Billet invité.
LA DEFLATION EST ANNONCEE
Il aura fallu deux mois aux gouvernements européens pour trouver entre eux un accord. C’est le 11 février qu’il avait été pour la première fois annoncé la décision d’aider financièrement la Grèce. Deux mois fertiles en annonces destinées à masquer les désaccords, laissant progressivement s’installer un doute de plus en plus fort à propos de leur capacité à y parvenir, ne trompant personne. Certainement pas les marchés, en tout cas, qui l’ont fait savoir avec de plus en plus d’insistance sur tous les tons, obligeant finalement les gouvernements à s’entendre, la crise qu’ils avaient enclenché devenant trop sérieuse et menaçant de déborder, atteignant la zone euro en tant que telle.
Cette première constatation exprime la force de la crise qui s’est engagée et permet de penser qu’elle n’est pas résolue. Même si à court terme la Grèce a obtenu le soutien qui lui faisait défaut, elle à fait monter de manière irrésistible à la fois les enchères et les taux obligataires grecs, qui ont atteint des sommets. A court terme, il va falloir scruter non seulement le marché de la dette et celui de l’euro, pour voir comment ils réagissent, mais également la situation des banques grecques, très malmenées dans la phase finale de la crise. Ensuite, d’autres difficultés vont inévitablement intervenir. Ce matin, le taux grec se détendait, établi à 6,690% contre 7,126% vendredi à 18 heures.
Un taux de 5%, inférieur à celui du marché est une aide, il n’est pas un cadeau. Le montant de la dette grecque est toujours aussi élevé, et si une diminution de l’effort qui va être nécessaire pour la réduire a été obtenu (rendant celui-ci un peu plus plausible), celui qui reste à accomplir en très peu de temps reste immense. De ce point de vue la crise grecque n’a pas été résolue, elle est passée de son stade aiguë à un stade chronique, une situation que nous connaissons bien et qui nous renvoie à la crise générale dans laquelle nous continuons de piétiner.
Une fois reconnu que ce dénouement provisoire a pris des proportions et des caractéristiques qui n’étaient pas attendues – volume des prêts envisagés, dispositif pluri-annuel – il faut envisager la suite. La pire des décision aurait en effet été de ne prendre que des mesures homéopathiques, alors qu’il était nécessaire de garantir par un plan à moyen terme (trois ans pour l’instant) la première tranche des prêts. Les sauveteurs, devant emprunter pour effectuer le sauvetage, sont en effet désormais placés en première ligne si un défaut de la Grèce devait intervenir, faute de la mise en place d’un plan suffisamment conséquent.
La situation de la Grèce avait été pressentie comme allant être un test. Il est possible aujourd’hui de dire qu’elle est effectivement un laboratoire. Il y a été montré que les gouvernements réagissaient fort mal et que les Grecs étaient précipités sur un toboggan. Nul doute que leur comportement va être suivi avec attention et que la rigueur grecque va résonner aux oreilles de toute l’Europe.
Une interrogation plus générale subsiste. Est-il concevable de penser que la crise de la dette publique, qui a trouvé en Europe via la Grèce sa première illustration à grande échelle, est réglée pour autant ? Tous les regards vont dorénavant se tourner vers les pays pré-sélectionnés pour concourir à la grande réunion sportive qui a commencé. La réédition d’une crise selon le même mécanisme d’une hausse brutale et incontrôlable des taux de la dette obligataire d’un nouveau pays placerait en effet les gouvernements dans une situation difficile.
Aujourd’hui, ils affirment avoir mis en place un mécanisme d’aide, mais l’on peut se demander si ce n’est pas un fusil à un coup. Pourraient-ils à nouveau l’actionner, surtout si la prochaine victime potentielle à protéger se dénommait Espagne, la quatrième puissance économique européenne ? Sans vouloir se complaire dans l’annonce des catastrophes, il n’est pas possible de se voiler la face. Les gouvernements se sont engagés et sont au milieu du gué. Rebrousser chemin n’est pas une option, aller de l’avant imposera autre chose qu’une simple répétition de l’accord dont ils ont péniblement accouché.
José Luis Rodriguez Zapatero n’a pas attendu pour déclarer au Financial Times du jour que le gouvernement espagnol allait diminuer « à n’importe quel prix » le déficit en appliquant son plan d’austérité.
Comme vient de le reconnaître Jean-Claude Trichet, président de la BCE, dans une interview au journal économique italien Il Sole 24 ore, certains pays européens vont devoir entrer dans la déflation, en raison de la dynamique de réduction de la dette publique dans laquelle ils sont engagés. Une « inflation négative » comme il dit, afin de ne pas prononcer de gros mots.
