À 9h00, je préside en séance plénière du XXe Forum Économique de Krynica, une table ronde intitulée « Comment rattraper le temps perdu ? » avec, entre autres, Marek Belka, président de la banque centrale polonaise, Luc Frieden, Ministre des Finances du Luxembourg, Arseniy Yatsenyuk, président de l’assemblée nationale ukrainienne, et Walter Radermacher, Directeur Général d’Eurostat.
Je participerai aussi, à 10h40 à une table ronde intitulée « L’économie européenne dans le monde du G20 », en compagnie, entre autres, de Gyorgy Matolcsy, ministre hongrois de l’économie, Walter Radermacher et Mark Allen, représentant régional du FMI.
39 réponses à “XXe Forum Économique de Krynica, jeudi 9 septembre 2010”
Vous pourrez poser la question à Walter Radermacher, Directeur Général d’Eurostat, sur la réforme des institutions européennes, notamment l’Ecofin, qui malgré les (multiples) avertissements d’Eurostats sur la situation alarmante de la Grèce n’en eut cure (et ce dès 2004) :
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/COM_2010_REPORT_GREEK/FR/COM_2010_REPORT_GREEK-FR.PDF
M. Radermacher est arrivé en 2008 et a donc dû être sollicité justement par l’Ecofin de novembre 2009, qui a ‘découvert’ la situation grecque et demandé aussitôt un rapport, qui fut remis le 11/01/2010 à la Commission européenne.
Pour rattraper le temps perdu, il serait sans doute opportun de commencer par tenir compte des statistiques européennes, des recommandations d’Eurostats (notamment lors des Ecofin) et de rendre public très largement (médias) ses rapports.
Ce serait déjà un bon début …
Na zdrowie !
Mais aussi en relançant la production de madeleines.
Commercy. La production de madeleines va son cours. Pas compris la plaisanterie si c’en est une.
Betov …
‘le temps perdu’.
« A la recherche du temps perdu » –> Proust —> madeleine
Et Betov, c’est pas mal non plus, vous nous rappelez que ces madeleines qui font mémoire sont associés au commerce par la bourgade de Commercy. Association quand tu nous tient.
Je vous le fait façon Bernard Stiegler
madeleine –> support de mémoire –> rétentions –> sublimation, liaison des pulsions –> soin de soi –> otium (loisir « constructif », « oisiveté ») –> neg – otium (non-otium, le commerce comme négoce, circulation , circulation forcenée peut être, qui peut nier ou refuser le temps de l’ »otium ») –> Commercy.
C’est plus court que la façon aristotélicienne de lier les choses, qu’on voit chez Pierre Sarton du Jonchay.
Aristote n’était pas oisif ?
Et des polos Lacoste, et des crocodiles en guimauve Haribo?
Ainsi que des éponges synthétiques pour absorber tout ça…
Oh… dès le matin… quoique… Zébu, 00:25… 🙂
oui, tout ce temps perdu au travail ; à se laisser rouler
dans la farine :
http://www.rue89.com/2010/09/06/retraites-une-lecon-pas-comme-les-autres-par-le-pave-165519
Pour une autre lecture polonaise de Proust :Jaroslaw Iwaszkiewicz et « ses demoiselles Wilko « ?
Celui- ci a écrit aussi : « Vivre,cela prend trop de temps aux gens ».
Banque de prêts : augmentation des capitaux nuisible= 0-10-20-40-100% ne change rien au risque mal calculé , c’est le risque qui doit être bien bordé par le bons sens la surveillance l’assurance , pas le capital , pour une banque de prêt il ne faudrait pas de capital.
Bonjour,
Au moins, la composition des séances est variée, pas de pensée unique, ce qui est une grande avancée par rapport à ce qui se passe à l’Ouest, qui pour le coup est vraiment à l’Ouest :-).
Merci de nous tenir informés des résultats de ce très intéressant Forum économique, et bon séjour à M. Jorion.
Cdt,
c’est bien de voir la participation d’un agent du FMI, soignez votre charisme pour l’influencer ; il fera un rapport à DSK !
La question « Comment rattraper le temps perdu ? » n’est pas si difficile de repondre.
On chasse aujourd’hui dans le contexte politico-économique une illusion bureaucratique. Les efforts politique et souvent soi disant « scientifique » aujourd’hui sont pour le plus grand part diriger vers la sauvetage de cette illusion.
