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194 réponses à “Bonjour, on est dimanche…”
« il faut un programme de gauche, un vrai ».
Retour au programme du CNR et sortie de l’Union européenne.
Rien de nouveau sous le soleil.
Tim Jackson dans « prospérité sans croissance » analyse finement le lien entre productivité et emploie.
Il montre de manière assez convaincante à mon avis que la croissance de la productivité du travail détruit des emplois, et quelle n’est pas durable car nécessitant des quantités toujours croissante d’énergie et CO2 (il n’y a pas de découplage).
Ce genre d’analyse est au coeur des travaux d’Europe Ecologie, et je vous recommande de les lires si ce n’est déja fait, et de partager vos réflexions.
C’est une des premières fois qu’un message de Paul m’apparaît comme confus. Sans doute parce qu’il met allégrement verts, écologistes et décroissants dans un même panier alors qu’il y a autant de « nuances » qu’entre sociaux-démocrates, communistes, trotskystes et autres variantes de ceux qui se disent socialistes.
En acceptant d’être caricatural, je dirais que toutes de variété de pensée marquées d’écologie politique, je dirais qu’il partagent tous l’anti-productivisme comme base. Ce qui veut dire qu’ils considèrent que produire toujours plus est 1) impossible, 2) mauvais pour la planète et le justice sociale.
Cela ne veut pas dire qu’ils sont contre l’augmentation de la productivité (produire plus de biens par unité de temps de travail OU autant de biens en diminuant la quantité de travail HUMAIN nécessaire. Depuis Görz, la réduction du travail hétéronome (lié au système dans le cadre du salariat) est un objectif afin d’élargir la sphère de l’activité autonome (celle qui possède notamment les qualités de satisfaction qu’énonce Paul ci-dessus). Travailller (turbin) 7 heures par semaine est un idéal déjà énoncé il y a 35 ans.
Maintenant, selon les chapelles de la verte pensée, certains croient que c’est possible dans le cadre du système tel qu’il existe (les tenants du capitalisme vert sont une variété rare mais existante). A l’autre extrémité du spectre, les décroissants radicaux pensent que le capitalisme doit d’abord être détruit avant d’espérer une quelconque amélioration.
Et entre ces deux, extrêmes, on trouve la toute grosse majorité (dont je suis) qui pense qu’avec les rapports de forces tels qu’ils existent font que tout gain de productivité est immédiatement capté par le facteur capital et que donc l’accroissement de productivité finalement pas très bon les « gens ordinaires » puisqu’ils n’en profitent ni n’en souffrent, du moins théoriquement. Et je dis bien théoriquement puisque qu’une bonne manière d’augmenter la productivité est de pressurer les travailleurs (d’où stress, burn-out et suicides…). Quant à accroître la productivité par l’emploi de techniques et de machines intensives en capital qui remplacent les lents humains, cela ne fait qu’augmenter le chômage et l’exclusion. Traiter de luddites ceux qui savent que les machines vont les jeter au chômage (et pas de couplet sur la destruction créatrice, svp plus personne n’y croit puisque la croissance de nouveaux secteurs est morte par manque de place sur le vaisseau Terre.
Alors, la plupart des écologistes essaient de faire grandir le nombre de ceux qui savent que le système les considère comme des citrons à presser et puis jeter (variable d’ajustement diraient les économistes). Ils plaident et partagent les objectifs que semble défendre un Paul qui ne voit plus ce jour où sont ses véritables alliés et où sont ses faux amis (cfr la débat sur Attali).
J’espère qu’après quelque bons sommes et donc la reproduction de sa force de travail intellectuel, Paul reviendra à sa lucidité habituelle.
Paul, ce n’est pas parce que quelques Verts vous ont traité en catimini de dinosaure dans la chaleur d’un débat que vous devez oublier les fondements de la pensée écologiste.
Vous avez bien fait de préciser M.Jorion vos paroles qui m’avaient moi aussi choqué lorsque je les avais lues.