Il se confirme donc, de source on ne peut plus officielle, que nous entrons dans une seconde phase de la crise, et qu’il est loin le temps des « jeunes pousses vertes » ! Que la réduction de la bulle de la dette publique risque d’entraîner une bonne partie de l’économie occidentale dans une situation qui ne pourra être comparée qu’à celle du Japon, dont il faudra reconnaître qu’il aura été un précurseur. Constatant que ce pays ne s’est jamais remis d’être entré dans la fameuse « trappe à liquidités » de Keynes, une période de déflation prolongée dont il ne parvient toujours pas à sortir, une vingtaine d’années après.
Dans l’immédiat, le FMI a commencé à discuter de sa participation au plan, dont Dominique Strauss-Kahn a confirmé le principe. Athènes, pour sa part, conserve comme ligne de ne pas demander l’activation du plan européen, dans l’espoir de voir les marchés cléments. Un test pourrait être tenté demain avec une petite émission obligataire.
98 réponses à “L’actualité de la crise: la déflation est annoncée, par François Leclerc”
a Johanes Finckh.
Merci pour votre explication.
Fitch Ratings continue son ‘travail de fond’ sur la notation des finances grecques (après la dégradation de la note de l’Etat) par la dégradation des covereds bonds (obligations) de 3 banques grecques : NBG, Alpha et Marfin.
Toutes les trois en ‘perspective négative’.
http://www.istockanalyst.com/article/viewarticle/articleid/4022074
Après la dégradation de la note de l’Etat grec vendredi puis dans la soirée de ce même jour de 5 banques grecques. Et enfin, aujourd’hui, avec ces 3 programmes d’obligations.
C’est impressionnant cette ‘persévérance’ dans l’effort de Fitch quant à démontrer la ‘faillibilité’ des finances grecques …
http://www.filoche.net/2010/04/11/l%E2%80%99europe-des-speculateurs-contre-leurope-sociale/
Un billet intéressant et pertinent sur la dette grecque par Chavigné sur le blog de Filoche, deux voix que l’on devrait trouver citées sur ce blog, surtout en cette période de négociation sur les retraites
avez vous vu les images du premier tour des élections hongroises ?
après un plan de rigueur qu’on imagine « juste » par un gouvernement « socialiste » l’extrème droite héritière des nazis hongrois à fait 16%
les images du journal de france2 montrait des personnes portant uniforme dans une réunion ……..
le capitalisme ne survit que de crises, qui souvent se terminent en guerre
l’humanité a créé des moyens techniques tres puissants ; malheureusement les humains n’ont pas évolués à la même vitesse …….
dans quel monde vont vivre nos enfants ?
il est grand temps de rentrer , de nouveau , en résistance !
Bjr,
Pour répondre à ceux qui expliquent la déflation par une perte de pouvoir d »achat ( bref, une sorte de solde), je peux vous dire que c’est déjà fait : Dans mon entreprise, les salaires moyens en 2009 ont baissé de 4 %. Dans le même temps, le ratio de productivité a chuté de 14 %. Cela s’ appelle du « perdant-perdant ». Et dans le même temps, évidemment, les prix de consommation ne m’ ont pas eu l’ air de chuter de la même manière… Conclusion : Trop tard, on y est déjà !!!
Dans les Etats européens, la dette publique s’est emballée. Selon la Banque des règlements internationaux, la charge de la dette va atteindre 10 % du budget de tous les Etats européens.
This is confirmed by the projected interest rate paths, again in our baseline scenario. Graph 5 shows the fraction absorbed by interest payments in each of these countries. From around 5% today, these numbers rise to over 10% in all cases, and as high as 27% in the United Kingdom.
C’est à la page 9 :
Banque des Règlements Internationaux
Pour le Royaume-Uni, la Banque des Règlements Internationaux a prévu que la charge de la dette va atteindre 27 % du budget de l’Etat.
Je dis bien : 27 %.
C’est un pourcentage insupportable pour les Etats européens.
C’est intenable car, pour payer un pourcentage toujours plus grand destiné à la charge de la dette, chaque Etat privatise, chaque Etat démantèle, chaque Etat détruit toutes les protections sociales.
Or, en faisant cette politique-là, chaque Etat détruit la demande intérieure.