Une illusion se laisse pas gérer c’est impossible, mais ça va prendre du temps de rendre compte! 😉
Permetez moi de redire ici mon analyse : les bouleversements et désordres financiers, pour si graves qu’ils soient ne sont que la partie visible de profonds changement des conditions de production (infrastructures) qui selon l’analyse marxiste sont à l’origine des suprastructures que sont les institutions politiques dont les institutions financières font aussi partie au sens large puiqu’elles sont plus ou moins régelementées par les politiques économiques des ététq et des traités internationaux.
Voici un paragraphe extrait d’un e-mail que j’ai envoyé hier au groupe de pilotage(steering group) de la Plate Forme Sociale Européenne des ONG su secteur Social:
Let Je suis convaincu que le thème de l’impact de la révolution informationnelle sur I strongly think sur les politiques sociales Européennes, devrait être inclu dans l’agenda Europe 2020: une strategie pour l’emploi et les programmes de croissance, et en conséquence pleinement intégré au iprogramme de travail de la Plate Forme Sociale Européenne des ONG su secteur Social, au moins pour 2011, de manière à esayer de convaincre la Commission européenne, le Counseil de l’union européenne ainsi que le Parlement européen de l’urgence de commencer à prendre sérieusement en compte ce problème des changements quantitatifs et qualitatifs au niveau de l’emploi et plus généralement du fonctionnement de nos sociétés dont les effets seront probablement plus graves que ceux provoqués par la révolution industrièlle ou la crise de 1929 compte tenu de la rapidité de transmissionde l’information au monde entier. Des troubles sociaux causés par un chômage massif et un accroissement de la pauvreté sont à prévoir
On peut aussi noter que l’accroissement de la productivité horaire lié à l’utilisation de programmes informatiques de plus en plus « intelligents » va faire passer au second rang l’impact des délocalisation, dans la mesure où les industriels des pays développés ayant de moins en moins besoin de travailleurs n’auraont pas le même intérêt à délocaliser leurs productions Mais cela va aussi détruire des emplois dans les pays pauvres.
Les questions fondamentales sont à mon avis: Que font les gouvernements Europeen pour organiser une société Européenne où le travail sera de moins sn moins nécessaire en tant que facteur de production?
Par ailleurs avec moins de salariés ayant de moins en moins de pouvoir d’achat, qui achètera les produits fabriqués par des usines de plus en plus automatisées? Certainement pas les Machines elles mêmes et leurs propriétaires ne pourront pas non plus consommer toute cette production…
Donc une grave deflation est quasi certaine à plus ou moins long terme, déflation dont les premières victimes seront justement les groupes de personnes don s’occupe la Plate-Forme Sociale Européenne: Personnes âgées, handicapées malades, mal logés, personnes déjà en situation de grande pauvreté.
Paul
Unless, once again, European countries as well as all other OECD countries governing bodies finally decide to tackle the problem… They should do that of course in cooperation with other less developed countries if we want to avoid exporting our social turmoil to them…
Bonjour,
Il serait juste que le politique fasse enfin de la politique en s’intéressant en effet de près aux conséquences sociales, sociologiques, économiques, politiques du changement culturel de société.
Ceci étant, j’ajoute : si les programmes informatiques intelligents que vous mentionnez remplissent rapidement leur rôle d’empêcheurs de délocalisation, la moitié (voire les 2/3) du problème sera résolu. Ce qui sera perdu en emploi en Occident du fait de l’informatisation intelligente sera récupéré par la remontée des délocalisation ;-).
Cdt,
dans ce cas précis, ce n’est pas la déflation qui est en cause, puisque justement elle participe à maintenir un meilleur pouvoir d’achat, l’inflation serait bien pire pour ces catégories sociales. Evidemment l’effet pervers de la déflation, à très court terme, suite aux délocalisations, entraîne une rupture au niveau des bugets sociaux avec baisse des prestations, impactant directement les plus démunis.
Dommage que ce n’est pas Krakow, ou Rzeszow, la vraie Pologne. Des villes bien traditionnelles, où l’on attend les filles à la sortie de l’église le dimanche matin… où le soleil fait murir les abricotiers. Rzeszow, sous occupation autrichienne en a gardé les stängle, petits pains blancs allongés, incrustés de sel ! Il faut gouter aussi les fromages des montagnards, qui ont un fort gout de fumée. Petits losanges, blancs dedans. Ou boire une bière tiede au sirop, dans l’ancien quartier juif de Krakovie. J’ai découvert la Pologne à 35 ans et ne m’en suis jamais remis… Une sortie de l’Occident. Des gens qui pensent autrement que nous, qui ont ce qu’on appelle des traditions. Ils ne seront jamais allemands, américains, suedois. Ils sont à l’abris d’une inaltérable différence, impalpable, dont ils n’ont pas conscience. La slavité ? La religion ? Pas de « Aufklaeung » passé la Oder-Neisse… Ils sont pratiquants, et croyants.
