Je trouve ce matin un courrier dans ma boite à mails :
Bonjour,
Je ne m’y connais pas en économie et plusieurs concepts évoqués sur votre blog me sont plutôt abscons, car ma formation est en science physique. Par contre, je sens bien que les choses ne semblent pas vouloir aller pour le mieux…
J’essaie d’avoir une vision globale de l’humanité et de sa planète et, malgré quelques espoirs, en regardant « les chiffres objectifs », comme un Jean-Marc Jancovici, je ne peux m’empêcher de voir venir la Multi-crise. Une crise financière et économique évidemment, mais multipliée par une crise de l’énergie, une crise des ressources, une crise environnementale, une crise climatique, une crise alimentaire, une crise sociale, une crise démographique, une crise migratoire, une crise guerrière, etc. Il semble qu’en ce 21ème siècle nous soyons confrontés à la finitude des choses.
Assurément, une crise climatique est un peu plus lointaine qu’une crise du pétrole, mais rien ne dit que nous aurons réglé l’une lorsque l’autre se pointera. Nos pauvres dirigeants, et nous-mêmes, ne sommes pas prêts à lutter contre tout ça en même temps…
Pendant ce temps, mes concitoyens et « mes » politiciens n’ont pas conscience des dangers qu’il y a à faire « business as usual ». On dirait que « tout va très bien, madame la marquise »…
Bien entendu, il y a des yeux qui s’ouvrent et quelques actions qui s’entreprennent, mais sera-ce trop peu, trop tard ?
Alors, j’avoue que j’ai peur.
Voici donc une question pratique : qu’est-ce qu’un père de famille peut bien faire pour protéger ses petits avoirs ? Espoir et prière ? Banque ou caisse populaire ? Immobilier ou or ? Ou rien du tout ?
Rassurez-moi. Je ne dois pas être le seul à avoir peur…
Bonne journée malgré tout !
[signature]
Ma réponse :
Je lis votre lettre et sa conclusion me surprend : vous semblez conscient de la dimension cataclysmique du tourbillon dans lequel nous sommes emportés et alors que ma lecture de votre message progresse, la question que vous allez me poser se précise petit à petit pour moi : « Quel rôle puis-je jouer ? Que puis-je faire pour renverser le cours des événements ? » « Qu’est-ce qu’un père de famille peut bien faire pour protéger ses petits enfants ? » Mais au lieu des « petits enfants » dont se préoccuperait ce père de famille, on voit apparaître à leur place des… « petits avoirs », parfaitement incongrus.
La seule chose que je puisse vous dire, c’est ceci : « Il y a un saut entre votre raisonnement et la question sur laquelle il débouche. Ce saut est en même temps un pas de côté, il y a à la fois un saut d’échelle et un tournant à 45 degrés entre votre analyse et sa conclusion. Aristote l’a rappelé il y a bien longtemps : un père de famille se préoccupe de sa femme et de ses enfants. Il ne se préoccupe pas de son or, ni de l’or de sa femme ni de celui de ses enfants. Il laisse l’or au marchand, dont c’est le métier ».
Je ne vous cacherai pas que ce saut qui a lieu entre votre analyse et votre conclusion – qui ne s’opère certainement pas chez vous uniquement – me fait craindre de manière générale pour l’avenir de notre espèce.
Vous êtes bien entendu libre de revoir votre copie. Si vous le faites – et j’espère que vous le ferez – pour le bien de vos petits enfants et des enfants du monde en général, je reprendrai espoir.
258 réponses à “L’or et les petits enfants”
ne serait ce pas une réponse certes rude , mais oh combien salutaire ?
