Ces temps sont troublés et l’histoire s’accélère. Du coup, je lis un genre de littérature qui m’est très inhabituel : j’ai terminé de lire dans le train qui me mène vers Paris De l’intérieur. Voyage au pays de la désillusion, de Cécile Duflot. À la Gare Montparnasse j’ai acheté Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler.
Dans mes efforts de comprendre « les temps qui sont les nôtres », j’ai en permanence une liste interminable de choses à lire de toute urgence, et je la recompose dix fois dans la journée. Depuis que je fais cela, des livres comme ces deux-là ne se sont jamais retrouvés là, aussi longue qu’ait pu être ma liste.
C’est très bien, le livre de Duflot : il faut le lire. On y retrouve une denrée rare : une femme qui fait de la politique en citoyenne, et qui s’accroche, malgré les tirs de bazooka en sa direction de ceux qui font eux de la politique en mafieux. « Crasseuse », c’est le terme que lui applique Cahuzac. Oui, Cahuzac, d’entre tous les hommes !
Duflot est blessée en tant que personne et on la comprend, mais c’est en citoyenne qu’elle est écœurée quand c’est sous les applaudissements de son équipe que le susdit abandonne sa fonction. Et là aussi, on la comprend car ceux qui ont applaudi sont plus que probablement encore en place : ils nous dirigent toujours.
Sommes-nous tombés si bas ? C’est sans doute pour tenter de trouver la réponse que l’envie m’est venue de lire le second ouvrage : celui qui paraît aujourd’hui. Je ne suis pas bien avancé dans la lecture de Merci pour ce moment mais ce que j’ai lu jusqu’ici m’a ému.
« Il m’est apparu comme une évidence que la seule manière de reprendre le contrôle de ma vie était de la raconter. J’ai souffert de ne pas avoir été comprise, d’avoir été trop salie ».
La salissure, encore une fois.
Ceux qui se sentent purs : purs de tout leur or ou de tout leur pouvoir accumulé, veulent que nous, nous qui avons d’autres intérêts dans la vie, nous nous sentions sales : sales de ne pas avoir compris, comme eux ont su le faire, « comment marche véritablement le monde ».
Oui, ils nous font nous sentir sales : sales de toute la honte qui devrait être la leur et que nous éprouvons à leur place, avec ou sans dents.
» Voyou » …?…plutôt..!