Conclusion : un cercle vicieux est enclenché. Ce qui est en train d’arriver à la Grèce est ce qui va arriver aux autres Etats européens. En voulant rembourser ses dettes, l’Etat s’endette encore plus. En voulant rembourser ses dettes, chaque Etat détruit encore plus sa demande intérieure. Chaque Etat se prive de ses propres recettes futures.
C’est un cercle vicieux.
C’est un cercle vicieux qui nous emmène droit dans le mur.
En Europe, nous allons assister à une longue épidémie : les défauts de paiement des Etats européens.
La Grèce ne sera que le premier d’une longue série.
bonjour,
merci de prendre connaissance,indulgence pour la longueur,svp…:
thèses sur la grève des chômeurs et précaires
lundi 12 avril 2010 (15h03)
un texte en appui à l’appel à l’action des chômeurs et précaires à partir du 3 mai
Quelques militants du Mouvement des Chômeurs et Précaires en lutte de Rennes, le 9 Avril 2010 mcpl2008@gmail.com
De : mcpl
lundi 12 avril 2010
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article100968
Que font les syndicats pour défendre les chômeurs ? ils ne pensent qu’à défendre les fonctionnaires .. le reste , ils en n’ont que faire .
Il serait peut-être temps de comprendre la nature exacte de l’union européenne.
La politique menée par ces institutions se décide aux USA, et ce, depuis le début. Cette politique consiste à créer des institutions paralysantes puis à les phagocyter.
Le but? Faire de l’Europe un glacis Américain.
Cet objectif est atteint à 100% et l’Union Européenne travaille aujourd’hui à la destruction des économies des pays qui la composent, sans aucun but in fine autre que celui de sauver les « valeurs » Américaines, à savoir leur système financier et leur monnaie.
Pour ce faire, nous payons pour eux. tous les jours. Avant la crise, on préservait les poules pour qu’elles continuent à pondre des œufs, aujourd’hui, on tue les poules.
La conclusion est que cette institution (l’UE) est l’ennemie mortelle des peuples européens, donc notre ennemie à tous.
L’art de la guerre nous apprend qu’on peut finasser avec son ennemi, au final, c’est toujours le rapport de force qui l’emporte. Et il n’est pas en faveur des peuples. Clairement.
Quand on parle de la Grèce, j’aimerais assez qu’on dissocie le peuple grec qui va bientôt manger des racines, et l’oligarchie grecque qui, comme les autres oligarchies européennes, s’en est mis plein les fouilles et à favorisé les copains.
Alors quoi? Plus rien n’a donc de sens? Pourquoi cette oligarchie criminelle à-t’elle encore droit au respect?
Mr Van Rompuy est coupable de Haute Trahison, lui et tous ses sbires. La Justice française devrait délivrer à son encontre un mandat d’arrêt international pour intelligence avec l’ennemi en vue de fomenter un complot.
Combien de temps vais-je entendre ici ou là: « je ne crois pas à la thèse du complot, mais… »
Les preuves du pilotage des institutions européennes en sous main par la CIA existent. Tout le monde peut les consulter. Le parcours des membres de la commission actuelle est lui aussi connu et édifiant. Mais on continue de créditer ces gens de « bonne foi » à priori.
Il va falloir rapidement trancher maintenant, quitte à oublier pendant un temps le « rêve Européen ». Rien de bon pour nous ne sortira de ces institutions, et ce système est irréformable par essence, étant donné qu’il ment sur ses propres objectifs et qu’une énorme part de son action est dissimulée.
Ce qui ne nous laisse pas beaucoup de choix…
Inutile de s’énerver, tout arrivera à son heure : La destitutions des élites, et leur remplacement. Ils sont incapables de sauver le système et s’exposent à des crises sociales qui iront en s’amplifiant. Les gouvernements incapables sont remplacés, telle est le loi de la démocratie que cela plaise ou pas ! Ceux qui refusent la démocratie s’exposent à l’exclusion, la relégation voire au bannissement.
La démocratie, le peuple, des mots qui aujourd’hui font peur remarquez-le !
On n’ose plus faire de référendum, on n’ose pas questionner la démocratie représentative, alors qu’avec internet, la démocratie directe serait possible, l’internet ressuscite en quelque sorte l’antique Agora grecque, celle dont on nous disait qu’elle était impossible, avec un lâche soulagement inavoué !
Effectivement abrutir le peuple au travail pour laisser à d’autres le soin de s’occuper des affaires, la belle politique que voilà.