Sachant qu’il n’est pas interdit de travailler en France au delà de l’âge légal jusqu’à son dernier souffle tout en prenant sa dite » retraite « , on comprend pourquoi l’âge légal est pour tous et pas à la carte.
Ce seuil n’interdit en effet à personne de travailler au delà, mais il permet au contraire de ne pas pénaliser tout ceux qui veulent partir à temps. C’est assez incroyable que vous fassiez vous aussi cette confusion je trouve par la bande…. mais bon …
La loi vaut pour tous comme n’importe quelle loi. Aurait-on idée de faire des feux de signalisation de toutes les couleurs pour satisfaire chacun ?
L’age légal vaut pour tous mais chacun peut travailler si ça lui chante jusquà ce que mort s’en suive. Rien ne l’interdit. Il y a une grosse désinformation à ce sujet.
Par contre quand un gouvernement parfumé retarde l’âge légal, il sanctionne la majorité et tout un chacun, même ceux qui voulaient encore travailler en changeant de métier ou d’activité. Il sanctionne surtout celles & ceux qui n’en peuvent plus, de leur peine et de leurs misérables salaires.
Mais au delà de la différence entre » emploi » payé au lance – pierre du fait de la parcellisation et l’individualisation du contrat de travail et de la dégradation des conditions de l’emploi et le travail qui passionne et satisfait celui qui a la chance de l’habiter, il y a bien sûr une autre dimension dans ce grand foutage de gueule politico-médiatique qui assomme son télespectateur 24 heures sur 24 heures.
C’est la volonté qu’ont les puissances capitalistes de prendre le marché juteux des retraites en cassant la civilisation qui avait présidé à un certain équilibre entre » travail » & » capital « . Aujourd’hui on dirait entre » emploi de merde » & capital. C’est bien à un viol nouveau qu’ il s’agit dont les masses créatrices et individuellement les personnes seraient les seuls accablées.. Après avoir dépouillé le travailleur de ses appuis culturels & sociaux, après avoir dégradé son environnement de travail, déprécié son action et inventé l’employé jetable , après avoir fait stagné les salaires tandis que le coût de la vie augmentait, après avoir annulé le deal qui avait prévalu entre les » 35 heures » et en compensation, » l’annualisation du temps de travail « , on vient une fois de plus tondre l’esclave moderne en lui volant par une rapine organisé et le hold-up en col blanc deux années d’existence et deux années de salaires.
En ne changeant absolument rien au cadre général ni à la vision sociétal.Bien au contraire, le régressime social vaut politique de décivilisation. Nous ne sommes décidément pas là dans l’utopie mais bien dans la réalité. Bien dans le présent tel qu’on nous donne à le saisir et tel que certains veulent le faire exister en revenant à un âge farouche du capitalisme.
Il est clair dans ces conditions qu’ à force de tondre toujours les mêmes, c’est à dire la majorité pour goinfrer une minorité d’incompétents qui ruine les nations, celle -ci – la majorité – risque de renvoyer dans les nuées – par un coup de pied de l’âne historique – toute une mentalité malade qui non contente de détruire la planète, s’évertue méthodiquement encore à détruire le sujet humain jusque dans ses dimensions agissantes et productives.
Même si on peut vous rejoindre au final au même endroit où vous porter le fer dans la plaie, il s’agit avant de vouloir ouvrir une perspective d’avenir de bien contextualiser ce qu’il se passe exactement, là maintenant ici : il y a volonté d’ouvrir de nouveaux marchés et de détruire tout ce qui ne va pas dans le sens de ceux-ci.
