, ces G20, cette Banque Mondiale, ce Fonds Monétaire International, les gouvernements américain, français, belge, islandais, la Fed, la BCE, la Banque des Règlements internationaux, je pourrais remplir ainsi le reste de la page. Et toutes ces structures sont bourrées de gens ayant jugé les uns à propos des autres qu’ils étaient les plus compétents pour régler ce genre de problèmes, et ni Mrs. Roubini, Krugman ou Wallerstein, ni moi-même, ne sommes sur leur liste.
Alors, ce qu’ils sont en train de faire, c’est épuiser les recours à l’intérieur de cet édifice très vaste et très compliqué, et ça prend beaucoup du temps, et l’on produit pétard mouillé après pétard mouillé, qui s’égrènent au fil du calendrier, pendant que la situation évolue de catastrophique à cataclysmique.
Il reste le G20, en avril. S’ils se contentent alors d’y parler comme hier au G7 de la pluie et du beau temps, on en tirera la conclusion qu’ils n’ont absolument rien à dire et on leur proposera de jeter un coup d’œil sur ce qui se dit en-dehors de leur cercle d’experts autoproclamés.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
46 réponses à “Beau temps pour la saison”
L’idée de créer un banque permettant de soutenir l’économie chancelante est une idée acceptable à la condition qu’on établisse un contrat de plan avec des objectifs et des moyens.
Et pas seulement des objectifs pour les salariés mais également pour les traders, les patrons et les banquiers.
L’argent publique et privée ne doit pas être gaspillé, donc une planification et une contractualisation des objectifs est nécessaire.
Pour répondre à Joelle, une « bad bank » pourquoi pas mais sous contrôle et sous pression de contrat d’objectifs et de moyens.
Et qu’on tienne à l’écart ces traders et ces banquiers verreux au passage, il seraient capable de taper dans la caisse de cette bad bank
@Eugene,
Il me semble que vous vous méprenez sur le sens de relatif dans la pensée de Gagnepain. La relativité dans ses écrits tient à ce que les deux faces de la norme par exemples sont chacune le critère d’analyse de l’autre. De même pour les axes classificatoires et génératifs. D’ailleurs il n’y a qu’une seule dialectique qui s’exprime dans quatre plans au moins (il y en a peut-etre d’autre nous dit Gagnepain) L’instance dont vous ne voyez pas l’existence est pourtant bel et bien là mais non pas comme essence mais comme résulat toujours se reconstruisant de la dite dialectique, et résulat toujours agissant dans nos et toujours fluctuant au gré de notre histoire et de l’histoire. C’est toute la difficulté de ce modèle de gagnepain, rien n’est jamais définitif, mais vivant, on ne peu plus humain donc. Il n’y a nulle part une relativité permettant de faire n’importe quoi dans la pensée de gagnepain, bien au contraire. Par exemple pour ce qui est de la norme il insiste lourdement sur ce que actuellement fait défaut à la plupart de nos contemporains le sentiment de honte, résultat éminament culturel et humainement universel de la dite dialectique. Les détails de l’apparition de ce sentiment en chacun de nous dépendant de chaque ethnie, de ses codes et valeurs. Et c’est exactement ce que je pense. L’essentiel des classes dirigeantes politiques, économiques, legislatives et autres sont une bande de sales merdeux mal élevés. En terme du modèle de Gagnepain ce sont des psychopathes qui n’ont aucune limites à leurs désirs quelqu’ils soient. Ils ne s’estiment jamis fautif, jamais sanctionnables. Comme le juge de Outreaux qui malgré son acharnement sur de pauvres gens exprime des regrets, mais n’est absolument pas d’accord pour être sanctionné. On ne peut pardonner à ceux qui ne se déclarent pas fautifs. Et c’est bien celà que la populace ne supporte plus. Pour gagnepain nous avons droit à la faute, mais aussi à la sanction, et enfin au pardon. Les trois dans cet ordre.
@ PJ,
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Peut-être n’avez-vous pas lu mon précédent message. Comme la cohérence vous tient à coeur, le voici à nouveau :
“Je me permets d’insister… Vous notez “S’ils se contentent alors d’y parler comme hier de la pluie et du beau temps, on en tirera la conclusion qu’ils n’ont absolument rien à dire et on leur proposera de jeter un coup d’œil sur ce qui se dit en-dehors de leur cercle d’experts autoproclamés.”, et dans un précédent billet : “Ce qui corse encore les choses, c’est le fait bien sûr que ceux qui vous prennent en tenaille à droite et à gauche, sont bien souvent les mêmes : l’organisation prétendument radicale est en réalité une émanation du pouvoir en place, ayant créé un attrape-mouches pour canaliser, contrôler, l’opposition la plus incontrôlable. ” (Billet « On a reçu ça », 14 février 2009 à 17:42 )
Alors comme ça, ces braves gens seraient capables de canaliser, contrôler l’opposition la plus incontrôlable, mais a priori incapables de gérer au mieux l’outil économico-financier ?