Disant cela je suis populiste n’est-ce pas, car le consensus veut que l’idée qu’on se fait du peuple est qu’il est incapable de se gouverner et incapable de discernement, voilà la belle conscience démocratique de nos « élites », qui effectivement sont capables de mener le pays à la ruine et susceptible de toutes le corruptions, puisque l’autocrate au pouvoir vise à abolir la séparation des pouvoir par exemple.
Remarquez que le mot démocratie fait peur… c’est le monde à l’envers. On préfère dictature soft, préconisée pour la Grèce par exemple par l’illustre A. Adler, etc.
La démocratie est en danger. Chaque citoyen doit se convaincre qu’il est le seul détenteur du pouvoir légitime, la source du pouvoir de la république. Les représentants n’agissent que sur la délégation des pouvoirs de chacun !
Mon cher Litzfr, je vous retrouve ici comme sur d’autres sujets et j’en suis heureux.
Vous aurez probablement remarqué que je concentrais mon propos sur l’union européenne qui à mon avis est une construction condamnée, dès lors que la prise de conscience pleine et entière de sa nature se fera.
Je ne suis pas inquiet pour le peuple français, qui est beaucoup plus attaché aux valeurs de 1789 qu’il ne le pense lui même. Le peuple français est un peuple qui doute, et les derniers arrivés ne sont pas les moins critiques, contrairement à ce qu’on croit. Ils ont mille fois raison.
Mon propos était d’exposer clairement la nature de l’union européenne. C’est très rarement fait. Tout le monde considère comme normal que le président de la commission -non élu- ait plus de pouvoir que les dirigeants élus de tous les pays. J’insiste encore une fois sur le fait que le mécanisme principal de l’UE est de DIVISER.
Et je fais un rappel historique que tout le monde peut vérifier en consultant les archives dé classifiées de la CIA pour la période 50-70 (Daily Telegraph, A.E. Pritchard). On y apprend que Mr Shumann, co-fondateur de l’Europe, était un employé appointé de la CIA. Ces documents expliquent clairement la stratégie des USA: puisqu’une Europe doit exister, prenons en le contrôle.
L’élargissement permanent à aussi été fortement appuyé par l’administration américaine. A leurs yeux, il s’agissait de rendre tout consensus impossible du fait des intérêts divergents des uns et des autres. De plus, les USA ont toujours eu la haute main sur la politique allemande, pour des raisons qui se comprennent d’elles mêmes. De fait, l’Allemagne a toujours joué le jeu des états-unis. A titre d’exemple, le traité de l’Élysée signé en 63, correspondant à la volonté de De Gaulle de faire du couple Franco-Allemand le moteur de l’Europe, et qui fut vidé de sa substance dans un préambule faisant allégeance aux USA.
De fait, on comprend mieux la position allemande actuelle. Cela implique que ce qu’on nous a toujours présenté comme le fondement de la construction européenne est un leurre. Il n’y a pas de moteur Franco-Allemand. Les allemands font la politique des USA et s’en trouvent bien aise, et la France fait des concessions.
Cette situation complexe augure mal des difficultés qui nous attendent lorsque l’UE s’effondrera. Nous allons nous retrouver face à une Allemagne de nouveau agressive. Je nous souhaite bien du plaisir.
[…] de l’euro et les doubles standards Est/Sud, Sauver le soldat grec : un impératif européen, L’actualité de la crise : la déflation est annoncée. Mais le plus simple à comprendre est celui de Jean-François Kahn : Pourquoi la Grèce ne […]
Mr Leclerc, mr Jorion,
Comment lutte t’on contre la déflation?
Je vous suggère la lecture de wikipedia à ce sujet, une bonne introduction.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9flation
Une lutte contre la déflation qui soit valable pour tous les pays occidentaux
serait basée sur quelques principes de bon sens :
1- Les prix baissent quand il y a mévente.
2- Les très riches qui accumulent de nouvelles richesses aux dépens des pauvres ne consomment pas davantage quand ils ont déjà tout ce dont on peut rêver .
Par contre ceux qui sont obligés de se priver par manque de revenus relanceraient la consommation s’ils avaient quelques centaines d’euros de plus, et ils sont très nombreux à se priver de l’essentiel .
3- De faibles revenus recentrent les achats sur ce qui est essentiel à la vie ou simplement utile .Tant mieux si la mévente de ce qui est inutile perdure afin que cesse le gaspillage des ressources du sol avec la disparition de ce type d’entreprises aberrantes, faute de clients . Le problème, c’est que de moins en moins de personnes ont de quoi manger jusqu’au 15 du mois, y compris des salariés qui n’ont pas (pas encore ?) perdu leur emploi, ceux que l’on nomme pudiquement les travailleurs pauvres .