Et oui leur tort est de ne pas se fondre totalement dans la mondialisation indifférenciée, dans laquelle Dieu n’a pas sa place. Dieu est un appendice inutile, depuis d’ailleurs que les pouvoirs temporels et spirituels sont entrés en conflit.
La Pologne a été protégée du capitalisme pendant l’air soviétique, ce qui fait qu’elle existe encore et n’est pas une Allemagne bis. Elle existe parce qu’on l’a protégée de la rapacité du capital et des promoteurs immobiliers qui sont déjà à pied d’oeuvre maintenant pour tout détruire, sous prétexte de rénovation. Si on laissait faire ces imbéciles, ils construiraient un hôtel sur le Parvis de Notre Dame. Ils sont la destruction incarnés sur terre. Il sont la plaie. L’obsession du béton devrait conduire à l’asile. Ce ne sont pas les allemands qui ont détruit Paris, on l’a fait ensuite, lentement et de façon pernicieuse…. bref, – Wielka Polska.
Quel hommage, pourvu qu’il reste mérité encore longtemps…
Pas sûr qu’en Pologne les mêmes appétits capitalistes ne fassent des ravages…comme partout.
@ pierrot123,
Oui, pas sûr, mais espérons tout de même que les leçons de l’histoire porteront leurs fruits : la Pologne arrive plus tard que nous sur ces problématiques et la financiarisation a, entre temps, perdu un peu de sa splendeur tout de même.
Cdt,
à la vodka russe, préférons l’Eau de Pologne
Et puis je fus choisi, élu, par une jeune fille polonaise, la blondeur incarnée, la fraicheur et la candeur juvénile… une jeune fille qui déjà à l’age de 5 ans fabriquait de la fausse monnaie, en coloriant des billets de monopoly au feutre vert. La vendeuse de sucrerie la regardait d’un air amusé. Ô noir de mon oeil… adieu l’objectivité.
Autre tradition la triche… jamais les bureaucrates ne se soumettaient à un examen, tout s’achetait. Il était inadmissible pour ces messieurs de « subir » un contrôle de connaissances… on appelait les fonctionnaires du ministère de l’agriculture les moustachus, tous ayant une grosse moustache comme signe distinctif.
Une patriote polonaise, qui va à l’église, qui prie même si j’ai tendance à lui dire que ça ne lui jamais beaucoup servit !
Heinrich Heine, impardonable (german, sorry)
http://www.zeno.org/Literatur/M/Heine,+Heinrich/Reisebilder+und+Reisebriefe/Über+Polen/1
Unendlich verschieden sind die Polinnen von den deutschen Frauen. Das slawische Wesen überhaupt und die polnische Sitte insbesondere mag dieses hervorgebracht haben. In Hinsicht der Liebenswürdigkeit will ich die Polin nicht über die Deutsche erheben: sie sind nicht zu vergleichen. Wer will eine Venus von Tizian über eine Maria von Correggio setzen? In einem sonnenhellen Blumentale würde ich mir eine Polin zur Begleiterin wählen; in einem mondbeleuchteten Lindengarten wählte ich eine Deutsche. Zu einer Reise durch Spanien, Frankreich und Italien wünschte ich eine Polin zur Begleiterin; zu einer Reise durch das Leben wünschte ich eine Deutsche. Muster von Häuslichkeit, Kindererziehung, frommer Demut und allen jenen stillen Tugenden der deutschen Frauen wird man wenige unter den Polinnen finden.
(…) Ceci est mieux :
Diese leben mehr nach außen als nach innen; sie sind heitere Kinder, die sich vor Heiligenbildern bekreuzen, durch das Leben wie durch einen schönen Redoutensaal gaukeln und lachen und tanzen und liebenswürdig sind. Ich möchte wahrlich nicht Leichtfertigkeit und nicht einmal Leichtsinn nennen jenen leichten Sinn der Polinnen, der so sehr begünstigt wird durch die leichten polnischen Sitten überhaupt, durch den leichten französischen Ton, der sich mit diesen vermischt, durch die leichte französische Sprache, die in Polen mit Vorliebe, und fast wie eine Muttersprache, gesprochen wird, und durch die leichte französische Literatur, deren Dessert, die Romane, von den Polinnen verschlungen werden;
C’est le sens à donner au titre de cette réunion qui me gène…
Sachant qu’à la base, essayer de rattraper du temps « perdu » est en perdre à nouveau.