Écoutons Frederic Lordon :
» Mais il y a pire que la perspective de la déconfiture annoncée de la (future) retraite capitalisée. Car la captation par les marchés des retraites n’a pas seulement pour conséquence leur fragilisation financière mais, bien plus profondément, un effet structurel de verrouillage définitif de la libéralisation financière. Par les masses d’épargne qu’elle concerne, la retraite capitalisée pousse l’implication financière du salariat à son comble et, par là même, lie objectivement les intérêts des salariés aux bonnes fortunes de la finance… laquelle prospère précisément de les opprimer. Un sophiste libéral qui passerait par là objecterait sans doute que si les salariés souffrent un peu, les pensionnés qu’ils seront plus tard en profiteront. On lui répondrait d’abord que les appels à la patience pour 40 ans sont bien le propre des nantis d’aujourd’hui (qui font miroiter aux autres leur improbable nantissement de demain). Mais on l’enverra surtout paître en lui faisant observer, expériences désormais suffisamment nombreuses à l’appui, que les fonds de pension DC font et les salariés exploités et les retraités miséreux tout simplement parce que les très nombreux intermédiaires de la division du travail financier se payent sur la bête en prélevant d’effarantes commissions »
» Le point de fusion des retraites » par Domique Lordon :
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Pour un care qui ne soit pas une régression.
Oui pour la démarche productive pour toutes les tâches pénibles, oui pour la redistribution de ces gains de productivité (richesses produites et temps dégagé pour d’autres tâches).
Petite remarque sur l’énergie: un personne produit une centaine de watt (quelques centaines pour les sportifs de haut niveau), ce qui est très peu en comparaison de la plupart des machines. Mais une personne peut mobiliser une quantité considérable d’énergie avec les machines (c’est d’ailleur la principale source des gains de productivité).
Mais les tâches sociales qui ne s’épanouissent pas dans la logique productive sont laissées de côté. Beaucoup de personnes agées souffrent d’isolement (une solution intéressante avec la location gratuite par des personnes agées à des étudiants en échange d’un peu de temps, d’un peu d’attention, d’un peu de soin mutuel, d’un peu de care). Les robots apportent du confort pour les tâches pénibles, mais ils ne couvrent pas tous les besoins relationnels humains. La prévention ne se développe pas et dans bien des endroits, la rue est abandonnée au traffic de drogue et aux caids. On y apporte une réponse répressive qui ne donne rien.
Si le care nous apporte une régression sur le plan de la pénibilité des tâches, alors je vous suis, il fait fausse route. C’est sur le plan de la prévention, de la réduction de l’isolement, de l’éveil, de toutes les tâches qui ne s’améliorent pas avec les gains de productivité et où la relation humaine est prépondérante, qu’il peut donner sa mesure.
Bravo M Jorion,
Enfin une bonne nouvelle.
Votre annonce de futurs échanges avec Mme Eva Joly est une excellente nouvelle. J’espère qu’ils déboucheront sur une véritable collaboration. Mme Eva Joly a vraiment besoin de gens comme vous autour d’elle. Je verrai aussi assez bien autour d’elle,les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ,ainsi que M Charles Henri de Fillippi.
Bonjour,
Eva Joly. Très. (©)
Problème structurel : « la manière dont le surplus, dont la richesse est partagé(e) entre les différents types de partis [capitalistes, patrons, salariés]… »
Problème conjoncturel : le temps de travail et sa distribution tout au long de la vie.
« Notre système ne va pas accepter ça ». D’accord ! Youpi ! La confiscation de la productivité est nécessaire au fonctionnement du capitalisme parce ce qu’au-delà d’être une dysfonction, le capitalisme n’en est pas moins le garant de la paix sociale : la confiscation permet le maintien au travail d’un nombre suffisant d’individus. Suffisant à la production et à la consommation et ainsi à l’asservissement.
« Le jeune paie la retraite du vieux, et le vieux lui transmet la servilité qui l’a mené à mériter cette retraite. »
Oui, le combat des retraites est un combat d’arrière-garde. Seul le dialogue politique éclairé de l’intérieur de la société, cher à Aristote et PSDJ, fait sens et permettra la résolution naturelle, durable, écologique, etc. etc., humaine !, de tous les problèmes que chaque spécialité tente de résoudre dans son coin en oubliant facilement que les individus (par exemple pour l’économie politique il s’agit de salariés, de patrons, d’investisseurs) dont elle se préoccupe sont des êtres humains qui devraient avoir leurs mots à dire, sans quoi « tout ça » ne fait pas sens, n’est qu’égoïsmes partagés, qu’occupation intellectuelle dont la finalité est de faire passer le temps.
