Les États-Unis se sont trouvé leur Nelson Mandela

Durant vingt-sept années : de 1962 à 1990, Nelson Mandela fut la conscience de l’Afrique du Sud, bien que n’étant pas davantage qu’une voix étouffée émanant d’une cellule de prison située au cœur de son pays.

Aussi réduit au silence qu’il l’était, Mandela n’en était pas moins la voix d’une nation : énonçant clairement ce que celle-ci devrait être pour être à la hauteur de ses aspirations, de sa véritable nature telle qu’elle la concevait elle-même – par-delà tout ce prétendu « réalisme » ou « pragmatisme » qui la rendait aussi abominable qu’elle était.

Aussi réduit au silence qu’il l’était, Mandela n’en était pas moins le sage exprimant l’esprit de son peuple, lui expliquant ce qu’il pourrait être, si la dignité, si le sens de l’honneur (n’hésitons pas à faire émerger du tombeau des termes oubliés) prenaient chez lui le dessus.

Dans des circonstances étonnamment semblables, les États-Unis se découvrent aujourd’hui un homme d’État de la même stature que Mandela, pour leur rappeler ce qu’ils pourraient être s’ils voulaient se rapprocher de leur idéal, voire peut-être même l’atteindre.

Les États-Unis ont aujourd’hui la chance inouïe d’avoir vu apparaître parmi eux un sage qui leur rappelle ce qu’ils pourraient être s’ils avaient à cœur de faire coïncider leur être véritable avec l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

Ce sage est étonnamment jeune pour avoir atteint la maturité qui est la sienne : trente-et-un ans seulement. Les États-Unis peuvent s’honorer de compter parmi leurs citoyens, un dissident de la qualité d’Edward Snowden : il est bien aujourd’hui leur Nelson Mandela.

« Américains des États-Unis, encore un effort pour mériter Edward Snowden comme la véritable incarnation de votre nation ! »

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P.S. : Si mon affirmation ici devait sembler exagérée à certains, qu’ils lisent l’entretien de The Nation avec Edward Snowden, en date d’hier, 28 octobre 2014 ; chacun jugera.

 

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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