Exposition honorable des oeuvres d’Hergé au Grand Palais. « Honorable » parce que si les pièces montrées sont intéressantes, les textes les accompagnant sont désespérément plats : se contentant le plus souvent de décalquer ce que l’on est déjà en train de voir. Quelques citations du maître relèvent parfois le niveau. Qui font entre autres comprendre que la fameuse « ligne claire » où il excella résultait de sa manière de tirer le meilleur parti possible de contraintes techniques essentiellement, à l’image peut-être des estampes japonaises qui semblent a posteriori lui avoir servi d’exemple.
Si la plupart des planches originales des aventures de Tintin, Quick et Flupke, ou Jo et Zette, que l’on peut admirer au Grand Palais ont été vues ailleurs précédemment, ce n’est pas le cas des crayonnés qui les ont précédées et que l’on peut examiner ici pour la première fois en aussi grand nombre, véritables études pour les planches dont le produit achevé nous est familier, et qui permettent de saisir tout ce que se perd entre le concept premier et son aboutissement normé.
Les articles du catalogue (Éditions Moulinsart et Musées nationaux), très bien fait lui, nous en disent un peu plus, même si là non plus l’imagination n’est guère au pouvoir.
Inconnus de moi, quelques tableaux dont Hergé avait l’humilité (propre aux génies dans leur domaine) de considérer qu’ils ne méritaient guère d’êtres vus, dont celui pourtant très plaisant que vous pouvez voir ci-dessus.
1) On peut utiliser des bombes nucléaires pour stériliser l’entrée d’abris souterrains (au sens galeries bien bouchées, comme au sens…