Merci de mettre ces sujets sur le devant de la scène. Enfin !
Dormez bien. Et surtout bon éveil à tous !
PS : Anne, es-tu là ? On y vient : on ne pourra plus faire encore longtemps l’économie de l’humanité. La raison Anne, c’est comme l’alcool : c’est l’abus qui est dangereux. Le reste on s’en fout ! Allez, revenez, il va falloir réinventer sa vie : demain nous ne serons plus asservis par le travail ! On aura conscience que la vie c’est du temps libre ! (©)
Bonjour Fab, je suis toujours là… J’étais juste allée voir ce que font les anglais… Londres est une ville très chouette, mais des coupes bugdetaires énormes attendent nos amis anglais! A suivre…
correction: coupes budgétaires énormes
copie mel adressé à Paul Jorion
M. Jorion,
J’apprécie comme bcp votre site. J’ai visionné hier votre vidéo du dimanche. A propos de la bataille des retraites dont j’ai appris que vous aviez déclaré que c’était un peu un combat d’une autre époque, j’insiste pour que vous reconsidériez votre propos à la lumière de ce magistral – au plein sens du terme – billet de Frédéric Lordon [ http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites ] : la bataille des retraites par répartition est au contraire la bataille pour sauver la dernière digue avant la catastrophe finale à savoir l’engloutissement du salariat dans la finance par le truchement de la capitalisation. Et au final, le naufrage dans l’océan du capitalisme de toute la société : la boucle bouclée. Or je crois savoir que vos analyses tendent à conclure à la nocivité du capitalisme et à la nécessité de trouver des portes de sortie. Alors je vous en prie M. Jorion, ne dilapidons pas nos forces à réinventer le fil à couper le beurre ; sauvons ce qui marche déjà — à ce propos voir Bernard Friot !
En ce temps là et avant le jour d’après,
C’était souvent les paroles de l’ancien monde,
Longtemp j’ai cherché, marchant içi ou là comme tant de marchands,
Longtemps j’ai cherché, quelque chose d’autre dans ce monde en pleine faillite morale,
Et puis peu à peu j’ai fini par comprendre pourquoi les circonstances de la vie, du destin, du ciel, me poussèrent peu à peu et comme tant d’autres de mon espèce en voie de disparition
A mieux savoir déjà apprendre et vivre à l’écart de la vie publique de ce monde courant tout droit vers l’abime, comme dans l’empressement du tout terrestre de plus,
Pourquoi cherchez-vous encore à sauver les premières oeuvres des méchants, des cyniques, des hypocrites, des menteurs, des trompeurs dans ce monde, tout ça n’a pas de sens,
C’est sur le monde ancien ne s’attend vraiment pas à voir venir sa fin prochaine surtout avec la nouvelle lessive plus éclair d’Ariel et autres Anges bien plus efficaces,
Croyez moi ce ne sont pas des histoires, combien en réchapperont-ils de ce même vocabulaire de vie et de penser ?
Mais maintenant c’est fini j’ai décidé en effet aujourd’hui de ne plus du tout parler le même langage du monde actuel celui de mes semblables, la grande misère du monde,
Car la parole perdu du pauvre homme de plus qui la recherche encore de nos jours,
http://www.youtube.com/watch?v=E2nRcf5wYks&feature=player_embedded
Vous me verrez de moins en moins souvent, il me faut maintenant passer à autre chose,
manuel de survie oblige, apprendre à savoir faire du feu avec rien.
Merci Jérémie, et voici ces mots et cette prière de la Westminster Abbey :
Westminster Abbey was founded as a Benedictine monastery, and to this day we follow Benedict’s style of prayerfulness in all our work.