Et que le temps rapporte toujours des intérêts… Il est loin d’être perdu pour tout le monde.
Ca me fait penser que le FéMI a décidé d’augmenter de 46% ses fonds propres.
Ils doivent prévoir du « mauvais » temps…
@Paul,
Ca n’a rien à voir une fois avec le thème du billet, mais Paul, en tant que Belge, je m’étonne que vous n’ayez pas pris une position sur le « cas » belge qui secoue le plat pays : partition, séparation, autonomie, rattachement, wallonie, Flandre, Bruxellois….
http://www.marianne2.fr/Belgique-Kramer-contre-Kramer,-c-est-pas-pour-demain_a197199.html
A vue de nez, le souci ne semble pas qu’économique. Mais aussi largement politique, non..??
Suggérez leur de fermer le Luxembourg.
Le Luxembourg…
Il faut y être allé pour se rendre compte de la machine financière en place. Impressionant ne serait-ce même que vu de l’extérieur, depuis les boulevards.
Par contre, je n’ai pas trouvé de photos des quartiers d’affaires sur le net. Bizarre, non..??
cela ne manquerait pas :
http://latelelibre.fr/index.php/2010/09/parisot-au-medef-un-montage-audacieux/
@yvan: http://www.google.be/images?um=1&hl=fr&safe=active&tbs=isch%3A1&sa=1&q=photo+vue+a%C3%A9rienne+plateau+du+kirchberg&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=
C’est quand même pas mal décentralisé, il y a d’autres pôles que le kirchberg (mais celui-là est le plus gros).
@ Moi,
En effet, il y a d’autres pôles que le Kirchberg, mais comme vous dites, celui là les dépasse tous.Cependant, en effet, rassurons tout le monde ici présent : les institutions bancaires sont partout au Luxembourg, même en ville (à Luxembourg) ;-).
Cdt,
Le Luxembourg est le parfait exemple (après Guerre) de reconversion réussie d’une industrie moribonde en industrie financière. Un cas d’école.
La video de la séance est ici
http://www.popler.tv/XXForumEkonomiczne/5177#5177
Une partie incompréhensible car brouillée par la traduction.
Pour le reste, des discours convenus par des serviteurs du capital.
On comprend mieux qu’ils aient invité Paul.
Sans lui, on aurait jamais parlé de cette conférence…
Surement pas sur le blog éco francophone le plus lu
Et donc pas bp plus ailleurs…
@ VB: Vous dites:
« si les programmes informatiques intelligents que vous mentionnez remplissent rapidement leur rôle d’empêcheurs de délocalisation, la moitié (voire les 2/3) du problème sera résolu. Ce qui sera perdu en emploi en Occident du fait de l’informatisation intelligente sera récupéré par la remontée des délocalisation . »
La délocalisation ne sera réduite que parce que les patrons capitalistes n’auront plus besoin de main d’oeuvre à bon marché, cela ne relancera pas les délocalisations mais risque au contraire de supprimer encore plus d’emploi que ne le faisaient les délocalisation. D’ore et déjà, les délocalisations bien que très médiatisées ne sont pas le premier facteur de perte d’emploi (Voir Le livre de Pierre Larrouturou: « crise, la solution interdite », le premier facteur de perte d’emplois sur la période 1970 2006 est l’accroissement de la productivité horaire du travail. Les délocalisations prennent souvent le devant de la scène car elles touchent en une seule fois un groupe de personnes dont l’activité est délocalisée brutalement. L’augmentation de la productivité horaire supprime des emplois de manière plus pernitieuse, à chaque fois qu’un équimement automatisé permet de remplacer par la machine un travail précédemment éffectué par un être humain. Cela se voit moins donc c’est moins médiatisé. Mais en moyenne sur une période de quelques années bien plus d’emplois sont déjà perdus par l’automatisation des processus industriels que ceux perdus par les délocalisations.
Plus l’automatisation sera poussée par les progrès de l’informatique industrielle, moins le patronat aura besoin de main d’oeuvre et moins il ira chercher cette maind’oeuvre dans des pays à bas coûts salariaux et avec de moindres protections sociales car le travail automatisé lui reviendra encore moins cher que le travail délocalisé.
A moins que nos responsables politiques se décident à ntervenir pour adapter les infrastructures et les superstructures des économies de l’OCDE, nous aurons des pays riches de production peuplés de populations de plus en plus pauvres.