« …On peut se demander : comment vous proposez-vous de vivre si vous n’allez pas au bureau, si vous ne poursuivez pas votre propre ambition, vos propres désirs d’atteindre ou d’aboutir ? Si l’on ne fait rien de tout cela, que peut-on faire ? Il me semble que ceci est une question absolument fausse. N’êtes-vous pas du même avis ? Par ce que nous sommes préoccupés, n’est-ce pas, de susciter un changement radical dans la structure même de notre esprit. La crise n’est pas dans le monde extérieur elle est dans notre conscience elle-même. Tant que nous n’aurons pas compris cette crise profondément et non selon les idées de quelques philosophes, mais jusqu’au moment où véritablement nous comprendrons par nous-mêmes en regardant en nous-mêmes, en nous examinant nous-mêmes, nous serons incapables de provoquer un tel changement. C’est la révolution psychologique qui nous préoccupe, et cette révolution ne peut se produire que s’il y a des relations justes entres les êtres humains… » KRISHNAMURTI
Eh oui !
commençons par nous-mêmes une bonne partie du chemin sera fait
@ Dubrunfaut
Votre injonction est redoutable.
En effet, comment pourrions-nous prétendre changer le monde
tout en restant incapable de nous changer nous-mêmes,
alors que nous n’avons de vrai pouvoir que sur nous et pas sur le monde?
Vu que nous existons de par ce blog je vous invite à nous retrouver physiquement afin de montrer que nous somme une entité pensante et bienveillante pour l’ensemble non animée par les placements financiers
Celui qui possède l’argent a l’avantage (ou aurait) pour plus tard. Ne pas perdre cet avantage, en ces temps troubles, m’irait forcément très bien, quand bien même mes enfants en profiteront.
Le prolongement de l’argent aux miens, c’est aussi cela que je voudrais préserver, quand bien même mes enfants en profiteront!
L’argent aux générations descendantes, c’est aussi cela la finance, ainsi j’ai pu penser que la question fut bien opportune au maitre Jorion.
J’ai pu reconnaitre M. Jorion dans sa réponse, le bon sens là où il doit être. En l’occurence, placer enfants (quand bien même ce fusse pour leur bien) et argent sur le même propos, non, cela ne convient pas! On est effectivement pas sorti des turbulences…
Cette histoire me fait penser à une phrase de Michel de Montaigne que je vais essayer de reconstituer de mémoire. Il note: « On peut tout perdre, il nous faut donc une boutique arrière, toute notre…. » Montaigne ne parlait de l’or ou du potager. Il y a des choses essentielles dans la vie qu’il ne fait jamais perdre de vue.
Le meunier son fils et l’âne de Jean de la Fontaine
L’invention des Arts étant un droit d’aînesse,
Nous devons l’Apologue à l’ancienne Grèce.
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner
Que les derniers venus n’y trouvent à glaner.
La feinte est un pays plein de terres désertes.
Tous les jours nos Auteurs y font des découvertes.
Je t’en veux dire un trait assez bien inventé ;
Autrefois à Racan Malherbe l’a conté.
Ces deux rivaux d’Horace, héritiers de sa Lyre,
Disciples d’Apollon, nos Maîtres, pour mieux dire,
Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins
(Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins),
Racan commence ainsi : Dites-moi, je vous prie,
Vous qui devez savoir les choses de la vie,
Qui par tous ses degrés avez déjà passé,
Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé,
A quoi me résoudrai-je ? Il est temps que j’y pense.
Vous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance.
Dois-je dans la Province établir mon séjour,
Prendre emploi dans l’Armée, ou bien charge à la Cour ?
Tout au monde est mêlé d’amertume et de charmes.
La guerre a ses douceurs, l’Hymen a ses alarmes.
Si je suivais mon goût, je saurais où buter ;
Mais j’ai les miens, la cour, le peuple à contenter.
Malherbe là-dessus : Contenter tout le monde !
Ecoutez ce récit avant que je réponde.
J’ai lu dans quelque endroit qu’un Meunier et son fils,
L’un vieillard, l’autre enfant, non pas des plus petits,
Mais garçon de quinze ans, si j’ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur Ane, un certain jour de foire.
Afin qu’il fût plus frais et de meilleur débit,
On lui lia les pieds, on vous le suspendit ;
Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
Pauvres gens, idiots, couple ignorant et rustre.
