Valeur, prix, travail.
À propos du revenu contributif, deuxième partie
Le 21 mars 2015 au théâtre Gérard Philipe, à Saint Denis
de 14 h. à 18 h.
Bernard Stiegler
Paul Jorion
Arnauld de l’Epine
Colette Tron et Ars Industrialis Marseille
Franck Cormerais
« Notons une propriété remarquable de la monnaie selon Aristote », écrit Paul Jorion dans Rebâtir à partir de Keynes, à paraître aux éditions Odile Jacob. « Il existe une distinction fameuse attribuée au Stagirite dont il n’est en réalité pas l’auteur, c’est celle qui opposerait « valeur d’usage » et « valeur d’échange ». Le passage de l’Éthique à Nicomaque où il aurait prétendument fait cette distinction ne contient pas même de mot signifiant « valeur », celui qui s’en rapproche le plus signifie « comme mesuré par le prix » (l’erreur de traduction est due au Scolastique Albert le Grand [?-1280], qui la commit délibérément ; voir sur ceci Piron 2011). Ce que dit Aristote, c’est que pour toute chose susceptible d’avoir un prix, il y a deux usages possibles : être utilisée selon son usage propre, par exemple pour des chaussures, d’être portées aux pieds, et utilisée selon son usage dans l’échange, et toujours pour des chaussures, d’être échangées contre autre chose, disons, quelques leçons de guitare. Or ce qui est remarquable pour l’argent, c’est que dans son cas, ces deux usages se confondent. »
Après une introduction de Bernard Stiegler sur les questions du travail et de sa valeur dans une société automatique, c’est par l’approfondissement des considérations de Paul Jorion citées ci-dessus, et dans la suite de la séance mouvementée du 31 janvier dernier, que nous commencerons cette troisième rencontre d’Ars Industrialis au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis.
Ensuite de quoi, là aussi pour faire suite au 31 janvier, Arnauld de l’Epine présentera quelques idées majeures de travaux internes du groupe qu’il anime au sein d’Ars Industrialis sur les principaux aspects institutionnels de ce que devrait être pour nous un revenu contributif. Puis le groupe Ars Industrialis Marseille animé par Colette Tron et Thomas Ricordeau présentera par Skype ses propres réflexions au sujet d’une conception actualisée du travail. Enfin Franck Cormerais proposera une analyse des rapports entre contribution et cotisation en partant des propositions de Bernard Friot évoquées dans le débat du 31 janvier dernier.
La séance débutera à 14 heures. Un débat public sera ouvert à 16 heures et jusqu’à 18 heures.
La salle étant limitée à 75 places l’inscription est indispensable ici.
Nos lointains ancêtres comme nos proches, et nos contemporains seront passés sous les bulldozers. https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/24/en-inde-l-ile-preservee-de-grande-nicobar-menacee-par-un-megaprojet-de-developpement_6465686_3244.html https://www.cartoonstock.com/cartoon?searchID=CC137952