Outre cet aspect quantitatif des pertes d’emplois, nos responsables politiques devraient aussi se préoccuper des aspects qualitatifs des changements de types d’emplois qui seront encore proposés dans une économie informationnelle. Ce qui ne veut cependant pas dire que tous les jeunes devront de lancer dans des études de plus en plus orientées vers l’informatique et les mathématiques. En fait il resttera deux grandes réserves d’emploi dans le futur: les services à la personne, non remplaçables par des machines ainsi que certains types de travaux dits manuels implicant un contact direct avec le client: installation et réparation d’équipements domestiques, eux aussi non automatisables et non délocalisables…
Voir sur ce sujet le livre très instructif de Matthew B Crawford « Eloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail », qui évoque précisément cette idée de travaux manuels non automatisables et non délocalisables, tout en redonnant un sens au travail manuel trop souvent opposé au travail intellectuel alors qu’il demante très souvent bien bien autant d’efforts intellectuels que certains travaux dits intellectuels. En plus on a très rapidement un aperçu des la justesse de l’analyse préalable à la réalisation du travail manuel: « ça marche ou ça ne marche pas », pour parler simplment…
Une des grosses erreurs de l’orientation scolaire a été d’envoyer dans les section professionnelles les élèves en situation d’échec dans les disciplines académiques de l’enseignement général. Alors que pour réussir dans un métier manuel, les compétences intellectuelles de base sont indispensables.
Voici donc deux pistes à explorer pour continuer à pouvoir proposer des emplois dans une économie dont l’industrie et le services vont de plus en plus être automatisés:
Services direct à la personne et travail manuel en relation directe avec les clients(usagers selon les cas)
Reste au moins une troisième piste qui serait de reconnaître la valeur du travail dans les organisations sans but lucratif, valeur non prise en compte par des indicateurs tels que le Produit Intérieur Brut.
Mai ce ne sont que des pistes et trop peu de gouvernants ne se préoccupent de ce genre de sujets, trop occupés qu’ils ou elles sont à se faire réélire pour parler de stratégies à plus de 5 ou 10 ans…
Paul
@ Paul Trehin
« Plus l’automatisation sera poussée par les progrès de l’informatique industrielle, moins le patronat aura besoin de main d’oeuvre … » : d’accord !
« … et moins il ira chercher cette main d’oeuvre dans des pays à bas coûts salariaux et avec de moindres protections sociales car le travail automatisé lui reviendra encore moins cher que le travail délocalisé » : j’en suis moins sûr ! Rifkin raconte dans « La fin du travail » que des multinationales américaines installent, au Mexique, des usines entièrement automatisées : il ne dit pas pourquoi, mais il n’est pas difficile d’en percevoir les raisons (peu de contraintes environnementales et avantages fiscaux).
« En fait il restera deux grandes réserves d’emploi dans le futur: les services à la personne, non remplaçables par des machines … » : d’accord ! Quoique … pensez aux japonais qui mettent au point des robots « domestiques » dont on nous annonce, sans ambages, qu’ils serviront à cette fin (services à la personne, par ex. dans les hôpitaux). De plus, pour créer des emplois dans ce secteur, il faut des clients solvables (les personnes âgées pouvant bénéficier de ces services, le sont-elles ?) : à défaut, il faudra une intervention massive des pouvoirs publics, sous forme de subventions, primes … (je ne suis pas contre, mais les pouvoirs publics n’ont-ils pas eux-mêmes des difficultés financières ?)
« … ainsi que certains types de travaux dits manuels impliquant un contact direct avec le client: installation et réparation d’équipements domestiques, eux aussi non automatisables et non délocalisables… » : d’accord aussi ! Mais encore faudrait-il qu’on arrête de fabriquer des appareils à obsolescence intégrée, dont la durée de vie a été divisée par 3-4, et qui sont bon à être jetés à la poubelle à la première panne, le prix de réparation étant équivalent au prix d’achat d’un nouvel appareil. C’est toute la technologie contemporaine qui doit être remise en question, ainsi que notre propre mentalité de hyper consommateurs invétérés : vastes sujets !
@ Paul Trehin: Entièrement d’accord avec votre commentaire, même si j’ai peur que par « services à la personne » l’on ne fasse aussi et trop souvent allusion aux emplois de « domestiques ». De toutes façons, il y aura de moins en moins d’emplois (en heures travaillées au niveau global), c’est inéluctable (sauf peut-être à augmenter la cadence de consommation). Cela n’est pas un problème, la question est plutôt de savoir comment l’on répartit les profits dus aux gains de productivité (ce qui rejoint le faux débat sur les retraites).