Etonnant non ? Ou alors est-ce une preuve visible du principe d’incertitude de l’intelligence artificielle ?”
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
J’attache à cette remarque ainsi qu’à la remarque de sakhaline (Billet « On a reçu ça », 14 février 2009 à 18:05 ) une grande importance, notamment concernant la manière d’observer la crise ainsi que les mécanismes économiques. Celui qui veut que ses idées soient écoutées doit savoir si celles-ci sont déjà connues “des autres”. J’ai fait une ou plusieurs remarques dans ce sens au début de mon intervention sur ce blog… Cohérence quand tu nous tiens !
En résumé, il me semble que sous-estimer nos dirigeants (ou son prochain…) n’est pas une position raisonnable, surtout quand on leur attribue par ailleurs de grandes capacités de contrôle : ils abordent “les problèmes” sous un autre angle, avec un autre regard, sans pour autant être incompétents.
@ Fab
Vous semblez très soucieux de ce que « nos dirigeants » devraient faire, ce qui me fait penser que vous êtes l’un d’eux. Comme vous le savez si vous me lisez ici, je conseille volontiers les princes, mais étant sans emploi depuis bien trop longtemps, uniquement contre rémunération. 😉
« En résumé, il me semble que sous-estimer nos dirigeants (ou son prochain…) n’est pas une position raisonnable, surtout quand on leur attribue par ailleurs de grandes capacités de contrôle : ils abordent “les problèmes” sous un autre angle, avec un autre regard, sans pour autant être incompétents »
En effet, il était tout à fait judicieux d’instaurer le paquet fiscal peu de temps avant une récession annoncée – mais pas sur TF1…
Tout à fait judicieux également d’inciter les gens à s’endetter sur 35 ans pour acquérir des biens immobiliers voués à perdre le tiers de leur valeur – au bas mot – dans les années à venir. A moins de considérer que l’immobilier français évolue dans un univers parallèle.
DES CHATEAUX EN ESPAGNE ?
Un fonds de Santander ne peut pas faire face aux demandes de remboursements.
MADRID, 16 fév 2009 (AFP)
Le géant bancaire Santander a annoncé lundi qu’un de ses fonds de placement immobilier de près de trois milliards d’euros ne pouvait pas rendre l’argent aux investisseurs, et a demandé le gel des remboursements pendant deux ans.
Le fonds, baptisé Santander Banif Inmobilirio, est géré par Santander Real Estate, filiale du premier groupe bancaire espagnol, première banque de la zone euro par capitalisation.
« Le montant des remboursements demandés par les investisseurs au 13 février était de 2,617 milliards d’euros, ce qui représente environ 80% du patrimoine du fonds à la fin janvier », selon un document de Santander transmis par la CNMV.
« Le fonds manque des liquidités nécessaires pour faire face au paiement total de cette somme », précise Santander Real Estate.
Santander a donc « demandé l’autorisation de la CNMV de suspendre le remboursement des participations pour une période de deux ans », selon le document.
A la Bourse de Madrid, l’action de Santander évoluait à la mi-journée à peu près au rythme du marché. Elle perdait 1,75% à 5,62 euros à 14H56 (13H56 GMT) dans un marché en baisse de 1,31%. Les autres valeurs bancaires subissaient des pertes plus importantes. La filiale de Santander, Banesto, perdait elle 2,83% à 6,52 euros.
Santander a demandé que les demandes de remboursement des clients du fonds soient autorisées jusqu’au 27 février inclus.
Ensuite, Santander Banif Inmobiliario allouera 10% de son patrimoine au remboursement, au pro rata, des sommes. Le paiement se fera en deux fois, le 9 mars et le 5 mai.
Pour pouvoir faire face à ces remboursement partiels, « le fonds épuisera sa capacité d’endettement (…) et vendra des actifs », selon le document. Si les ventes d’actifs sont insuffisantes, Santander mettra la main au portefeuille en acquérant des titres du Fonds.
Ensuite, le fonds procédera à des ventes d’actifs, le plus rapidement possible et au mieux de ses intérêts, et à chaque fois qu’il aura des liquidités équivalentes à 10% de son patrimoine, il satisfaira les demandes de remboursement restantes, au pro rata.
