Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Piketty a une conviction : la politique doit se faire au grand jour, pas dans des conciliabules secrets entre ministres des finances ou entre chefs d’État ou de gouvernement.
Piketty pense possible une réforme institutionnelle européenne avec la création d’une Assemblée de la zone euro réunissant France, Allemagne, Espagne et Italie. Le nombre de députés est au prorata de la population de chacun des pays. Les décisions sont prises à la majorité. Cela suppose l’adoption d’un nouveau traité. Une négociation avec l’Allemagne peut réussir dans la mesure où l’identité de l’Allemagne repose sur la démocratie parlementaire. En l’absence de réforme institutionnelle, l’Euro va disparaître. Piketty critique la méthode de Mélenchon qui consiste à proposer derechef un plan B sans avoir même proposé le plan A aux Allemands. Du coup Mélenchon part perdant, ce qui traduit chez lui un manque de confiance.
En 1992 on a cru que l’économie pourrait fonctionner sans le politique. 2008 nous a mpntré toute l’étendue de l’erreur. Lors de la crise grecque on a voulu donner des leçons à la gauche radicale et l’on s’est retrouvé avec la droite radicale.
Piketty préconise un impôt sur les grands groupes. Une remise de dettes au niveau européen. Cela est possible car les différents pays détiennent leurs dettes mutuellement. Sur le plan international il faut un nouveau type d’accords internationaux, la concurrence doit s’insérer dans un nouveau projet politique. Pour le réchauffement climatique il faut une souveraineté au bon niveau, qui n’est pas le niveau national.
Sur la question du revenu universel Piketty pense que le débat est souvent parti en vrille du fait que l’on en parlait dans l’abstrait au lieu d’aller voir concrètement comment cela s’applique. Le RU selon Piketty doit être un mixte d’allocation et de crédit d’impôt. Il ajoute cependant que l’on ne résoudra pas tout en donnant du cash. Il faut assurer des rentrées suffisantes pour maintenir un service public de qualité.
Concernant la disparition du travail, il pense que nous n’en sommes pas là. La disparition du travail évoque surtout pour lui l’émiettement du travail, il ne s’agirait donc pas d’une cause perdue. Il faut organiser collectivement la réduction du temps de travail.
Il reproche à Macron de n’avoir fait aucun mea culpa après les résultats désastreux de sa politique économique, et d’abord en tant que conseiller de Hollande. Macron, je cite, est « un banquier qui va faire des cadeaux fiscaux aux banquiers. »
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