Au fait, merci pour la référence du bouquin (éloge du carburateur). J’ai commencé à le lire et c’est bon.
@ Paul Tréhin,
C’est sûr, il y a dans ce que vous évoquez de vrais débats de sociétés latents, non résolus et non abordés.
Que les emplois se raréfient à mesure que la mécanisation intelligente progresse ne fait pas de doute. En revanche, je ne suis pas suffisamment informée sur les données chiffrées concernant les délocalisations pour affirmer qu’elles sont principales ou secondaires par rapport à la question des pertes d’emplois.
Ce qui est sûr, c’est que la Chine s’est instituée « usine du monde » et qu’elle fournit le monde entier, à bas coût de main d’oeuvre (encore pas trop mécanisée apparemment), de produits de toute sorte dont la qualité varie. Que la chine soit capable de développer rapidement une main d’oeuvre de qualité ne fait aucun doute, qu’elle soit capable d’accéder, comme nous, à la mécanisation intelligente ne fait aucun doute non plus (ce qui est douteux c’est son intérêt politique et social à le faire).
Pour en revenir à l’Occident : pourquoi ne pas en prendre notre parti, puisque c’est un fait, et que très probablement personne ne serait prêt à revenir en arrière.
Dans ce contexte, je pense, comme je l’ai déjà dit et écrit, que l’avenir n’est pas, comme vous le prétendez aux services, mais à la production d’artisanat et de produits sur mesure (éventuellement en partant des produits sur étagère provenant d’ailleurs).
Je pense que croire en le développement des services nous mènera collectivement à une impasse. Mais, évidemment, il n’est pas exclu que je me trompe ; qui vivra verra.
Tout ce qui relève du « service à la personne » pourrait être résolu sans faire intervenir le mécanisme marchand lorsque la Société facilitera la solidarité familiale ou autre (petit groupe) ; qu’une telle situation serait beaucoup plus saine que la marchandisation du service à la personne.
Quant au reste des services, il faudrait étudier la question poste par poste, mais j’ai idée que là encore nous vivons une « bulle » plutôt spéculative. A éviter pour un avenir collectif serein.
Par contre, je vous suis sur l’impasse politique, économique et sociale à laquelle a mené la politique irréfléchie de « tout le monde dans des métiers dits intellectuels » ; créatrice de la bulle ci-dessus énoncée d’ailleurs.
Il serait temps de redécouvrir la variété de notre monde, et l’artisanat fait partie de cette variété. Sans compter l’adage que ma grand-mère affectionne particulièrement : il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sot gens.
Cdt,
@ André
« En fait il restera deux grandes réserves d’emploi dans le futur: les services à la personne, non remplaçables par des machines … » : d’accord ! Quoique … pensez aux japonais qui mettent au point des robots « domestiques » dont on nous annonce, sans ambages, qu’ils serviront à cette fin (services à la personne, par ex. dans les hôpitaux). De plus, pour créer des emplois dans ce secteur, il faut des clients solvables (les personnes âgées pouvant bénéficier de ces services, le sont-elles ?) : à défaut, il faudra une intervention massive des pouvoirs publics, sous forme de subventions, primes … (je ne suis pas contre, mais les pouvoirs publics n’ont-ils pas eux-mêmes des difficultés financières ?)
J’invente:
un homme vit seul sur terre. Il doit cultiver, élever, construire pour alimenter ses besoins primaires..
Un jour il invente une entité qui travail à sa place. Il découvre qu’il bénéficie de temps pour faire autre chose et au final, il bénéficie en plus des mêmes quantités de nourritures et de matériaux qu’avant, voir plus.
A l’échelle de la planète c’est pareil, le progrès technologique devrait aller de paire avec un mieux vivre, ou de meilleurs salaires, etc…
MAIS, MAIS, MAIS, ce n’est pas le cas. Pourquoi? Hein Robert tu sais toi pourquoi?
Parce-que les Robots, et autres outils de production nouvelle génération, sont considérés comme des Humains à part entière.
Il est complétement fou de penser que le travail des robots puisse concurrencer le travail manuel, au niveau du coût de revient.
Une question fondamentale me vient :
Si les états sont sensés être en place pour améliorer la vie de ces habitants, pourquoi ne cherchent-t-ils pas à créer de la richesse en produisant ??
Des Robots appartenant à la nation, produisant pour la nation = produits crées = bilant positif = de quoi nourrir les peuples = un revenu de base à distribuer aux classes pauvres voir à tout le monde pour plus d’équité.