You may find this prayer of Saint Benedict helpful:
O gracious and holy Father,
give us wisdom to perceive you,
diligence to seek you,
patience to wait for you,
eyes to behold you,
a heart to meditate on you,
and a life to proclaim you;
through the power of the Spirit
of Jesus Christ our Lord.
AMEN
By lighting this candle you join the many thousands who through the ages have made the Abbey a house of prayer. Light your candle and quietly offer your prayer to God.
Grand merci Jérémie, je m’envole dans les cieux. Vous m’avez fait découvrir une artiste.
Je me souviens d’un titre de livre « La beauté sauvera le monde » de Bernard Bro (que je n’ai pas lu). Moi voulait partir. Vous voulez vous donner à voir de moins en moins souvent.
Cette communauté est riche de tous ces éléments. N’oubliez pas qu’un Elément est aussi
le reflet du Tout . Je n’aime pas le manque.
Bonjour, Mr. Jorion: votre intervention me pose plusieurs questions. Une partie de votre exposé sur la productivité se règle tous les jours au café, à côté de chez moi, entre les gens du quartier: transformer rapidement la nature en matières et énergie puis en marchandises dont le destin prématuré est la poubelle, ça non. Nous faciliter la vie, oui. Avec des nuances.
Dans les années 70, dans mon coin Andalou, arrivèrent les machines à cueillir le coton. Le coton donnait du travail à beaucoup de personnes du pays, traditionnellement ( ce fut mon premier travail salarié, j’avais 9 ans). Toute la région travaillait le coton, il s’ était inatallé une fabrique qui sortait du drap. Nous couchions dans le coton que nous avions produit. Les machines provoquèrent des réactions violentes, je ne me souviens pas si d’aucunes ne furent pas brûlées.
Maintenant, les mêmes raisons qui amenèrent les machines ont réduit les surfaces de culture du coton, la production est devenue marginale. La fabrique de drap a disparu et nous couchons dans des draps en nylon. L’entousiasme autour du coton a disparu, et l’agriculture en général est devenue un travail triste.
Parler des Luddites comme vous le faites ne me paraît pas juste. La dimension créatrice et indépendante des artisans est beaucoup trop importante. Le savoir-faire de l’artisan est comparable, dans son essence, à celui du musicien ou de l’artiste-peintre…et à bien d’autres. La nature libératrice (attention à bien me faire comprendre) du travail créatif impose des limites à la productivité ( non, je ne me trompe pas. Pour moi il n’est pas question d’utiliser l’ambiguité des distingos entre productivisme et productivité, qui, appliqué aux conditions réellement existentes reviennent au même. La défense des travailleurs et de leurs conditions de travail se situe à l’opposé).
Nous savons tous que la question des retraites a servi de table sur laquelle se sont disposés tous les griefs qui s’accumulent depuis trop longtemps chez une société française maltraitée. Il s’y trouve une bonne partie du puzzle social qui compose le pays de France, mais il est vrai que beaucoup, ici en Espagne, y participent de coeur. C’est donc d’une grève politique que nous parlons, et là je suis bien d’accord avec Mr. Irri, dans le lien que vous proposiez, que la partie qui se joue est délicate.
Sous condition d’engagement sur une réfondation démocratique permettant aux citoyens d’avoir voix au chapitre de leur propre vie, et d’une réforme des systèmes de communication permettant une information des particuliers exhaustive et complète, une fédération des forces politique réellement existentes, allant de Bayrou à Mélenchon, en passant par verts et socialistes non strautskanistes et similaires, est théoriquement souhaitable, avec tous les problèmes qu’une telle fédération pose.La référence républicaine à mon avis, est incontournable.
Mais, je me rends compte, Mr. Jorion, que le café du coin peut régler bien des choses, quand vous parliez vous connaissiez tout de même l’ensemble de l’argumentation. Quand vous essayez de trouver solution en collaborant avec le système vous n’êtes pas sans savoir que celui-ci est blindé, que s’il vous ouvre la porte ce sera pour mieux vous manger. Or, je me rends compte par la lecture des autres interventions, que beaucoup d’entre nous sommes d’anciens activistes, blanchis sous le harnais de la vie, et sommes plus exigeants. Je pense réellement que c’est vous qui êtes dans une attitude d’arrière garde, à charge de me tromper et de le reconnaître
@ DIego : Artisan : oui, voir + bas.