Si les prix baissent quand il y a moins d’acheteurs potentiels, il ne faudrait pas que les entreprises utiles disparaissent elles aussi avec des clients trop appauvris pour acheter ou …déjà morts de faim .
La seule solution serait une meilleure répartition des revenus, réglementée afin que le plus haut salaire d’une entreprise, primes et stock options comprises, ne dépasse pas trois fois le salaire du plus petit employé, qu’un plafonnement de tous les revenus mobiliers, immobiliers soit effectif, tout le contraire du bouclier fiscal , et que le surplus soit prélevé par l’Etat et redistribué à ceux qui sont privés de tout .
Tout argent gagné en France doit être prélevé à la source par le Fisc français ou européen, quel que soit le pays de résidence du contribuable.
ex : les produits des concerts donnés en France et les disques vendus en France de chanteurs résidant en Suisse seraient prélevés à la source par la France.
L’argent sortant de France, d’Europe etc par milliards d’euros …même prétendument vers des filiales , doit être taxé à 50%
En faisant repartir la consommation recentrée sur les produits utiles, les prix cesseraient de chuter et remonteraient, entraînant le lancement de nouvelles entreprises utiles et un redémarrage de l’emploi
Quel élu, quel groupement de politiques battra le rappel pour une solution de bon sens avant l’effondrement généralisé qui s’annonce ?
Vous parlez de déflation … mais les prix alimentaires grimpent, en tout cas , c’est ce que je constate sur Paris.
La déflation ne peut-elle venir tout simplement d’une ‘déconsommation’? La classe moyenne n’a plus les moyens de sa consommation, les chiffres dans le ‘mass market’ sont mauvais et le débat sur les retraites ne risque pas d’améliorer le climat. La low class avait décroché avant mais la middle class semble bien partie depuis 2009, à quand le décramponnage de la low upper class(cadres sup, toubibs, avocats, etc.)? Vers 2019 lors d’un prochain grand cycle récessionniste?
Pourquoi certains produits alimentaires augmentent-ils à Paris en période de déflation ?
Nous avons assisté à la ruine des producteurs agricoles français à cause de la concurrence de pays lointains exploitant une main d’oeuvre sans protection sociale, phénomène aggravé en France, par les prix trop bas imposés par les centrales d’achats des hypermarchés qui revendent ensuite les produits alimentaires avec d’énormes marges bénéficiaires. Après la liquidation de centaines de milliers d’exploitations agricoles, il n’est pas étonnant que les prix des denrées alimentaires remontent actuellement alors que s’effondrent tous ceux des autres produits non alimentaires et non subventionnés par des primes à la casse ou autres .
Faute d’une demande suffisante de la part de clients solvables, l’électronique, l’informatique , l’électro-ménager coûtent de moins en moins cher, sauf évidemment quand il s’agit de la dernière innovation technologique .
Dans l’immobilier, les logements vacants et les maisons à vendre se multiplient dans les zones à bas salaires, c’est à dire dans toute la France à l’exception de l’Ile de France , des villes côtières et des stations de montagne où les riches achètent toujours . Les agences immobilières du reste de la France, délaissé par les riches, ne cessent de baisser les prix sans trouver d’acquéreurs pour autant car le SMIC et le RMI/RSA généralisés sur l’ensemble du territoire ne permettent même plus de se nourrir. Si nous prenons l’exemple de l’Aveyron, à 45 000 euros, certaines maisons avec jardin ne trouvent pas d’acquéreur .
C’est le début de la déflation qui s’amplifiera quand, comme le dit Fabb, la « low upper class » décrochera à son tour, rejoignant la classe moyenne, les smicards , les chômeurs et les RMIstes dans le bouclage des fins de mois difficiles . Il restera seulement une petite poignée de très riches encore plus riches pour continuer à consommer, beaucoup consommer, certes, mais pas plus qu’avant, incapables de remplacer la consommation de toutes les classes sociales appauvries.
La déflation , c’est l’entraînement de toute l’économie dans la spirale infernale d’une compétition vers le toujours plus bas et le toujours moins : toujours moins d’emplois, moins de salariés, tous forcés d’accepter des salaires toujours plus bas leur faisant exiger des prix toujours plus bas pour consommer un minimum , entraînant la délocalisation accrue des entreprises , donc encore moins d’emplois …
A partir de quels revenus mensuels nets situez-vous la « low upper class » ?
Merci.
