Avec Almir Narayamoga, chef des Suruis, qui a replanté (au risque de sa vie) la forêt sur le territoire de sa tribu.
Bonjour à tous, cher(ères) ami(es),
Avec l’association NiceFuture et l’association Aquaverde en Suisse, nous avons accueilli à deux reprises les représentants du peuple premier Paiter Surui d’Amazonie en Suisse au G21 Swisstainability Forum ces deux dernières années et avons ainsi créer des liens importants avec ce peuple premier d’Amazonie.
Cette amitié nous a mené au printemps 2016 jusqu’à chez eux, dans le cadre d’un projet de reforestation. Nous avons vécu deux semaines sur leur territoire de 250’000 hectares de forêt tropicale encore préservée à plus de 95%. Cette population indigène ayant établi son premier contact avec notre civilisation il y a seulement 45 ans, les différents échanges vécus par les protagonistes constituent, du point de vue de la transition écologique en Europe, des pistes réellement nouvelles et enthousiasmantes pour aborder le futur. Quinze jours en immersion chez le peuple Surui paraissent peu, mais furent suffisants pour comprendre à quel point ce peuple indigène a su conserver l’harmonie tant recherchée avec la nature. Le mot transcendance (au sens de dépasser un problème en l’incluant) est celui qui explique le mieux le chemin que nous indique le peuple Surui par rapport à notre relation collectivement problématique avec la nature. Leurs connaissances et leur sagesse peuvent nous permettre de transcender notre rapport au vivant.
Ce séjour nous a fait réaliser aussi à quel point l’homme occidental, sédentarisé, «civilisé» et urbanisé a perdu tout ou partie des liens qui le relient à la nature, dont il fait néanmoins partie. De ce fait, il s’est coupé de sa propre nature.
Il y’a deux semaines, nous avons reçu des nouvelles extrêmement graves et alarmantes des Surui. Plus de 700 déforesteurs et orpailleurs avaient envahi leur territoire en toute impunité, malgré la Constitution brésilienne qui l’interdit. Ceci sous la menace des armes envers les familles indigènes, en cas de refus des Indiens de les laisser passer. Malgré des appels répétés au gouvernement pour stopper cette invasion, celui-ci ne réagit pas. Face à un tel constat, nous avons répondu à leur appel et mobilisé notre réseau proche. Évidemment ce qui se passe chez les Surui n’est qu’un exemple de ce qui se déroule partout en Amazonie. Comment rester immobile face à ces derniers gardiens de la forêt qui se battent au prix de leur vie pour garder leur lien avec le vivant? Comment rester immobile face à la puissance de notre société de consommation et ses dérives les plus sombres qui sont en train de les détruire.
Face à de telle force en mouvement il nous paraît vraiment important de nous investir dans une dynamique la plus large et vaste possible pour leur offrir (et nous offrir en tant qu’humanité globale et reliée dans sa communauté de destin) une autre force en mouvement pour bâtir le futur.
Cela ne nous semble pas faire vraiment sens de s’engager dans la transition écologique ici en Europe et de regarder, sans réagir collectivement, disparaître les derniers poumons de la planète. Je crois profondément que nous pouvons changer les choses. Non pas, par et avec une association, mais par l’appel d’un grand mouvement collectif d’âme, liée par le cœur: par une réponse collective de tous ceux qui croient en un monde unifié, solidaire qui puisse vivre en harmonie avec la nature. Nous sommes des milliers d’associations et de structures en Europe pour réfléchir et discuter de la transition écologique, mais là-bas, nous n’avons vu aucune structure sur place pour les aider. Les peuples premiers s’engagent, non pas au prix de discours, de stratégie, de budget ou de communication, mais au prix de leur vie, sans aucun moyen, pour défendre les derniers arbres des dernières forêts primaires de cette planète. Je peux témoigner que sans eux, sans ces derniers guerriers de la vie, sans leur gigantesque courage et cette conscience profonde qui les anime sur cette engagement qu’ils ont, non pas pour leur mode de vie, mais pour l’oxygène de nos enfants et pour l’existence de la vie sur terre…sans eux, la forêt amazonienne n’existerait plus depuis très longtemps.
Nous avons sans aucun moyens mis en place un site en relayant leur appel qui a été repris sur des sites sur toute la planète: http://www.appel-urgence-foret-surui.com/. Nous espérons pouvoir mobilisé un mouvement collectif le plus vaste possible, lié par le cœur et l’envie de co-créer une planète unie et durable.
Nous sommes convaincus que cet enjeu nous concerne tous, ce sont l’air de nos enfants qui est en jeu. Nous venons de demander à Nicolas Hulot et d’autres personnalités de s’engager pour ces peuples à travers une vidéo que nous avons reçu hier: https://www.youtube.com/watch?v=0qW3iwYNURs. Vous trouverez différentes vidéos sur le site de la pétition.
Par ce mail, je vous propose de rejoindre ce mouvement collectif qui nous lie dans cette communauté de destin en intégrant le logo de votre structure sur la page de la rubrique présentant le collectif où en nous rejoignant à titre individuel et nominatif sur ce site: http://www.appel-urgence-foret-surui.com/
Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de chances de retenir l’attention des institutions et du gouvernement brésilien pour que ces actes illégaux cessent au plus vite.
Si cette proposition vous convient, merci d’envoyer votre logo ou votre nom complet à Thomas Pizer (Thomas Pizer t.pizer@aquaverde.org) en me mettant en copie.
Bien entendu, n’hésitez pas à relayer cette pétition à tous vos réseaux. Et si vous avez envie de nous aider avec d’autres compétences, toutes les aides sont les bienvenues!
Avec toute mon amitié,
Barbara Steudler
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Association NiceFuture Lausanne – Enclave du Bois Genoud 36 Route du Bois Genoud 36 CH-1023 Crissier T +41 (0)21 647 25 29 www.nicefuture.com – Facebook : NiceFutureCH – Twitter : @nicefuture.ch
Personnellement je milite pour le retour du « on ». Non pas le « on » qui est un nous, non pas le « on »…