Va falloir faire sans, Diego, … et faire du bon boulot quand même dans un monde plus tordu que ce que votre cerveau aime à regrouper, (il n’est pas dans le coton, euh ooops pardon).
Dans une métaphore biologique, nous ne sommes que des êtres ayant des chances de symbioses avec nos voisins et des chances de prédation, et nous ne saurons jamais à l’avance le caractère prédateur d’un acteur soumis à une dynamique vivante.
Toutefois, nous laissons des traces, et elles sont infinies (incommensurable à une liste) dans le cerveau des humains qui nous entourent. Cela fonde des dignités qu’il faut cultiver., Cela fonde du respect.
Sur les thèmes de l’Artisanat et du Respect, le sociologue Richard Sennett que je suis le seul à mentionner sur ce blog me parait avoir fait des contributions illuminantes (« Ce que sait la main » et Respect » traduits en Français, il cause bien français, il est passé à FQ …) . Et des contributions pas du tout « exhaustives et complètes », plutôt symphoniques et inachevées, y compris sur la frustration et les limites du café du commerce, qu’il n’omet pourtant pas de fréquenter.
Alors, voilà : ça peut marcher aussi en mode « bio-intellectuel ». A nous de voir, non ?
Si, Si j’ai un peu lu Sennett aussi : quand je bossais dans un groupe US, j’avais plongé avec beaucoup d’intérêt dans * »Le travail sans qualité », et parmi plusieurs autres livres, je commence » ce que sait la main » …j’aime beaucoup cet auteur …
* en avance d’un cran sur ce qui se passait dans les entreprises franco-française à l’époque …et qui a gagné partout depuis ….
Une remarque sur une dérive lexicale à mon avis hautement néfaste:
Europe Écologie, comme d’autres partis politiques, emploient depuis quelques temps ad nauseam la notion d’écologie politique, ce que j’appellerais pour ma part l’écologisme. Par un étrange effet miroir, ceci n’est rien moins que l’image – inversée, comme de juste – d’une autre dérive lexicale dénoncée à maintes reprises ici, j’ai nommé la science économique. L’idée d’introduire de la politique dans l’écologie ne vaut en fait guère mieux que celle qui consiste à priver l’économie des enseignements de toutes les autres sciences sociales.
En effet, là où l’économie se voudrait la plus dure des sciences molles, ou encore une science exacte qui aurait été flouée par on ne sait quel mauvais génie et abusivement classée dans la catégorie des sciences sociales, l’écologie, initialement composée de chimie, de biologie de physique et de mathématiques, se voit subitement accompagnée d’un caractère social gravement anthropocentrique.
Concrètement, la météorologie est une sous-discipline de l’écologie. La description des cycles de l’eau, de l’azote ou du carbone dans le milieu sont des connaissances écologiques. L’histoire de la formation d’une atmosphère oxygénée par l’apparition de plantes métabolisant le dioxyde de carbone, c’est encore de l’écologie. L’écologie est la science qui décrit la complexité des interactions mutuelles entre le vivant et son milieu.
On parle en fait ici d’introduire de l’idéologie dans ce qui est au départ une authentique science dure. Le procédé est à mon sens tout à fait dangereux, à tel point d’ailleurs que seuls des régimes tels que celui de l’URSS ou de l’Allemagne nazie ont un jour imaginés que les mathématiques, la physique ou la biologie devaient se conformer à la doctrine officielle (*). Le darwinisme social, dont j’ai déjà pu dire ce que j’en pensais dans un très ancien billet invité procède par exemple tout à fait de l’écologie politique.
(*) Toutes mes excuses pour ce recours au point Godwin, cependant l’Histoire est ainsi faite.
Bien vu.
Sans rancune sur votre relative incompréhension, non réciproque.
