Les marchés de capitaux ont survécu à la semaine écoulée. Les ventes massives d’Asset–Backed Securities (ABS) adossées à des prêts
« sous–prime » (subprime), mises en gage par Bear Stearns et saisies par leurs créanciers, n’ont pas eu lieu et les détenteurs de telles obligations n’ont donc pas dû réévaluer leurs avoirs à la baisse. Seules victimes, deux « hedge funds » (fonds d’investissement) britanniques : Caliber Global Investment et Queen’s Walk Investment, qui se sont déclarés en difficulté.
Hier, vendredi, les organismes de tutelle des banques et caisses d’épargne qui accordent des prêts hypothécaires « sous–prime » aux emprunteurs les moins fortunés, ont finalement serré la vis : les nouvelles directives déclarent que les organismes de prêt devront désormais s’assurer que les consommateurs auxquels les prêts « sous–prime » sont accordés sont à même de les rembourser. Une révolution ! Cette considération de bon sens avait cessé d’être pertinente lorsque les banques se mirent à revendre ces prêts individuels sur un marché secondaire, principalement sous les forme de ces obligations ABS, transférant le souci de récupérer les fonds à des investisseurs « capables d’encourir de tels risques de manière optimale », pour reprendre une phrase fameuse d’Alan Greenspan.
Avant de nous quitter, consultons le baromètre du marché « sous–prime » – l’actuel fléau de Dieu des marchés financiers, l’indice ABX. Nous l’avions laissé le 14 juin (mon blog intitulé « Le baromètre signale une dépression ») alors que sa valeur était de 61,91 % (pour la qualité BBB–).
Sa valeur hier, en clôture pour le dernier jour de la semaine, était tombée à 54,54 %. On observera sur le diagramme qu’il a fallu pour pouvoir représenter la poursuite de la dégringolade, ajouter deux crans supplémentaires : de 60 % à 55 % et de 55 % à 50 %.
Une réponse à “Le fléau de Dieu des marchés financiers”
A votre avis, quel peut être l’impact de la crise des subprimes sur les assureurs tels MBIA, Ambac, … qui généralement assurent les tranches AAA de certains CDO d’ABS ?
Peuvent-ils réellement souffrir de la situation, ou le rehaussement de crédit offert par les tranches AAA est-il suffisant pour ne pas être impacté par une contagion de la crise ?