Pourquoi sans aller aussi loin, l’état n’a pas de grenier, de centres de productions (ok EDF mais 50%), d’outils de base et de biens de base?
Si l’on se réfère à la petite histoire du début, pourquoi le faire pour tous serait différent?
Les états ont-ils prévu de taxer fortement la production robotique?
Ahhh nooooon, c’est vrai ils n’ont rien à dire, c’est le pognon qui dicte.
Dans une famille, dans une communauté, on fonctionne tous ensemble., on ne prends une commission en passant le poulet à sa maman pendant le repas.
J’ai comme l’impression qu’il faut acheter sa place sur terre.
bien à vous.
@André qui me répondait :
Rifkin raconte dans « La fin du travail » que des multinationales américaines installent, au Mexique, des usines entièrement automatisées : il ne dit pas pourquoi, mais il n’est pas difficile d’en percevoir les raisons (peu de contraintes environnementales et avantages fiscaux).
N’oublions pas que le livre de Rifkin est sorti en 1992 et qu’en presque 20 ans la technologie informatique a encore augmenté le productivité horaire de manière considérable dans l’industrie et même dans les services(Distribution banque et assurance et même dans l’administration publique)
Il est toutefois vrai que les délocalisation peuvent avoir des causes autres que les plus bas salaires impôts et déductions fiscales, charges sociales et réglementations sociales ou environnementales. Pour ce qui concerne les charges sociales et réglementations sociales, elle peuvent être largement éliminées sans délocalisation car le remplacement de postes de travail précédemment occupés par des êtres humains, par des machines très automatisées ou des robots industriels. En effet, ces machines ne sont pas soumises aux charges sociales ni aux aux réglementations sociales. Et c’est là qu’il faudrait peut-être chercher où financer les nouvelles politiques sociales que ces avancées technologiques vont rendre nécessaire. Sinon, moins d’emplois vont générer moins de rentrées de charges sociales ( parts salariales ou parts patronales)
Peut-être qu’une série de taxes sur les investissements non créateurs d’emplois pourrait être inventée. Par exemple déjà sur les investissements à caractère purement spéculatifs, la création d’une taxe sur les gains en capital et en dividendes dont le pourcentage diminuerait en fonction de la durée de l’investissement : taxant un maximum les transactions financières de très courte durée et réduisant ces taxes pour des transactions financières de longue durée, redonnant ainsi aux intermédiaires financiers (bourses ou autres) leur rôle original ; mettre en rapport des possesseurs de disponibilités financières avec des entrepreneurs en quête de moyens de financer leurs entreprises. Cela réduirait aussi le caractère erratique des cours de bourse purement liés à des sautes d’humeurs fondées sur des rumeurs de hausse ou de baisse à long terme. Cela forcerait aussi les personnes ayant des disponibilités monétaires à s’intéresser à l’économie réelle des entreprises dans lesquelles ils investissent.
Je laisse au soin des spécialistes de la fiscalité et des finances de proposer des modèles plus précis à ce sujet.
@André (suite) même si les Japonais sont en train de travailler à des robots domestiques, les performances sont encore assez loin des fonctionnalités nécessaires. De plus la seule augmentation de la puissance des processeurs informatique ne suffira pas à produire ces fonctionnalités, il reste encore beaucoup de problèmes non résolus en « intelligence Artificielle et en motorisation fine ainsi qu’en stockage de l’énergie électrique.»
Reste aussi le problème de l’acceptance des robots domestiques par les familles ou par les personnes âgées et handicapées. Il existe tout de même des limites à ce que les industriels voudraient nous faire accepter (voyez déjà dans les supermarchés la résistance à l’utilisation des caisses automatisées…)
@ André pour sa réponse concernant les travaux dits manuels impliquant un contact direct avec le client: installation et réparation d’équipements domestiques, eux aussi non automatisables et non délocalisables… » : d’accord aussi ! Mais encore faudrait-il qu’on arrête de fabriquer des appareils à obsolescence intégrée, dont la durée de vie a été divisée par 3-4, et qui sont bon à être jetés à la poubelle à la première panne, le prix de réparation étant équivalent au prix d’achat d’un nouvel appareil. C’est toute la technologie contemporaine qui doit être remise en question, ainsi que notre propre mentalité de hyper consommateurs invétérés : vastes sujets !
