Billet invité.
Quelle attitude le FMI va-t-il adopter à propos de sa participation au 3ème plan de sauvetage de la Grèce, qui reste en suspens ? Va-t-il se satisfaire du report à 2018 de toute décision relative à une restructuration de sa dette au profit de vagues considérations générales ? Réponse probable le 24 mai à moins que, sous la forme de dispositions intérimaires, des prolongations soient décidées pour passer le cap du Brexit et le passage difficile des négociations avec le gouvernement turc. Il ne faut jamais sous-estimer la créativité disponible dans ce domaine.
La question est d’importance, car il serait malvenu qu’un rebondissement de la crise grecque intervienne au moment où l’accord entre la Turquie et l’Union européenne bute sérieusement sur celle de la suppression des visas, faute de modification de la loi anti-terroriste turque. Les autorités européennes craignent la chute du gouvernement à Athènes simultanément avec l’arrivée d’une nouvelle vague de réfugiés dans le pays, si le gouvernement turc cessait de contenir l’exode.
Si le FMI décidait de ne pas rejoindre le club des créanciers – au profit d’une formule un pied dedans, un pied dehors, du type de celle qui prévaut actuellement – les Européens devraient se substituer à lui pour financer les tranches à venir des prêts, ou bien réduire leur montant en proportion. Cela va se jouer au Conseil du FMI, où les États-Unis et les pays européens font la pluie et le beau temps, mais où les divisions à propos de la Grèce peuvent s’exprimer à l’abri des portes matelassées. En tout état de cause, un nouveau coup est déjà porté à la démonstration recherchée.
Entretemps, le gouvernement grec va tenter de faire adopter par le parlement le mécanisme imposant de nouvelles mesures automatiques – non identifiées – au cas où l’excédent budgétaire maintenu de 3,5% du PIB ne serait pas atteint en 2018. En ayant en contrepartie à offrir aux députés de son étroite majorité que ces mêmes vagues considérations générales sur la restructuration de la dette. On peut toutefois s’interroger : pourquoi Alexis Tsipras et son équipe ont-ils privilégié une négociation aux conditions des autorités européennes plutôt que de profiter de l’ouverture que le FMI offrait enfin clairement et d’une manière spectaculaire, Christine Lagarde écrivant à tous les chefs d’État et de gouvernement pour faire poids ? Le fonds étant de tradition la cible préférée de la gauche grecque, continuer à en faire un repoussoir était politiquement plus rentable dans le pays. On ne trouve pas d’autre explication à cette déconcertante attitude !
Mais les dés sont jetés et l’Euro working group, qui prépare les réunions de l’Eurogroupe, siège sans désemparer pour étudier les différentes issues qui s’offriront en fonction de la décision du FMI. Sagement, la Commission a annoncé qu’elle continuait à étudier l’éventualité de sanctions pour dépassement de déficit de l’Espagne et du Portugal. Dans l’hypothèse du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, Wolfgang Schäuble a déjà fait savoir qu’il était hors de question de renégocier les conditions préférentielles que David Cameron a déjà obtenues, pour obtenir plus. On se rappelle que les activités financières de la City ont déjà été prioritairement préservées de toute réglementions européenne abusive…
Il n’y a pas de temps mort dans la crise européenne.
C’est pas bien de se moquer ! Mango nous montre qu’elle perception on peut avoir de la gauche quand on…