@ouhlala
Fabb a précisé ce qui est considéré comme la « low upper class »: cadres sup, toubibs, avocats, etc…
@ Mianne
Il y a des avocats au smic (après charges) et d’autres qui ont des jets privés, des médecins propriétaires de cliniques privées et d’autres qui décrochent leur plaque pour faire un autre job. Le métier n’est plus la garantie d’un revenu. Donc ma question reste valable, à mon sens.
Et face à cette déflation annoncée, que doivent faire ceux qui ont ( encore) une épargne ?
A quoi faut-il l’affecter en période de déflation ?
L’or c’est bon en période d’inflation, mais en période de déflation ?
Bonjour à tous,
Je n’y connais pas grand chose en économie, aussi j’aurais besoin de vos lumières.
Dans le cas d’une déflation telle qu’elle est annoncée, les salaires vont probablement suivre à la baisse. Si tel est le cas est-il prévu un aménagement pour ceux qui sont endettés à hauteur de 30 %, notamment, ceux qui ont acheté ces dernières années où l’immobilier a atteint des sommets ?
Si rien n’a été prévu par nos gouvernants, cela laisse imaginer un nombre record de saisies et une dégringolade de l’immobilier, l’ancien ne se vendant plus et le neuf étant freiné par le prix devenu trop concurrentiel de l’ancien. En plus le chômage dans la filière du bâtiment ferait un bond.
A moins que des démolitions massives de logement avec primes de l’Etat moribond soient organisées avec l’argument fallacieux du rendement énergétique, à l’image des reprises de voitures. Puisqu’on est dans le gâchis et le n’importe quoi, allons-y gaiement.
Par avance merci de vos réponses.
Comme vous dites allons-y gaiement !
Le problème c’est que la prime à la démolition a intérêt à être conséquente !
Et ne pourrait concerner que ceux qui sont propriétaires de leur maison !
Pour les apparts ce serait plus difficile !
Quoique avec de bons artificiers….
Au moins aux USA, quand un propriétaire surendetté par un emprunt immobilier rend sa maison à la banque, on le libère de sa dette .
Par contre, en France, la banque fait expulser l’emprunteur défaillant et récupère, pour la revendre, la maison qui, avec la mévente actuelle, a perdu de sa valeur. La banque la revend pour presque rien à un de ses partenaires, un particulier ou un marchand de biens. L’emprunteur défaillant qui n’a plus de maison, victime d’une énorme arnaque, culpabilisé à mort par la banque, doit néanmoins continuer de rembourser à la banque l’emprunt initial étalé sur une plus longue période de remboursement par un « plan d’apurement de sa dette » et remercier la banque de sa clémence.
Il y a quelques années, un beau discours de Mr Sarkozy clamait qu’il fallait braver l’interdiction de construire dans les zones jugées inondables par des municipalités frileuses . Aujourd’hui, après la catastrophe, il veut faire démolir 1400 maisons. Serait-ce un début de prime à la casse dans l’immobilier ? D’abord les logements construits dans les zones inondables, ensuite les logements en très mauvais état , puis ceux qui ne sont pas isolés sur le plan thermique , etc…
Nos villes et nos routes sont transformées actuellement en gruyère par de multiples chantiers de remplacement des tuyaux de plomb pour l’arrivée d’ eau ( des lotissements datant de moins de dix ans avaient des canalisations en plomb !!!) et les conduites de gaz . On refait les places publiques, on installe des ronds-points fleuris à tous les carrefours . C’est un véritable plan Marshall, financé par le département ou par la région, pour employer les entreprises privées locales pendant la crise de la construction .
Qui devra payer ? Les impôts locaux annuels sont déjà de la valeur de 1,5 à 2 SMICS par famille dans les régions désindustrialisées où les habitants sont, pour la plupart, smicards, chômeurs ou RMIstes . Avec si peu d’entreprises, il n’y a pas de taxe d’apprentissage versée par les entreprises pour financer les établissements scolaires, collèges, lycées, lycées pro et c’est le contribuable appauvri qui doit tout financer . Jusqu’à quand le pourra-t-il ?
Une information sur la situation grecque, lue sur médiapart, que je n’ai pas vue sur ce blog: les banques grecques sont fragilisées par la crise:
http://www.mediapart.fr/journal/international/090410/la-grece-seffondre-et-avec-elle-la-zone-euro-est-menacee
« Tous les regards se portent sur la solidité des banques grecques. Leur exposition les rend particulièrement vulnérables: elles détiendraient environ 30% de la dette publique du pays »