Le premier qui les vit de rire s’éclata.
Quelle farce, dit-il, vont jouer ces gens-là ?
Le plus âne des trois n’est pas celui qu’on pense.
Le Meunier à ces mots connaît son ignorance ;
Il met sur pieds sa bête, et la fait détaler.
L’Ane, qui goûtait fort l’autre façon d’aller,
Se plaint en son patois. Le Meunier n’en a cure.
Il fait monter son fils, il suit, et d’aventure
Passent trois bons Marchands. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s’écria tant qu’il put :
Oh là ! oh ! descendez, que l’on ne vous le dise,
Jeune homme, qui menez Laquais à barbe grise.
C’était à vous de suivre, au vieillard de monter.
– Messieurs, dit le Meunier, il vous faut contenter.
L’enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte,
Quand trois filles passant, l’une dit : C’est grand’honte
Qu’il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
Tandis que ce nigaud, comme un Evêque assis,
Fait le veau sur son Ane, et pense être bien sage.
– Il n’est, dit le Meunier, plus de Veaux à mon âge :
Passez votre chemin, la fille, et m’en croyez.
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L’homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L’un dit : Ces gens sont fous,
Le Baudet n’en peut plus ; il mourra sous leurs coups.
Hé quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique !
N’ont-ils point de pitié de leur vieux domestique ?
Sans doute qu’à la Foire ils vont vendre sa peau.
– Parbleu, dit le Meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Essayons toutefois, si par quelque manière
Nous en viendrons à bout. Ils descendent tous deux.
L’Ane, se prélassant, marche seul devant eux.
Un quidam les rencontre, et dit : Est-ce la mode
Que Baudet aille à l’aise, et Meunier s’incommode ?
Qui de l’âne ou du maître est fais pour se lasser ?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser.
Ils usent leurs souliers, et conservent leur Ane.
Nicolas au rebours, car, quand il va voir Jeanne,
Il monte sur sa bête ; et la chanson le dit.
Beau trio de Baudets ! Le Meunier repartit :
Je suis Ane, il est vrai, j’en conviens, je l’avoue ;
Mais que dorénavant on me blâme, on me loue ;
Qu’on dise quelque chose ou qu’on ne dise rien ;
J’en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien.
Quant à vous, suivez Mars, ou l’Amour, ou le Prince ;
Allez, venez, courez ; demeurez en Province ;
Prenez femme, Abbaye, Emploi, Gouvernement :
Les gens en parleront, n’en doutez nullement.
Comme vous êtes donc tous noirs, ici ce soir, mais dites moi tellement d’humains ont vécu avec tellement moins que ce que nous possédons, que quelque part, c’est une insulte de pleurer ainsi sur notre sort au lieu de penser autrement.
Commençons donc le partage, un sourire au voisin, un peu d’aide à un autre ect…
et vous verrez que donner ça ôte bien des peurs, et ça aide à aller de l’avant.
Commençons à croire en nous même, sans nous posez des doutes
La foi renverse les montagnes, et je ne parle pas ici de religion.
« A chaque jour suffit sa peine…. »
Pourquoi ai-je réagi aussi violemment, surtout vis -à-vis d’un homme que je respecte ?
Tout d’abord, dans sa lettre, Monsieur X fait d’abord preuve de modestie en disant grosso modo qu’il ne comprend rien en économie mais qu’il a le sentiment que tout va mal, que les perspectives sont sombres à tous les niveaux , et qu’il a peur pour lui et sa famille. Il ne s’agit pas d’un homme riche puisqu’il parle de ses petits avoirs… Bref, on peut le considérer comme un simple représentant de la grande majorité de la population. Il demande à Paul ce qu’il doit faire, de manière plutôt rhétorique d’ailleurs, pour protéger ses quelques biens pour sa famille.