Il y a du vrai dans votre analyse, en effet l’idée d’obsolescence programmée existe, elle existe même depuis de nombreuses années (Vance Packard : « The Waste Makers »(Les fabricants de déchets), livre datant de 1960 en donnait une description alarmante (invention de peintures auto-rouillantes pour accélérer le vieillissement et donc le rachat d’une automobile). Mais je ne parlais pas des tâches manuelles dans l’industrie qui seront de toute façon détruites par la robotique industrielle. De plus, et vous avez raison, dans ce domaine des produits domestiques ou autres produits genre automobile, l’idée même de réparation est considérée par certains industriels comme sacrilège, cette analyse avait faite longtemps avant par Aldous Huxley dans son livre écrit en 1931 « Le meilleur des mondes »… A relire car il contient également la critique du clonage humain et de la robotisation humaine des tâches, sans doute pire que la robotisation par des machines…
Pour revenir aux travaux manuels qualifiés je pensais surtout à des installations complexes comme celle de la plomberie ou de l’électricité dans un logement ainsi qu’à leurs réparations. Cela est même le cas pour ce genre d’installations dans des immeubles modernes. Par ailleurs certain biens ont une valeur personnelle ou affective, quoique veuillent nous faire avaler les campagnes de marketing et pour ces dernier les réparations nécessiteront des interventions humaines par des ouvriers ou des spécialistes très compétents pour lesquels les propriétaires de ces biens seront souvent prêts à payer le prix.
@Noux qui me répond en disant :
« A l’échelle de la planète c’est pareil, le progrès technologique devrait aller de paire avec un mieux vivre, ou de meilleurs salaires, etc. »
Oui c’est exactement ce que cela devrait être, mais la cupidité des propriétaires d’entreprises a fait que les gains de productivité n’ont pas été répartis équitablement entre les parties en jeux : les possesseurs de capita d’un côté et les travailleurs de l’autre. Ce cas s’est déjà produit dans le passé, j’ai fait allusion à la révolte de Canuts à Lyon en 1831, révolte causée par un accroissement massif de la productivité du travail avec les métiers à tisser automatisés Jacquard mais dont les patrons n’ont pas partagé les bénéfices. Cela a conduit à des révoltes sanglantes réprimées par les forces armées envoyées par le gouvernement….
« MAIS, MAIS, MAIS, ce n’est pas le cas. Pourquoi? Hein Robert tu sais toi pourquoi?
Parce-que les Robots, et autres outils de production nouvelle génération, sont considérés comme des Humains à part entière. »
En fait, les Robots, et autres outils de production nouvelle génération, ne sont pas considérés comme des Humains à part entière puisqu’ils ne sont pas soumis à des charges sociales. De plus contrairement à des êtres humains ils sont « taillables et corvéables à merci » les patrons sont tranquilles les Robots, et autres outils de production nouvelle génération ne seront pas mis en arrêt maladie, ne feront pas grève… Ils n’ont pas de droits sociaux, pas besoin de congés payés, il peuvent être licenciés » sans préavis. Etc.
Noux dit encore :
« Il est complétement fou de penser que le travail des robots puisse concurrencer le travail manuel, au niveau du coût de revient. »
Tout dépend bien sur du type de travail dont on parle, mais déjà dans bien des domaines le travail humain est gravement concurrencé par des robots industriels, bien sur on est encore loin des robots aux formes humanoïdes de la science fiction, mais les robots industriels sous forme de bras pilotés par ordinateur concurrencent déjà très gravement depuis quelques années sinon décennies des emplois auparavant occupés par des êtres humains. Avec les progrès récents de l’informatique, ce sont même des emplois hautement qualifiés qui concurrencent les humains ou au moins augmentent tellement la productivité du travail qu’une seule personne peut exécuter le travail de 10 personnes ou faire le même travail en 10 fois moins de temps. Attention je ne suis pas en train de défendre ces processus d’automatisation ni non plus d’en faire des boucs émissaires… Je dis simplement que les organisations socio économiques devront compter avec cette évolution afin que cette évolution soit faite au bénéfice des êtres humains par un partage équitable des gains de productivité et des richesses qu’ils dégagent.
On devrait aussi utiliser ces gains de productivité à l’amélioration des processus industriels afin d’en réduire au maximum les effets nocifs sur l’environnement. Avec de tels gains de productivité, les industriels n’auront plus d’excuses pour ne pas faire d’efforts dans ce domaine.
Bon on déborde sur d’autres sujets…
Mais je crains que nos dirigeants politiques ne voient dans la crise actuelle et dans l’évolution technologique vers plus d’automation que ce que Marx appelait « la superstructure lois, réglementation et institutions (y compris financières» et n’osent pas toucher à « l’infrastructure constituée par les conditions de production, les variations climatiques, la relation de l’homme au travail »