Les Bourses s’effondrent. Il faut quand même souligner qu’on vous l’avait bien dit.
On vous avait dit que le système était très endommagé, et qu’on ne pouvait pas simplement le rafistoler, qu’il y avait des composantes de base dont il fallait revoir entièrement la nature et modifier le fonctionnement. Vous avez répondu « On reconstruira le système à l’identique : TINA ! » Et c’est ce que vous avez essayé de faire, jusqu’à aujourd’hui.
On vous a dit : il faut démanteler les établissements financiers systémiques (« Too Big To Fail »), les recréer sur une base modulaire pour qu’une faillite individuelle éventuelle soit inoffensive pour le système dans son ensemble. En 2009, vous avez répondu : « On va voir. On vous revient ». Qu’est-ce que vous avez fait ? Rien ! Au contraire, vous avez mené une contre-offensive et quand vous en parlez aujourd’hui, c’est toujours sous l’appellation de « LA THÈSE POPULISTE du démantèlement des banques systémiques ».
Ce système est à bout de souffle. Vous essayez de créer de l’inflation (comme si l’inflation pouvait être un remède à une économie en panne !), vous injectez des tombereaux de liquidités qui sentent encore l’encre fraiche de la planche à billets. Comme il n’y a pas de demande parce que la première solution aux problèmes de votre système bancal, c’est de baisser les salaires, ces sommes vont juste gonfler la spéculation, mais vous vous en fichez parce que la « science » économique que vous avez créée et nourrie, comme votre fidèle servante, assure que la spéculation, ça n’existe pas : c’est comme la lutte des classes : c’est une illusion d’optique ! Pourquoi avez-vous consacré alors autant d’énergie à faire abroger à la fin du XIXe siècle les lois qui à l’époque interdisaient la spéculation ?
Vous dites que les taux bas, ce n’est pas grave, ça va s’arranger un jour ou l’autre : « Il y a des cycles, un effet de balancier : après la pluie, le beau temps ! » Mais ce sont des chimères : votre système est passé cent fois à deux doigts de la catastrophe. Il n’y a pas de cycles : il n’y a que des héros et des héroïnes, des « petits » comme d’habitude, qui relancent à chaque fois la machine branlante et pétaradante. Au prix de leur vie dans les guerres (votre joker !), mais aussi en temps de paix : regardez les dégâts autour de vous (ou plutôt autour de nous) !
J’ai dit en 2009 sur France Info : « On ne s’en sortira cette fois que grâce à la Chine ! » (la vidéo doit encore être disponible quelque part – regardez les yeux ronds autour de moi). Aujourd’hui la Chine est au tapis mais elle aussi, elle s’en fiche : elle a mis le stalinisme dans la naphtaline mais il ne demande qu’à être ressorti des cartons. Et avec l’hyper-surveillance et le Big Data qu’on se paie aujourd’hui, ce sera comme avec Star Wars : le nouvel épisode ridiculisera les précédents. On n’a encore rien vu !
L’actualité récente le montre : quand tout va mal, la seconde victime, après les salaires, est elle aussi toute désignée : c’est la démocratie. Dans l’ordre de passage à la trappe :
1) Égalité (2008),
2) Fraternité (décembre 2015),
3) Liberté (remplir les pointillés pour la date).
@BasicRabbit en autopsy Il y a un demi-siècle il était plus rapide d’apprendre à parler (/écrire) le langage des ordi,…