Paul le « félicite » d’abord de faire le même constat que lui (tout va mal et les perspectives sont mauvaises) mais ajoute qu’en désirant protéger ses petits avoirs et non ses petits enfants (alors qu’ici, cela va évidemment dans le même sens), il se rend responsable par son égoïsme supposé du désastre, de la crise, du système… En d’autres mots, les gens (la population) sont responsables de ce qui leur arrive… La référence à Aristote « un père de famille se préoccupe de sa femme et de ses enfants. Il ne se préoccupe pas de son or, ni de l’or de sa femme ni de celui de ses enfants. Il laisse l’or au marchand, dont c’est le métier » est par ailleurs complètement déplacée en ce sens qu’il ne me semble pas anormal qu’en tant que père de famille, il veille à subvenir à l’entretien de sa famille, entre autres par quelques avoirs. On ne parle justement pas ici de financiers (dont l’or est le métier…) qui ont joué en toute irresponsabilité et impunité avec l’argent du monde. La crise vient justement de cette dernière catégorie qui se consacre au tout financier, dépouillant au passage nos populations de leur travail (délocalisations, etc) et de leurs économies, les laissant dans l’incertitude et la peur du lendemain ? Vous reprochez en somme à cet homme de ne pas « élever le débat » et de ne pas partir dans des considérations philosophiques pseudo-intellectuelles mais d’être trop terre-à-terre. Ce serait si bien s’il pouvait « se responsabiliser », entendez ici « se culpabiliser » !?
Mais qui est vraiment responsable de cette crise, de ces inégalités ? Qui a voté les traités néolibéraux mondialistes dans le but de produire moins cher et d’aller polluer ailleurs ? …. Où étaient les hommes de « gauche » avec leurs grands principes censés défendre les travailleurs ? Les vrais opposants de gauche ont été systématiquement écartés ou diabolisés par la gauche caviar qui persiste et signe … N’est-elle pas encore et toujours favorable au libre-échangisme, aux Traités de Maastricht /Lisbonne…..Pendant plus de trente ans, le véritable débat ont été systématiquement écartés et les vrais enjeux cachés, les référendums refusés… (« Ne faisons surtout pas confiance aux peuples »- sous-entendus incultes et individualistes !….). Alors que la paupérisation gagne de plus en plus de terrain, qu’une élite politico-financière minoritaire ne se fait que s’enrichir, reprocher à un simple citoyen de vouloir protéger ses maigres biens ….il faut oser….Non, il est grand temps que la gauche caviar, genre Attali, prenne conscience de sa responsabilité du désastre actuel…..
Les gens ont été dépossédés de leur pouvoir politique (la nouvelle politique économique et financière s’est décidée sans leur avis par la droite comme la gauche), de leur travail, de leurs économies, de leur avenir et de celui de leurs enfants… et ils se demandent comment s’en sortir dans ce chaos… Finalement, quels égoïstes !!!!
Il y a quelque chose de vrai dans votre colère. En effet, on a l’impression qu’il faut toujours se montrer plus vertueux, patients, solidaires, compatissants…que tous ceux qui ont provoqué cette situation. Et que cette demande de vertu, patience ou solidarité ne serait qu’un instrument supplémentaire de notre domination.Tendre l’autre joue…
Oui, mais faisons le pari du contraire.
Je voulais revenir à une idée lancée régulièrement sur ce blog: la pétition. Même si elle n’a que peu de chance de faire plier qui que ce soit, je crois que le moment est venu d’utiliser la notoriété de notre hôte, ne serait ce que pour amplifier cette notoriété auprès d’un plus large public, avec un thème plus porteur que l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix: pétitionnons sur les plans d’austérité qui vont nous tuer.
Ce que vous pointez du doigt est un manque d’opposition de la gauche face à la droite en place.
Ce que vous dites impose le postulat que l’on tienne compte de cette opposition lors de la prise de décisions majeures, y compris quand l’opposition est largement majoritaire.
C’est à dire que l’on soit encore dans une vraie démocratie.
Malgré le résultat défavorable du référendum de 2005 le traité de Lisbonne a été ratifié en 2007.
Que faudra-t-il pour qu’on écoute de nouveaux les oppositions ?