Mais (but …)
(i) je repense aux tentatives de Murray Gell-Mann au Santa Fe Institute de penser les deux pans de sciences à la fois. Ca sent un peu les années 80, mais comme le rapport Bruntland, il y a bien des bouts qui n’ont pas pris de ride.
(ii) Notre incompréhension vient de ma délectation d’imaginer l’au-delà sociologique de l’expression « décrire les complexités [des interactions mutuelles ..] », que vous associez à l’écologie.
Dans le meilleur des mondes possibles, voyez vous qu’une science des complexités n’en vienne pas à laisser perplexe un agrégat qui s’appelle le pouvoir exécutif ?
Car le temps d’expliquer prendra fatalement de plus en plus longtemps que le temps de décider. Ce genre de tension contient les questions de poison/remèdes du « pharmakon » chers aux Derrida et Stiegler, et comment un système de soin devient toxique à l’occasion des évolutions techniques (« inhumaines » fussent-elles le fruit des hommes, la physique ne leur a rien demandé). Et comment ensuite se produit un dépassement, une fois que ce sont trouvées réunies les circonstances pour tisser un nouveau milieu associé qui englobe la technique, l’adopte, etc. L’écrit, sous forme la forme du livre par exemple. Puis la presse quotidienne, puis la radio. Et les véhicules à moteurs thermique (mais pas forcément énergie fossile …), qui quoi qu’ils nous étouffent périphériquement, nous sont devenus des associés de notre vie.
Mais aussi des petites choses. Au microscopique musée de la chaussure de Lausanne (14 m2 au plus) , on vous expliquera l’industrie romaine des clous pour les sandales des soldats : ils en ont fait des tonnes ! Du clou, ennemi apparent du pied et aujourd’hui du pneu, ils avaient fait sinon un ami, du moins un camarade docile.
Bref pour paraphrase Aragon, il n’y a pas de technique heureuse, ni de grille qu’on pourra plaquer « pour longtemps » (je n’ose pas dire « pour toujours ») pour fractionner ici une compréhension du complexe « qui irait de soi » et là, la décision politique » qui en serait naturellement le résultat éclairé » . En revanche, si on passe du statique (une grille) à du dynamique (de la démarche et du savoir-faire), il y a une profonde valeur ajoutée à être dans la démarche critique, tout autant que dans des démarches de constructions sur d’autres plans, qui seront les plans de ressources lors des dépassements des incontournables empoisonnements systémiques.
Juste un mot sur le terme d’arrière garde.
Il signifie tout de même que s’il y a un combat d’arrière garde c’est que l’on est devant et poursuivi (ou suivi) par des attaquants et donc que ce combat d’arrière garde sert à défendre l’avancée de la troupe pendant qu’une avant garde, là bas, est encore plus en avance et donc inatteignable.
Bon bien entendu, à moins qu’il ne s’agisse de retraite !
Sinon là où vous êtes formidable PJ c’est quand même que précisément à l’instant où l’on vous prévient de l’importance du repos, vous entamiez une nouvelle vidéo du dimanche (en plus du vendredi) alors que vous savez bien que le travail du dimanche n’est pas conseillé!!!
en espérna
Ce qu’il y a d’usant véritablement dans le travail ce n’est pas forcément la pénibilité – à vous entendre relater votre malaise le fait d’écrire peut aussi avoir ce caractère – mais le fait que le salarié dépend de quelqu’un d’autre pour sa subsistance . C’est essentiellement pour cette raison que le travail est ressentit comme une malédiction et comme vous l’avez si bien dit « qu’on compte les heures ».
C’est la position sociale de salarié et non sa position économique qui fait que la vie au travail est considéré comme sans issue digne de ce nom. Comme la très bien décrit OWEN – un socialiste cité par Polanyi et apprécié de Marx pour sa perspicacite – c’est la position sociale du salarié qui s’est dégradée alors que sa position économique s’est relativement améliorée. Cette position s’est dégradée parce que l’homme , le paysan de l’Ancien régilme dépendait pour l’essentiel de lui-même pour sa subsistance et l’exploitation seigneuriale ne pouvait pas empêcher que le paysan se sente fier de ne devoir sa pitance souvent très maigre qu’à lui-même.