Enfin, si au bout des deux ans, le fonds n’a pas pu rembourser ceux qui l’ont demandé, Santander Real Estate et Santander Banif Inmobiliario « se mettront d’accord pour dissoudre ce dernier ».
Cette information fait suite à une série de revers commerciaux pour Santander, qui a par ailleurs publié des résultats annuels perçus comme satisfaisants.
Santander est une des banques ayant le plus exposé ses clients à la fraude du financier américain Madoff, à hauteur de 2,33 milliards d’euros. Face au scandale, la banque a annoncé qu’elle proposait de restituer l’investissement initial sous forme de titres.
Par ailleurs, certains des clients de sa banque privée Banif ont été affectés par la chute de l’américain Lehman Brothers, pour un montant jamais confirmé de près de 400 millions d’euros, que là encore Santander a proposé de rembourser.
Cela n’a pas empêché la banque de dégager un bénéfice net de 8,87 milliards d’euros en 2008, en baisse de 2% par rapport à 2007. Elle a, par ailleurs, procédé à plusieurs acquisitions d’autres banques plus gravement affectées par la crise.
© 2009 AFP
@ Scaringella,
Nous disons la même chose autrement, en essayant de traduire de façon brève et compréhensible… Ceci dit il faudra qd même que vous m’expliquiez pourquoi Gagnepain a souvent présenté sa théorie comme une théorie de la relativité. Que je sache, il est possible de vouloir moralement de façon héroïque casuiste ou ascétique, et pour la même personne. Si avec çà ce n’est pas du relatif je donne ma langue au chat de Paul.
Qd je parle de non relativité, c’est chez ceux chez qui la dialectique est pathologiquement bloquée par défaillance de l’instance formelle, ce qui les rend donc prédictibles. Il n’y a rien de moins relativiste que les croyants du tout marché, de la main invisible, ces petits soldats de l’économistique d’où, et en théorie et ds leurs convictions personnelles, les questions morales sont d’office exclues. M’enfin!
Analogiquement, tout, chez les non aphasiques et non schizophasiques, peut tjs se dire et tjs se dire autrement; rendant ainsi la grammaire (instance formelle) invisible, et la relativité du dire (ds sa performance) omniprésente sauf à se vouloir scientifique, en permanence, et en tous domaines.
Retour aux psychopathes: nous vivons un monde où, et je ne prendrai qu’un exemple, les boulimiques font le bonheur des boulagers, sans même, les concernant, devoir en rajouter par les effets de la pub pour stimuler leurs désirs-envies naturels.
@ Fab
PS : La compétence d’un dirigeant ne se détermine pas « sur le papier » mais selon le critère défini par Hegel :
« Comprend-il son temps ? »
Salut à tous,
Je continue à vous lire régulièrement, sans intervenir … que pourrais-je ajouter …
Histoire de sourire un coup (ça fait du bien !!), j’ai trouvé ceci.
Le site est « discutable » mais, si on fait le tri …, on peut y trouver, quelquefois, une pépite … comme celle-ci :
———————————————————————————————————————————
Pourquoi laisserions-nous au Congrès tout le plaisir ? Vous aussi pouvez créer votre propre » plan de stimulation économique « . Comment faire ? Il suffit de se conformer aux cinq étapes de base suivantes :
Étape 1 : Faire une liste de 1000 pages de tous les trucs que vous désirez acheter
Il suffit de taper la liste de tout ce que vous avez toujours voulu sans pouvoir vous le permettre : Voitures, vêtements de luxe, bijoux, grande maison avec piscine, tableaux de maîtres sur les murs, vacances exotiques, jet privé … le royaume des cieux étant la limite !
Étape 2 : Allez faire vos courses avec votre carte de crédit
Cette étape est facile : Prenez votre carte de crédit et hâtez-vous vers les centres commerciaux. Achetez tout le fourbi écrit sur votre liste de 1000 pages. Laissez s’accumuler tout le crédit que vous souhaitez !
Étape 3 : Imprimez de la fausse monnaie pour rembourser la carte de crédit
Voici la phase vraiment géniale : Faites simplement ce que fait la Réserve fédérale ! Procurez-vous une planche à billets du Trésor étasunien et démarrez comme un fou l’impression de billets de 100 dollars !
Étape 4 : Remboursez la carte de crédit avec la fausse monnaie
Prenez ensuite tous les faux biftons que vous avez imprimé et déposez-les sur votre compte bancaire. De là, remboursez simplement votre carte de crédit. Voilà ! La dette a disparu par magie !
Étape 5 : Recommencez !