Une révolution, une guerre ?
Belle réponse de Paul Jorion, qui ne se contente pas de fustiger nos ambivalences et notre part de responsabilité dans cette crise systémique mais qui éclaire une voie possible, un sens pour l’avenir du futur si nous sommes nombreux à revoir nos copies.
Ben dis donc… le père Jorion est revenu tout revigoré de son séjour helvète!
Et que je te balance un billet sur la religion et l’éthique financière, et pour faire le compte un autre sur » j’approuve tout ce que vous dites mais mes économies que je voudrais bien que vous me disiez juste à moi ce que je pourrais bien en faire »!
La boucle est bouclée! Transcendance et Immanence! Vertu des clercs et des seigneurs versus vertu des peuples et des blogueurs! Après le cours magistral, petit TP entre nous…
Attention Mesdames et Messieurs le prof est rentré de séminaire! Remonté comme un coucou suisse et équipé comme le couteau de la même origine…
Et puis moi c’était ma journée Jean Yanne:
« Ce n’est pas que je n’aime pas les autres, c’est que je n’en ai pas besoin. »
« Vous avez lu l’Ancien Testament? – Non. Qui a hérité? » Je suis un être exquis (2001)
En arrière-plan du débat ici – qui avive les passions – l’auteur de la lettre et moi-même poursuivons depuis hier notre conversation. Nous réfléchissons en ce moment à un moyen de vous communiquer le fruit de nos réflexions communes. Je vous tiens informé.
Monsieur Jorion. Si vous partez du principe de sauver le « petit épargnant », il faut aussi sauver le GROS possédant qui vit, en plus, du petit épargnant…
Léger dilemme, non..?? 😉
@Yvan
On peut imposer un régime à un « gros » mais pas à un « mince » et encore moins à un anorexique…
La réponse de paul jorion est une réponse.
Elle peut paraitre un peu philosophique.
Moi de manière plus terre à terre je dirais face à cette interrogation que le meilleur placement que l’on puisse faire pour ses enfants, ses petits-enfants c’est de contribuer à construire un monde plus juste pour tout le monde et pas un monde qui serait hypothétiquement plus sûr pour certains au détriment des autres.
L’esprit de compétition a assez duré et à l’argument de dire que c’est parce que j’ai pas confiance en moi et dans les autres que je procède ainsi je répondrais : et c’est pour cela que vous mettez toute votre confiance dans un escroc à la Madoff pour vous gouverner.
En fait compte tenu que vous n’avez plus confiance vous avez décidé de décimer toute la colonie entière pour ne pas être le seul à souffrir.
La solution ne passera que par la confiance retrouvée en chacun de nous.
Hello, merci Hervé, je suis content de lire votre point d vue que je partage intimement. @+ et portez vous bien.
Toujours aussi intéressant de lire et les articles …et les commentaires.
Concernant je pense l’avis de (presque) tous a savoir l’inquiétude énergétique, économique, démographique, certaines choses me paraissent absolument édifiantes : comment, alors que l’approche d’une crise énergétique majeure nous inquiète, peut on comme la compagnie Emirates commander 32 A380 nourri au pétrole pour un montant de 11,5 milliard de $. Nous sommes, je pense a juste titre, conscient que nos sociétés, nos habitudes, nos « trains trains » doivent évoluer, mais bien que conscient je reste abasourdi par des nouvelles pareilles ! on marche sur la tête !
Tout simplement parce qu’ils manqueront de pétrole après nous ; nous manquerons d’argent pour en acheter (ailleurs que chez eux, car leur production servira à leur autoconsommation) pendant qu’ils continuerons a en extraire de leurs puits.
Il ne vous vient jamais à l’idée que PERSONNE parmi les intervenants « autorisés » du milieu pétrolier- pays producteur, sociétés pétrolières, spéculateurs, États des pays importateurs, experts du marché pétrolier, écologistes, consommateurs industriels- n’a intérêt à crier sur les toits que les réserves sont « éventuellement » bien supérieures à ce qui nous est ressassé?