Nul enrichissement des tâches ne pourra effacer la tache de l’aliénation du salarié.
Ainsi la question de la décroissance ou de la production sont deux problèmes mals posés puisque la seule production que connaissance le capitalise a pour finalité que la vente de marchandises et comme vous l’avez d’ailleurs remarqué dans vos différents ouvrages à renouveller la dépendance des salariés.
Owen dans ce chapitre 10 de la grande transformation réclame un peu comme vous des mesures législatives pour modérer les dégats de l’industrie mais Polanyi ajoute que ces mesures étaient incompatibles avec le système économique de l’époque depuis les faits récents prouvent que nous encore là. La grande transformation a repris avec une nouvelle vigueur.
Et pour son existence, pour rêver son existence.
Mais il est vrai que la dissociation entre travail et subsistance est, dans nos sociétés démocratiques, la base de la soumission.
Pour le reste, d’accord 🙂 !
« Revenu de base, une impulsion culturelle »
de Enno Schmidt et Daniel Häni
Un film de 110 mn accessible à tous pour une approche cohérente et moderne de ces questions.
Rejoignez nous sur http://revenudebase.free.fr/
Je regarde ça avec quelque retard (en ce moment je dors pas mal…). Le point central en effet est la question du partage des richesses, et il faut dire qu’il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent (et de diverses obédiences politiques) pour penser qu’il est temps de, pour faire simple, « faire payer les riches », comme on disait à une certaine époque. La domestication de la finance est à mon sens le point de passage absolument nécessaire, le verrou à faire sauter pour traiter vraiment cette question.
Juste deux mots sur Lipietz, dont je connais assez bien les écrits et le parcours : je ne le défends pas systématiquement, mais il a aussi tâté du travail pénible (dans la mine) et il me semble, comme d’autres l’ont déjà dit, qu’il vise le productivisme et non la productivité, ce qui n’est pas la même chose. Par ailleurs il n’est pas franchement « décroissantiste » : il s’agit toujours de redéfinir le contenu de la croissance, pas la croissance ni la productivité en soi.
Ensuite sur la réduction du temps de travail : je suis pour, assez d’accord avec la position de Larrouturou là-dessus, mais il me semble que cela se heurte à des obstacles qui ne tiennent pas seulement à la compétition internationale ou à la connexion à l’enjeu plus large du partage des richesses; il y a aussi des oppositions de l’ordre de ce que Bourdieu appelait l’ethos: travailler beaucoup, même de façon assez pénible, c’est aussi, pour beaucoup de gens, profondément intériorisé comme quelque chose de valorisant, et je crois que cela ne se défait pas avec la seule raison raisonnante, si bien fondée soit-elle.
Enfin, oui, Crapaud Rouge, le dernier billet de Frédéric Lordon (qui circule beaucoup, semble-t-il) est très bien fait. Mais il est vrai qu’il avait publié il y a près de 10 ans un petit livre intitulé « Fonds de pension piège à cons », donc ça vient de loin.
Et, bien sûr, dormez bien…
Je suis d’accord pour faire payer les riches, mais pas n’importe comment.
Si c’est pour relancer la consommation, sans changer quoi que ce soit au système de création et de distribution des richesses, je ne suis pas d’accord.
A l’heure des paris sur les fluctuations de prix et des déficits bugétaires des états, il est nécessaire de travailler sur un niveau macro économique et au niveau des citoyens.
Je pense qu’il faut faire sortir l’argent des épargnes et des fortunes pour investir massivement dans une amélioration du bien-être en consommant moins de ressources.
C’est par la relocalisation, la prosommation le bien commun qu’on va y arriver, faire en sorte que le citoyen puisse conquérir son existance, mais pour cela, une prise de conscience est nécessaire.