Surtout ne vous arrêtez pas après avoir fait ça juste une seule fois. Votre économie personnelle peut être très franchement stimulante. Ayez recours à votre méthode de stimulation économique tous les mois pour acheter tous ces machins dont vous n’avez pas vraiment besoin, tout en les payant avec de l’argent créé à partir de rien !
————————————————————————————————————————-
Je commence à comprendre la finance !!! 😉
Cordialement.
Juste une information au passage concernant la production de pétrole qui selon le PDG de Total devrait plafonner à 89 M de B/J :
http://www.peakoil.net/total-the-world-will-never-be-able-to-produce-more-than-89-mbpd-of-oil
Pour l’instant, récession aidant, la consommation baisse un peu… et le prix du baril avec ! Pour combien de temps encore ? Jusqu’à la relance ? la fameuse relance ? Et après ? La production de pétrole demeurera à 89Mde BJ ad vitam aeternam, amen ? C’est bien sûr ? A moins qu’elle ne diminue comme les méchants Cassandre du peak oil le prétendent depuis King Hubert, le Club de Rome et son rapport Meadows (1970).
Comme les trains, une crise peut en cacher une autre… Et de mon point de vue sûrement naïf parmi vous, elle risque d’être bien pire que celle du crédit et de la monnaie ! à moins que la crise environnementale qui suivra dans la foulée ne soit encore pire et pour plus longtemps encore. Heureusement pour celle ci, Claude A. viendra nous dire qu’il n’en est rien !!
Finalement, ils ont bien raison au G7 de causer de la pluie et du beau temps, au point où nous en sommes… La seule question que je me pose est de savoir si les dirigeants de ce monde prennent vraiment conscience du problème énergétique et environnemental, mais n’en laisse rien paraître par pur cynisme, ou si a contrario leur incompétence est telle que le problème ne leur apparaît tout simplement pas ! Puisque le baril frôle les 35$, nous sommes donc sauvés ! comme en 1938 !
Ils ont donc choisi le déshonneur… et nous aurons…
Petite piqure de rappel de réalité : juin 2009, premier pic des crédits alt-A . Aout 2010, deuxième pic ,le plus grand. Janvier 2012, retour à la normale des crédits alt-A si il y a encore quelque chose debout.Y-a-t’il une métaphore pour maximiser les falaises de crédit, chères à Paul Jorion ?
Si la compétence des dirigeants est de « comprendre son temps », force est de constater que les dirigeants américains US ont une vision claire du temps qu’il fait et qu’il va faire depuis quelques décennies.
A ce titre, j’ai trouvé sidérant un point qui n’a pas fait la une des journaux et des analystes du net. Le président Obama a gardé à son poste de secrétaire d’Etat à la Défense le très républicain Robert Gates et l’intégralité de la chaîne de commandement de l’armée US. Comble de la cerise écrasant le gâteau, ce dernier est même le « survivant désigné » du système. Moi cela ne cesse de m’épater.
Le budget militaire des USA est absolument colossal sans aucune mesure avec le reste du monde, 11 portes avions à propulsion nucléaire, des milliers de têtes de nucléaires, des dizaines de sous marins nucléaire, des milliers d’avions de combats, des centaines de milliers de combattants. Le tout opérationnel et bénéficiant de la technologie la plus avancée du monde.Et pour finir des millions de salariés civils travaillant (comprendre vivant de) pour cette « industrie ».
Enfin sachant que la dernière goutte de pétrole sur ce bon vieux caillou sera dans un bombardier américain.
Ben franchement, quand ce bon vieux cerveau reptilien se rappelle à notre bon souvenir, ça fout les jetons ! Ca ne peut et ça ne va… que mal finir. Pour allumer le feu aux poudres, il y a cette satanée crise, dont on croirait à la voir se manifester que c’est un bidon d’essence ouvert, baignant sur une mer de nitroglycérine et surmontée d’un chalumeau entrain de tomber.
Sur ce bonne nuit
Je ne vois pas trop ce que l’on peut craindre du cocktail crise & armée US, laquelle vient de quitter un bourbier pour un autre…
Bonjour Vince,
Je ne suis pas devin, ni « catastrophiste », cependant, en observant les grandes lignes de fonds, il est objectivement réaliste de s’inquiéter un petit peu de ce différentiel de rapport de force et de la crise socio-économique, financière, montante. Surtout quand on commence à empiler les problèmes climatiques, énergétiques, démographiques et de l’approvisionnement des ressources en matières premières/et alimentaires. Avouez que le cocktail commence à être sérieusement détonant non ?