A tout le moins,ce chiffre des réserves me parait d’un tel intérêt stratégique vital, que tout annonce le concernant, et surtout lorsqu’elle est universellement chantée, doit nous appeler à la plus grande « réserve »…
Sans sentiment conspirationniste aucun…
ok, cela pour emirates airlines, meme si cela me parait « enorme » votre justification tiens la route, mais alors que dire de l’extension de Roissy Charles de Gaulle ? 100 000 m² en plus pour un nouveau terminal ! ??
sauf erreur de ma part, un A380 qui fera une liaison Abu Dabi -NY devra refaire le plein à NY, non ? Donc, le fait « qu’ils manqueront de pétrole après nous » n’est pas pertinent (outre le fait qu’à ma connaissance, la France manque déjà de pétrole, puisque sa production propre représente l’épaisseur d’un trait au regard de sa consommation…)
Le choix de l’A380 par Emirates s’explique par le fait que cette bétaillère consomme moins de carburant par km.passager. Acheter de tels avions a donc un sens, spécialement dans un contexte où le prix des combustibles fossiles va augmenter…
Le problème est ailleurs : il est d’investir des fonds dans des infrastructures que l’on dimensionne en fonction d’une prévision de croissance perpétuelle.
Et même lorsqu’on est conscient des limites de la croissance, les choses ne sont pas si simples.
Imaginons que les « stratèges » d’Emirates admettent que le trafic aérien va diminuer de moitié à l’échéance 20 ans. On dira logiquement que la compagnie a intérêt à remplacer 50 % de sa flotte actuelle par des engins plus économes. Cependant, si elle escompte capter la clientèle des autres compagnies (par exemple parce qu’elle estime qu’elles vont faire faillite car dotées d’appareils trop gourmands), elle peut se dire qu’elle a intérêt à étendre sa flotte, car au lieu d’assurer 5 % de 100 % du transport aérien, elle pourrait très bien se voir assurer 50 % du futur trafic réduit de moitié (ce qui représenterait quand même une multiplication par cinq de ses activités…)
D’où l’intérêt d’une planification de certains aspects de l’économie pour éviter que toutes les compagnies, convaincues soit d’une croissance infinie de leurs activités, n’achètent des masses d’A380…
@Marco,
1) Bétonner n’a jamais été un engagement sur l’avenir, tout au plus en engagement à enveloppes ;
2) Ne plus avoir d’avion en propre n’empêcherait pas, dans l’absolu, de voir atterrir en France des avions appartenant à d’autres pays ;
3) Comptez-vous sur « nos actuels dirigeants » pour avoir une politique qui soit synonyme de stratégie ?
@ dENIS,
Vous n’avez pas compris ma réponse, qui est théorique :
1) la France (l’Europe, l’Occident ?) , n’aura bientôt plus les moyens énergétiques de sa politique ; c’est-à-dire plus les moyens de financer sa dépendance énergétique (en général) ;
2) ce qui n’empêche pas que tous les pays ne ressentirons pas les effets du pic au même moment ; d’où le fait que certains puissent encore investir sur des moyens de transport exigeants en terme de pétrole.
Je reconnais toutefois que ma réponse est théorique, non fondée sur des faits précis actuels autres que le problème énergétique qui se profile.
@ juan nessy dit : 7 juin 2010 à 16:45
Vos enfants peuvent effectivement trouver une solution en s’expatriant, mais qui paiera votre retraite?
http://www.pauljorion.com/blog/?p=11875#comment-84836
Cela étant dit je ne les critique pas.
Quant à l’argent il ne faut pas en avoir une vision négative. Je me le représente comme de l’énergie potentielle. Tant qu’il y a de l’énergie, la vie est possible. Idem pour l’argent.
Une façon de cerner le problème est d’imaginer ce qui a pu se présenter quelques temps avant l’extinction sur l’ile de Pâques.
je ne vois pas ce qui vous fait penser que mes enfants se sont expatriés !
On peut vendre à la Chine et contribuer à l’agriculture paysanne en Afrique ( et en France) en résidant en France , y payant ses impôts et travaillant même avec des entreprises ou associations françaises .
Il faut sortir un peu , Jducac !
Quant à l’île de Paques , renseignez vous mieux .
Quant à l’argent , je n’en ai pas la vision que vous n’avez pas .
Mais il me semble que comme d’autres établissent une relation biunivoque entre argent et bien être de soi et de ses enfants , vous commettez la même erreur en écrivant énergie argent .
Comme excellement écrit par d’autres ici même sur d’autres sujets , vous confondez la carte et le terrain .
Retournez sur le terrain .
La prise de conscience ( ou l’analyse ) commence .
PS : pour ma retraite , ne vous mettez pas trop martel en tête .
Mon père est pauvre, depuis toujours. Il n’a aucun petit avoir, juste une petite pension qui ne suffirait même pas à le loger, mais il a deux fils qui l’aident pour le remercier de l’amour qu’il leur a donné. Je crois que mon père est heureux. J’espère être le même père pour mes enfants.
J’ais mis un peut de temps a réfléchir a la quetion de l’argent comme outils autorisé. Si l’ont fait un petit constat historique; seul les marchants, non chrétien sont autoriser a manipuler l’argent. Donc pour résumer aucun chrétien ne devrait manipuler de l’argent. Cette argent est seulement réservé aux marchands. Pourquoi penser a l’argent lorsque l’ont n’est pas commerçant, bien qu’a notre époque l’autoentreprise ou free lance nous permet d’appartenir aux réseaux des commerçants.
A croire que notre socièté envisagerait de faire en sorte que chacun puisse vendre quelque chose, ont oublie bien sur, l’intimité organique, spychologique et émotive.
Il serait temps de considérer notre planète comme un essemble indivisible et solidaire de son espèce et des autres. La vie peut trés bien se passer d’argent. Par contre il me semble difficille de pouvoir soutenir que l’argent pourrait se passer de la vie.
De mon point de vue, je ne vois aucune différence entre « mes petits avoirs » et « mes petits enfants ». Beaucoup de commentateurs signalent d’ailleurs avoir remplacé très « naturellement » l’un par l’autre.
« …un père de famille se préoccupe de sa femme et de ses enfants. »
Le problème, c’est le « mes » enfants, garantie de notre survie, de notre valeur et de notre espoir de dépasser notre médiocrité. Une épargne de notre égo à X% d’intérêt. Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. Ils valent plus que cela. Quant à « ma » femme, je lui laisse l’entière liberté de s’occuper d’elle-même depuis qu’elle est adulte et sans doute beaucoup plus compétente que moi en cette matière.
Tu connais le prénom de « tes » voisins suggèrent certains étendant la sphère de l’intimité en continuant de prétendre qu’il n’y a de vrais relations que de proche en proche ? Oui, mais c’est un gros con et je me sens plus proche de Tartempion qui a laissé un commentaire sur le blog de Trucmuche. Communautarisme de clocher, réchauffement de proximité. « Mes » petites relations, « mes » petits pouvoirs, « mon » petit capital de reconnaissance, « mes » amis sur qui je peux compter quoi qu’il arrive.
Aristote et sa société de pairs (pères), la famille, le modèle idéalisé du village avec ses solidarités consanguines et ses strates d’inimitiés tout aussi reproductives. La fixité, la stabilité de l’équilibre du meilleur des mondes possibles.
Ce n’est pas suffisant, loin de là !
Collectivisons donc les moyens de production, les femmes et les enfants.
:-}
et bien oui, vous le saviez déjà, une majeure partie des lecteurs du blog viennent chercher des solutions pour leur gestion patrimoniale ; c’est le risque lorsqu’on est un devin. Mais certains de vos confrères profitent même de l’aubaine pour vendre des livres en surfant sur la Crise !
n’est pas surhomme qui veut, seul celui qui peut le deviendra peut-être…
demain sera un autre et même jour, éternel retour !