Je ne suis pas spécialiste en géopolitique, ni historien, ni rien de rien, simplement un citoyen avec ses yeux et sa cervelle. Pessimiste certainement.
Mais, une nation de 300 millions d’habitants, au mode de vie consumériste, dont le rêve reste l’american way of life (tout un programme…) et ses besoins gargantuesques est logiquement amenée à défendre ses intérêts y compris de manière totalement brutale. Simple constat.
Bien entendu, dans le cadre des rapports et des échanges mondiaux actuels, une politique ouvertement impériale et militaire paraît irréaliste. A juste titre vous parlez de bourbier. Cependant, et j’insiste sur ce point, toutes les armées du monde envisage comme scénario de travail, ce genre de cocktail explosif et se prépare à ce type d’éventualité. Les moyens consacrés à la Défense US sont à ce sujet édifiants quant au niveau de préparation à une déflagration généralisée. En dernier recours et au nom de l’intérêt supérieur de la nation US et de ces citoyens, il est évident que les ressources mondiales seront tout simplement réquisitionnées. En doutez-vous ?
La crise actuelle devrait entraîner un accés de fièvre nationaliste partout sur la planète.
Pour le bourbier, disons qu’il existe tant qu’on se situe dans un cadre d’une pensée spécifique. Si vous enlevez ce cadre, moral, international, je dirais « civilisé » (avec plein de guillemets), il n’y a plus de bourbier mais un gigantesque champ de bataille totalement ouvert, ce et y compris à l’extermination de masse. En doutez-vous ?
Ce n’est pas à vous que je vais apprendre que l’utilisation du nucléaire tactique et préventif est une réalité quotidienne dans les cercles dirigeants du commandement US, et aussi de l’OTAN. Sans compter les autres saloperies mortelles à disposition et à vaste échelle.
Bon sang de soir, quelle autre « justification » à ce délire budgétaire de la défense US que la préparation à un conflit planètaire d’envergure en comparaison duquel, je le crains, la 2WW passera pour une bataille épique et la shoa pour un simple pogrom ?
Combien de temps allons nous encore accepter que des hommes passent leurs journées à ce genre de « simulations de guerres » et s’accaparent des ressources colossales pour les mener à bien (même virtuellement pour l’instant) ?
Dans le cadre de violent troubles sur le territoire US, qui peut affirmer que les autorités militaires ne seront pas tentées de prendre le « destin de la nation » entre leur main ? Dans ce cas, un conflit extérieur sera immanquablement rapidement à l’ordre du jour.
Politique fiction apocalyptique ? Pensez sincèrement que je le souhaite de toutes mes forces. Vous voyez mieux maintenant la nature de ma crainte ?
@ Vincent : Je vous suis totalement et pense que nous avons les mêmes lectures et références grâce à contre-info et de-defensa.
Peut-être faut-il rappeler cette note écrite de conserve par plusieurs généraux de l’OTAN dont l’amiral Lanxade (ancien chef d’état major des armées françaises…) concernant un usage « préventif » de l’arme atomique pour préserver les valeurs occidentales ! Rien de moins !
On peut aussi revoir le film documentaire sur l’ancien Secrétaire de la Défense américaine, Robert S. McNamara : http://video.google.com/videoplay?docid=-6733596013688235740
Un site intéressant à ne pas manquer non plus à l’instar de ce blog, de contre-info et consort, le Global Europe Anticipation Bulletin : http://www.leap2020.eu/Francais_r26.html que beaucoup connaissent sûrement ici.
Mais au delà de jouer à se faire peur longtemps, être pessimiste peut permettre d’éviter le pire en prenant conscience des dangers qui nous guettent !
La morale a peut être un avenir, même en économie, étant donné que l’immoralisme affiché est, lui, tout bonnement inacceptable. Le « décomplexé » peut se vanter de ses exploits tant qu’ils gardent un vernis de légalité mais dès que la réalité vient rattraper son fantasme de surpuissance qui fait tant saliver ses admirateurs, dès ce moment il doit en rabattre et chercher à composer. Hitler a dû lui-même rendre l’histoire du Reichstag plausible mais pour cela il a dû inventer, fabriquer. Une fuite en avant qui le conduit à sa destruction. Il se pose, lui en étalon de la morale, lui seul pour ainsi dire. Il n’est même plus le représentant d’une idéologie, d’un courant de pensée. Il est son propre idéal.Attendons de voir ce que va donner la fin du procès Colonna pour comprendre ce qu’entre raison d’état et état de déraison notre pays choisira. La part du « public », du commun dans notre vie en sera peut être rehabilitée.